Chères Amies, Chers Amis,
Il y a très exactement 45 ans aujourd’hui que l’U.J.P. était fondée…
Ceux qui en étaient à l’origine ne savaient pas pour quelle durée ils partaient en voyage ? 45 jours, 45 semaines, 45 mois… Ils ignoraient que 45 ans après le seul nom d’UJP feraient « raisonner » les consciences et frémir ceux qui a un moment de leur vie, ont participé à cette merveilleuse et historique aventure collective du Gaullisme militant.
Le 15 juin au soir, au Sénat les «reconstructeurs» de l’UJP 2010, avec à leur tête Rudolph GRANIER – Président, se retrouveront avec des anciens pour fêter l’événement. Notre ami Robert GROSSMANN a fait tenir une lettre à cette occasion, vous la trouverez en pièce jointe.
Elle dit tout ce que nous pouvons ressentir aujourd’hui !
Je ne dirais rien de plus, que l’affectueuse amitié que je vous porte.
Paul AURELLI
MESSAGE DE ROBERT
GROSSMANN, PRESIDENT FONDATEUR DE L’U.J.P.
Cher
Rudolf GRANIER,
L’annonce
de votre engagement et de votre volonté de faire revivre l’UJP m’a ému et
rempli d’espoir.
Ce
mouvement de jeunes unique dans les annales de la Cinquième République avait
rassemblé des milliers de jeunes qui adhéraient au message du Général De Gaulle
et se reconnaissaient en lui.
Il
a constitué et constitue pour moi la part la plus belle de ma vie publique.
Le
voici donc qui renaît.
L’UJP
demeure indissolublement lié à toutes mes pensées.
Si
elle a été une remarquable école de formation et d’action, elle a été aussi une
exceptionnelle aventure de l’amitié au sens le plus beau et le plus pur de ce
mot. Au cours des 45 ans qui l’ont vu évoluer parfois de manière glorieuse et
quasi historique, parfois en une sympathique discrétion, j’ai toujours pu
rencontrer, dans chaque région de France, dans chaque ville, des amis de l’UJP
qui, avec la plus profonde émotion, me rappelaient «notre mai 68», nos Assises
de Strasbourg en avril 1969, le discours d’André Malraux, la douloureuse
transition du départ du général puis de la mort du général...
René
CAPITANT, Jacques CHABAN DELMAS, Maurice COUVE DE MURVILLE, André MALRAUX,
François MAURIAC, Pierre MESSMER, Edmond MICHELET, Alain PEYREFITTE, Georges POMPIDOU
et tant d’autres hautes figures du gaullisme avaient aimé cette jeune garde
qu’était l’UJP.
Et
nous, conscients que nous n’appartenions pas à la génération des héros de la
résistance, ni à celle des fondateurs de la cinquième République, nous jouions
notre rôle avec une triste certitude : de Gaulle nous quitterait et nous
aurions à perpétuer le gaullisme sans de Gaulle.
« L’après gaullisme sera
toujours le gaullisme »
proclamions nous.
Fidèles
à l’énergie bouillonnante de nos vingt ans nous allions souvent nous montrer
anticonformistes, jusqu’à en agacer certains… mais jamais le Général.
Nous
annoncions que nous serions l’aiguillon de la majorité et nous l’avons été.
Ce
fut à nos risques et périls, avec de justes convictions, mais la carrière des
«aiguillonneurs» n’en a guère été favorisée.
Il
est vrai que rester de sages et dociles jeunes politiciens n’était pas dans nos
gènes et ne constituait pas notre ambition. N’avions nous pas édité et placardé une superbe affiche en
mai 68 : «Les jeunes assument la
révolution avec de Gaulle». Nous étions tellement séduits et fascinés par
cet aspect de de Gaulle qui avait lancé «Et moi, je ne suis pas gêné (…) d’être un révolutionnaire, comme je l’ai
été si souvent» et qui confia à MALRAUX au soir de sa vie «La Révolution ? Le seul
révolutionnaire, c'était moi !»
Pour
nous le gaullisme a été et demeure une philosophie, le service de la Res
Publica, un corps d’idées, une authentique générosité.
Si
la Participation dont le général m’avait confié en 1967 «qu’elle consistait à mettre les gens dans le coup» demeure un
objectif plus brulant d’actualité que jamais au moment où d’autres récitent
tels des automates : «démocratie participative…», il s’agit pour nous de
l’adapter à la modernité du XXIième siècle. Tâche exaltante pour un
mouvement de jeunes !
Le
gaullisme pour notre génération UJP n’a jamais été un cénotaphe, ni un mausolée
mais toujours une pensée vivante : «Savoir
épouser son siècle» nous avait encore légué de Gaulle. Le siècle a changé,
de profonds bouleversements géopolitiques sont intervenus depuis quatre
décennies mais les principes du gaullisme demeurent.
Il
me semble que c’est bien dans cette voie de la fidélité que vous souhaitez
inscrire votre démarche de modernité de l’UJP et aujourd’hui il y a un besoin d’UJP !
Je vous souhaite
bonne chance !
Quant à moi, quoi qu’il m’en coute,
je ne suis pas aujourd’hui parmi vous, au Sénat. J’ai fondé l’UJP en juin 1965
(le 13…) entouré d’une équipe d’amis chers et fidèles qui, avec moi ont eu à
surmonter un contexte compliqué. Paul AURELLI, l’incarnation de la fidélité, en
a toujours été la cheville ouvrière, Yves DENIAUD est resté, dans ses éminentes
fonctions de député, un UJP attaché à l’idéal de progrès qui nous a tous lié,
mais il y en a tant d’autres aux hautes fonctions….
Je
vais citer certains d’entre eux : Gérard LARCHER, ancien ministre, actuel
Président du Sénat, Patrick OLLIER, député-maire de Rueil-Malmaison, ancien
Président de l’Assemblée nationale, Michel BARNIER, ancien ministre des
Affaires Etrangères, actuel Commissaire Européen, Hervé GAYMARD, député ,
ancien ministre de l’Agriculture, Alain CARIGNON, ancien ministre de
l’environnement, parmi les Sénateurs Jacques LEGENDRE, Pierre ANDRE et Bernard
FOURNIER, à l’Assemblée nationale Alain COUSIN, Jean-Yves COUSIN, André
SCHNEIDER, Patrice MARTIN-LALANDE, Jean-Pierre GRAND, Jean-Michel FERRAND et
beaucoup d’autres, Hugues MARTIN qui après avoir été le suppléant de Jacques
CHABAN-DELMAS, fût député-maire de Bordeaux, Michel HANNOUN, Brigitte LE
BRETHON, Evelyne GUILHEM…
Des
plus récentes générations Georges TRON, député-maire de Draveil devenu
Secrétaire d’Etat, Philippe JUVIN, maire de la Garenne-Colombes, député au
Parlement Européen. Tous ceux que je ne cite pas sont aussi gravés dans mon
cœur et ma mémoire.
Je
demeure attaché à jamais à l’UJP, mais j’ai conscience que l’on ne peut pas
être et avoir été, sauf au fond de son cœur où nous avons inscrits depuis
longtemps que «lorsqu’on est gaulliste on a toujours vingt ans».
Je
suis victime aussi, et je demande votre indulgence à tous, d’une incapacité à
jouer les figures muséales.
Longue vie à l’UJP !
Commentaires
Bonjour,
Belle initiative et beau challenge de "Reconstruire" l'UJP !
Entré à l'UJP à l'age de 15 ans en 1968, à l'époque du président Robert Grossmann et de son bras droit et ami Paul Aurelli, c'est avec plaisir que je fêterai ce soir aux cotés de Rudolf Granier les 45 ans de la création de l'UJP !
Magnifique texte qui rappelle avec éclat les grandes heures de l'UJP. Le verbe gaullien continue d'irriguer avec bonheur les écrits de Robert Grossman, fondateur historique et grande voix indépassée de l'UJP...
Par ailleurs, cher M. Grossman, cher compagnon, merci pour le petit mot amical laissé sur mon modeste blog, celui d'une UJP Toulouse encore embryonnaire mais vouée, nous l'espérons à trouver sa place aux cotés de l'UMP sans toutefois se confondre avec cette dernière. In fine ce seul mot du président éternel de l'UJP donne une vraie valeur à notre petit blog
Merci donc de tout cœur à l'homme qui sut faire basculer les clivages pour la plus grande gloire gaullienne...
il fut un temps (j'en étais!!) où l'UJP était un mouvement contestataire et de prposition; nos adversaires? Giscard, Chirac, Tiberi (contre qui nous nous sommes présentés) Qu'est devenu cet esprit, cette force,,,?
j'affirme qu'aujourd'hui il y plus d'anciens de l'UJP au PS et au Front de Gauche qu'à l'UMP.
Le Gaullisme a déserté ceux qui se prétendent les successeurs de celui que nous appelions avec affection "le Vieux"
Un excellent souvenir de cette époque ( d'autant que nous étions souvent
à 1 contre 10, et malgré cela, nous prenions le dessus !
Entré sans contrainte en 1969 à 17 ans à l'UJP, ce rassemblement me rappelle une joie de vivre, celle de s'exprimer librement et de faire passer des idées fortes que nous appellerions aujourd'hui "forces de proposition" si les égos des uns et des autres n'étaient pas si démesurés...
J'en suis depuis 1968 seulement, car avant, bien que militant depuis 1965, je n'avais pas trouvé la "filière" pour y adhérer.
Je fus "Départemental" en 1971 et 1972.