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Blog-Notes Robert Grossmann

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lundi, 22 décembre 2014

Lettre inédite de Mélanie de Pourtalès, contribution à l'Histoire

Auprès de l’Impératrice en exil en Angleterre.

Après la défaite de 1870 l’Empereur et l’impératrice sont exilés en Angleterre, à Chiselhurst.

Quelques pages du chapitre III de « Comtesse de Pourtalès » relatent les conditions précaires de cet exil et la fidélité de Pauline et Mélanie envers l’empereur déchu. J’y raconte comment Mélanie est allée solliciter Thiers, le premier président de la IIIème République, afin de récupérer des objets personnels de l’empereur, conservés aux Tuileries, Elle les lui porta en Angleterre.

Le 28 janvier 1873 Mélanie écrit au Prince de Metternich :

« Mon bon ami, (…) J’allais quitter l’Angleterre sans avoir causé intimement avec l’Impératrice, lorsque le jour même où j’allais dîner chez Prince Alfred (?) je recevais un télégramme de Chiselhurst : « Venez tout de suite me voir » . Je n’eus que le temps d’arracher ma robe, d’en mettre une montante et un chapeau et de prendre le train (…)

J’étais dans le petit salon péniblement éclairé par une petite lampe et je tenais cette chère, malheureuse et belle créature dans mes bras


La suite dans "Ma Robertsau" éditions Nuée Bleue

vendredi, 19 décembre 2014

La médiathèque Nord, à Schiltigheim, une urgence culturelle. texte publié dans DNA du 19/12/2014

Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg et maire délégué de Strasbourg en charge, notamment, de la culture de 2001 à 2008, j’ai décidé d’accorder une importance primordiale à la lecture publique. Permettre au plus grand nombre de fréquenter les livres, de se confronter à la littérature et aux nouveaux médias me semblait une nécessité d’autant plus importante qu’en 2001 notre agglomération accusait du retard en cette matière par rapport à d’autres villes.

En accord avec les maires et les élus de la CUS j’ai mis en œuvre un plan ambitieux : une médiathèque centrale à la presqu’ile Malraux, trois médiathèques réparties aux points cardinaux de l’agglomération.

C’est ainsi qu’il y eut la médiathèque sud située à Illkirch-Graffenstaden, une pour l’ouest à Lingolsheim, et le projet nord à Schiltigheim. Ces équipements culturels étaient destinés non pas aux seules villes d’implantation mais à des bassins de vie, le centre et toutes le communes concernées, de l’ouest, du sud, du nord.

Une ambitieuse politique en faveur du livre

Ces équipements étaient accompagnés et dynamisés par une politique non moins ambitieuse, matérialisée par le pass-bibliothèque mutualisant les possibilités et les offres d’une médiathèque à l’autre, y compris les bibliothèques communales.

Des initiatives littéraires accompagnaient les médiathèques, tels le Parlement des philosophes, le prix Goncourt de la nouvelle installé à Strasbourg, les Conversations à Strasbourg qui a débouché sur Bibliothèque Idéale. Des grands écrivains rencontrèrent ainsi un nombreux public, à titre d’exemple, Le Clézio, Ricoeur, D’Ormesson, Fumaroli et tant d’autres.

Bref à l’appui d’une cohérente politique d’équipements et d’animation culturels

notre ambition était de faire de l’agglomération strasbourgeoise une capitale des lettres et de la littérature dans la ligne de Gutenberg. Le succès a été fulgurant et le nombre de lecteurs nouveaux inscrits dans nos médiathèques, titulaires du pass bibliothèque, s’est accru de manière spectaculaire.

Des retards préjudiciables

La médiathèque nord restait à réaliser. Deux villes avaient postulées pour son implantation et se sont mises en concurrence, Schiltigheim et Bischheim. De nombreuses réunions eurent lieu pour les départager et le député de cette circonscription qui était aussi mon vice président, décida de prendre les choses en main afin de trouver une solution. Au bout d’une année de négociations il me fit part de l’impossibilité de trouver un accord amiable. La balle était dans mon camp, j’ai été contraint de prendre mes responsabilités, de décider et de proposer au conseil de CUS l’une des deux villes pour accueillir la médiathèque nord. Je rappelle que le maire de Bischheim, André Kleinmosser, était de ma famille politique, le maire de Schiltigheim était proche du PS.

Inspiré par la volonté de servir au mieux les populations du nord, j’ai arbitré en faveur du lieu qui me semblait le plus central, à l’accès le plus commode. J’ai proposé Schiltigheim, la friche Adelshoffen, route de Bischwiller.

Au cours d’une réunion de travail dans mon bureau Alfred Muller accompagné par son directeur général nous a soumis un plan d’implantation que nous avons validé.

Le dossier était bouclé, la décision était prise, la médiathèque allait pouvoir sortir de terre. Il suffisait de démarrer les travaux.

Le retard accumulé dans cette opération nous conduisit aux élections municipales et Schiltigheim se dota d’un nouveau maire, Raphaël Nisand. Celui ci remit en cause le projet de son prédécesseur et modifia le lieu d’implantation de la médiathèque.

À l’issue de son mandat rien ne fut réalisé.

En clair la médiathèque Nord a pris quelques dix années de retard. Je n’irais pas jusqu’à nourrir des regrets en songeant que si j’avais choisi Bischheim la médiathèque nord fonctionnerait aujourd’hui. On ne refait pas l’histoire.

Ne plus tergiverser

Si j’en crois les informations relatées par les DNA du 17/12/2014, un nouveau changement de lieu pourrait affecter ce projet.

Je tiens à rappeler que la médiathèque nord ne devait pas être un équipement destiné à la seule ville de Schiltigheim mais bien à toutes les communes du nord de la CUS. Sa situation devait être centrale et facile d’accès.

Cumuler retard sur retard a été et reste préjudiciable au regard des besoins culturels.

La CUS, je n’en doute pas, veut poursuivre la facilitation de l’accès à la lecture publique pour le plus grand nombre et c’est cette seule préoccupation qui doit la guider.

Certes on évoque le budget à ce sujet ce qui me permet de rappeler un précepte qui m’a toujours guidé : La culture, en l’espèce la médiathèque, a un cout mais l’absence de culture coute bien plus cher.

Initiateur de cette politique je veux faire confiance au président de la CUS et au maire de Schiltigheim pour la mettre en œuvre rapidement.

vendredi, 12 décembre 2014

Mes écrivains et mes oeuvres préférées

Proust À la recherche du temps perdu – intégrale

Flaubert Madame Bovary, L’éducation sentimentale

Flaubert, Correspondance

Cioran : œuvres complètes

Saint John Perse : Exils, Amer, Vents

Georges Steiner : Réelles présences

Malraux : Anti mémoires, Les chênes qu’on abat, L’homme précaire et la littérature, Discours et Oraisons funèbres

Charles de Gaulle : Le fil de l’épée, Les mémoires de guerre

Bossuet : Sermons et oraisons

Gombrich : Histoire de l’art

Saint Exupéry : Citadelle, Vol de nuit, Le petit Prince

Molière : le Misanthrope

Racine : Iphigénie, Phèdre

Jean d’Ormesson : Une autre histoire de la littérature française

Machiavel : le Prince

Baltasar Gracian : Traités politiques, esthétiques, éthiques

François Cheng : Le vide et le plein, Le dit de Tianyl, Cinq méditations sur la mort

dimanche, 30 novembre 2014

Sur le Blog de la Robertsau : De la Robertsau au centre de Strasbourg, on ne parlait samedi que de Robert Grossmann

Sur le Blog de la Robertsau :

Grand succès samedi 29 novembre pour la dédicace du nouveau livre de Robert Grossmann à la librairie la Parenthèse à la Robertsau : difficile de se faire une place, et rupture de stock !



S’il fallait une preuve de la popularité de Robert Grossmann à la Robertsau, on l’a eue samedi à la Parenthèse. La boutique n’est pas grande (mais il y a de la place dirait l’ami Jacques Brel). Nous sommes passés à 10h30, une librairie pleine à craquer et rupture de stock… Heureusement il y avait quelques exemplaires de “la Comtesse de Pourtalès”.

On y a rencontré beaucoup de monde, des anciennes conseillères municipales, des actuels… Beaucoup de Robertsauviens. Bref, c’était the place to be.

Idem le soir à la librairie Kléber à Strasbourg, la salle Blanche était pleine et Robert Grossmann a séduit son public en parlant avec truculence de son amour pour le quartier de la Robertsau.

D'autres photos à voir sur le Blog de la Robertsau

Mon dernier livre "Ma Robertsau" lu par Claude Keiflin. Voir son blog

Robert Grossmann, « l’indien rebelle » de la Robertsau

 

Robert Grossmann, Ma Robertsau, séquences d'histoire d'un quartier strasbourgeois, La Nuée Bleue, 175 pages, 17 €

Robert Grossmann, Ma Robertsau, séquences d'histoire d'un quartier strasbourgeois, La Nuée Bleue, 175 pages, 17 €

La Robertsau, le Läuch, immense quartier maraîcher aux confins de Strasbourg il y a un siècle encore, n'existe plus. La spéculation immobilière et les arguments sonnants et trébuchants des promoteurs auxquels les derniers maraîchers n'ont pas su, ou pas voulu, résister, ont eu raison de ces milliers de hectares, vierges d'immeubles collectifs, opportunément rendus constructibles par des municipalités peu sensibilisées, à l'époque, à la protection du patrimoine et à la préservation de l'environnement. Robert Grossmann raconte ce combat perdu dans son dernier livre, « Ma Robertsau ».

Dans ses souvenirs d'enfants, la Roberstau n'est que ce quartier de petites ruelles et de forêts traversées à vélo en compagnie de son père pour aller pêcher au bord du Rhin où, hasard des rencontres, il croisa un jour le grand Churchill en train de peindre... Mais c'est là, dans ces terres presque vierges que le jeune Robert forgea son caractère de rebelle, d'indien proche de la nature toujours prêt à bander son arc en direction de l'homme blanc massacreur et à lui décocher des flèches empoisonnées qui souvent, par la suite, dans les enceintes politiques, atteignaient leur but. Enfant de Bischheim, Robert Grossmann ne s'est installé définitivement à la Robertsau qu'en 1978, quatre ans avant son élection comme conseiller général du canton, après une première tentative maladroite et avortée face au socialiste Marc Brunschweiler.

150 maraîchers au début du XXe siècle, un seul aujourd'hui

Comme tous les Hergelofene, ces immigrés de l'intérieur ou de l'extérieur qui deviennent plus indigènes que les indigènes, Robert Grossmann se prit de passion pour un quartier qui restera toujours pour lui un village. Il eut la chance, comme élu, président d'association ou simple arpenteur de rue, de croiser des figures haut en couleurs, gens du peuple, forts en gueule, bénévoles corvéables à merci, la plupart disparus, qu'il croque avec gourmandise, grand respect et immense affection. Sous ses dehors parfois bourrus, Grossmann est un sentimental, on le savait déjà, ce livre le confirme.

Et il n'est nul besoin d'être un Roberstauvien authentique et militant, comme mon amie Yolande Baldeweck, pour apprécier ces portraits de personnages qui constituent le cœur de l'ouvrage. Au détour des pages, on en rencontre quelques-uns, plus connus, comme le Dr Henri Ulrich, naturaliste et écrivain, Christian Albecker, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace, Pierre Karli, neurophysiologiste, l'actrice Véronique Genest et bien d'autres, dont on ne savait pas, ou dont on avait oublié, qu'ils sont originaires de la Robertsau.

Mélanie est de retour

L'indien rebelle, Winnetou Grossmann, raconte aussi les combats menés et gagnés parfois, contre des projets de démolition qui, s'ils avaient abouti, auraient défiguré la Robertsau encore bien davantage qu'elle ne l'est déjà : les restaurants Le Coq Blanc, La Vignette, le château de Pourtalès lui-même et son magnifique parc ont failli disparaître sous les morsures des pelleteuses. Robert Grossmann revient aussi sur son histoire d'amour avec Mélanie. Il n'avait pas épuisé dans son premier ouvrage, publié en 1995, les anecdotes sur la délicieuse comtesse qu'il imagine à sa table de travail, écrivant avec cet « érotisme de la plume caressant le papier, qu'aujourd'hui les doigts glissants sur un clavier ne peuvent remplacer ». Il y ajoute deux autres pages d'histoire sur les Bock-Boecklin et leur château du XIIe siècle et sur le général Ducrot et ses intuitions gaulliennes sur la guerre de mouvement... à la veille du conflit de 1870.

« Ma Robertsau » est un livre rempli de nostalgie mais qui ne saurait être assimilé à un repli sur un passé fantasmé. C'était - peut-être – mieux avant, mais l'ancien président de la CUS sait mieux que quiconque qu'il faut évoluer avec son temps. En essayant de parer ses effets trop destructeurs et en se délectant, de temps en temps, de la petite musique des souvenirs.

C.K.


vendredi, 21 novembre 2014

LE BLOG DE LA ROBERTSAU évoque avec délicatesse et beaucoup de justesse mon dernier livre

C’est aujourd’hui que sort le nouveau livre de Robert Grossmann : Ma Robertsau.

Le Blog de la Robertsau a eu un long entretien avec Robert Grossmann, principalement dans le parc de Pourtalès où l’ancien président de la CUS, mais surtout ancien conseiller général du quartier, nous parle de ses passions : la Robertsau, l’art contemporain, Mélanie de Pourtalès, un peu de politique. Et laisse apparaitre un peu de nostalgie.

Nous vous proposons de découvrir cet entretien vidéo ci-dessous ainsi que les premières pages de son livre.


Ma Robertsau : Robert Grossmann par blogrobertsau

Alors que Robert Grossmann a mis fin à sa longue carrière d’élu en février dernier, il a entamé une série de conférences, principalement sur Mélanie de Pourtalès, comme à l’occasion de la semaine inaugurale du nouveau foyer protestant de la Robertsau :

« On me demanda, en tant qu’historien de la comtesse, d’y donner la conférence inaugurale d’une semaine culturellement riche. Un public nombreux vint se passionner pour la belle Mélanie et manifesta un réel intérêt pour le passé de notre quartier. On me posa de multiples questions sur le château et ses hôtes. On me dit : «Vous devriez raconter encore.» »

Il s’est donc mis à l’écriture d’un livre sur la Robertsau, et tout en relatant une partie de son évolution avec une trame historique, il y raconte son parcours politique, ses engagements et ses passions :

« J’ai eu envie de raconter l’envoûtante forêt de mon enfance, les abords du Rhin et mon village de maraîchers aux portes de Strasbourg. Je fais défiler les figures pittoresques et certains caractères, achdi Robertsaüer, ces « authentiques Robertsauviens » que j’affectionne tant. J’évoque aussi des pages de la grande histoire dont la Robertsau fut le théâtre : le château des Bock-Boecklin au XIIe siècle, la merveilleuse comtesse Mélanie de Pourtalès, le duel d’un ambassadeur d’Autriche, l’intuition du général Ducrot à la veille de la guerre de 1870.

Je ne résiste pas au plaisir de narrer des événements récents, le sauvetage du Coq Blanc, des exploits sportifs, les artistes inspirés par la Robertsau, les trois sapins, la place du Tilleul et bien d’autres séquences dont aucune chronique jamais ne parlera. Il y est aussi (un peu) question de politique…

Ce kaléidoscope d’émotions et d’informations, d’allégresse et parfois de mélancolie, c’est ma Robertsau, telle que je l’aime. Je vous invite à mieux la connaître. »

lundi, 17 novembre 2014

Mon prochain livre en librairie vendredi 21/11/2014 "Ma Robertsau"

Racontez encore…

Au cœur de la Robertsau le nouveau foyer de la paroisse protestante a été inauguré le 12 octobre 2013. Cette belle réalisation conduite par la pasteure Monika Garruchet entourée d’un efficace conseil presbytéral était une nécessité pour la paroisse. Elle constitue un enrichissement pour la vie sociale et culturelle du quartier tout entier. Le bâtiment, clair et fonctionnel, jouxte le parc de la Petite Orangerie dont les arbres et le gazon s’invitent dans la grande salle. Les rencontres s’y dérouleront de manière lumineuse.

Il porte le nom de la comtesse dont la famille, les Bussierre-Pourtalès, avait manifesté un attachement permanent à la paroisse et tout « son village ».

Ce sera donc le Foyer Mélanie de Pourtalès et on me demanda, en tant qu’historien de la comtesse, d’y donner la conférence inaugurale d’une semaine culturellement riche.

Un public nombreux vint se passionner pour la belle Mélanie et manifesta un réel intérêt pour le passé de notre quartier.

On me posa de multiples questions sur le château et ses hôtes.

On me dit « vous devriez raconter encore ».

 En janvier 2014 l’animateur du blog de la Robertsau , Emmanuel Jacob, m’interviewa pendant près d’une heure camera en main. Il m’a offert le temps de m’exprimer longuement sur mon quartier, celui qui m’a choisi pour être son élu, celui que je n’ai cessé de défendre, celui qui ne cesse de me passionner.

J’ai raconté de manière simple quelques anecdotes et quelques aventures que j’y ai vécues. J’ai parlé des grands défis pour la Robertsau. Cette vidéo a eu du succès sur le net et les témoignages qui me sont parvenus avaient tous un point commun : l’intérêt pour l’histoire du quartier y compris celle de ce passé récent que je relatais. Bien des épisodes n’étaient pas connus des néo robertsauviens.

On me demanda de raconter encore.

 Je pris alors conscience avec une sorte d’incrédulité que cela faisait quasiment un demi siècle que je vivais la Robertsau. Beaucoup de ceux avec qui j’avais agi, que j’avais assidument fréquentés n’étaient plus.

Les grands anciens qui m’avaient accueilli, soutenu et offert leur amitié lorsque vers la fin des années 1960 j’étais un « Her Gelofener » (venu d’ailleurs) au Laüch, se comptaient sur les doigts d’une main.

J’étais devenu sans m’en rendre compte, sans réussir à me l’avouer tout à fait, un grand ancien et aussi un grand témoin.

Il faut donc que je raconte…

J’ai alors eu envie de raconter l’envoûtante forêt de mon enfance, les abords du Rhin et mon village de maraîchers aux portes de Strasbourg. Je fais défiler les figures pittoresques et certains caractères, achdi Robertsaüer, ces «authentiques Robertsauviens» que j’affectionne tant. J’évoque aussi des pages de la grande histoire dont la Robertsau fut le théâtre: le château des Bock-Boecklin au XIIe siècle, la merveil- leuse comtesse Mélanie de Pourtalès, le duel d’un ambassadeur d’Autriche, l’intuition du général Ducrot à la veille de la guerre de 1870.

Je ne résiste pas au plaisir de narrer des événe- ments récents, le sauvetage du Coq Blanc, des exploits sportifs, les artistes inspirés par la Robertsau, les trois sapins, la place du Tilleul et bien d’autres séquences dont aucune chronique jamais ne parlera. Il y est aussi (un peu) question de politique...

Ce kaléidoscope d’émotions et d’informations, d’allé- gresse et parfois de mélancolie, c’est ma Robertsau, telle que je l’aime. Je vous invite à mieux la connaitre.

jeudi, 30 octobre 2014

Ma préface au livre de Ronald Hirlé "Qui êtes vous monsieur Germain Muller"

 

Germain le thaumaturge

 

Ronald Hirlé nous propose un nouvel éclairage sur l’homme qui aura le mieux incarné l’Alsace de son temps, avec ses contradictions, ses malaises, ses espoirs, son art de vivre, son humour.

Comédien, dramaturge, écrivain, grand élu de la Ville et de la Région, Germain Muller était l’enfant d’une époque blessée.

Par son immense talent, par son charisme, par son humour il en a accompagné la convalescence, il en est devenu le guérisseur et le thaumaturge.

Son Barabli était une extraordinaire aventure de cabaret unique en France, plébiscitée pour sa capacité à faire rire. Mais au delà de la distraction il était aussi un immense et populaire cabinet de psychiatre où l’on venait décharger ses complexes.

Alsacien jusqu’à la dernière de ses fibres Germain Muller avait porté en lui les grands et les petits drames de sa région déchirée. Il en a exorcisé les démons en tentant de réconcilier les alsaciens avec eux même aux lendemains de l’occupation allemande.

Dans la foulée, jusque dans les années 1980,  il a brocardé la scène politique avec un humour décapant pour le plus grand plaisir de ses nombreux publics.

 

On a beaucoup écrit sur ce personnage hors normes, on croit tout savoir de lui mais le connaissait-on vraiment?

Chacun de ses contemporains a, bien sûr, saisi une facette de sa personnalité, les comédiens et les artistes qu’il dirigeait et qui jouaient à ses cotés, les élus qui l’ont fréquenté dans les allées du pouvoir régional, les amis du soir. Aucun pourtant n’a appréhendé le personnage dans sa complexité et pour chacun il conservait une part insaisissable.

Il n’était pas que l’homme du Barabli, il était plus que le dramaturge de « Enfin redde m’r nemi devon », il était aussi le grand élu en charge de la culture à Strasbourg et en Alsace, le fin négociateur qui a réussi l’exploit de mettre d’accord le Haut Rhin et le Bas Rhin (!) pour créer l’Opéra du Rhin. Il était le chef d’entreprise qui animait ses sociétés de spectacle, son restaurant, le Champi et celui de l’historique SNS. Il était le compagnon facétieux et inventif des soirées entre amis. Il était devenu l’ami intime de Pierre Pflimlin, ce maire emblématique de Strasbourg, ancien président du Parlement Européen, plusieurs fois ministre.

Mais qui était réellement Germain Muller ?

C’est à cette question que souhaite répondre Ronald Hirlé en nous livrant les documents de son incomparable fonds d’archives privées.

À l’appui de citations, de lettres et de photos souvent inédites la stature de Germain reprend vie et s’enrichit.

 

Nous redécouvrons aussi l’indispensable complice de cette aventure, Mario Hirlé qui maniait les notes avec la même virtuosité que Germain ciselait ses phrases. Ces deux là étaient artistiquement indispensables l’un à l’autre, ils étaient indissociables.

L’un de leurs chefs d’œuvre - il y en a tellement – est l’inoubliable chanson « D’Letschde ». Ils sont peu nombreux ceux qui ont écouté cet hymne à notre langue sans surprendre des larmes leur monter aux yeux.

Les paroles sont d’une irrésistible nostalgie, d’une infinie tristesse mais elles sont aussi le chant du sursaut. Pourtant que seraient ces paroles sans cet envoutant rythme de ballade triste ? Ronald Hirlé nous raconte l’histoire de cette chanson emblématique, elle est instructive à ce sujet.

 

Germain survivra-t-il à Germain

Aux cotés de son père, le talentueux musicien Mario Hirlé, Ronald a vécu bien des épisodes de l’exceptionnelle saga. Il nous les restitue dans cet ouvrage vivant qui nous donne l’envie de revoir Germain.

En nous relatant son parcours riche d’anecdotes, Ronald Hirlé pose une question essentielle : Vingt ans après sa mort alors que les officiels de la Ville cherchent à faire vivre une année Germain Muller à Strasbourg, Germain survivra-t-il à Germain ?

L’oubli est un compagnon de route trop efficace et les années qui s’amoncèlent jettent le voile de leur fatalité sur les hommes et les événements. Les jeunes générations ne connaissent sans doute pas grand chose de ce monstre sacré et de son aventure artistique.

Germain est de ceux qui ne doivent pas être effacés des mémoires parce que son œuvre riche de pédagogie dépasse son temps.

« Igor Raskorowitz » est intemporel tout autant que « la Chambre Civique » ou d’autres morceaux d’anthologie, au même titre et, toutes proportions gardées, que des scènes du Misanthrope ou de l’Avare.

Certes ils ont été écrits et interprétés dans un contexte historique précis et pourraient sembler datés mais ils touchent à  des traits permanents de la personnalité et du destin de l’Alsace.

 

Le livre de Ronald Hirlé était nécessaire et vient à un moment où l’oubli pourrait gagner la partie.

En ce sens il est un appel à faire revivre Germain…sur scène et, pourquoi pas, en un lieu qui serait dédié à son aventure culturelle. Tomi Ungerer a son musée, Germain pourrait avoir sa maison mémorielle.

Tous ceux, nombreux, qui plaident pour la vitalité de notre langue, l’alsacien, pour « l’alsacianité » tout court, auraient alors une source régénérante que Ronald Hirlé suggère dans cette vivante biographie.

Je forme le vœu qu’il soit entendu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche, 12 octobre 2014

Je vais raconter la Mélanie de mon livre culte "Comtesse de Pourtalès", une belle page de l'histoire de l'Alsace.

samedi, 30 août 2014

Ice Bucket. Les sots d’eau et la société du spectacle.

En tout génie s’attarde un adolescent. Marc Zuckerberg et Bill Gates sont des super génies de l’informatique et…des affaires, ils savent aussi être de magnifiques adolescents. Pour se déstresser de leur vie de milliardaires, toujours à la recherche de quelque innovation, ils ont renoué avec un exercice issu, à n’en pas douter, de leurs souvenirs d’étudiants espiègles: se verser un seau d’eau glacée sur la tête. La pratique n’est pas dénuée d’effets thérapeutiques et des neurones surchauffés en ont surement besoin.

C’est ainsi que Marc Zuckerberg- 30 ans et 30 milliards de dollars de fortune - défia son concurrent Bill Gates -44 ans, 77 milliards de dollars - Filmé et balancé sur la toile « le défi » enflamma l’univers des stars et sous stars de tous ordres. On connaît le procédé de la chaine des « nommés ».

Le truc est habile : vous vous versez un seau d’eau glacée sur la tête et du coup vous aidez la lutte contre la maladie de Charcot. Qui pourrait être rétif à cet argument ?

Mais le seau n’est pas versé en toute discrétion dans un coin de jardin, chaque aspersion se fait sous les sunlights. Le douché est immédiatement promu au rang de star, buzz sur la toile garanti !

La grande majorité de ceux qui sont malicieusement nommés par un douché acceptent à leur tour de se glacer le crâne et les commentaires admiratifs qui accompagnent le seau d’eau les exonèrent de tout ridicule, il s’agit exclusivement d’une B.A.!

Si la sphère médiatique et son unanimisme laudatif permettaient que l’on prenne un peu de recul on pourrait jeter un regard neutre et objectif sur les têtes douchées.

On pourrait peut être constater qu’ils ont tous l’air ridicules souvent accompagné de gloussements ou de caquètements désopilants.

On aurait le droit de dire que pour la grande majorité le fait d’être vedettarisé, l’emporte sur l’acte de générosité, que c’est leur motif principal.

On constaterait aussi que faire dorénavant, en toute discrétion, un don en faveur du cancer, du sida, d’autres causes humanitaires, sera très ingrat. À moins de rechercher, en accompagnement, des exercices de type « Fort Boyard »… Ramper au milieu d’une colonie d’araignées, plonger dans un aquarium infesté de piranhas,  grimper sur des cocotiers enrobés de barbelés, caresser des serpents couvant leurs œufs, chatouiller des lions dans leur cage, chaque exercice filmé servant une noble cause.

Le «  Ice bucket challenge », comme tout le monde le dit en bon français, constitue un pas de géant, un progrès colossal en faveur de la société du spectacle chère à Guy Debord.

Issue de la pensée unique l’unanimité benoite qui entoure le seau d’eau, est révélatrice de l’air du temps.

Pourtant il n’est pas prouvé que voir son maire, son député, son président, bref son élu, grimaçant et couinant sous un seau d’eau, le rende plus sympathique et plus efficace.

Quant aux dons, signalons le, il est toujours permis de les effectuer loin des caméras et, comme dit le philosophe : « La vraie générosité est discrète ».

 

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