Blog-Notes Robert Grossmann2024-03-19T05:09:18+00:00urn:md5:1b86e058bd584078453186a38cc0a6eaDotclearIl faut que Strasbourg acquiert le tableau de Mélanie de Pourtalès par Winterhalterurn:md5:17aa38c77c63dd8661f2aca5187933e32019-05-05T11:00:00+01:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Mélanie de
Pourtalès, l’autre « Belle Strasbourgeoise »</span></strong></p>
<p class="MsoNormal"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">C’est
à l’amour de l’art et à la passion d’un conservateur hors norme des musées de
Strasbourg, Hans Haug, que nous devons l’acquisition de la Belle
Strasbourgeoise de Nicolas de Largilière (1656-1746). Sans son acharnement et
sa témérité, bousculant en 1963 les élus …et les finances de la ville ce chef
d’œuvre aurait échappé à nos musées dont elle est aujourd’hui l‘une des pièces
maitresses.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Une
autre belle strasbourgeoise, identifiée celle là, est à notre portée. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Le
portrait de Mélanie de Pourtalès peint par le prestigieux Franz Xaver
Winterhalter (1805-1873) est en vente, sorti du patrimoine familial. Les cours
d’Europe et le gotha mondain du XIX ième siècle se disputaient
Winterhalter qui réalisa pour ainsi dire les portraits de toutes les femmes et
hommes illustres de son siècle. Une prestigieuse exposition lui fut consacré
par la National Portrait Galerie de Londres en 1988. Elle présenta toute
l’étendue de son génie pictural et la qualité de ses sujets dont le portrait de
Mélanie 1857 alors qu’elle n’avait que 18 ans. Le somptueux catalogue est un
ouvrage de référence pour Winterhalter (1)</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Ses
œuvres se trouvent dans les collections de tous les grands musées d’Europe.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
color:#FF6600"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">N’est
il pas logique, évident, que la place du portrait de Mélanie de Pourtalès soit
à Strasbourg.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Toute
sa vie la belle comtesse a été fidèle à sa ville et à sa Robertsau qu‘elle
aimait tant… « la Robertsau près Strasbourg » comme
l’indiquaient les en-têtes de ses lettres. Les archives nous apprennent
que les visiteurs les plus prestigieux de l’Europe entière se rendaient à ses
invitations, têtes couronnées mais aussi artistes, peintres, musiciens, écrivains.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Elle
a tenu à célébrer les évènements importants de son existence à la Robertsau et
notamment son mariage avec le comte Edmond de Pourtalès. Signe suprême de sa
fidélité, elle voulut être enterrée à la Robertsau où elle repose au cimetière
Saint Louis. (2)</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Comment
ne pas être ému en découvrant dans une lettre adressée au prince de Metternich
ces lignes consacrées au château: </span></p>
<p class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Plantin">«Vous
savez que j’aime de toute mon âme cette propriété où je suis née, où j’ai été
élevée, et qui, sans être ni grande ni belle, me donne cependant d’énormes
jouissances, parce que j’y connais chaque brin d’herbe et que le tout est à peu
près notre création [...], j’espère que vous</span></em><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Plantin">voudrez
bien honorer La Robertsau d’un séjour sous mon modeste toit. Votre seule
récompense sera le plaisir intime que vous ferez à vos hôtes.</span></em><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Plantin">» (3<em style="mso-bidi-font-style:normal">)</em></span></p>
<p class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></em></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Mélanie
ne se contentait pas d’être belle, elle a joué un rôle auprès de l’Empereur.
Une de ses actions les plus significatives fut d’avoir attiré son attention, à
la veille de la funeste année 1870, sur les préparatifs guerriers de la Prusse
et sur l’imminence d’une guerre. Le général Ducrot, gouverneur militaire de
Strasbourg, l’encouragea dans cette initiative mais l’Empereur n’en eut cure et
l’Europe se déchira. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Mélanie
en fut bouleversée et partagea sa douleur avec ses nombreux amis à Paris, en
Allemagne, en Autriche, en Angleterre, en Russie. Passionnément française elle
était <span style="color:#FF6600"><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span>foncièrementalsacienne et donc européenne.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Au
moment où la ville célèbre la semaine de l’Europe il serait incompréhensible
que cette grande européenne ne voie pas son portrait peint par le peintre
allemand, né au grand duché de Bade, prendre sa place à Strasbourg.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:54.0pt;text-indent:-36.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;mso-bidi-font-family:Cambria"><span style="mso-list:Ignore">(1)<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt">Catalogue Franz Xaver Winterhalter and the courts of Europe 1830-1870
by Richard Ormond </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:54.0pt;text-indent:-36.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;mso-bidi-font-family:Cambria"><span style="mso-list:Ignore">(2)<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt">Biographie « Comtesse de Pourtalès » Ed. Nuée Bleue 1995</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:54.0pt;text-indent:-36.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;mso-bidi-font-family:Cambria"><span style="mso-list:Ignore">(3)<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt">« Ma Robertsau Ed Nuée Bleue 2014</span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2019/05/05/Il-faut-que-Strasbourg-acquiert-le-tableau-de-M%C3%A9lanie-de-Pourtal%C3%A8s-par-Winterhalter#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/88520ième anniversaire du MAMCS. Sentimentale genèse.urn:md5:9d71d3cf49f5bbccff5e01de758db1e82018-11-03T10:34:00+00:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><span style="font-size: 11pt;"> </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Le
6 novembre le maire de Strasbourg va célébrer le 20<sup>ième</sup> anniversaire
du Musée d’Art Moderne et Contemporain.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Il
a intitulé l’événement « Soirée sentimentale ». On en est tout ému.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Le
programme prévoit deux tables rondes où, parmi un certain nombre d’experts,
quelques élus sont annoncés. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Tout
d’abord on voit réapparaitre avec plaisir un ancien adjoint à la culture qu’on
aura<span style="mso-spacerun: yes"> </span>eu tort de négliger ; le
verbe de Norbert Engel est toujours éclairant. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Catherine
Trautmann, ancienne ministre, sera la figure de proue de son groupe de débats. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">L’autre
groupe est illuminé par un élu de poids, Alain Fontanel, l’excellent premier
adjoint chargé de la culture. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">La
soirée sentimentale se déroulera donc entre amis ou presque. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Naturellement
il convient de saluer aussi la grande qualité des experts qui encadreront les
élus pour ce débat.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">On
ne s’étonnera pas que l’annonce de cette manifestation ait animé
sentimentalement ma mémoire.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Inauguré
en 1998 le MAMCS a donc 20 ans, toutefois cette chronologie mérite quelques
précisions et je ne doute pas que les débatteurs des deux tables rondes
évoqueront son historique complet qui ne débute pas du tout en 1998.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Je
dois à la vérité historique d’une part, à la mémoire de Marcel Rudloff d’autre
part (dont Roland Ries se réclame souvent) de rappeler quelques faits. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Il
y a une trentaine d’années nous étions quelques un a presser le maire de
l’époque de créer enfin un musée d’art moderne et contemporain digne de notre
capitale européenne. Le conservateur en chef des musées, l’éminent Roland
Recht, déploya tout son talent pour convaincre Marcel Rudloff qui y consentit
en 1987. Le conseil municipal adopta une délibération à ce sujet.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">L’opération
fut lancée et Marcel Rudloff annonça sa réalisation dans deux ou trois ans,
soit en 1990.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Je
fis partie du jury réuni en 1988 pour choisir parmi bien des grands noms de
l’architecture mondiale dont notamment Isosaki et Rogers, celui aurait
l’honneur de porter le projet. Adrien Fainsilber fut choisi. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Tout
était fin prêt, la construction pouvait démarrer dès 1989 lorsque l’élection
municipale écarta Marcel Rudloff au bénéfice de Catherine Trautmann. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Le
projet de MAMCS fut stoppé net, le monde culturel désespéra et les années
passèrent.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Pour
justifier ce déni de musée on entendit toutes sortes d’arguments colportés par
la rumeur semi officielle: Cela coute trop cher… Il n’y a pas de vraie
collection… Ce n’est vraiment pas une priorité etc.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Lors
d’une de ses visites à Strasbourg le directeur des musées de France Jacques
Sallois me prit à part : « On a le sentiment qu’ils ne veulent pas le
faire, c’est étrange » </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Après
neuf longues années le feu vert fut enfin donné pour un projet amputé de locaux
techniques en sous sol et d’une terrasse que Fainsilber avait destiné aux
expositions de sculptures. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Bref,
inauguration le 6 novembre 1998 !</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">J’ai
des souvenirs prégnants de la cérémonie d’ouverture où je pris la parole au nom
du président de la région Alsace, Adrien Zeller, dont j’étais vice président
chargé de la culture. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Je
me permets à ce sujet de suggérer au maire de consulter ses archives pour
nourrir son allocution lors de la cérémonie d’anniversaire.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Dès
lors je n’ai aucun doute qu’à l’occasion de cette soirée sentimentale il
n’évoque la genèse du MAMC dans sa réalité historique. </span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><span style="font-size:11.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Pour
autant point ne sera besoin de faire repentance pour neuf années perdues au
détriment de l’art contemporain, mais il aura la satisfaction d’avoir rendu à
César… </span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2018/10/30/20i%C3%A8me-anniversaire-du-MAMCS.-Sentimentale-gen%C3%A8se.#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/884Mon MAI 68. Article paru dans ESPOIR, revue de l'Institut Charles De Gaulleurn:md5:d1ac5b140d86406b572b3ddb4fce7ac72018-05-10T09:37:00+01:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal" align="center" style="margin-left:0cm;text-align:center;
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tab-stops:list 36.0pt;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
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<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;line-height:0%;
vertical-align:baseline"><strong><ins><span style="font-size:13.5pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Helvetica;color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR">LA FONDATIONLES ACTIVITÉSL’ESPACE PÉDAGOGIQUEL’HOMMELES LIEUX GAULLIENSLA
BOUTIQUENOUS CONTACTER</span></ins></strong></p>
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FR">aut du formulaire</span></p>
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0cm;mso-para-margin-bottom:.01gd;mso-para-margin-left:0cm;text-align:center;
border:none;mso-border-top-alt:solid windowtext .75pt;padding:0cm;mso-padding-alt:
1.0pt 0cm 0cm 0cm"><span style="font-size:8.0pt;font-family:Arial;display:none;
mso-hide:all;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Bas du formulaire</span></p>
</div><p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;mso-line-height-alt:
12.0pt;mso-outline-level:1;background:white;vertical-align:baseline"><strong><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;color:#333333;
mso-font-kerning:18.0pt;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Mai 68,
la révolution avec de Gaulle</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;mso-line-height-alt:
12.0pt;mso-outline-level:2;background:white;vertical-align:baseline"><strong><span style="font-size:17.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;color:#333333;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">par Robert Grossmann</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;mso-line-height-alt:
12.0pt;mso-outline-level:2;background:white;vertical-align:baseline"><strong><span style="font-size:17.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;color:#333333;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Président-fondateur de l’Union
des Jeunes pour le Progrès</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le mythe fabriqué</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Si l’on suivait
les commémorations et les feuilletonistes du trentenaire, en Mai 68, tous les
jeunes en France auraient été sur les barricades. On ne conserverait d’eux que
l’image de casseurs révoltés. Cohn-Bendit, seul, aurait droit de cité et
resterait la figure emblématique de la jeunesse de France. Le mythe, ainsi
fabriqué et consolidé, laisserait à la postérité une thèse uniforme : en
mai 1968, la jeunesse de France était violente et révolutionnaire ; elle
était par conséquent monolithiquement anti-gaulliste.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">J’ai toujours
éprouvé un sentiment d’injustice, une sorte de tourment, face à cette manière
de traiter l’histoire, « notre » histoire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">On évacue de cette
période, par omission délibérée, un de ses aspects importants :
l’existence de jeunes gaullistes. Ils constituaient sans nul doute la majorité
silencieuse des moins de trente ans. Ils avaient aussi leur minorité agissante,
leur organisation militante, l’UJP, au sein de laquelle ils étaient nombreux.
Ils ont, eux aussi, joué leur rôle, en ce printemps décisif.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Soyons
clairs ; il n’y a pas eu, en Mai 68, un vieux chef d’Etat à bout de
souffle face à une jeunesse, pavés à la main, infiltrée par des mercenaires et
des voyous, tentant de le bouter hors du pouvoir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il ne serait pas
juste, il ne serait pas conforme à la vérité, que subsiste ce cliché commode et
manichéen de type révolutionnaires-réactionnaires que laisseraient à la
postérité les récits publiés jusqu’à ce jour. Ils sont non seulement partiels,
ils sont aussi superficiels.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Tentons de
compléter l’exercice de mémoire. Comment, à l’UJP, avons-nous ressenti et vécu
Mai 68 ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">La religion du palabre sans dogme</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Un premier constat :
les années s’éloignent et on évoque Mai 68 avec bonhommie comme un mythe
accessoire de l’histoire du folklore français. Certains tentent de se dépêtrer
des besogneuses analyses sociologiques, d’autres romancent. Mai 68 fait aussi
partie des biographies orales et des CV verbaux des anciens gauchistes qui
aiment à parler des barricades comme de faits d’armes antiques. « J’étais
sur les barricades » signifie « J’étais à Verdun ». D’événement
central et un peu obsédant des années soixante, la péripétie est revenue à ses
justes proportions et, avec le recul du temps, l’image de Mai 68 s’est
métamorphosée. La passion s’est évanouie, la force de l’épopée aussi. Même
Cohn-Bendit, sur tous les écrans, en parle de manière avachie.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Trente ans après,
la vaste et commerciale tentative d’autopsie provoque une relative indifférence
quand elle ne lasse pas.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">On peut tout dire
de Mai 568, l’exalter, le magnifier, l’enluminer, le renier, le regretter, le
déplorer. Curieusement, il faut forcer sa mémoire pour y récupérer quelques
fragments de bilan solide, crédible et positif. ON ne sait plus, d’ailleurs, à
quoi correspondait au juste Mai 68, ni quelle était sa véritable signification.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Un fait demeure
têtu, la France avait alors 400 000 chômeurs, sept à huit fois moins que
pendant les années Mitterrand, et Cohn-Bendit, interprétant Marcuse, amorçait
la révolution pour détruire la société de consommation.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">S’agissait-il pour
les étudiants gauchistes d’une énorme farce née de la volonté de se désennuyer
et de voir les filles dans leurs chambres des cités-U ? Plus sérieusement,
y avait-il la volonté de conquérir un statut d’interlocuteurs respectés face au
mépris généralisé de l’administration ou des enseignants ? Il s’agissait
aussi d’un épiphénomène à dimension tragique. Mai 68 ce n’était pas que de
gigantesques palabres érigées en religion officielle, ce n’était pas que la
circulation de la parole libérée et des slogans poétiques sur les murs ;
ce n’était pas que les rêves d’âge d’or curieusement puisés dans le passé
stérile des différents marxismes. C’était le déchaînement de la violence, la
casse, le vandalisme, les voitures brûlées, les grenades, les arbres abattus,
les amphis dévastés, les pavés comme projectiles ordinaires, les charges de
CRS, la mort miraculeusement évitée. C’était, à côté des étudiants et de leurs
chimères, le fantôme des Katangais, mercenaires briseurs de République. Ce que,
malgré les rumeurs, nous ignorions alors totalement, c’était « l’argent
qui coulait de l’étranger, notamment chinois, destiné avant tout à faire pièce
aux mouvements soutenus par les Russes<a href="http://www.charles-de-gaulle.org/espace-pedagogie/dossiers-thematiques/mai-1968/la-crise/mai-68-la-revolution-avec-de-gaulle/#_ftn1"><span style="mso-bookmark:_ftnref1"><span style="mso-bidi-font-size:12.0pt;
color:black;border:none"><span style="border:none">[1]</span></span></span></a> ».
Lorsque, bien après, Georges Pompidou me raconta que les bentleys, chargées de
victuailles, allaient livrer les insurgés retranchés à la Sorbonne, je fus
saisi par l’incrédulité d’abord, puis par le doute définitif sur la pureté des
relations multiformes des étudiants en révolte. Qui pourrait prouver que
l’étranger n’a joué aucun rôle dans ces événements, qui pourrait affirmer qu’un
certain grand capital n’aurait pas souhaité le renversement du régime ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il y a donc les
rêves et les délires permanents. Il y avait sans soute des plans utopiques de
prise de pouvoir, mais il n’y avait aucun projet de société dans tout ce
chambardement. Mai 68 n’était porteur d’aucun projet.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous sommes, nous
aussi, à notre corps défendant, des ancien de Mai, topographiquement et
philosophiquement, en deçà des barricades ? Nous avons nos souvenirs et
ils sont plutôt désolés, car nous étions réfractaires et hostiles à toute
violence. Nous avons toujours pensé que là où elle s’exprimait, la barbarie
n’était pas loin et cette barbarie surgissait alors à contretemps avec sa haine
de tout ordre républicain. Souvenir désolé parce que, de manière
fondamentalement injuste, les révolutionnaires d’opérette aussi bien que les
voyous organisés pour le combat de rue s’en prenaient à de Gaulle. Les slogans
caricaturaux, cruels et injustes qui le visaient nous meurtrissaient.
Contrairement à leur légende, c’est bien eux qui généraient la violence. Elle
s’exprimait de manière physique dans la rue, mais leurs mots, leurs formules et
leurs slogans, eux aussi, blessaient comme des balles.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">La première
question qui demeure est bien celle des origines de la farce. Avons-nous vu
venir les événements de mai tels qu’ils se sont déroulés ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Les gardiens d’impasse</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous pressentions
un malaise et son probable éclatement depuis des années. Nous ne cessions de
parler du mal-être de la jeunesse et de sa non-prise en considération. Nous
constations le mépris distant avec lequel étaient écartées toute idée nouvelle,
toute proposition de changement émises par des jeunes. Dans notre mouvement
politique, nous avions vécu l’évolution qui consistait à passer du dédain à la
savante manipulation des jeunes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">En un mot, nos
analyses et nos intuitions nous conduisaient à penser que notre génération, née
après la guerre, se voyait contrainte d’évoluer dans des schémas rigides,
occupés et gardés par des gérants d’avant 1940 et qu’elle était conduite
imperceptiblement vers des impasses dont l’utilité première consistait à
écarter tout dérangement. Ne pas déranger les gens sérieux en situation de
pouvoir, tel était le message qui nous était subtilement transmis au cours des
années 1959 à 1967.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous cherchions
quant à nous à militer pour défendre nos idées au sein du parti majoritaire par
la discussion, le dialogue, les interventions en congrès, bref, nous voulions
convaincre par le débat. Dans les ministères ou les administrations, que nous
sollicitions, nous avions trop longtemps été accueillis délicieusement, et
reconduits poliment. Nous recevoir constituait, au moment de nos succès, une
sorte d’obligation mondaine qui s’ébruitait et parvenait au plus haut niveau de
l’Etat, où elle était bien vue. Sans doute, n’étions-nous alors, aux yeux de
nos interlocuteurs du gouvernement, qu’un mouvement banal de jeunes
politiciens. Sans doute, notre réelle utilité ne devait-elle s’exprimer que
dans le maniement du pinceau et du seau de colle. Sans doute, n’imaginait-on
notre rôle intellectuel que de manière strictement unilatérale : relayer
vers les jeunes les idées des ministères plutôt que l’inverse, enregistrer les
préoccupations des jeunes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Combien de fois
alors, la direction de l’UJP n’avait-elle pas affirmé, dans l’agacement
général, sa volonté de participer au débat et d’exercer des
responsabilités ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Certes, l’air du
temps était au jeunisme, mais nous n’aurions jamais imaginé qu’en réaction, Mai
68 puisse prendre des allures de véritable insurrection. Nous n’avions pas
pressenti que la pression contenue puisse revêtir, en se libérant, cet aspect
sinistrement protéiforme. Nous sentions que les barrières sociales pouvaient rompre,
mais nous ne nous doutions pas que « la révolution » serait aussi
brutale, aussi imprévisible, aussi difficile à juguler. Chaque jour qui
passait, en mai, nous semblait devoir être le dernier maillon de la violence.
Chaque lendemain était un démenti et l’insurrection s’est inscrite dans la
durée.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Franchement, nous
n’avons pas vu surgir Mai 68 sous ces formes-là .Aussi peu que Sartre qui
l’avoua, que le directeur des RG qui le confessa ou que le ministre de
l’Intérieur qui le reconnut, aussi peu que le parti communiste, les syndicats
ou les responsables de l’UNEF eux-mêmes…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Personne ne peut
se vanter d’avoir prévu le phénomène le plus imprévisible de cette seconde
moitié du siècle. Un période de révolte et de troubles plus longue, plus
violente et plus intense que celle de la Commune, même si heureusement elle fut
moins sanguinaire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Dès lors, tous ont
pris en marche ce train fou en excitant la mécanique, chacun avec ses moyens
propres, jusqu’à ce que l’emballement fut total, immaîtrisable.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’ennui, fils de l’opulence</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous avions vu
démarrer l’incident insolite de Nanterre. Ceux de nos militants, qui s’y
trouvaient, venaient régulièrement nous alarmer sur les mauvaises conditions
dans lesquelles vivaient les étudiants de ce campus de type concentrationnaire
moderne. Le mouvement du 22 mars ne nous étonnait donc pas, ni les
revendications globales. Le malaise de l’université, nous le connaissions.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Notre analyse des
débuts de cette grève et des événements, plus ou moins violents, qui
embrasaient Nanterre, rejoignait, en une sympathie gênée et non encore avouée,
celle des révoltés du campus. Dès lors, pas question pour nous de défendre une
université de type archaïque fondée sur le plus complet autoritarisme. Pas
question pour autant de recourir à des méthodes violentes pour faire avancer
nos thèses.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Alors que j’avais
été personnellement sollicité, je me préservais des contacts trop étroits avec
ceux qui fondaient leur position sur le seul maintien de l’ordre sans autre
forme de discussion. Nous avions compris que, dès les premiers désordres de
Nanterre, une rupture avec les systèmes et les mentalités anciennes
s’annonçaient. Le ministre, notre ministre, Alain Peyrefitte, se trouvait alors
bien seul, avec l’impérieuse obligation d’agir vite, quotidiennement vite.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Comment ? Le
maintien de l’ordre républicain ou le laisser faire ? La fermeture de la
Sorbonne ou son ouverture aux désordres ? le déploiement des CRS ou le
maintien des barricades ? Que pouvait être alors la bonne méthode ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Toutes ces
évolutions mirent assez rapidement en lumière un vieux mécanisme classique
révisé – Mai 68 : « provocation – répression – solidarité ». Les
meneurs de tout poil, aux arrière-pensées les plus diverses, provoquèrent donc
l’Etat avec une extrême violence. Le gouvernement se trouvait dans l’obligation
de garantir l’ordre républicain, il réprimait les actions délictueuses. Séance
tenante, les casseurs se muèrent en victimes des CRS-SS et en appelèrent à la
solidarité du plus grand nombre. Là où chargeaient des CRS, des manifestants
nouveaux poussaient sur les trottoirs comme des champignons. Une charge de CRS
était spectaculaire, aveugle, violente, tout comme les agressions aux pavés
projetés sur la police. Ces affrontements auraient pu se conclure en bilans
dramatiques.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Je garde le
souvenir de l’article prémonitoire –</span><span style="font-size:9.5pt;
mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>a
posteriori </em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">– de Pierre Viansson-Ponté dans</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>le Monde </em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">du 15 mars : La France s’ennuie. En l’écrivant, à
la suite de Lamartine un siècle plus tôt, je doute que Pierre Viansson-Ponté
ait imaginé les dépaveurs du boulevard Saint-Michel quelques semaines plus
tard ! Il cherchait à porter un nouveau coup à de Gaulle, dans la ligne
éditoriale du</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>Monde</em> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">à l’époque. Son
analyse était subtile, bien construite mais ravageuse pour le gouvernement. Il
voyait « une petite France (…) périr d’ennui ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’ennui ainsi
proclamé était-il fils de l’opulence des trente glorieuses, de trop de
stabilité politique pour un peuple habitué aux crises et demeuré gaulois dans
son subconscient ? Quelle aventure cherchaient ceux qui prêchaient contre
la France, si ce n’était de précipiter d’une manière ou d’une autre, le départ
de De Gaulle ? En tous cas, l’étincelle a jailli dans les facultés pour se
communiquer, telle une traînée de poudre, à des milieux intellectuels en quête
d’utilité.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’homogénéité du
mouvement, si elle a jamais existé, ne put se lire qu’après son déroulement au
fil de l’escalade des manifestations et des violences, au fur et à mesure que
se mettaient en branle des corps sociaux différents. De Nanterre à la Sorbonne,
il y eut une certaine inhérence logique… Rien de tel avec le monde ouvrier,
dont les révolutionnaires recherchaient la sainte caution. Il y avait la CGT,
lente à la détente mais solide dans ses fondations. Entre elle et eux, ce fut
l’incompréhension. Dans la marche des étudiants sur la voie des usines, il n’y
eut rien d’autre que des malentendus historiques. La CGT et les syndicats,
feignant d’avoir organisé ces événements qui les dépassaient, virent s’ouvrir
des perspectives de majestueuses négociations sociales.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">De Gaulle à la retraite…</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il y avait
aussi : « Il est interdit d’interdire », poétique et stupide mot
d’ordre qui ne pouvait en aucun cas faire un programme de gouvernement, ce qui
n’avait pas été compris au stade Charléty. Aurait-on jamais imaginé Mitterrand
accordant aux révoltés qu’il cherchait à capter « l’impossible »
qu’ils demandaient à travers leurs slogans ? Nous étions bien là au cœur
même de l’utopie. Charléty, Mitterrand, Mendès à contre-emploi, ce fut
l’épisode sordide de ce mois de mai. Les politiciens au rancard tentant trop
tôt de confisquer le mouvement, pressés de s’installer dans les palais de la
République.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Entre les
éruptions poétiques, les rêves aimables de plages sous les pavés et les actions
violentes des casseurs entraînés, il y eut un monde qui réussit pourtant
à se rejoindre. De même, se rejoignirent les revendications catégorielles et
les espoirs politiciens de prise de pouvoir. Le parti communiste, sans doute
pour la toute dernière fois de son existence en France, inspira la seule vraie
crainte. Lui seul semblait en mesure de prendre le pouvoir. Tous pensaient, y
compris à l’Elysée, que le maintien de la démocratie et de la République
dépendait de lui. Que déciderait Moscou ? Aujourd’hui, des leaders CGT
affirment que, contrairement à ceux de la Ligue communiste révolutionnaire et
de ses affiliés, il n’était alors question ni de subversion, ni de renverser le
régime. Leur seul mobile était l’amélioration des salaires et des conditions de
travail.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">De notre côté,
nous ne réussissions pas à prendre les menaces de prise de pouvoir au sérieux
et, quelque fut la gravité des affrontements dans la rue, l’idée qu’il
s’agissait d’un monôme géant, extravagant et démesuré en ses violences,
continuait à demeurer dans nos esprits. Les CRS chargeaient avec brutalité, les
barricades inspiraient la guerre civile, les pavés volaient, les grenades
éclataient, mais il nous semblait impossible que cela débouche sur un
basculement du régime comme certains le redoutaient ou l’espéraient.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il est vrai que
nous n’avions été qu’artificiellement réconfortés par l’allocution télévisée du
24 mai. Le sens des propos du Général était juste, la proposition de référendum
excellente, mais l’opportunité mal choisie. Les étudiants et tous les
barricadeurs parisiens s’en moquaient, le peuple, dans ses profondeurs, sans
doute aussi. Bref, la situation semblait échapper aux responsables de l’Etat,
elle filait, insaisissable.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Au cours de la
deuxième quinzaine de mai, il y eut de bien curieuses réactions chez certains
gaullistes. La peur primaire, la sensation de voir s’effondrer des situations
et des avantages, l’instinct d’une médiocre survie politique, réglèrent leur
compte à de fragiles convictions affichées jusque-là en façade. Alors qu’il
s’agissait plus que jamais de se montrer aux côtés de De Gaulle en militants
solides, le carriérisme ébranla plus d’un prébendier, qui lui devait pourtant
tout. Au groupe des députés UDR, une voix éminente s’était élevée pour réclamer
le départ de De Gaulle. Pour beaucoup de ceux-là, Pompidou seul semblait en
mesure de contenir la situation. De Gaulle ne comptait plus. La trahison
s’épartissait et circulait partout. Le coq chantait de plus belle ! Quant
à nous, toujours à contre-courant, notre confiance en nos engagements demeurait
inébranlable. Nous étions décidés, quoi qu’il arrive, à soutenir de Gaulle, à
plus forte raison contre ces manifestations de lâcheté.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Entre saccage et matraquage</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Quelle a été notre
action concrète en ces jours interminables de trouble ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Elle fut modeste,
humble, imperceptible pour tout dire. Notre public et nos sympathisants étaient
bien els plus classiques représentants de la majorité silencieuse. Nous,
minorité agissante, n’étions pas organisés en phalanges pour aller dans la rue
faire le coup de poing ; cela n’a jamais été notre objectif. D’autre part,
nous n’étions pas suffisamment nombreux pour envahir la place de la République
sous forme de</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>sit in </em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">pacifique. Nos
délégations départementales et régionales nous rendaient compte, jour après
jour, heure par heure, des évolutions en province. Notre analyse quant à la
non-participation de l’immense majorité de la population se confirmait, elle ne
réglait pas notre impuissance.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Dès les premiers
débordements, au bureau national, nous eûmes recours au moyen d’expression
classique d’un mouvement politique en démocratie, la pétition. Nous étions à
côté de la plaque. Quel effet pouvait bien avoir une pétition alors que
l’escalade des affrontements ne faisait que commencer. Notre appel contre la
violence recueillit quand même plus de 7 000 signatures en trois jours,
mais allez donc agiter un classeur de pétition sous le nez d’un enragé qui veut
en découdre !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 7 mai, au cours
d’une réunion à Meudon, je pris position au nom de l’UJP. Je commençais par
constater qu’aucune explication simpliste ne pouvait s’appliquer aux violences
du Quartier latin. Je reprenais ensuite nos analyses sur le mal de la jeunesse,
sur l’inadaptation de l’université pour laquelle je réclamais une réforme
réelle. Je m’interrogeais enfin sur le rôle des professeurs dont
« certains avaient un enseignement paternaliste, d’autres des
arrière-pensées politiques, d’autres encore qui semaient l’anarchie ». Je
songeais aux Lefebvre et autres gourous de la révolution situationniste ;
ce furent des professeurs de droite qui, se sentant visés et que la situation
contraignait souvent à trop de discrétion, me mirent en cause ! Je
demandais, en conclusion, la réouverture de la Sorbonne et des facultés fermées
en souhaitant un effort de compréhension de la part des adultes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 10 mai, notre
bureau national prit à nouveau position : « Le maintien des forces de
l’ordre au Quartier latin et la fermeture de la Sorbonne entretiennent
l’agitation parmi les étudiants et facilitent les manœuvres des extrémistes (…)
L’UJP considère que c’est au gouvernement d’offrir aux étudiants la possibilité
d’un dialogue constructif et demande instamment la réouverture de la
Sorbonne ». Cohn-Bendit et les siens, tout en le réclamant dans leurs
discours, ne voulaient en aucun cas du dialogue. S’il avait eu lieu, ils
étaient bien décidés à ne pas prendre en compte les positions de leurs
interlocuteurs et à ne s’écouter qu’eux-mêmes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous ne
connaissions pas ce raisonnement ou plutôt, nous le comprenions trop bien. Il
n’était pas celui de la totalité des manifestants avec qui nous partagions une
petite plage de solidarité, mais nous ressentions surtout la nécessité de faire
cesser le désordre. Solidarité… maintien de l’ordre, il nous arrivait de nous
interroger, mais nous assistions, affligés, à l’escalade dantesque.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Je logeais au
Quartier latin et j’ai vu se dérouler des charges de CRS. A deux reprises au
moins, j’ai évité de justesse le matraquage. Comment ne pas comprendre le
réflexe de solidarité qui liait les étudiants, témoins ou victimes de ces charges ?
J’ai contemplé les dépaveurs qui qui bombardaient, des heures entières, les CRS
immobiles sur ordre. J’ai vu le spectacle impressionnant des voitures en feu,
des arbres abattus. Entre saccage et matraquage, nous éprouvions un malaise de
plus en plus vif.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous allions à
Matignon pour expliquer la nécessité de faire preuve de compréhension, nous
nous rendions à l’Elysée pour plaider la souplesse. Dès le 8 mai, au cours d’un
dîner avec Jacques Foccart au restaurant</span><span style="font-size:9.5pt;
mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>Le
Solférino</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">, nous fîmes part
de notre inquiétude et de nos malaises en demandant à être reçus, en bureau
national, par le général de Gaulle.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Pendant ce temps,
une dizaine de nos amis se relayaient à la Sorbonne occupée pour prendre, eux
aussi, le micro et faire entendre la voix des étudiants gaullistes. Leur
courage leur valut de n’être que copieusement hués. Quelques rares moments de
grâce leur accordèrent une courte écoute. Moi-même, me faufilant parmi les
occupants, je déambulais dans cette Sorbonne hallucinante. Dans l’une des cours
intérieures, une lunette astronomique et son rêveur invitaient à contempler le
cosmos, à rechercher les astres évanouis et le monde meilleur.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">La révolution naufragée</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">A partir du 20
mai, les occupations d’usines se généralisèrent. La France était immobile,
figée en une étrange dolence, sous le plus poétique soleil de printemps. Le
pays ne fonctionnait plus, ni l’électricité, ni le métro, ni les trains. Appelé
par mes amis d’Alsace, il me fallait retourner pour deux jours à Strasbourg et
je n’ai pu trouver d’essence que grâce à des ressources miraculeuses.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Là-bas, la
situation n’avait rien de comparable avec le chaudron parisien. L’Alsace était
globalement calme avec quelques usines occupées et l’université en état
d’agitation. C’est bien le moins pour le berceau des situationnistes soutenus
par le zèle des communistes révolutionnaires. A part une barricade étonnante à
Strasbourg, un incident hautement symbolique marqua les esprits. Dans la nuit
du 20 au 21 mai, le monument aux morts très particulier de la capitale alsacienne
fut barbouillé de rouge et en grosses lettres apparaissait le mot Révolution.
Cela provoqua une mobilisation générale. Tous les anciens combattants, les
associations patriotiques et, relative surprise, un grand nombre d’étudiants,
vinrent se recueillir devant la sculpture d’une mère-patrie bien singulière,
soutenant ses deux fils morts l’un regardant vers l’Allemagne, l’autre vers la
France, le drame de l’Alsace inscrit dans la pierre blanche. On ne plaisante
pas avec la tragédie, on ne profane pas en Alsace. L’impopularité de la cause
des casseurs de l’université fut générale, et cet incident, avant d’autres,
marqua un tournant dans les esprits. D’une manière ou d’une autre, la
révolution de mai allait mourir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">A Aix-Marseille,
Patrick Ollier et ses amis tentaient de lutter pour reprendre la fac de droit
et leurs actions rencontraient quelque succès ; en Normandie, Yves Deniaud
maintenait ses réseaux ; à Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux, Nantes,
Lille, partout en France, L’UJP manifestait sa présence active et
pacifique mais était prête à défendre les institutions locales. Partout, nos
responsables virent se joindre à eux des jeunes de plus en plus nombreux,
écœurés par la dégradation de la situation dans les universités, révolté de
l’image qui se dégageait ainsi de la jeunesse de France. Ils faisaient partie
de ceux qui voulaient étudier, travailler, agir positivement. Ils constituaient
évidemment la grande majorité, paralysée par la violence et la brutalité dans
son désir d’expression. Ils souhaitaient pourtant agir et ils étaient décidés à
le faire. Au fil des jours, ils le manifestaient de plus en plus fortement en
se regroupant autour de ces pôles solides que représentaient les délégations de
l’UJP dans les villes universitaires et dans les départements en général.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">C’est avec la
conviction que la révolte allait sombrer que je m’en retournais à Paris,
lorsque, sur la route, au-dessus de moi, trois hélicoptères me survolèrent en
sens inverse, vers l’Alsace. Ma radio m’apprenait le départ brutal du général
de Gaulle, puis sa mystérieuse disparition. C’était hallucinant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Pendant quelques
heures, nous vivions une séquence de surréalisme tragique. Toutes les
hypothèses nourrissaient nos fantasmes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Au siège de l’UJP,
81, rue de Lille, les bureaux de nos voisins du rez-de-chaussée, l’équipe de</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>La Nation</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">, avaient été plastiqués ; le 5, rue de
Solférino, tout à côté, avait subi un commencement d’incendie. Après mes
impressions strasbourgeoises, ces attentats me semblaient donner le signal de
l’exaspération généralisée et le réveil des silencieux. Toutes les bornes
avaient été dépassées depuis longtemps, mais cette fois-ci, l’air du temps
apportait des rumeurs nouvelles. Imperceptiblement, les esprits avaient
évolués, la casse devait cesser, l’insurrection avait suffisamment duré, la
remise en ordre de la machine France s’imposait.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Les négociations
de Grenelle furent extravagantes. En leur forme marathonienne d’abord,
trente-neuf heures, par l’absence du ministre de l’Economie et des Finances
ensuite, par leur résultat excessif enfin. Georges Pompidou lâchait les vannes
dans le but d’apaiser les mouvements syndicaux. Séguy, triomphant, s’en
retournait chez les siens, avec en poche une augmentation historique de 35% du
SMIG. Billancourt le hua ! La révolution continuait ! Mais il y eut
Charléty et l’auto-proclamation de Mitterrand à la présidence de la République…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Mai était le mois
de l’irrationnel. Comment analyser ces évolutions de manière logique, comment
expliquer que les choses, soudain, se mettaient à basculer ? Tout comme
l’amorce des émeutes, personne ne pouvait imaginer ce que serait le 30 mai.
Autour de nous, certes, le ras-le-bol était général et, pour la première fois,
il constituait une sorte de mobile fédérateur. Nous sentions que le sursaut était
en train de s’opérer, que la volonté de se ressaisir allait l’emporter. Comment
et dans quelles conditions ? La réapparition spectaculaire du général de
Gaulle cristallisa les énergies ;</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Sus aux jeunes ou la revanche des vieux</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il y eut le 30
mai ! La paternité de cet incroyable succès historique est aujourd’hui
plurielle ; les triomphes ont toujours beaucoup d’auteurs. C’est
Pierre-Charles Krieg qui nous annonça le premier sa volonté de réagir. Député
de Paris, il avait la conviction que les électeurs de la capitale ne
pardonneraient pas à leurs élus de rester l’arme au pied. Après trois semaines
d’une bien étrange passivité, le peuple ne supportait plus les désordres et les
troubles. Donc, le 27 mai, Krieg était allé mobiliser l’équipe de</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>La Nation</em> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">dans ses bureaux. Il vint aussi voir l’UJP au premier
étage. A la fois excédé et décidé, il nous annonça : « C’en est plus
qu’assez, il faut agir. Comme personne dans cette UDR ne veut prendre la
moindre initiative, j’ai décidé de forcer la main à tout le monde. Nous allons
lancer une grande manifestation. J’ai pris sur moi de commander les tracts. Ils
sont chez l’imprimeur. Je vous demande de me soutenir ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 28 au soir, une
réunion d’état-major eut lieu au 123, rue de Lille, au siège de l’UDR, pour
évoquer les problèmes d’organisation en présence de la plupart des membres du
bureau exécutif. En bout de table, avec deux de mes amis, j’observais, sans
réussir à m’en imprégner, le climat lugubre qui émanait de la salle, des débats
et des mines des dignitaires. Le principe de la manifestation fut accepté, bon
gré mal gré, et un projet de tract commun circulait autour de la table. Je le
lus attentivement, il me consterna. Son sens général était à peu près le
suivant : « Anciens combattants, patriotes, mères de famille, (retraités ?),
venez manifester votre colère et votre soutien à de Gaulle… ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Autour de la
table, il n’y avait plus que des conversations particulières et de longs</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>a parte</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR"> ; personne n’écoutait réellement personne. Sous
la volonté officielle d’organiser la riposte, le défaitisme ne réussissait pas
à se dissimuler pleinement. Je demandais la parole dans le brouhaha et tentais
de convaincre qu’un tel texte donnerait des gaullistes une image détestable,
rétrograde et, pour tout dire, réactionnaire. Il dressait sans nuance les vieux
contre les jeunes et signifiait la chasse aux sorcières, sus aux jeunes en
quelque sorte. « Mai est une affaire de jeunes, dis-je dans l’indifférence
et la lassitude générales. Notre appel ne doit pas oublier les jeunes, dont l’immense
majorité est hostile aux violences. Nous devons nous adresser à eux clairement.
Ils viendront à coup sûr manifester eux aussi et s’ils ont été silencieux
jusqu’à présent, ils n’ont pas été les seuls ! ». Ce que je venais de
dire n’intéressait personne, on ne m’avait pas écouté. Je décidais de quitter
la table avec mes amis pour ne pas cautionner cet appel à la condamnation des
jeunes. Notre départ provoqua soudain un silence et une écoute qui ne nous
avait pas été accordée jusque-là. Jean Valleix nous rattrapa dans les couloirs.
De retour en réunion, notre point de vue fut adopté. Il y aurait un second
tract à notre initiative ; quant au premier, il intégrerait un appel aux
jeunes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous ignorions
alors que Jacques Foccart avait pris, de son côté, l’initiative d’une
manifestation qu’il décida, après concertation, de joindre à la nôtre. Au 5,
rue de Solférino, les Comités de Défense de la République étaient déterminés et
Pierre Lefranc coordonnait quelques réunions auxquelles nous participions. Les
points de vue qui s’y développaient étaient fondés sur une conception plus
musclée des choses. On était prêt au combat s’il fallait en venir là. En
attendant, la mobilisation pour la manifestation, initiée par Foccart et
relayée par Lefranc, était totale et exemplaire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Chacun maintenant
concentrait ses efforts sur l’action fixée au 30 mai à 17h. Tous les
responsables gaullistes s’étaient constitués en ordre de bataille, ceux de
l’UDR autour de Robert Poujade, Michel Habib-Deloncle et l’équipe de la Nation,
Philippe Dechartre et la gauche Ve République, l’Association pour la Ve
République, les parlementaires, les CDR de Lefranc.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Les jeunes avec « Big Charlie »</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’appel de l’UJP
avait été entendu. Le rendez-vous que nous avions fixé à la hâte à 14 h. en nos
bureaux fut un succès. Des jeunes de tous les coins de Paris et de banlieue
affluèrent en si grand nombre que, vers 15h. , il nous fallut nous réunir dans
la rue. En toute hâte, nous barbouillions, agenouillés par terre, des croix de
Lorraine au feutre sur les drapeaux que nous nous étions procurés. De la même
manière artisanale, nous peignions des calicots à la bombe : « De
Gaulle n’est pas seul ! – La Révolution avec de Gaulle ! – Unité,
jeunesse, progrès ! – Les jeunes avec de Gaulle ! ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Au moment même de
nos exercices manuels, à 16h. 30, les transistors retransmettaient l’appel du
Général. Silence religieux, profonde émotion, exultation après la phrase
finale. Il s’agissait d’une prodigieuse manœuvre stratégique. Du grand de
Gaulle ! Il avait choisi la radio, comme à Londres, mais conscient cette
fois de l’exceptionnel effet d’amplification et de démultiplication que
provoquaient l’armée de transistors omniprésents et partout en éveil. Le refus
de l’écran, cette absence et cet effet d’abstraction, au sens presque artistique,
eurent un impact extraordinaire, suscitant une mobilisation gigantesque sur
fond d’épopée fabuleuse.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous ne nous en
étions pas encore rendu compte, lorsqu’en militants décidés, nous remontions la
rue de Lille vers le boulevard Saint-Germain. Au 5, rue de Solférino, Lefranc,
prudent, avait esquissé l’hypothèse d’un échec et se demandait si on allait
pouvoir réunir suffisamment de monde pour faire tout de même le tour de
l’Obélisque<a href="http://www.charles-de-gaulle.org/espace-pedagogie/dossiers-thematiques/mai-1968/la-crise/mai-68-la-revolution-avec-de-gaulle/#_ftn2"><span style="mso-bookmark:_ftnref2"><span style="mso-bidi-font-size:12.0pt;
color:black;border:none"><span style="border:none">[2]</span></span></span></a>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nos rangs
grossissaient. En montant sur le pont de la Concorde, nous étions plusieurs
centaines. A l’entrée de la Concorde, nous étions plusieurs milliers et, à
notre surprise, des banderoles, des calicots avec le sigle UJP fleurissaient là
par dizaines autour de l’Obélisque. Ils indiquaient leur origine :
Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, bref, ils étaient au
rendez-vous. Je me souviens de celle, en véritable bande dessinée, qui nous fit
si chaud au cœur : « Les jeunes avec Big Charlie ! ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">A gauche, sur les
Champs-Elysées, nous ne réussissions pas à croire qu’il ne s’agissait pas d’un
mirage. Il y avait là une immense marée fluante, grouillante, joyeuse. De loin,
dans la chaleur de cette fin d’après-midi, une sorte de halo surnaturel
semblait flotter au-dessus de la foule. Nous étions tout à notre bonheur mais
les préoccupations tactiques s’imposaient. Muni d’un mégaphone, ainsi que
Jean-Paul Fasseau et d’autres membres du bureau, nous nous lancions dans des
essais de voix, des essais de slogans, des tentatives de chansons
mobilisatrices. Il nous fallait aussi rassembler et regrouper les milliers
d’UJP dispersés partout. Ce souci de faire masse, d’être homogènes et cohérents
fit passer au second plan celui d’être vu, d’être en évidence et de rechercher
les premiers rangs. Les récits photographiques du 30 mai ne montreront aucune
de nos banderoles, aucun de nos calicots. Nous nous sommes néanmoins reconnus dans
l’effigie emblématique de cette belle et souriante étudiante qui défilait
avec nous, juchée sur les épaules de son copain, en brandissant le drapeau
tricolore, comme une</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>Marseillaise</em> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">de Rude, apaisée,
transfigurée de bonheur.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Au milieu du
cortège, nous exultions et nous nous sentions réconciliés.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Bernard Debré
défilait à mes côtés et me suggéra, près de l’Elysée, de faire scander
« Général, nous voilà », ce que je réussis à éviter de justesse et
nous continuions à entonner à plein poumons « De Gaulle n’est pas seul –
Le jeunes avec de Gaulle – De Gaulle à l’UJP – La révolution avec de
Gaulle », le dernier provoquait des sourires étonnés. Les anciens
combattants et ceux qui ne l’étaient pas ne comprenaient pas.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Bien sûr, nous
brûlions d’envie d’aller vers l’Elysée manifester notre affection à de Gaulle.
J’en avais émis le souhait en consultant à la cantonade. Un motard de l’AFP
saisit l’idée au vol. Il démarra en trombe et diffusa l’information. Les
services de police, malgré toute notre insistance, nous prièrent de ne pas
ouvrir de brèche, si sympathique soit-elle, vers l’avenue Marigny. Les ordres
étaient formels, pas de manifestants devant l’Elysée. Déçus, nous avons fait
preuve de discipline et, au moment de poursuivre vers l’Arc de triomphe, le
motard nous rattrapa pour nous « engueuler » copieusement de n’avoir
pas manifesté conformément à la dépêche qu’il avait déjà diffusée.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Chaque slogan
entonné roulait sur la foule pour se confondre en de formidables résonnances.
Chaque pas de danse, repris par les innombrables rangées de jeunes derrière,
expulsait de nos cœurs la rancœur et la tristesse de ce mois sinistre qui
s’achevait avec éclat dans la plus irrépressible jubilation.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">A l’Arc de
triomphe, Jacques Foccart m’attendait ; il m’embrassa et s’exclama,
sincèrement ému : « Mon Dieu, que de jeunes ». – « Dites-le
au Général », lui répondis-je.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Sur sa chaise au milieu du boulevard</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le cortège n’en
finissait pas de se disperser, la foule de piétons libérait peu à peu la
chaussée, et ce fut au tour des voitures, toutes vitres baissées, drapeaux
flottants au vent, de manifester en klaxonnant de manière triomphale.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous nous sommes
assis à une terrasse du boulevard Saint-Germain près de la rue de Lille pour
savourer les délices de ce moment de printemps intemporel, conscients de vivre
une parcelle d’histoire et d’épopée. La houle des Champs-Elysées s’incrustant
dans nos mémoires, immuable et indéfiniment puissante, emportait avec elle
quelque chose d’irréel. La France se retrouvait avec un air joyeux de Libération
et la brise de cette fin d’après-midi venait balayer les derniers souvenirs
lacrymogènes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Avec Bernard Debré
et quelques amis du bureau national, nous déambulions, euphoriques, le long du
boulevard Saint-Germain. Vers l’église, à la hauteur de Lipp, en plein milieu
de la chaussée, un attroupement nous intrigua. Cela ressemblait à un de ces
innombrables groupes de palabre sorbonnard, anachronique ce soir-là. Les
occupations d’espace pour cause de réfection du monde n’étaient plus à l’ordre
du jour et, nous rapprochant, nous pensions qu’il pouvait s’agir d’un
groupement de badauds autour d’un accidenté de la circulation.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">La surprise fut
une récompense. Au milieu du boulevard, une chaise. Sur la chaise, insolite, un
homme assis, entouré d’une foule gesticulant et vociférant en</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>crescendo</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">, au point de conduire l’assis du boulevard à
détaler : François Mitterrand. Il traversa le boulevard en courant pour
trouver refuge derrière la porte cochère où son panache de poursuivants
l’abandonna. Cette dernière drôlerie, qui ponctuait ainsi toutes les turpitudes
de cet insaisissable et cruel printemps, nous semblait comme un clin d’œil
complice. Mais que diable, Mitterrand, président putatif de la République le 28
mai, faisait-il là ? Ce fut pour nous un mystère et une cocasserie que de
le voir assis sur une chaise au milieu du boulevard. Oserions-nous imaginer
que, toujours à ses rêves conquérants, il ait songé à soulever la rive gauche
alors que la rive droite, les Champs-Elysées, conduisait le peuple de Paris
vers la République retrouvée ? Ce stratège impatient n’avait pas compris
que la fête était finie.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Un sillon dans l’océan </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Mai 68, infertile
sillon ouvert sur l’océan que la mer est venue recouvrir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Qu’en reste-t-il
donc ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Ne cherchons pas à
ravaler les effets d’un phénomène auquel nous n’avons pas adhéré. Que
reste-t-il de Mai 68 ? Le séisme a-t-il bouleversé la société au point de
la transformer ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Allons au plus
clair. Les négociations de Grenelle augmentèrent le SMIG de 35% ce qui, à tout
le moins, ne désespéra pas Billancourt et réjouit, dès qu’il eut le temps d’en
être conscient, le peuple trop nombreux des petits salariés. Mais cela
conduisit inéluctablement à la dévaluation du franc, en août 1969, alors que le
Général, jetant tout son poids dans la balance, avait tenté de ne pas entériner
de cette manière le solde économique de Mai. Il y eut par conséquent un acquis
social immédiat. A plus long terme, il s’est dilué dans les sables.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Du côté des
soixante-huitards de toute obédience, les acquis de Mai sont évidents : un
souvenir de quête du bonheur. Mai 68 c’était leur bonheur ! Tout était
permis aux barricadeurs qui se sont arrogés le pouvoir illusoire et éphémère du
dépassement de l’interdit. Un rêve et une poésie toute particulière : sur
le coup la violence brutale et incontrôlée des affrontements avec leurs risques
inouïs ; longtemps après la poésie des petites fleurs et des rêves de
douceur. Les pavés, les matraques, transmués en jardin d’Eden aux fruits
enivrants, voilà bien les mystères de l’alchimie gauchiste.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">De notre côté, à
l’UJP, le mot qui pourrait le mieux qualifier ce printemps de rage et de
fureur, est celui de honte. Nous avions honte de voir une fraction de notre
génération se livrer à ces déchaînement destructeurs, se transformer en
casseurs, incarner la chienlit.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">La honte était
d’autant plus vive que le soulèvement finit par se concentrer contre de
Gaulle : « dix ans ça suffit » nous blessait d’autant plus que
nous, nous en redemandions, de manière totalement irréaliste. Encore dix ou
vingt ans ne nous aurait pas gênés. Les autres slogans et leurs affiches
caricaturales nous semblaient d’une injustice totale à l’égard de celui qui
libéra la France et qui fut toujours le plus authentique, et sans doute, le
seul révolutionnaire de ce siècle. Juin 40, la nouvelle Constitution de 58, la
décolonisation, la paix en Algérie, le droit de vote aux femmes, furent autant
de révolutions authentiques à côté desquelles les barricades de 68 étaient bien
dérisoires.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Mai nous avait
peut-être moins dérangés dans l’absolu que la signification qu’on lui assignait
contre le Général. Il y avait des vertus dans le fait de briser des idoles,
celles surtout qui incarnaient les fausses autorités. Secrètement, il existait
bel et bien une inavouable solidarité. Combien d’entre nous, parmi les plus
romantiques, avaient alors formulé le rêve de voir de Gaulle jouer au
grand timonier, mettre le pays en mouvement et prendre en main une révolution
culturelle à la française. Cette utopie, dans l’air du temps, permettait les
plus belles envolées de délire lyrique. Mais de Gaulle, c’était aussi, et ce
fut toujours, la prise en compte des réalités. La France de 68 n’était pas
Chine de Mao, les méthodes totalitaires nous révulsaient et personne alors ne
savait précisément la nature et l’ampleur des génocides et des crimes contre
l’humanité que commettait le communisme chinois.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">La honte, nous
l’éprouvions aussi pour ceux d’en face. Il n’y avait, tout compte fait, guère
de fierté chez ces révolutionnaires enragés de 68. La plupart d’entre eux ont
bien vite infléchi leur trajectoire dans la direction bourgeoisie-caviar
qu’autorisa le socialisme à la Mitterrand. Lambris dorés des palais de la
République qu’ils voulaient, à l’époque, prendre d’assaut, voitures avec
chauffeurs et flics de protection, petits cousins des CRS-SS, sont le lot
quotidien des plus opportunistes. Le capitalisme et ses charmes discrets en ont
saisi plus d’un. Même Cohn-Bendit s’enivre des ors des palais. Sa fidélité
réside dans son uniforme, tee-shirt blanc sous son col de chemise béant, mais
il ne réussit pas à s’évacuer de la course aux honneurs des élections-piège à
cons.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Si, pour certains,
Mai 68 a produit du rêve et de l’espoir, ce fut</span><span style="font-size:
9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>a
posteriori</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">, dans leur
imaginaire en permanence anobli par les couches successives de ripolinage des
souvenirs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Caprice de nantis</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">On tente de
rechercher les effets réels et concrets de Mai 68 et l’on évoque alors
gravement l’émancipation de la femme. Admettons que, globalement, la société
fut un peu décoincée par tant de tremblements. La libération sexuelle, ou
plutôt l’invasion de tous les espaces par le sexe, peut être attribuée à la
révolution. Comment, pour autant, en déduire que, sans ces événements, le
gaulliste Lucien Neuwirth n’aurait jamais déposé sa proposition de loi en
faveur de la pilule ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il faut évoquer
naturellement la transformation de l’université. Elle fut entreprise par Edgar
Faure à la suite des doléances de 68 et constitua un progrès réel. L’autonomie
peut être considérée comme un acquis de 68. Mais le rêve, mille fois revendiqué,
de détruire l’équation enseignants-enseignés s’est évanoui, comme d’ailleurs,
celui de faire exploser tous les rapports hiérarchiques.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Enfin, au moment
même où Cohn-Bendit et les siens lançaient leurs diatribes contre le chômage et
la misère morale des étudiants, le chiffre des chômeurs était de 400 000.
Vingt ans après, il y a 3 millions de chômeurs officiels, près de huit fois
plus. La révolution n’aura donc pas pérennisé ses effets sociaux.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">On aurait tort
d’oublier que Mai 68 était au fond une révolution de luxe, un gigantesque
caprice de nantis contre leur société de consommation. Dans son sillage, les
théoriciens économistes du club de Rome, dans la plus pure tradition</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>baba-cool</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">, dénonçaient l’expansion et appelaient de leurs vœux
une croissance 0. Trente ans après, quelle dérision !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’éruption de Mai
était sans doute inscrite dans les astres, l’explosion des pulsions qui la
sous-tendaient, nécessaire. La rupture devait avoir lieu et il fallait bien
asséner à la société des vieux l’obligation de prendre en compte les
aspirations rejetées en permanence des nouvelles générations. Ce sont les
formes que nous déplorons, c’est le fait que de Gaulle l’ait prise en pleine
face qui nous fait mal.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Notre conviction
est claire. Ce n’était pas du plus haut niveau de l’Etat que provenaient les
erreurs distillées imperceptiblement et presque insidieusement au fil de ces
longues années à l’endroit des générations d’après-guerre. Les archaïsmes
étaient tapis au sein des structures intermédiaires. La strate des exécutants
bloquait la société et formait l’armature rouillée d’une France qui se
régénérait à leur insu ou à leur corps défendant. La rigidité, le manque de
souplesse et l’adaptation aux évolutions de l’époque avaient paralysé les liens
sociaux. La forteresse syndicale du ministère de l’Education nationale est la
plus éloquente illustration du fait qu’aucun ministre n’a jamais réussi à
l’adapter à l’évolution de la République.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Pas de martyrs pour les casseurs</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">En Mai 68 à l’UJP,
nous avons vécu notre gaullisme à nous, nous l’avons construit sur notre mode,
à nos rythmes, avec l’éthique de notre génération. Il n’était pas conforme à
celui des anciens, ni ceux de l’UDR, ni ceux regroupés temporairement dans les
CDR. Nous étions partisans d’un humanisme en action au détriment de la machine,
fut-elle celle de l’Etat. Ah certes ! il fallait enrayer et contenir sur
le champ les exactions et les actes de guerre de rue menés par les enragés. La
formule de De Gaulle : « La réforme oui, la chienlit non » nous
convenait parfaitement. Mais jusqu’à quel degré fallait-il pousser la
répression ? L’erreur stratégique vient du fait qu’au cours des premiers
jours, l’Etat fut incapable de mettre un terme aux escalades. A qui la
faute ? au préfet de police, au ministre de l’Intérieur, au Premier
ministre absent, au président de la République mal informé, puis au retour de
Pompidou d’Afghanistan et au départ de De Gaulle en Roumanie ? Peu
importe.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Notre malaise
vient des témoignages décrivant certains conseillers du Général, cyniques,
exigeant le recours aux armes, contre l’avis du ministre de l’Intérieur, contre
la position du Premier ministre lui-même. « L’Etat ne recule pas, l’Etat
ne cède pas » était une théorie qui allait justifier les réactions
extrêmes, et ce au moment même, début mai, où nous plaidions pour la
compréhension et la réouverture de la Sorbonne.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Quelques dizaines
de morts sur les premières barricades auraient-elles stoppé net le mécanisme
insurrectionnel ? La solidarité ne se serait-elle pas faite plus violente
en entraînant un processus de dégradation irrémédiable, y compris de l’image
historique du Général ? Certains, comme Lefranc, prétendent que non, la
fermeté la plus intransigeante aurait été salvatrice. Ce ne fut pas notre avis.
La princesse des contes, la madone aux fresques des murs ne fait pas donner la
mitraille contres ses enfants saisis de folie.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Imaginons que les
gauchistes aient eu leurs martyrs, morts sur les barricades sous les balles des
CRS ou de l’armée, Mai 68 entrait alors dans l’Histoire, les casseurs étaient
immortalisés, transfigurés en héros, de Gaulle passait pour un dictateur
liberticide.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">De coup Mai 68
entrait réellement dans l’Histoire, alors que là, il n’est inscrit que dans les
annales accessoires du folklore national.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">La manif de l’UJP, 4 juin</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 31 mai, dans le
feu de l’action, j’organisais une réunion de notre bureau national pour un bref
bilan. Pour nous « ce n’était qu’un début… », nous aussi, nous
allions continuer notre combat. Nous décidions tous ensemble de lancer une
nouvelle manifestation pour le 4 juin, réservée uniquement aux jeunes,
organisée par l’UJP seule. Nous prenions des risques. Quatre jours après le
triomphe du 30 mai, nous ne pouvions que faire moins bien, mais nous en
restions à notre idée, la révolte avait été une affaire de jeunes, elle pouvait
se conclure en juin par une manifestation de jeunes. Combien de caciques
attendaient l’échec de notre initiative et ils ne se trouvaient pas qu’à
gauche.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 4 juin, il
s’est mis à pleuvoir, des jeunes d’extrême-droite se sont infiltrés dans notre
rassemblement, il y eut des provocateurs pour nous lancer à l’assaut de la
Sorbonne. Nous avons surmonté tous ces obstacles et vers 15 h., quelque
40 000 jeunes défilèrent avec nous du Trocadéro au Champ-de-Mars. Loin
d’être un échec, ce rassemblement permit à l’UJP de reprendre la main. Dans la
foulée, nous lancions dans tout Paris nos célèbres affiches dans le style
psychédélique de l’époque : « Les jeunes assument la révolution avec
de Gaulle ». L’idée nous était venue de nos amis d’Aix-Marseille qui
étaient toujours en avance d’imagination. Avec Patrick Ollier, leur action sur
le terrain des facs avait été rude, musclée, chaleureusement marseillaise en un
mot. Combien de rêves de paradis perdu à retrouver d’urgence n’avons-nous pas
développés ensemble ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Elections-pièges à cons ? </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le mois de mai
nous avait été confisqué par les gauchistes, juin ne pouvait que nous revenir
grâce aux élections générales annoncées par de Gaulle. Pour démontrer que
le message avait été bien reçu, pour réconcilier la France avec sa jeunesse,
pour amorcer un changement clair, quel moyen plus éloquent et plus
spectaculaire que celui de faire entrer à l’Assemblée nationale de jeunes
parlementaires gaullistes ? C’est bien ce que nous imaginions. Franchement,
comment aurait-il pu en être autrement ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">De Gaulle, ce de
Gaulle que certains dans les états-majors UDR avaient voulu évacuer vers la
retraite, était en situation de triomphateur. Les élections lui seraient
acquises, sans réserve. C’était bien le moment de faire preuve de courage et de
renouveler sans le moindre risque le personnel parlementaire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le gaullisme
serait au pouvoir pour trente ans, avait dit un jour Alain Peyrefitte, pourvu
qu’il sache éviter les bévues. En 1968, le moment de rajeunir ses cadres
politiques était idéal et faisait partie de cet arsenal de mesures pertinentes
pour conserver la confiance des électeurs. Qui, parmi l’électorat, allait
protester contre la substitution d’un vieil UDR par un jeune ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Ce ne fut pas le
cas. Les conservateurs étaient sortis du bois et considéraient que le moment de
redonner un tour de vis supplémentaire n’était pas inopportun. La vieille règle
du sortant automatiquement reconduit fut appliquée une fois de plus. Aucun UJP
ne fut candidat ! Le Général avait glissé à la fin de l’entretien qu’il
m’avait accordé le 1<sup>er</sup></span><span style="font-size:9.5pt;
mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">décembre :
« Vous serez député », un peu comme on évoque une évidence. Georges
Pompidou, Robert Poujade, Jacques Foccart me l’avaient annoncé à la fin des
événements de mai. A Strasbourg, où j’étais élu conseiller général, les
caciques, huit députés UDR sur huit, furent reconduits sans l’ombre d’un
problème et c’est ainsi que je me trouvais absent de la compétition des
législatives historiques de 68. Om m’avait certes proposé une suppléance. Le
président de l’UJP pouvait-il aller au combat en suppléant, derrière un de ces
vieux qu’on avait à peine aperçu pendant les événements de mai ? Image
impossible pour les militants. Renonçant stupidement à tout calcul de carrière
à moyen terme et ne voyant alors que le bout de mon nez de président de l’UJP,
j’ai refusé.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">La veille de la
clôture des inscriptions, Michel Herson, responsable des élections, me
téléphona pour s’étonner de mon absence. « Vous ne pouvez pas ne pas être
de cette bataille », me dit-il samedi 8 juin vers 23h. Le lendemain
dimanche à midi, on m’annonça que le Premier ministre avait décidé de m’envoyer
à Albertville contre Fontanet, alors que je ne connaissais rien à cette
circonscription de la Savoie. A 16h., changement de programme, j’allais dans le
Jura contre Jacques Duhamel sur instructions personnelles de Georges Pompidou.
Je ne pouvais pas refuser le combat et, à contre cœur, je sautais dans ma
voiture avec deux amis pour me trouver à 11h. 50, à dix minutes de la clôture
des inscriptions, à la préfecture de Lons-le-Saunier, pour déposer ma
candidature de discipline mais aussi porter le drapeau de l’UJP.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Jacques Duhamel,</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>leader</em> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;
mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR">centriste, sillonnait la France et apparaissait sur
tous les écrans de télévision ; de plus, il était remarquablement bien
implanté dans sa circonscription. Le combat était inégal et perdu d’avance
malgré ma campagne vigoureuse qui draina vers Dole des cars entiers d’UJP de
Paris, malgré le soutien amical exemplaire du bureau national, malgré la
mobilisation de tous les gaullistes du Jura réconfortés par ma présence.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Je réussis à
mettre Duhamel en ballotage ce qui le fâcha beaucoup, d’autant plus qu’au
second tour, je me retirai sur ordre de Pompidou.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">Les gardes rouges de De Gaulle</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’UJP allait
s’envoler vers sa gloire éphémère, ma carrière parlementaire était sans doute
morte dans ses promesses de juin 1968. Au moment de la formation du
gouvernement à Matignon, Pierre Somveille me dit d’un ton désolé :
« Nous avons bien pensé à vous pour le gouvernement ;.. ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le 10 juillet,
Maurice Couve de Murville était nommé Premier ministre.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous continuions à
méditer les leçons de Mai et à pousser aux réformes que nous sentions
nécessaires pour la France. Une belle idée nous mobilisa en cet été 68, les
« cahiers de la participation ». Il s’agissait, dans notre esprit, de
lancer sur le mode des révolutionnaires cahiers de doléances, une vaste
opération de concertation qui aurait pour objectif de faire avancer l’idée
gaulliste de la participation. Le nouveau Premier ministre et le secrétaire
général de l’Elysée, Bernard Tricot, nous apportèrent leur soutien sans
réserve.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">En quelques jours,
nous avions rédigé et fait imprimer 100 000 cahiers évoquant une dizaine
de chapitres de la vie des jeunes en France, l’université, la jeunesse et les
sports, l’emploi et la formation, la réforme de l’entreprise, la
régionalisation, la participation politique. La page de droite introduisait le
thème et posait les questions ; en face, la page de gauche était vierge
comme celle d’un cahier d’écolier et chaque interlocuteur pouvait y inscrire
ses suggestions et ses propositions.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Dans le préambule,
nous indiquions que le général de Gaulle avait lancé une « appel à tous
les Français pour qu’ils participent à l’édification de la nouvelle
société ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’opération eut un
retentissement réel tant auprès des jeunes à qui nos délégués diffusaient
massivement les cahiers, qu’auprès des membres du gouvernement qui souhaitèrent
s’y impliquer et s’y associer. Michel Debré, Joël Le Theule, Robert Galley,
Philippe Dechartre nous apportèrent leur concours, de même qu’à
l’UDR, Robert Poujade et Jean Charbonnel.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le Général avait
été séduit par notre initiative tout comme il avait apprécié notre action en
mai et notre manifestation du début juin. Nous lui avions demandé audience et
Bernard Tricot me fit savoir qu’il nous recevrait en bureau national le 29
juillet à 15h. 45. J’emmenai donc à l’Elysée une délégation composée de
Jean-Paul Fasseau, Michel Desvignes, Michel Grimard et Dominique Gallet.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Je n’étais pas
capable de fanfaronner avant d’entrer dans le bureau du Général mais je
tentais, face à mes amis saisis par le trac le plus mordant, de jouer les
habitués en ravalant ma propre inquiétude. Il nous fallait, collectivement,
faire bonne figure.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Tout aussi affable
que lors de ma première entrevue, le Général me pria de m’asseoir en face de
lui, mes amis du bureau national à mes côtés. Il commença par me demander des
nouvelles de l’UJP et de son évolution.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Il s’intéressa
ensuite à chacun de mes amis en démontrant qu’il avait parfaitement étudié leur</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>curriculum-vitae</em></span><span style="font-size:9.5pt;
font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l0 level1 lfo2;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Vous faites
du droit, dit-il à Jean-Paul Fasseau, quelle est l’atmosphère en
faculté ? »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Jean-Paul le
rassura sur le retour au calme d’une faculté qui ne s’était pas signalée par
une excitation ultra-révolutionnaire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Michel Grimard,
lorsque vint son tour, se lança dans un discours théorique sur la réforme de
l’université attendue impatiemment par les étudiants. Son discours était un peu
embrouillé, plus par l’intense émotion qui l’étreignait que par un manque de clarté
dans ses raisonnements habituellement imparables. Malicieusement, le Général
lui demanda de poursuivre au moment le plus critique.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l8 level1 lfo3;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Ah
oui ? Et quelles sont les modalités de cette réforme que l’on attend si
impatiemment ? »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Bredouillements de
Michel qui ne s’attendait pas à ce que ses propos recueillent une attention
aussi soutenue de la part de son éminent interlocuteur. Quant à nous, nous
retenions de ce questionnement qu’on ne raconte pas d’histoires au général de
Gaulle, même sur des sujets théoriques en apparence banals.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous lui
exprimions tous ensemble notre attachement à une véritable révolution par la
participation. « Il faut que les choses changent dans notre société, il
faut la transformer », lui disions-nous, convaincus. Le Général nous offrit
alors un extraordinaire développement historique sur le rôle de la France.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l5 level1 lfo4;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Vous
comprenez, vous êtes liés à un pays pour son passé et par son avenir, vous y
êtes attachés. Ce pays c’est la France. Songez qu’il y a encore cent-cinquante
ans, la France était maîtresse du monde au temps de Napoléon. De mastodonte,
elle est devenue faible et elle a même failli disparaître en 1940. Or,
qu’est-ce que cent-cinquante ans ? Deux vies de vieillards mises bout à
bout. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">L’image nous
frappa vivement, lui-même avait alors 78 ans.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l3 level1 lfo5;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Notre rôle
aujourd’hui ne peut être le même que par le passé, mais nous avons un rang à
tenir, des devoirs à respecter. La France peut occuper une place de première
importance sur le plan des idées, nous avons un message à diffuser. La transformation
de notre société, la mise en place de la participation, voilà notre
message. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le Général nous
parla ensuite de sa théorie de l’équilibre mondial et de la nécessité de ne pas
subir la tutelle des grands blocs ni sur le plan militaire, ni sur le plan
idéologique.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l1 level1 lfo6;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Deux
colosses dominent le monde et bientôt un troisième, la Chine. Mais ces colosses
portent des blessures internes et externes, ce qui offre à la France une
possibilité de jouer un rôle dans le monde. Toute la question est de savoir si
ça vaut la peine ou non. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">A propos de la
participation, avec un peu de malice, nous lancions :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l6 level1 lfo7;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« Nous
n’avons pas l’impression que les parlementaires qui viennent de se faire élire
grâce à vous y croient beaucoup. Ils ont mis le mot participation sur leurs
affiches et s’en sont servi dans leurs discours, mais au fond… »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-align:justify;text-indent:-18.0pt;
line-height:17.35pt;mso-list:l6 level1 lfo7;tab-stops:list 36.0pt;background:
white;vertical-align:baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:
Symbol;mso-bidi-font-family:Symbol;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;
color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">« C’est déjà
quelque chose s’ils l’ont mis sur leurs affiches, c’est un début, le reste
viendra. Mais il faudra les tirer… Il faut bien que la crise de Mai serve à
quelque chose. Vous avez, au fond, la participation c’est très simple, il
s’agit « de mettre les gens dans le coup ». Aujourd’hui, dans notre
civilisation mécanique, personne ne se sent plus concerné par ce qui se passe.
Prenez les ouvriers dans leur entreprise, les étudiants dans leur université,
les habitants dans leur commune ou dans leur région… le gens sont hors du coup…
La régionalisation consiste à mettre en œuvre la participation sur le
territoire de la nation et je sais que la régionalisation, ça intéresse les
Français ! »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Nous avons été
frappés par la force de cette formule simple qui, mieux que tant de discours,
expliquait clairement le projet de la société gaulliste. « Mettre les gens
dans le coup », c’était le mot d’ordre. Il pouvait s’appliquer à tous les
secteurs de la vie politique, sociale, économique. Au gouvernement de le mettre
en œuvre et notre génération de l’approfondir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Le Général nous
dit encore quelques mots sur son projet de réforme de l’ORTF, nous informant
qu’il souhaitait faire entrer au Conseil d’administration « des jeunes de
valeur qui avaient fait leurs preuves en réalisant quelque chose dans leur
vie ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">En sortant de son
bureau, nous estimions que le Général nous avait confié quelques esquisses des
projets pour le gaullisme de demain. La participation, certes, mais ce qui nous
avait frappés, c’était cette petite phrase lourde de sens : « Il
faudra les tirer ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Peut-être
comptait-il sur nous, à l’UJP, aiguillon et fer de lance de la majorité. Sans
songer à nous métamorphoser en gardes rouges, la confiance du Général nous
rendait euphoriques. Il pensait que nous avions notre rôle à jouer, moins
effacé qu’il n’y pouvait y paraître.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Et la révolution
restait à faire…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/espace-pedagogie/dossiers-thematiques/mai-1968/la-crise/mai-68-la-revolution-avec-de-gaulle/#_ftnref1"><span style="mso-bookmark:_ftn1"><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">[1]</span></span></a><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Michel Debré,</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> <em>Gouverner autrement</em></span><span style="font-size:9.5pt;
font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;padding:0cm;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">, p. 220.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/espace-pedagogie/dossiers-thematiques/mai-1968/la-crise/mai-68-la-revolution-avec-de-gaulle/#_ftnref2"><span style="mso-bookmark:_ftn2"><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:black;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">[2]</span></span></a><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Témoignage de
Philippe Dechartre.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;background:white;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Times;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:black;border:none windowtext 1.0pt;mso-border-alt:none windowtext 0cm;
padding:0cm;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height:12.0pt;mso-outline-level:4;background:
#05192D;vertical-align:baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:white;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR"> </span><span style="font-size:9.5pt;
mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:Arial;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>5 rue de
Solférino, 75007 Paris</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:white;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR"><br />
</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Arial;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:white;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> <em>01 44 18 66 77</em></span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><br />
</span><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Arial;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:white;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> </span><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/nous-contacter/"><em><span style="mso-bidi-font-size:12.0pt;color:white;text-decoration:none;text-underline:
none">Nous contacter</span></em></a></span><strong><span style="font-family:Arial;
color:#00A0F7;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"> Menu</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
mso-list:l7 level1 lfo8;tab-stops:list 36.0pt;background:#05192D;vertical-align:
baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:
9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;
color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/"><span style="mso-bidi-font-size:12.0pt;
color:white">Accueil</span></a></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
mso-list:l7 level1 lfo8;tab-stops:list 36.0pt;background:#05192D;vertical-align:
baseline"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:
9.5pt;font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;
color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/la-fondation/"><span style="mso-bidi-font-size:
12.0pt;color:white">Fondation</span></a></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
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12.0pt;color:white">Activités</span></a></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
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<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
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<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;line-height:16.8pt;
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12.0pt;color:white">Boutique</span></a></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height:12.0pt;mso-outline-level:4;background:
#05192D;vertical-align:baseline"><strong><span style="font-family:Arial;color:#00A0F7;
mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR">Coordonnées</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height:16.8pt;background:#05192D;vertical-align:
baseline"><strong><span style="font-size:9.5pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
Times;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:white;mso-ansi-language:
EN-GB;mso-fareast-language:FR">FONDATION CHARLES DE GAULLE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height:16.8pt;background:#05192D;vertical-align:
baseline"><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";color:white;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:
FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:0cm;text-indent:-18.0pt;mso-list:l4 level1 lfo9;
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mso-fareast-language:FR;mso-bidi-font-weight:bold"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman""> </span></span></span><!--[endif]--><strong><span style="font-size:9.5pt;font-family:Arial;color:#666666;mso-ansi-language:EN-GB;
mso-fareast-language:FR"><a href="http://www.charles-de-gaulle.org/mentions-legales/"><span style="mso-bidi-font-size:12.0pt;color:#BBBBBB">Mentions légales</span></a></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="vertical-align:baseline"><span style="font-size:9.5pt;
font-family:Times;mso-ansi-language:EN-GB;mso-fareast-language:FR"><o:p> </o:p></span></p>
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<p class="MsoNormal"><span lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2018/05/10/Mon-MAI-68.-Article-paru-dans-ESPOIR%2C-revue-de-l-Institut-Charles-De-Gaulle#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/883Le musée Tomi Ungerer a 10 ansurn:md5:832966bc10d848696158f6c8629640242017-11-28T06:27:00+00:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p>Voici mon hommage 27/11/2017 </o:p></p>
<p class="MsoNormal">Cher Tomi, </p>
<p class="MsoNormal">Léonard de Vinci n’a pas eu de musée de son vivant et à vrai
dire je ne connais pas de musée dédié à un artiste vivant avant le tien ….Soulages
à Rodez ce fut 7 ans après toi.</p>
<p class="MsoNormal">Tu es un des rares à bénéficier de ce singulier privilège…parce
que tu le vaux bien !</p>
<p class="MsoNormal">Mais c’est une longue histoire le Musée Tomi Ungerer.</p>
<p class="MsoNormal">Je me souviens d’une discussion en novembre 1987, Tomi m’avait
fait l’honneur d’une rencontre alors que j’étais adjoint au maire de Marcel
Rudloff et chargé de la culture au conseil général. </p>
<p class="MsoNormal">Le sujet de notre conversation était notamment le « lieu »
qui lui avait été promis pour y installer sa collection de jouets et les dessins
qu’il avait légué à la ville depuis une dizaine d’années.</p>
<p class="MsoNormal">Ce « lieu » était resté à l’idée de promesse et
comme le disaient certains anciens « <em style="mso-bidi-font-style:normal">ce
qui est promis reste promis </em>» et cela restait donc promis… </p>
<p class="MsoNormal">De Pierre Pflimlin en passant par tous les maires qui se
sont succédés, chacun annonçait son intention d’honorer Tomi Ungerer en lui
dédiant un lieu. Et tel un serpent de mer il ressurgissait régulièrement dans
toutes les déclarations d’intention.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>Cela a duré plus de trente ans et Tomi était fondé à perdre
patience et à douter de sa ville natale.</p>
<p class="MsoNormal">Or il fallait ce lieu non pas simplement à cause de la parole
donnée mais surtout à cause de cet artiste génial à qui il était consacré. </p>
<p class="MsoNormal">Tomi est un monstre sacré, un génie, une encyclopédie, un
créateur protéiforme dont l’univers s’étend des dessins satiriques aux contes
pour enfants en n’oubliant pas l’érotisme ni la sculpture.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>Tomi est la fierté de Strasbourg dont il est un des amoureux
permanents.</p>
<p class="MsoNormal">L’esprit rhénan de sa ville n’a cessé de l’inspirer. </p>
<p class="MsoNormal">Comme elle, il est profondément européen et son art,
quelqu’en soit la forme, est un intense message en faveur de la paix. </p>
<p class="MsoNormal">Donc lorsqu’en 2001 j’ai été élu aux cotés de Fabienne
Keller rien n’avait été fait et je me suis souvenu de la rencontre de 1987.</p>
<p class="MsoNormal">J’ai décidé en accord avec le maire que ce lieu devait voir
le jour sous la forme emblématique et officielle d’un musée. </p>
<p class="MsoNormal">J’ai travaillé étroitement et en grande confiance avec
Fabrice Hergott le directeur de nos musées qui venait d’organiser une exposition
Tomi Ungerer au MAMCS…. très grand succès populaire !</p>
<p class="MsoNormal">En 2007 le musée fut inauguré et 10 ans après on est en
droit de dire que sa réussite démontre qu’il était nécessaire. </p>
<p class="MsoNormal">C’est bien ce que ressent Thérèse Willer la talentueuse
conservatrice qui l’anime.</p>
<p class="MsoNormal">Tomi Strasbourg t’aime et te dit merci</p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/11/28/Le-mus%C3%A9e-Tomi-Ungerer-a-10-ans#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/882Entretenir la tombe de Mélanie de Pourtalès, une question de respect...J'écris au maire.urn:md5:26a3d4ed2f6bc772fc18ea7a7ed888462017-11-14T16:01:00+00:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal">Robert Grossmann<span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span>Strasbourg
le 14 novembre 2017 </p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>Monsieur le maire</p>
<p class="MsoNormal">Vous connaissez l’importance de Mélanie de Pourtalès dans
l’histoire de notre ville. Cette éminente figure de la cour de Napoléon III puis,
ultérieurement, de l’époque du Reich en Alsace, a fait preuve d’un attachement
et d’une fidélité exemplaire à la Robertsau. Tous les grands événements de sa vie
y ont été célébrés : baptême, mariage, grandes et mémorable fêtes
familiales ; enfin elle l’a choisie pour dernière demeure. </p>
<p class="MsoNormal">Sa tombe, au coté de celles de ses parents, les Renouard de
Bussierre, se trouve dans un carré privé au cimetière Saint Louis.</p>
<p class="MsoNormal">Or ce carré est dans un triste état d’abandon et de
déshérence, les herbes folles y prolifèrent et des arbustes sauvages s’y sont
développés. Il a les aspects d’un terrain vague. Visiblement il n’a bénéficié
d’aucun entretien depuis de nombreuses années.</p>
<p class="MsoNormal">Cette situation désolante n’est pas acceptable. Certes on
évoquera le caractère privé des tombes mais il est évident que la famille qui,
d’après mes renseignements, se trouverait en Suisse, ne semble guère soucieuse
d’entretenir les sépultures de ses prestigieux ancêtres. </p>
<p class="MsoNormal">Or Mélanie de Pourtalès et les Renouard de Bussierre appartiennent
à notre mémoire collective, à l’histoire de Strasbourg et de l’Alsace. </p>
<p class="MsoNormal">L’hôtel d’Andlau rue de la nuée bleue, celui du quai Saint
Nicolas, le château de la Robertsau, l’église protestante et le carré funéraire
sont autant de jalons qui ont marqué la vie de ces éminentes personnalités. Ils
constituent des éléments de notre patrimoine. </p>
<p class="MsoNormal">En ce sens, nombreux sont les strasbourgeois qui,
connaissant mes recherches sur la Comtesse, m’ont interpellé sur l’état désolant
du carré funéraire. Nombreux sont ceux qui cherchent à le visiter pour rendre
hommage.</p>
<p class="MsoNormal">Un courrier des lecteurs a paru dans les DNA le 17 juin pour
regretter cet état de fait et son auteur, madame Raul, a parfaitement résumé la
situation. J’ai moi même attiré l’attention d’Alain Fontanel qui m’a répondu
qu’un contact avait été pris avec la famille. Rien n’a été fait depuis et le
contraste fut manifeste le jour de la Toussaint où de nombreux visiteurs du
cimetière Saint Louis sont allés sur leurs tombes familiales parfaitement
entretenues.</p>
<p class="MsoNormal">Compte tenu de l’intérêt des Strasbourgeois pour l’histoire
de leur ville, compte tenu de leur attachement à cet élément de notre
patrimoine, la ville ne peut se désintéresser de la situation. Elle a une
responsabilité morale et culturelle. </p>
<p class="MsoNormal">Aussi je me permets de vous inviter à exiger de la famille
que ce carré Pourtalès - Renouard de Bussierre soit entretenu sine die. </p>
<p class="MsoNormal">Si les injonctions de la ville n’étaient pas suivies d’effet
immédiat il serait nécessaire que soit étudiée toute solution de délégation qui
confèreraient à la ville la gestion de ces tombes. </p>
<p class="MsoNormal">Il me semble aussi que la DRAC pourrait être consultée pour
qu’elle donne son avis sur le coté patrimonial de ce carré du cimetière, des
solutions éventuelles de classement pourraient être envisagées.</p>
<p class="MsoNormal">Je vous remercie de l’intérêt que vous voudrez bien accorder
à cette requête et vous prie de croire, monsieur le maire, en mes cordiales
salutations</p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/11/14/Entretenir-la-tombe-de-M%C3%A9lanie-de-Pourtal%C3%A8s%2C-une-question-de-respect...J-%C3%A9cris-au-maire.#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/881Le Foyer Saint Louis ne sera pas détruit mais la vigilance s’impose…urn:md5:c95bfd08bfc671ed26243c9818e551392017-10-03T09:45:00+01:00Robert Grossmann <div class="page" title="Page 19">
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<p class="MsoNormal"><em><strong>Cette tribune vient de paraitre dans l'Echo de la Robertsau, journal de l'ADIR octobre 2017</strong></em></p>
<p class="MsoNormal"> Détruire le Foyer Saint Louis était une idée absurde
totalement contraire à l’esprit et à l’intérêt général de notre quartier.
C’était, de plus, une violence faite au cœur de la Robertsau.</p>
<p class="MsoNormal">Le Foyer a accueilli depuis près d’un siècle fêtes
paroissiales et familiales, mariages, enterrements, réunions culturelles,
meetings politiques, débats publics, rencontres d’entreprises privées. Avec sa
belle et grande salle il a été l’un des lieux accueillants pour tous les
strasbourgeois même hors du périmètre du quartier. Il l’est encore…</p>
<p class="MsoNormal">On peut comprendre que la paroisse, propriétaire, se soit
trouvée face à des difficultés liées à la remise à niveau de cet immeuble qui
offre par ailleurs un véritable intérêt patrimonial en plus d’une utilité
certaine. Il est solide et toujours fonctionnel, il sera parfaitement
opérationnel dès que les aménagements nécessaires seront réalisés. </p>
<p class="MsoNormal">Les difficultés de la paroisse auraient pu et du être
réglées d’une manière différente avec l’appui de la ville qui n’a jamais
renoncé a apporter son soutien aux paroisses de son territoire. </p>
<p class="MsoNormal">En un mot la bonne solution consistait à prévoir les travaux
nécessaires au Foyer avec un plan de financement et l’aide des collectivités
locales.</p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong>D’une pierre trois mauvais coups</strong></p>
<p class="MsoNormal">C’était bel et bien une pure opération immobilière et
financière qui était à l’origine de cette volonté de détruire et de bétonner. </p>
<p class="MsoNormal">À nos yeux elle faisait d’une pierre trois mauvais
coups : destruction du Foyer, densification bétonnière au cœur du
quartier, destruction du très beau jardin jouxtant l’église pour y ériger un
nouveau foyer (!) Il n’y avait, à l’évidence, aucune nécessité ni urgence à
cette affaire spéculative.</p>
<p class="MsoNormal">Si c’était l’idée de monsieur le curé soulignons que celui
ci n’est que de passage chez nous, qu’il ne restera pas éternellement à la
Robertsau. En revanche les dégâts que son projet aurait provoqués seraient
définitifs, irréversibles. Son successeur aura peut-être des idées toute
différentes.</p>
<p class="MsoNormal">Rappelons aussi que ce projet avait été concocté dans la
plus grande confidentialité du Conseil de Fabrique de l’église. Rien n’avait
été rendu public, la population aurait été mise devant le fait accompli.
L’alerte a été lancée par des riverains, des associations et le Collectif
« Un cœur pour la Robertsau ». </p>
<p class="MsoNormal">En guise de politique transparente et participative on était
servi !</p>
<p class="MsoNormal">Pourtant le maire de Strasbourg est représenté au Conseil de
Fabrique de l’église par son adjointe, c’est elle qui aurait du, dès
l’émergence de ce funeste projet, jouer son rôle de représentant de toute la
population, garante de l’intérêt général et non des intérêts privés. Elle
aurait du en appeler à une réflexion globale sur le cœur de la Robertsau et
tenir compte de la position des associations et des habitants dans leur
ensemble. </p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong>Merci monsieur le maire, mais nous restons vigilants</strong></p>
<p class="MsoNormal">Le maire a fini par comprendre que notre quartier ne pouvait
être laissé pour compte, abimé, moins bien traité que la Meinau, le Neudorf, le
Neuhof, le quartier Saint Thomas, Saint Maurice, place du Château et tous les
autres. </p>
<p class="MsoNormal">Je m’en suis souvent entretenu avec lui, souvent sans
succès, mais ma satisfaction fut grande lorsqu’en mai 2017, au cours d’une
réunion de travail il m’annonça que le promoteur allait renoncer à s’engager
dans cette galère, le foyer ne serait pas détruit !</p>
<p class="MsoNormal">Cette bonne solution est le résultat et le couronnement du
travail inlassable et de la ténacité de mes amis du Collectif, soutenus par les
Associations (l’ADIR en particulier), le Conseil de quartier, quelques élus et
un très grand nombre d’habitants dont beaucoup ont appuyé financièrement notre
acte de résistance. Qu’ils en soient tous remerciés. </p>
<p class="MsoNormal">Soyons toutefois conscients qu’il ne s’agit là que d’une
victoire d’étape, notre vigilance ne doit pas s’estomper, le devenir du foyer
n’est pas encore définitivement fixé. Le laisser volontairement à l’abandon
plusieurs mois serait désastreux. Il importe donc que la ville qui a décidé de
prendre les choses en main agisse au plus vite.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p><strong><span style="font-size:11.0pt;font-family:inherit;color:#1D2129"> </span></strong></p>
<div style="mso-element:para-border-div;border:none;border-bottom:solid windowtext 1.0pt;
mso-border-bottom-alt:solid windowtext .75pt;padding:0cm 0cm 1.0pt 0cm">
<p class="MsoNormal" align="center" style="margin-top:.1pt;margin-right:0cm;
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0cm;mso-para-margin-bottom:.01gd;mso-para-margin-left:0cm;text-align:center;
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mso-padding-alt:0cm 0cm 1.0pt 0cm"><span style="font-size:8.0pt;font-family:
Arial;display:none;mso-hide:all;mso-fareast-language:FR"><o:p> </o:p></span></p>
</div>
<p class="MsoNormal"><span style="color: rgb(210, 35, 42); font-family: Frutiger; font-size: 11pt; font-weight: 800; background-color: rgb(241, 233, 189);">Communiqué de la Ville de Strasbourg, 4 août</span></p>
</div></div><div class="section" style="background-color: rgb(94.510000%, 91.373000%, 74.118000%)"><div class="layoutArea"><div class="column">
<p><span style="font-size: 11.000000pt; font-family: 'Frutiger'; font-weight: 800; color: rgb(82.353000%, 13.725000%, 16.471000%)">Foyer Saint-Louis : Icade se retire du projet
</span></p>
<p><span style="font-size: 9.000000pt; font-family: 'Frutiger'">La direction régionale Alsace Lorraine d’ICADE a officiellement informé la
Ville de Strasbourg de sa décision de renoncer au projet immobilier sur le
terrain du Foyer paroissial Saint Louis.
</span></p>
<p><span style="font-size: 9.000000pt; font-family: 'Frutiger'">Ce projet privé, associant le Conseil de fabrique de la Paroisse Saint Louis de
la Robertsau et la société ICADE, a fait ces dernières années l’objet de nom-
breux débats et recours contentieux autour notamment de la question de
l’aménagement du centre de la Robertsau.
</span></p>
<p><span style="font-size: 9.000000pt; font-family: 'Frutiger'">Le Maire de Strasbourg et Nicole Dreyer, adjointe du quartier de la Robert-
sau, déclarent « prendre acte de cette décision d’ICADE qui ouvre de nou-
velles perspectives pour l’avenir de ce site ».
</span></p>
<p><span style="font-size: 9.000000pt; font-family: 'Frutiger'">Le Maire de Strasbourg s’est entretenu, de ces perspectives avec Robert
Grossmann, membre du collectif « Un cœur pour la Robertsau », afin d’iden-
tifier les éléments qui pourraient, à la rentrée, faire l’objet d’une nouvelle
concertation dans le respect des objectifs du PLUI, des enjeux de centralité de
ce terrain de propriété privée et des contraintes financières de la collectivité.
</span></p>
<p><span style="font-size: 9.000000pt; font-family: 'Frutiger'">Un travail avec le Conseil de quartier, les associations et collectifs concernés
sera lancé, sur ces bases, à la rentrée. Voici le communiqué de la Ville de
Strasbourg. </span></p>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/10/03/Le-Foyer-Saint-Louis-ne-sera-pas-d%C3%A9truit-mais-la-vigilance-s%E2%80%99impose%E2%80%A6#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/880mon hommage à Alain Moussayurn:md5:21644dafe5b7b431602176c1f4c52a942017-09-28T15:11:00+01:00Robert Grossmann <p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Je
sais désormais que lorsque mon téléphone sonnera je n’entendrai plus
« Allo, c’est Moussay ». </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Ma
tristesse est immense comme celle de tous tes nombreux amis… </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Nous
ne partagerons plus de déjeuners, nous n’aurons plus de ces fructueux échanges
que nous aimions, nous ne développerons plus de ces projet qui nous
enthousiasmaient, nous ne débattrons plus de la res publica qui te passionnait.
</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Il
y avait des liens de confiance forts entre nous qui dépassaient la relation de
l’artiste à l’élu en charge de la culture. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Tu
me confiais tes peines et tes bonheurs, tu me parlais de tes horizons pleins de
couleurs.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Alain
tu étais un magicien des mots que tu savais pénétrer pour leur donner chair et vie.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Ton
charisme a illuminé tant de scènes, tant de grands moments culturels, tu as
éveillé tant de vocations.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Tu
étais un artiste généreux, un humaniste éclairé.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Jusqu’au
dernier moment tu étais entouré d’amis fidèles et j’emporte, gravé dans mon
cœur, ce sourire qui a illuminé ton visage, que tu m’as offert, au moment où tu
m’as vu, avec François, entrouvrir la porte de ta dernière chambre.</span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Alain
aujourd’hui la culture est en deuil mais tu ne cesseras de vivre dans nos
mémoires. </span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/09/28/mon-hommage-%C3%A0-Alain-Moussay#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/879Le foyer Saint Louis ne sera pas détruit.urn:md5:1ab059a068776dfe26024b3d82b0ea972017-08-04T16:11:00+01:00Robert Grossmann <div class="_1dwg _1w_m" style="padding: 12px 12px 0; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; color: rgb(29, 33, 41);"><div style="font-family: inherit;"><div class="_5pbx userContent" data-ft="{"tn":"K"}" id="js_3mt" style="font-size: 14px; line-height: 1.38; font-family: inherit;"><div id="id_59848e2b452fe1866773960" class="text_exposed_root text_exposed" style="display: inline; font-family: inherit;"><p style="margin: 0 0 6px; font-family: inherit;">L’action efficace du collectif qui a sans cesse défendu la sauvegarde de cet équipement culturel et social a été couronnée de succès par le retrait du promoteur.<br />Je veux saluer tous les membres du collectif « Un cœur pour la Robertsau » et notamment Emmanuel Jacob du Blog de la Robertsau, l’ADIR et son président qui ont été exemplaires dans leur engagement. <br />J’ai rencontré<span class="text_exposed_show" style="display: inline; font-family: inherit;"> le maire et son premier adjoint, Alain Fontanel, à plusieurs reprises pour les rendre attentifs à cette délicate affaire. Je les remercie d’avoir finalement entendu notre position qui n’a jamais été inspirée par d’autres motifs que ceux de l’intérêt général du quartier et de tous ses habitants.<br />Une nouvelle étape s’ouvre au cours de laquelle devront être définies les modalités de fonctionnement du foyer ainsi que l’avenir du cœur de la Asl </span></p>
<div class="text_exposed_show" style="display: inline; font-family: inherit;"><p style="margin: 0 0 6px; font-family: inherit;"><strong>Voici le communiqué de la Ville de Strasbourg.<br />Foyer Saint-Louis : Icade se retire du projet</strong></p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">La direction régionale Alsace Lorraine d’ICADE a officiellement informé la Ville de Strasbourg de sa décision de renoncer au projet immobilier sur le terrain du Foyer paroissial Saint Louis.</p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Ce projet privé, associant le Conseil de fabrique de la Paroisse Saint Louis de la Robertsau et la société ICADE, a fait ces dernières années l’objet de nombreux débats et recours contentieux autour notamment de la question de l’aménagement du centre de la Robertsau.</p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Le Maire de Strasbourg et Nicole Dreyer, adjointe du quartier de la Robertsau, déclarent « prendre acte de cette décision d’ICADE qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir de ce site ».</p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Le Maire de Strasbourg s’est entretenu, de ces perspectives avec Robert Grossmann, membre du collectif « Un cœur pour la Robertsau », afin d’identifier les éléments qui pourraient, à la rentrée, faire l’objet d’une nouvelle concertation dans le respect des objectifs du PLUI, des enjeux de centralité de ce terrain de propriété privée et des contraintes financières de la collectivité.</p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Un travail avec le Conseil de quartier, les associations et collectifs concernés sera lancé, sur ces bases, à la rentrée.Voici le communiqué de la Ville de Strasbourg.</p>
</div></div></div></div></div><div style="font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; color: rgb(29, 33, 41);"><form rel="async" class="commentable_item" method="post" data-ft="{"tn":"]"}" action="https://www.facebook.com/ajax/ufi/modify.php" id="u_ps_jsonp_3_0_e" style="margin: 0; padding: 0;"><div class="_sa_ _gsd _5vsi _192z" style="margin-top: 12px; color: rgb(144, 148, 156); padding-bottom: 4px; position: relative; font-family: inherit;"><div class="_37uu" style="font-family: inherit;"><div style="font-family: inherit;"><div style="font-family: inherit;"><div class="_3399 _a7s clearfix _zw3" style="zoom: 1; clear: both; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(229, 229, 229); margin: 0 12px; padding-top: 4px; font-family: inherit;"><div class="_524d" style="font-family: inherit;"><div class="_42nr" style="font-family: inherit;"><span class="_1mto" style="font-family: inherit;"><div class="_khz" style="display: inline-block; position: relative; font-family: inherit;"><a aria-pressed="false" class="UFILikeLink _4x9- _4x9_ _48-k" data-testid="fb-ufi-likelink" href="https://www.facebook.com/home.php?ref=home#" role="button" tabindex="0" style="color: rgb(75, 79, 86); cursor: pointer; text-decoration: none; display: inline-block; outline: none; position: relative; z-index: 6; font-weight: bold; line-height: 14px; margin-right: 20px; padding: 4px 4px 4px 0; transition: filter 200ms cubic-bezier(0.08, 0.52, 0.52, 1), transform 200ms cubic-bezier(0.08, 0.52, 0.52, 1); font-family: inherit;">J’aime</a></div></span></div></div></div></div></div></div></div></form></div>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/08/04/Le-foyer-Saint-Louis-ne-sera-pas-d%C3%A9truit.#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/878Pour en finir avec les querelles des partis à bout de souffleurn:md5:7352429771a83ffebb3e6889ceffb8892017-06-07T17:27:00+01:00Robert Grossmannpolitique <p class="MsoNormal"><o:p> </o:p><span style="color: blue;">Les partis politiques traditionnels
ont fait la preuve de leur impéritie, de leur inefficacité, de leur usure. Ce
constat s’impose à tous.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Les désordres, les divisions et les
fractures qui les traversent sont funestes. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Rivalités, affrontements, formation
de clans, tout cela est loin de l’intérêt général. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Dans une grande vacuité
intellectuelle et culturelle, ils ne réussissent plus à se rassembler autour d’une
pensée forte, sur des valeurs, pour un grand dessein. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Ils ne sont plus que le champ clos
de batailles pour le pouvoir, des fabriques de candidats et de carrières dans
l’entre soi.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">La situation d’aujourd’hui n’est d’ailleurs
pas sans ressembler à celle des années 1958/1960 qui a conduit les français à
rompre avec les caciques et les pratiques des partis de la 4<sup>ème</sup>
République. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Rejeter le système des partis, se
rassembler pour la France était un des mots d’ordre de de Gaulle.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue"><o:p> </o:p></span><span style="color: blue;">C’est aussi de l’intérêt de
l’Alsace et de Strasbourg qu’il s’agit et il suffit de songer à l’histoire du
découpage régional, géré par ces vieux partis, pour avoir des hauts le cœur.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue"><o:p> </o:p></span><span style="color: blue;">La rupture en faveur de nouvelles
méthodes, de nouveaux comportements, d’une régénérescence de la vie publique
est aujourd’hui nécessaire. Macron l’a engagée. Autour de lui tout est loin
d’être parfait, il doit assainir certaines situations, mais la direction qu’il
emprunte correspond à ce qu’attendent nos concitoyens.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Il n’était pas mon candidat,
j’étais resté fidèle au Fillon que j’ai connu il y a longtemps, mais il est
aujourd’hui président. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue"><o:p> </o:p></span><span style="color: blue;">Pour ma part j’ai opéré la rupture
il y a trois ans lorsque, excédé par la guerre des chefs </span><span style="color: blue;"> </span><span style="color: blue;">et le vide intellectuel à l’UMP, j’ai quitté
ce parti fracturé en reprenant ma liberté d’homme indéfectiblement fidèle aux
messages du Général De Gaulle.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color:blue"><o:p> </o:p></span><span style="color: blue;">Dimanche, dans ma circonscription,
je voterai pour une nouvelle majorité, je voterai pour le renouveau.</span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><span style="color:blue">Pour autant je ne serai ni béat, ni
aveugle. Je garderai toute ma liberté et je jugerai l’arbre Macron à ses fruits
non sans lui avoir donné la chance de réussir avec une solide majorité.</span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/06/07/Pour-en-finir-avec-les-querelles-des-partis-%C3%A0-bout-de-souffle2#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/877Prise de position des fondateurs et anciens cadres de l'UJP Second tour des présidentiellesurn:md5:4bc822d25c1cecd668d65b29accf12732017-05-02T18:27:00+01:00Robert Grossmannpolitique <div class="_1dwg _1w_m" style="padding: 12px 12px 0; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; color: rgb(29, 33, 41);"><div style="font-family: inherit;"><div class="_5x46" style="margin-bottom: 11px; font-family: inherit;"><div class="clearfix _5va3" style="zoom: 1; margin-bottom: -6px; font-family: inherit;"><div class="clearfix _42ef" style="zoom: 1; overflow: hidden; font-family: inherit;"><div class="_5va4" style="padding-bottom: 6px; font-family: inherit;"><div style="font-family: inherit;"><div class="_6a _5u5j" style="display: inline-block; width: 426px; font-family: inherit;"><div class="_6a _5u5j _6b" style="display: inline-block; vertical-align: middle; width: 426px; font-family: inherit;"><h5 class="_5pbw _5vra" data-ft="{"tn":"C"}" id="js_3" style="font-size: 14px; margin: 0 0 2px; padding: 0 22px 0 0; font-weight: normal; line-height: 1.38; font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit; color: rgb(144, 148, 156); font-size: 12px;"> </span><span style="font-family: inherit;">L'heure est grave...</span></h5>
</div></div></div></div></div></div></div><div class="_5pbx userContent" data-ft="{"tn":"K"}" id="js_5" style="font-size: 14px; line-height: 1.38; font-family: inherit;">
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Nous gaullistes, fondateurs et adhérents de l'Union des Jeunes pour le Progrès (UJP) ne nous résignons jamais, ni au pire ni à toute forme de lâcheté…</p>
<p style="margin: 6px 0; font-family: inherit;">Les votes de chacun au premier tour de l’élection présidentielle ont pu être différents, mais l’heure n’est plus au choix d’un parmi onze, il s’agit maintenant d’éliminer celle qui ne peut en aucun cas recueillir nos suffrages. Face au risque que présente Mme Le Pen, ne nous attardons pas sur ce qui nous sépare, mais bien plus sur ce qui nous rassemble, c'est aujourd'hui, un choix de société.<br />La question n’est pas d’approuver l’ensemble du programme de Monsieur Macron, nous devons, nous gaullistes, faire le choix de notre République et de la raison. Nous nous sommes toujours opposés à l’extrémisme sectaire et au nihilisme politique, nous nous opposons donc à un FN extrémiste et hostile à l’Europe, qui conduirait irrémédiablement la France au désastre économique et social.<br />A l’UJP de notre engagement de jeunesse, nous refusions comme le Général de Gaulle nous l’enseigna le sectarisme et le rejet de l’autre, et c’est bien ce qui éclaire aujourd’hui notre choix pour le 7 mai 2017. Notre appel s’adresse à tous ceux qui se reconnaissent dans l'héritage de la famille gaulliste.<br />Comment pourrions-nous soutenir les positions intolérantes, les délires démagogiques, les impostures économiques, la logorrhée antieuropéenne de Mme Le Pen ? Comment défendre un faux programme social, le retour de la retraite à 60 ans, les 35 h, l’augmentation de la dette, comment soutenir la faillite certaine de notre économie ? Comment ne pas se souvenir d’où vient Mme Le Pen, les idées de son parti, sa filiation, ses outrances ? Comment ne pas constater la calamiteuse gestion des villes conquises par le FN ? Comment ne pas condamner la posture politicienne de ceux qui la rejoignent en rêvant d’enfin exister ?<br />Si nous comprenons le désarroi de ceux qui ne se retrouvent dans aucun des candidats présents au second tour, nous savons que l’échec des équipes qui vont gouverner la France pendant les cinq ans à venir laisserait notre pays dans une situation dramatique et que nous ne ferions que retarder la catastrophe. <br />Comme citoyens engagés depuis longtemps, nous devons prendre nos responsabilités et au second tour de l’élection présidentielle, nous le ferons. Cela ne constitue en aucun cas un chèque en blanc et ne préjuge en rien de notre engagement ultérieur. Les élections législatives suivront où nous ferons tout pour amener à l’assemblée nationale une majorité capable de mener la France endormie sur le chemin de l’éveil et de la renaissance. Mais les obstacles se franchissent l’un après l’autre, celui qui est devant nous le 7 mai est vital pour notre pays. Nous ne pouvons abandonner la France au cauchemar annoncé. <br />Le 7 mai, nous voterons Emmanuel Macron. </p>
<p style="margin: 6px 0 0; display: inline; font-family: inherit;">Liste des premiers signataires :<br />Robert GROSSMANN, président-fondateur de l’UJP, ancien maire délégué de Strasbourg et président de la CUS, Paul AURELLI, président d’honneur de l’UJP, ancien adjoint au maire de Paris et conseiller général, conseiller régional d’Ile de France, ancien membre du CESE de la République, Yves DENIAUD, ancien député de l’Orne, ancien conseiller régional de Basse-Normandie, ancien maire adjoint d’Alençon, ancien président délégué de l’Amicale parlementaire UDP, Hugues MARTIN, ancien membre du Bureau National de l’UJP, ancien député-maire de Bordeaux, ancien député Européen, ancien membre du CESE de la République, Jean-Noël AMADEI, ancien secrétaire national de l’UJP, 1er adjoint au maire du Pecq, conseiller départemental des Yvelines, membre de la présidence des Comités Notre République, Nourdine CHERKAOUI, ancien secrétaire national des jeunes RPR et président des Jeunes Avec Chirac, membre de la présidence des Comités Notre République, Olivier de CHAZEAUX, ancien maire de Levallois-Perret et député des Hauts-de-Seine, Jean-Claude D’ADDIO, ancien responsable UJP, Jean-Pierre DUCLOS, ancien délégué régional UJP Ile-de-France, ancien délégué général des adhérents directs de l’UDF, Philippe GIAMMARI, ancien cadre de l’UJP, ancien adjoint au maire d’Ortale d’Alesani, vice-président délégué de Progrès & Réforme, Jean GUION, ancien président national de l'UJP, ancien président des cercles Chabanistes Justice & Liberté, vice-président de Carrefour du Gaullisme, Daniel MOURGEON, ancien cadre de l’UJP, ancien conseiller municipal de Grigny (91), membre de l’équipe nationale de Notre République, Maurice SOLIGNAC, ancien cadre de l’UJP, ancien vice-président du Conseil Général des Yvelines, ancien adjoint au maire, Alain VILLEFAYAUD, ancien délégué national de l’UJP et conseiller municipal de Limoges, Alain Aubert Délégué national à la Jeunesse de l'UDR, Ancien vice-President du Conseil Général des Hauts de Seine.</p>
</div></div></div>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/05/02/Prise-de-position-des-fondateurs-et-anciens-cadres-de-l-UJP-Second-tour-des-pr%C3%A9sidentielles#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/875Ma position pour le second tour des présidentiellesurn:md5:84e6b20c17d9abe87fc0a66397c1c2e02017-04-28T17:06:00+01:00Robert Grossmannpolitique <p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">Le programme de Mme. Le Pen est
fondé sur la démagogie anti européenne. </p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">Ses mesures économiques et
monétaires sont néfastes pour la France.</p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">De plus malgré ses efforts
cosmétiques pour rendre son parti présentable celui ci reste congénitalement et
historiquement lié au nationalisme d’extrême droite le plus dur, héritier des
pétainistes et de l’OAS.</p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">Gaulliste de toujours et non pas
de circonstance il m’est impossible de voter Le Pen.</p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">Par conséquent, n’ayant pas le
choix, à contre cœur, mais avec ma raison je voterai en faveur du candidat qui
se présente face à Mme. Le Pen.</p>
<p>
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<!--EndFragment--></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:346.4pt">Son élection à la tête de la
France n’est rendue nécessaire qu’à cause de la présence de Mme. Le Pen. Pour
autant ce candidat ne m’inspire que peu de confiance et ne me rassure pas quant
à l’avenir de notre pays.</p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/04/28/Ma-position-pour-le-second-tour-des-pr%C3%A9sidentielles#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/874Je voterai Fillonurn:md5:ec66f7ccd75409e0203cca4c1f0950942017-04-19T17:36:00+01:00Robert Grossmannpolitique <p class="MsoNormal">Je voterai François Fillon avec détermination. </p>
<p class="MsoNormal">Deux grandes raisons m’y conduisent. </p>
<p class="MsoNormal">1) Je suis fidèle à la filiation intellectuelle De
Gaulle-Pompidou-Séguin, il en est le représentant.</p>
<p class="MsoNormal">2) Je voterai pour la solidité de son projet et sa réelle
détermination à rompre avec le socialisme sauce Hollande accommodée Macron. </p>
<p class="MsoNormal"> Rompre clairement avec les cinq années que vient de vivre la France est
essentiel, nos concitoyens le souhaitent très largement, ils veulent l'alternance.</p>
<p class="MsoNormal">À mes yeux seuls le centre et la droite républicaine de Fillon
peuvent y parvenir et la mettre en oeuvre </p>
<p class="MsoNormal">Je veux aussi dénoncer les hypocrites, pompiers-pyromanes,
qui crient au feu, pour justifier leur vote Macron. Ils annoncent que Marine Le
Pen peut être élue et qu’il n’y aurait que le fils politique de Hollande pour
lui barrer la route. Qu’elle soit si haut dans les sondages est la
conséquence de cinq ans de socialisme. </p>
<p class="MsoNormal">Pourtant chacun sait qu’elle ne sera pas élue et que sa présence
au second tour serait une garantie tous risques pour la victoire de son
challenger quel qu’il soit.</p>
<p class="MsoNormal">La vraie rupture avec Hollande-Macron est portée par Fillon.</p>
<p>
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<!--EndFragment--></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:9.5pt;font-family:inherit;color:#1D2129"><o:p> </o:p></span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/04/19/Je-voterai-Fillon#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/873Min mandat, plus que 3 ans Rolandurn:md5:b387f525d71ca50d43c8601a4dabf8182017-03-24T10:12:00+00:00Robert GrossmannStrasbourg <p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">Regard engagé sur la mi mandat </strong></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><o:p> </o:p></strong>Les péripéties de l’élection présidentielle ne doivent pas
occulter le destin de Strasbourg. Or nous arrivons à la mi mandat du maire
Roland Ries qui ne se présentera plus dans trois ans. On ne sait pas comment il
compte parcourir les trois années qui lui restent, nul doute qu’il évitera de
mettre son levier de vitesse au point mort - roue libre - .</p>
<p class="MsoNormal">En revanche ce que nous voyons, ce sont quelques éléments de
son bilan à mi mandat. </p>
<p class="MsoNormal">On ne s’attachera pas ici à sa conception de la
concertation : causez toujours, je ferai quand même ce que j’ai envie de
faire. </p>
<p class="MsoNormal">On se contentera d’évoquer la partie visible de l’iceberg,
l’urbanisation de la ville.</p>
<p class="MsoNormal"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Quelle vision
stratégique ?</strong></p>
<p class="MsoNormal">Le maire d’une grande ville doit être stratège doté d’une
vision d’avenir pour sa ville dont l’urbanisme est le grand marqueur</p>
<p class="MsoNormal">Quelle est aujourd’hui cette vision stratégique lorsqu’on
constate que le tout béton, au petit bonheur la chance, en est la ligne de
force, lorsque l’on s’aperçoit que quasiment tous les projets de construction
de la ville sont confiés à la promotion immobilière ?</p>
<p class="MsoNormal">Quelques exemples.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Les immeubles qui enlaidissent la route du Rhin
sont une désolation, copie presque conforme de l’urbanisation galopante des
années 60, que les années 2000 se sont empressées de détruire comme au Neuhof
Cité ou à la Canardière. Imposantes barres concentration de logements !</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Les tours de l’espace Danube, intitulées en
langue du pays, Black Swann (oiseaux de malheur ?), constituent le
résultat d’un concours de paranoïa. Le maire voulait marquer son empreinte avec
des immeubles de plus de 100 mètres de haut. Il a du réduire ses ambitions à
cinquante mètres. La densité est tout aussi étouffante.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Une tour, encore, est prévue près du cimetière
Saint Urbain pour dominer les tombes</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Le jardin des deux rives destiné initialement à
un immeuble collectif et à quelques maisons individuelles mitoyennes, s’est vu
doté exclusivement de barres imposantes, sept étages.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Le futur parc des expositions projeté, finalisé,
aux cotés du Zénith, a été annulé et prévu au Tivoli où la densification
urbanistique créera un risque de thrombose…</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->L’ambition européenne de Strasbourg s’est
incarnée dans une villa inopérante, désertée la plupart du temps, baptisée à la
hâte « lieu d’Europe ». Elle se situe à des centaines de mètres du
Parlement Européen, alors que c’est à ses cotés, sur l’emplacement de
l’ancienne foire, que ce « lieu » aurait eu tout son sens.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->L’ancienne douane si naturellement destinée à
accueillir la culture s’est vue transformée en superette épicière.</p>
<p class="MsoNormal"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Dénaturer la Robertsau
</strong></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Sur les terrains de l’ancienne papèterie des
tours de cinquante mètres de haut et quelques 220 logements sont projetées. </p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->L’entrée du quartier devrait être surbâti à
l’endroit où prend naissance le jardin artistique et participatif d’Apollonia. <em style="mso-bidi-font-style:normal">« Il faut un marqueur socialiste »</em>
à l’entrée de la Robertsau assène l’adjointe du quartier.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Enfin le cœur du quartier subira la destruction
du Foyer Saint Louis et l’érection de quelques 40 appartements. Cet espace central
sera définitivement hypothéqué alors qu’on aurait aimé y voir un lieu de
convivialité. Le corolaire en est aussi la bétonisation du « jardin du
curé » à coté de l’église.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:36.0pt;text-indent:-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]-->Cerise sur ce gâteau indigeste, <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">la monstrueuse forteresse du consulat de
Turquie</strong>, cinq fois plus imposant que ceux des États Unis, de la Russie ou
de l’Allemagne par exemple. </p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:35.45pt">Voilà une bâtisse immense, d’une
banalité affligeante et d’une tristesse inquiétante qui domine et défie les
paysages environnants dont l’Orangerie. Comment le maire a t il pu accorder un
tel permis de construire ? </p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left:35.45pt"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal">Chaque parcelle libre est ainsi offerte à la promotion
immobilière.</p>
<p class="MsoNormal">Et voilà que l’on apprend que <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">l’historique hôtel de la poste</strong>, immeuble remarquable de la Neu
Stadt, sera lui aussi livré aux promoteurs alors que ce bâtiment situé aux
cotés des universités serait idéal pour un projet d’intérêt public.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">Politique au fil de l’eau</strong></p>
<p class="MsoNormal">L’urbanisme écolo-socialiste à Strasbourg suit une ligne que
l’on discerne maintenant de manière claire, celle des projets au fil de l’eau.
Comme il n’y a pas de vision globale les promoteurs proposent le maire avalise.</p>
<p class="MsoNormal">Strasbourg était réputée pour sa qualité de vie, ses espaces
verts son cadre aéré. Une ville où il faisait bon vivre.</p>
<p class="MsoNormal">Qu’en restera t il après cet ouragan immobilier ?</p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-spacerun: yes"> </span></p>
<p class="MsoNormal">Certes tout n’est pas à jeter et le maire a fait aménager la
place du château, la place Saint Thomas, la place du marché à Neudorf, place d'Austerlitz, le
Heyritz, alors que ses prédécesseurs avaient aménagé la place Kléber, la place
de la gare, le jardin des deux rives, la place du vieil hôpital, l’espace
Rodolphe Reuss au Neuhof.</p>
<p class="MsoNormal">Mais le maire refuse d’aménager le cœur de la Robertsau.
Allez comprendre !</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center">
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<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2017/03/24/Min-mandat%2C-plus-que-3-ans-Roland#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/871Hommage à Rémy Pflimlinurn:md5:bd2f542a06da686b992922fd365657302016-12-03T17:19:00+00:00Robert Grossmannculture et forum <div class="" data-block="true" data-editor="6e8tk" data-offset-key="e1h8m-0-0" style="color: rgb(29, 33, 41); font-family: Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><div data-offset-key="e1h8m-0-0" class="_1mf _1mj" style="position: relative; direction: ltr;"><span data-offset-key="e1h8m-0-0">Je suis consterné et triste à l'annonce du décés de Rémy Pflimlin Grand patron de presse je l'ai connu au moment où, aux DNA, il pilotait l'opération "L'art en fête" en collaboration avec le CEAAC. </span></div></div><div class="" data-block="true" data-editor="6e8tk" data-offset-key="f1kfp-0-0" style="color: rgb(29, 33, 41); font-family: Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><div data-offset-key="f1kfp-0-0" class="_1mf _1mj" style="position: relative; direction: ltr;"><span data-offset-key="f1kfp-0-0">Nous avons alors travaillé ensemble avec une belle efficacité au service de l'art contemporain. J'ai pu apprécier sa grande sensibilté culturelle et son réel engagement en faveur des arts. Musica qu'il présidait fut l'objet de toutes ses attentions. </span></div></div><div class="" data-block="true" data-editor="6e8tk" data-offset-key="57rk1-0-0" style="color: rgb(29, 33, 41); font-family: Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><div data-offset-key="57rk1-0-0" class="_1mf _1mj" style="position: relative; direction: ltr;"><span data-offset-key="57rk1-0-0">Il a toujours été sensible à l'Alsace qu'il défendait partout avec ardeur.</span></div></div><div class="" data-block="true" data-editor="6e8tk" data-offset-key="1oie0-0-0" style="color: rgb(29, 33, 41); font-family: Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><div data-offset-key="1oie0-0-0" class="_1mf _1mj" style="position: relative; direction: ltr;"><span data-offset-key="1oie0-0-0">La culture perd un de ses initiateurs éminents. </span></div></div><div class="" data-block="true" data-editor="6e8tk" data-offset-key="49b88-0-0" style="color: rgb(29, 33, 41); font-family: Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><div data-offset-key="49b88-0-0" class="_1mf _1mj" style="position: relative; direction: ltr;"><span data-offset-key="49b88-0-0">À son épouse et à ses proches j'adresse mes vives condoléances.</span></div></div>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/12/03/Hommage%C3%A0-R%C3%A9my-Pflimlin#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/869Jean-Philippe Pierre un de nos meilleurs humoristes fait entrer le nom "Grossmann" dans son dictionnaireurn:md5:0b4dbec62a75d1de2d206882eb645dc62016-11-20T07:04:00+00:00Robert Grossmannhumour <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt">De A à Z/ 17 novembre 2016</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt">GROSSMANN (Robert) : </span></strong><span style="font-size:14.0pt">Homme politique né en 1940 qui pourrait rêver un jour
du Panthéon. Oui, avec lui, <em style="mso-bidi-font-style:normal">« aux
grands hommes la patrie reconnaissante »</em>, c’est dans la poche depuis
la naissance ! En effet, c’est comme le Port-Salut, c’est marqué
dessus : Grossmann, avec une faute de grammaire, d’accord ; mais en
français, cela veut dire à peu de choses près, « grand homme »… C’est
peut-être pour cela que Robert Grossmann raconte avoir été reçu trois fois en
tête à tête par le général de Gaulle En tête-à-tête ?… prétentieux !
Il était bien plus grand que lui… D’ailleurs, Robert Grossmann été le président
des jeunes gaullistes, de l’UJP, Union des Jeunes Prétentieux. Oui,
prétentieux : la preuve, il a découvert un certain Nicolas Sarkozy…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Un
conseil pour qui ne le connaît pas : il faut toujours dire à Robert
Grossmann qu’on l’aime bien. Il vaut mieux le dire avant qu’il ne pense qu’on
ne le pense pas. Car comme tout garçon sensible, hyper-sensible même, il est un
peu comme une cocotte-minute : au bout d’un moment, il faut que ça évacue,
d’où sa réputation de colérique… Et quand je dis que c’est un garçon sensible,
c’est qu’il l’est aussi à l’art contemporain, son cheval de bataille. Il en a
mis partout, du parc de Pourtalès à la place de Bordeaux, en passant par le
Champ-du-Feu. C’est bien simple, quand Robert Grossmann se promène en Alsace,
on a l’impression qu’il fait le tour du propriétaire… Mais cette passion pour
l’art contemporain m’a toujours étonné, surtout en politique. En politique, il
y a quand même pas mal de vieilles croûtes. A moins de s’intéresser à d’autres
couleurs que la sienne. Ou pour oublier un milieu où on ne peut ni s’encadrer
ni se voir en peinture. En 2001, élu à la mairie de Strasbourg, il crée une
nouvelle manière de gouverner avec Fabienne Keller, maire de la ville : le
tandem. Un système qui verra ses limites en 2008, surtout quand on ne pédale
plus dans le même sens…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Le
moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec un nouveau livre et un documentaire
sur André Malraux, Robert Grossmann n’exploite pas un filon. Oui, aujourd’hui,
pour les jeunes Malraux est un nom d’école ou de médiathèque et pour les
adultes une loi concernant l’immobilier… Non, vous ne le verrez pas faire des
suites, du style : « Malraux à la plage » ou « Malraux à la
ferme »…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Pour
paraphraser Magritte, de Robert Grossmann, on pourrait dire : ceci est une
œuvre d’art ! En effet, il a fait de sa carrière politique un <em>happening</em>
permanent, comme on dit dans les salons spécialisés, devenant ainsi à la fois
l’auteur et le spectateur de l’œuvre qu’il a été et reste. L’art contemporain
ne laisse pas indifférent ; Robert Grossmann, lui, fait parler. Même (et
surtout !) quand il n’est plus aux affaires, le débat tourne régulièrement
autour de lui.</span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/11/20/Jean-Philippe-Pierre-un-de-nos-meilleurs-humoristes-fait-entrer-le-nom-%22Grossmann%22-dans-son-dictionnaire#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/867Jean-Phiippe Pierre un de nos meilleurs humoristes fait entrer le nom "Grossmann" dans son dictionnaireurn:md5:6f9253fc8b5b68e7505fbdd62664a51d2016-11-20T07:03:00+00:00Robert Grossmannhumour <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt">De A à Z/ 17 novembre 2016</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:14.0pt">GROSSMANN (Robert) : </span></strong><span style="font-size:14.0pt">Homme politique né en 1940 qui pourrait rêver un jour
du Panthéon. Oui, avec lui, <em style="mso-bidi-font-style:normal">« aux
grands hommes la patrie reconnaissante »</em>, c’est dans la poche depuis
la naissance ! En effet, c’est comme le Port-Salut, c’est marqué
dessus : Grossmann, avec une faute de grammaire, d’accord ; mais en
français, cela veut dire à peu de choses près, « grand homme »… C’est
peut-être pour cela que Robert Grossmann raconte avoir été reçu trois fois en
tête à tête par le général de Gaulle En tête-à-tête ?… prétentieux !
Il était bien plus grand que lui… D’ailleurs, Robert Grossmann été le président
des jeunes gaullistes, de l’UJP, Union des Jeunes Prétentieux. Oui,
prétentieux : la preuve, il a découvert un certain Nicolas Sarkozy…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Un
conseil pour qui ne le connaît pas : il faut toujours dire à Robert
Grossmann qu’on l’aime bien. Il vaut mieux le dire avant qu’il ne pense qu’on
ne le pense pas. Car comme tout garçon sensible, hyper-sensible même, il est un
peu comme une cocotte-minute : au bout d’un moment, il faut que ça évacue,
d’où sa réputation de colérique… Et quand je dis que c’est un garçon sensible,
c’est qu’il l’est aussi à l’art contemporain, son cheval de bataille. Il en a
mis partout, du parc de Pourtalès à la place de Bordeaux, en passant par le
Champ-du-Feu. C’est bien simple, quand Robert Grossmann se promène en Alsace,
on a l’impression qu’il fait le tour du propriétaire… Mais cette passion pour
l’art contemporain m’a toujours étonné, surtout en politique. En politique, il
y a quand même pas mal de vieilles croûtes. A moins de s’intéresser à d’autres
couleurs que la sienne. Ou pour oublier un milieu où on ne peut ni s’encadrer
ni se voir en peinture. En 2001, élu à la mairie de Strasbourg, il crée une
nouvelle manière de gouverner avec Fabienne Keller, maire de la ville : le
tandem. Un système qui verra ses limites en 2008, surtout quand on ne pédale
plus dans le même sens…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Le
moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec un nouveau livre et un documentaire
sur André Malraux, Robert Grossmann n’exploite pas un filon. Oui, aujourd’hui,
pour les jeunes Malraux est un nom d’école ou de médiathèque et pour les
adultes une loi concernant l’immobilier… Non, vous ne le verrez pas faire des
suites, du style : « Malraux à la plage » ou « Malraux à la
ferme »…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt"><o:p> </o:p></span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt">Pour
paraphraser Magritte, de Robert Grossmann, on pourrait dire : ceci est une
œuvre d’art ! En effet, il a fait de sa carrière politique un <em>happening</em>
permanent, comme on dit dans les salons spécialisés, devenant ainsi à la fois
l’auteur et le spectateur de l’œuvre qu’il a été et reste. L’art contemporain
ne laisse pas indifférent ; Robert Grossmann, lui, fait parler. Même (et
surtout !) quand il n’est plus aux affaires, le débat tourne régulièrement
autour de lui.</span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/11/20/Jean-Phiippe-Pierre-un-de-nos-meilleurs-humoristes-fait-entrer-le-nom-%22Grossmann%22-dans-son-dictionnaire#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/866Alain Fontanel me met la puce à l'oreilleurn:md5:2ed15768f4c9e562bb45550f7ca10f802016-11-11T10:20:00+00:00Robert GrossmannStrasbourg <p>"Vous êtes vous bien compris avec le maire"? me dit-il. (voir mon billet précédent)</p>
<p>"Évidemment que je l'ai bien compris, il accepte d'organiser un atelier de projet pour le Foyer Saint Louis..." Mais ne voyant rien venir je l'annonce dans mon communiqué public.</p>
<p>Toujours aucune réaction du Maire mais quelques jours plus tard une lettre au Collectif Un coeur pour la Robertsau.</p>
<p>Stupéfaction: il veut un atelier de projet après destruction du foyer et érection d'une quarantaine de logements. </p>
<p>Oui, on s'est donc mal compris mais "comprenne qui pourra"</p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/11/11/Alain-Fontanel-me-met-la-puce-%C3%A0-l-oreille#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/865Le maire Roland Ries accepte l'organisation d'un atelier de projet. Foyer Saint Louisurn:md5:2a76f573b16d6413463c8faf1d0edcb32016-11-04T17:55:00+00:00Robert GrossmannStrasbourg <p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">À
ma demande le maire de Strasbourg m’a reçu le 27 octobre. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">J’ai
tenu à lui parler de l’évolution du dossier « Foyer Saint Louis » à
la Robertsau.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Un
permis de construire a été déposé sans qu’aucune information n’ait été diffusée
contrairement à « l’esprit participatif » qui présidait à cette
délicate affaire mobilisant quasiment toutes les forces vives du quartier.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">J’ai
rappelé au maire que le 22 juin il s’était engagé devant une délégation du Collectif
« Un cœur pour la Robertsau » à organiser un atelier de projet,
autrement dit une réflexion urbanistique regroupant les principaux partenaires intéressés
à un titre ou un autre par ce dossier. C’est bien le centre, le cœur de la
Robertsau qui est en jeu.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Le
maire m’a confirmé son engagement et m’a assuré que, malgré quatre mois d’inaction
totale, il organiserait ces rencontres de travail.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Naturellement
il y a mis une condition importante consistant à avoir la garantie que les
débats seraient honnêtes et objectifs, sans parti pris ni hostilité préconçue.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Je
me suis engagé sur ce point en mon nom personnel et je me sens donc garant du
parfait déroulement des débats à venir.</span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt">Alors
que le temps presse je veux remercier le maire de tenir parole en organisant
très prochainement cet « atelier de projet ».</span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/11/04/Le-maire-Roland-Ries-accepte-l-organisation-d-un-atelier-de-projet.-Foyer-Saint-Louis#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/864Le foyer Saint Louis détruit partiellement, sauf mobilisation généraleurn:md5:10cff0a118334b7a172b51fab2181fa12016-10-08T09:16:00+01:00Robert Grossmann <div class="_1dwg _1w_m" style="padding: 12px 12px 0; color: rgb(29, 33, 41); font-family: helvetica, arial, sans-serif;"><div class="_5pbx userContent" data-ft="{"tn":"K"}" id="js_1c" style="font-size: 14px; line-height: 1.38; overflow: hidden;"><p style="margin: 0; display: inline;">"Le foyer Saint Louis ne sera pas démoli" tel est le titre d'un article des DNA bien mis en évidence et annoncé sur la page de couverture.<br />Les premières lignes de l'article à sensation (il démarre par l'expression "coup de théâtre") sont déjà en contradiction avec le titre : "... d’après une indiscrétion très proche du dossier, le projet d’Icade, au centre de la Robertsau, ne comprend plus la démolition du foyer Saint-Louis dans sa totalité." Donc démolition partielle!<br />Fondée sur "une indiscrétion" cette nouvelle théâtrale mérite d'être vérifiée et aurait du l'être.</p>
</div></div>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/10/08/Le-foyer-Saint-Louis-d%C3%A9truit-partiellement%2C-sauf-mobilisation-g%C3%A9n%C3%A9rale#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/863Mon dernier livre en librairie: Malraux tel que je l'ai connuurn:md5:9828906f315ed67200fcec1ccbf75be02016-09-29T08:57:00+01:00Robert Grossmannlire...littérature <p><img src="http://www.robert-grossmann.com/blognotes/img/.9782849605899_m.jpg" alt="" /></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;tab-stops:177.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Helvetica;mso-bidi-font-family:Helvetica">Il y a quarante
ans, le 23 novembre 1976, disparaissait André Malraux, <span style="mso-spacerun: yes"> </span>écrivain, philosophe de l’art,
combattant dans les brigades internationales contre Franco, résistant à la tête
de la Brigade Alsace Lorraine, ministre de la culture…« <em style="mso-bidi-font-style:normal">le plus noble aventurier de ce siècle</em> »
comme l’avait appelé son ami alsacien, le père Bockel.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;tab-stops:347.3pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:Helvetica;mso-bidi-font-family:Helvetica">Le temps emporte
sa part d’oubli et je me demande si les jeunes qui fréquentent aujourd’hui la
Médiathèque Malraux à Strasbourg, les Centre Culturels Malraux dans l’ensemble
de la France, savent qui était cette immense personnalité, quelle était son
œuvre.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;
text-autospace:none"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Helvetica;mso-bidi-font-family:Helvetica">Le rappeler, évoquer son
action et ses écrits me semble nécessaire. Plus qu’un devoir de mémoire il
s’agit d’un acte dynamisant pour notre vie intellectuelle, politique et culturelle.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;
text-autospace:none"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Helvetica;mso-bidi-font-family:Helvetica">Redécouvrir Malraux c’est
renouer avec son intemporalité, par delà les modes, et donc de son actualité</span></p>
<p>
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<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;
text-autospace:none"><span style="font-size:14.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:Helvetica;mso-bidi-font-family:Helvetica">Redécouvrir Malraux est
d’autant plus exaltant pour nous que les liens réels et forts qui l’unissent à
l’Alsace ne constituent pas le moindre paradoxe de ce personnage hors normes.
Il s’agit aussi de son aspect le moins connu. </span></p>http://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?post/2016/09/29/Mon-dernier-livre-en-librairie%3A-Malraux-tel-que-je-l-ai-connu3#comment-formhttp://www.robert-grossmann.com/blognotes/index.php?feed/atom/comments/862