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Blog-Notes Robert Grossmann

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Strasbourg

Décembre 2005/janvier 2006 : gérer la ville en toute responsabilité! La bibliothèque médiathèque Port Austerlitz est l’un des projets qui me tient le plus à cœur. Livre, lecture, débats, culture pour le plus grand nombre possible. Je reviendrai sûrement sur l’ensemble de ce projet qui a été décidé en 2001 et dont le premier coup de pioche symbolique a été donné en décembre 2005. Quatre années pour pouvoir engager un projet ! Six à sept ans pour le terminer et c’est un délai presque court au regard de certaines complications. Bref, les travaux démarrent, les plans sont quasi achevés et tous les « services » de la CUS travaillent à ce bâtiment et à son exceptionnel environnement sur l’eau. L’architecte Ibos choisi par un jury rigoureux est à pied d’œuvre mais c’est un autre maître d’œuvre qui réalise les aménagements extérieurs du môle, superbe presqu’île au centre de notre agglomération. Avec cette médiathèque, enfin digne de Strasbourg, Fabienne Keller et moi, nous construisons le nouveau centre du Strasbourg du XXI ième siècle, celui que Pierre Pflimlin avait pressenti dans les années 1970 en installant là le centre administratif de la Ville et de la Communauté urbaine. Aujourd’hui, avec la cité de la musique et de la danse, avec le projet Etoile et le Ciné Cité qu’il nous faut bien nous résoudre à adopter, avec les Archives municipales et communautaires, le Vaisseau du Conseil Général plus en arrière, ce site sera l’un des plus attirants de l’agglomération. En analysant l’évolution globale du projet bibliothèque et de son environnement, dans sa phase opérationnelle, nous nous apercevons, le maire et moi, que nous n’avions que peu de renseignements précis sur la manière dont certains aspects de l’ affaire sont traités et engagés. Les grandes lignes nous les avons décidées mais les détails sont réglés bien logiquement par nos collaborateurs de l’administration. Notre surprise est réelle lorsque nous découvrons qu’un maître d’œuvre a dores et déjà été désigné pour les extérieurs et l’environnement du môle. Nous ne savions rien des détails de la procédure de désignation qui s’est effectuée dans les règles de l’art mais, au seul niveau de l’administration, voire de la commission d’appel d’offre. Il a du y avoir concurrence. Qui a été éliminé ? Celui qui est désigné est un spécialiste des routes et ponts, pourtant nous sommes bien dans la finesse de l’esthétique sur un site hyper sensible. Nous découvrons aussi, lorsque nous avons demandé à être pleinement informés, que les passerelles pour l’accès au bâtiment, éléments décisifs pour sa fonctionnalité et pour son allure générale, sont toutes positionnées à l’arrière de l’entrée. Alors que l’entrée de la future bibliothèque médiathèque se situe sur la façade avant de ce magnifique bâtiment industriel des années 1930, l’accès y est prévu par derrière ! On y accéderait donc à la dérobée, en se faufilant le long des cotés. Les visiteurs de la bibliothèque n’auraient à aucun moment la possibilité naturelle de cheminer vers la façade d’entrée. Personne n’aurait donc cette vision majestueuse et le sentiment d’accéder à un lieu de culture exceptionnel, qui pour autant n’en est pas moins populaire. Nous nous sommes rendus plusieurs fois sur place et nous avons demandé à voir les croquis des futures passerelles. Elles semblent mécaniques, et fonctionnelles, sans la moindre recherche esthétique. Nous avons fait part de notre avis. Il nous semble que ce sont là des erreurs sans doute mineures par rapport au projet global, mais des erreurs néanmoins que la fréquentation quotidienne viendrait révéler. A la suite de notre intervention des passerelles sont maintenant conçues à l’avant bibliothèque. Elles seront plus belles que des simples rails mécaniques ! Il me semble qu’il était nécessaire que nous donnions notre point de vue alors que ce n’est pas notre métier. Notre métier est d’instiller du bon sens et parfois il fait défaut ! Les malveillants, naturellement nous feraient à nouveau le procès de pouvoir personnel : » ils veulent s’occuper de tout et de tous les détails ! » dirait-on. Mais que seraient ces détails si nous ne nous en occupions pas ! J’ai, en cette matière, des souvenirs difficiles de ma position d’adjoint de Pierre Pflimlin mais surtout de Marcel Rudloff. J’ai vécu de près les époques où le maire de Strasbourg était en même temps sénateur, président du conseil régional, conseiller général, président de la SERS, président d’une fédération de parents d’élèves et d’autres associations encore ! Les cumuls étaient possibles et permis, ils étaient recherchés ! Dès lors la pratique était totalement perverse car comme il était physiquement, physiologiquement, intellectuellement totalement impossible de conduire personnellement toutes ces collectivités avec leurs projets et de faire face personnellement à toutes ces responsabilités, il fallait travailler par délégations non avouées publiquement. C’était le directeur général ou le premier vice président qui se trouvait en situation de proposer et en réalité de décider après avoir naturellement soumis au maire respectivement au sénateur ou président du conseil régional ses propositions ficelées pour lui permettre de les endosser. A la ville pendant les dernières années Pflimlin puis sous Marcel Rudloff les dossiers étaient préparés non sans talent par le secrétaire tout puissant de l’époque et le maire les présentait et les faisait adopter par son conseil. Grand travailleur, il n’avait vraisemblablement pas la faculté et le temps disponible pour réfléchir à tous les aspects de sa décision. Je le constatais, je le sentais, j’étais alors impuissant. Je me suis juré que si j’arrivais en situation de grande responsabilité je voudrais personnellement connaître tous les projets que je pourrais soumettre à un conseil, pour en être personnellement responsable. Bref je voudrais savoir pour quels dossiers, pour quelle politique je serai approuvé par mes concitoyens et pour lequel je serai désavoué. Je ne serais pas sanctionné positivement ou négativement pour des décisions que je n’aurais pas prises personnellement en toute connaissance, en toute conscience. L’opinion publique depuis cette époque, vingt ans se sont écoulés, est devenue plus exigeante, plus impatiente et aussi plus versatile. Je m’applique avec Fabienne Keller à être informé des grands projets et, par conséquent à décider en connaissance de cause. Cela nous était reproché par nos oppositions. Que ne nous reprocheraient-elles si nous étions amateurs dilettantes à la tête de la ville et de la CUS. Je revendique mon droit à la responsabilité des décisions prises par la ville et la CUS !

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vendredi, 24 mars 2017

Min mandat, plus que 3 ans Roland

Regard engagé sur la mi mandat

 Les péripéties de l’élection présidentielle ne doivent pas occulter le destin de Strasbourg. Or nous arrivons à la mi mandat du maire Roland Ries qui ne se présentera plus dans trois ans. On ne sait pas comment il compte parcourir les trois années qui lui restent, nul doute qu’il évitera de mettre son levier de vitesse au point mort - roue libre - .

En revanche ce que nous voyons, ce sont quelques éléments de son bilan à mi mandat.

On ne s’attachera pas ici à sa conception de la concertation : causez toujours, je ferai quand même ce que j’ai envie de faire.

On se contentera d’évoquer la partie visible de l’iceberg, l’urbanisation de la ville.

Quelle vision stratégique ?

Le maire d’une grande ville doit être stratège doté d’une vision d’avenir pour sa ville dont l’urbanisme est le grand marqueur

Quelle est aujourd’hui cette vision stratégique lorsqu’on constate que le tout béton, au petit bonheur la chance, en est la ligne de force, lorsque l’on s’aperçoit que quasiment tous les projets de construction de la ville sont confiés à la promotion immobilière ?

Quelques exemples.

·      Les immeubles qui enlaidissent la route du Rhin sont une désolation, copie presque conforme de l’urbanisation galopante des années 60, que les années 2000 se sont empressées de détruire comme au Neuhof Cité ou à la Canardière. Imposantes barres concentration de logements !

·      Les tours de l’espace Danube, intitulées en langue du pays, Black Swann (oiseaux de malheur ?), constituent le résultat d’un concours de paranoïa. Le maire voulait marquer son empreinte avec des immeubles de plus de 100 mètres de haut. Il a du réduire ses ambitions à cinquante mètres. La densité est tout aussi étouffante.

·      Une tour, encore, est prévue près du cimetière Saint Urbain pour dominer les tombes

·      Le jardin des deux rives destiné initialement à un immeuble collectif et à quelques maisons individuelles mitoyennes, s’est vu doté exclusivement de barres imposantes, sept étages.

·      Le futur parc des expositions projeté, finalisé, aux cotés du Zénith, a été annulé et prévu au Tivoli où la densification urbanistique créera un risque de thrombose…

·      L’ambition européenne de Strasbourg s’est incarnée dans une villa inopérante, désertée la plupart du temps, baptisée à la hâte « lieu d’Europe ». Elle se situe à des centaines de mètres du Parlement Européen, alors que c’est à ses cotés, sur l’emplacement de l’ancienne foire, que ce « lieu » aurait eu tout son sens.

·      L’ancienne douane si naturellement destinée à accueillir la culture s’est vue transformée en superette épicière.

Dénaturer la Robertsau

·      Sur les terrains de l’ancienne papèterie des tours de cinquante mètres de haut et quelques 220 logements sont projetées.

·      L’entrée du quartier devrait être surbâti à l’endroit où prend naissance le jardin artistique et participatif d’Apollonia. « Il faut un marqueur socialiste » à l’entrée de la Robertsau assène l’adjointe du quartier.

·      Enfin le cœur du quartier subira la destruction du Foyer Saint Louis et l’érection de quelques 40 appartements. Cet espace central sera définitivement hypothéqué alors qu’on aurait aimé y voir un lieu de convivialité. Le corolaire en est aussi la bétonisation du « jardin du curé » à coté de l’église.

·      Cerise sur ce gâteau indigeste, la monstrueuse forteresse du consulat de Turquie, cinq fois plus imposant que ceux des États Unis, de la Russie ou de l’Allemagne par exemple.

Voilà une bâtisse immense, d’une banalité affligeante et d’une tristesse inquiétante qui domine et défie les paysages environnants dont l’Orangerie. Comment le maire a t il pu accorder un tel permis de construire ?

 

Chaque parcelle libre est ainsi offerte à la promotion immobilière.

Et voilà que l’on apprend que l’historique hôtel de la poste, immeuble remarquable de la Neu Stadt, sera lui aussi livré aux promoteurs alors que ce bâtiment situé aux cotés des universités serait idéal pour un projet d’intérêt public.

 

Politique au fil de l’eau

L’urbanisme écolo-socialiste à Strasbourg suit une ligne que l’on discerne maintenant de manière claire, celle des projets au fil de l’eau. Comme il n’y a pas de vision globale les promoteurs proposent le maire avalise.

Strasbourg était réputée pour sa qualité de vie, ses espaces verts son cadre aéré. Une ville où il faisait bon vivre.

Qu’en restera t il après cet ouragan immobilier ?

 

Certes tout n’est pas à jeter et le maire a fait aménager la place du château, la place Saint Thomas, la place du marché à Neudorf, place d'Austerlitz, le Heyritz, alors que ses prédécesseurs avaient aménagé la place Kléber, la place de la gare, le jardin des deux rives, la place du vieil hôpital, l’espace Rodolphe Reuss au Neuhof.

Mais le maire refuse d’aménager le cœur de la Robertsau. Allez comprendre !

 

 

 

 

 

vendredi, 11 novembre 2016

Alain Fontanel me met la puce à l'oreille

"Vous êtes vous bien compris avec le maire"? me dit-il. (voir mon billet précédent)

"Évidemment que je l'ai bien compris, il accepte d'organiser un atelier de projet pour le Foyer Saint Louis..." Mais ne voyant rien venir je l'annonce dans mon communiqué public.

Toujours aucune réaction du Maire mais quelques jours plus tard une lettre au Collectif Un coeur pour la Robertsau.

Stupéfaction: il veut un atelier de projet après destruction du foyer et érection d'une quarantaine de logements. 

Oui, on s'est donc mal compris mais "comprenne qui pourra"

vendredi, 4 novembre 2016

Le maire Roland Ries accepte l'organisation d'un atelier de projet. Foyer Saint Louis

À ma demande le maire de Strasbourg m’a reçu le 27 octobre.

J’ai tenu à lui parler de l’évolution du dossier « Foyer Saint Louis » à la Robertsau.

Un permis de construire a été déposé sans qu’aucune information n’ait été diffusée contrairement à « l’esprit participatif » qui présidait à cette délicate affaire mobilisant quasiment toutes les forces vives du quartier.

J’ai rappelé au maire que le 22 juin il s’était engagé devant une délégation du Collectif « Un cœur pour la Robertsau » à organiser un atelier de projet, autrement dit une réflexion urbanistique regroupant les principaux partenaires intéressés à un titre ou un autre par ce dossier. C’est bien le centre, le cœur de la Robertsau qui est en jeu.

Le maire m’a confirmé son engagement et m’a assuré que, malgré quatre mois d’inaction totale, il organiserait ces rencontres de travail.

Naturellement il y a mis une condition importante consistant à avoir la garantie que les débats seraient honnêtes et objectifs, sans parti pris ni hostilité préconçue.

Je me suis engagé sur ce point en mon nom personnel et je me sens donc garant du parfait déroulement des débats à venir.

Alors que le temps presse je veux remercier le maire de tenir parole en organisant très prochainement cet « atelier de projet ».

samedi, 18 juin 2016

Foyer Saint Louis, nous ne lâcherons rien!

Plus je regarde la façade du Foyer Saint Louis moins je trouve qu'elle est banale, indigne d'intéret.

Quant à la salle elle a un véritable cachet, elle est belle et le tout mérite effectivement d'être conservé et rénové. 

Et là je fais abstraction de sa réelle utilité sociale qui est incontestable.

Peut-être est ce le plan de l'horreur architecturale que l'on projetait d'y substituer qui met d'avantage en valeur la qualité du Foyer. 

Aussi allons nous nous battre jusqu'au bout pour sa préservation qui est d''interet général.

Au cours des années écoulées il était question de démolir le chateau de Pourtalès, le Coq blanc, la Vignette, l'ancienne gendarmerie 119 rue Boecklin. Nous nous sommes tous moblisé et nous avons réussi à les sauvegarder. Nous avions eu toujours à faire à des maires soucieux de respecter l'avis des habitants, Pierre Pflimlin (pour le château) Marcel Rudloff le Coq Blanc, le 119), Catherine Trautmann (la Vignette).

Roland Ries ne peut pas s'inscrire dans la ligne des iconoclastes adulateurs du tout béton aussi voulons nous avoir confiance, pour le moment.

En tout état de cause nous ne lâcherons rien.


mercredi, 16 décembre 2015

Publicité européenne ratée, pollution visuelle réussie.

 Les responsables publics, poussés par leurs concitoyens, ont entrepris une lutte efficace contre la pollution visuelle invasive. Des panneaux publicitaires installés n’importe où dans nos villes ou villages ont été enlevés pour éviter de trop dénaturer la qualité du paysage urbain.

Le décret n° 2012-118 du 31 janvier 2012 pris en application de la loi "Grenelle II" fixe les règles en la matière. C’est ainsi que la publicité est interdite, notamment, sur les monuments naturels, les plantations, etc…

Or voici, à contre courant un exemple étonnant d’agression visuelle imposée par la ville elle même.

En effet, notre municipalité si attentive à la qualité de vie, adepte d’une ville écologique, soucieuse de ne porter atteinte à la moindre herbe folle sur nos trottoirs, pollue elle même de manière grossière la vision de l’entrée de l’« ex quartier vert de Strasbourg », La Robertsau.

À l’entrée du quartier se situe la villa Kayserguet. C’est l’endroit malencontreusement choisi par le maire pour tenter de magnifier l’Europe de Strasbourg. Jouant « petits bras » il l’a choisi et imposé contre l’avis de bien des représentants associatifs et des élus.

En effet pour incarner l’Europe à Strasbourg cette maison est à la fois sous dimensionnée et excentrée par rapport aux Parlement Européen.

Voilà donc la villa Kaysersguet transformée en « lieu d’Europe ». On peut noter que le mot « lieu », indéfini et vague, est à lui seul une déclaration d’intention. Il n’est fréquenté par quasiment personne au point d’être souvent déserté, les journées portes ouvertes du P.E. le 2 mai 2015 en ont été une cruelle illustration, 20.000 visiteurs au P.E., pas un chat au lieu d’Europe.

Or la villa Kaysersguet dispose d’un superbe parc.

Il est emblématique de cette entrée du quartier au point que nous avions décidé, au moment où notre équipe était aux responsabilités, d’abattre les murs qui le cachaient afin que chacun puisse en profiter.

À travers les grilles le parc, de beaux arbres et une vue sur la villa, s’offraient ainsi aux passants, une trace de cette nature qui caractérisait jadis la Robertsau…

Hélas ce « lieu d’Europe » est si mal adapté à sa fonction qu’il ne dispose en son sein d’aucun espace suffisant pour installer des expositions ou des animations. Or créer des animations attractives pour faire voir et faire vivre l’Europe devait être une des fonctions premières d’un Eurodôme ou d’une Maison de l’Europe digne de ce nom alors que Bruxelles, ambitieuse, a créé un grand Musée de l’Europe, tout près de son parlement.

Notre « lieu » est étriqué, charmant certes, puisqu’il s’agit d’une de ces anciennes campagnes qu’affectionnaient les bourgeois fortunés de la ville, mais certainement pas destiné à accueillir les centaines de visiteurs qui se pressent quotidiennement devant l’immeuble du parlement qui leur est désespérément fermé alors qu’ils aimeraient en savoir plus sur l’Europe de Strasbourg.

Coincée et prise à son propre piège, la municipalité n’a donc rien trouvé de plus intelligent que d’installer des expositions à l’extérieur, sur les grilles du parc. Affiches publicitaires ! Sans mettre en cause la qualité de ce qui est ainsi montré l’effet est trois fois désastreux ! 

1)   Pratiquement personne, au grand jamais, ne s’arrête pour les consulter ou les lire.

2)   Le parc est masqué, soustrait à la vue de nos concitoyens par une accumulation de panneaux blancs. La nature est dissimulée.

3)   De ce fait une criante pollution visuelle agresse chacun, de près comme de loin.

N’importe quelle firme privée se verrait immédiatement interdire ce genre d’exaction quasi délictuelle au regard des dispositions législatives.

Ce « lieu » d’Europe » réalisé à coup de gros budgets est donc un leurre, une erreur, une faute.

Détail que tout cela, dira-t-on, il y a des problèmes plus importants dans une grande ville. Mais le diable est dans le détail et celui là est révélateur, il est significatif à la fois de la force de la volonté d’Europe de la municipalité et de sa conception de la ville.

J’ai toujours pensé qu’il fallait être amoureux de sa ville pour l’embellir et la faire fonctionner.

mardi, 13 octobre 2015

STRASSBURG versus STROSSBURI

 

L’Alsace n’en finit pas avec sa psychanalyse. Pour son malheur ses remords et ses remèdes sont souvent à retardement. Après minuit docteur Schweitzer.

Sa langue semble être l’un de ses grands problèmes. On aura beau se gausser et affirmer qu’à coté des questions sociales et économiques celle de la langue est totalement subalterne. Que nenni ! Car tout ce qui est de l’ordre du symbole est souvent essentiel.

Petit retour en arrière, n’en déplaise à ceux qui voudraient gommer l’histoire au nom de la fuite en avant, regarder devant soi ne signifie pas occulter le passé.

Donc pendant l’annexion nazie, de 1940 à 1945, parler français pouvait conduire au camp. L’oppression était absolue.

Après la Libération, terme qu’avec le snobisme de l'ingratitude on a tendance à ne plus utiliser, (c’est une si vieille histoire ce serment de Kouffra et tutti quanti…). Après la Libération donc c’est avec délices et vigueur que chacun cultiva le français qui fleurait si bon la liberté. N’oublions pas un détail utilisé de manière constante par les pleureurs de la langue perdue : Ce n’était pas le « colonisateur » parisien qui a inventé et propagé le slogan « c’est chic de parler français », ce sont des « éclaireurs France » bien de chez nous, fiers de rendre ce culte au libérateur et à sa langue. Chacun d’ailleurs voulait alors se défaire de la langue des nazis

Au quotidien, en famille, avec les amis, dans la rue, l’immense majorité pourtant continuait à parler sa langue maternelle, l’alsacien.

Hélas sa pratique s’amenuisa au fil des décennies et lorsque Germain le chanta nous pensions que nous n’avions plus que nos larmes, mais de vraies larmes, pour pleurer.

Dès lors ce fut le sursaut. Nous ne voulions pas être « d’Letschde ».

Les élus furent montrés du doigt et sommés de mettre en œuvre une politique de sauvetage de l’alsacien forte et efficace. L’école fut sollicitée et là, gros malaise : peut on enseigner l’alsacien à l’école, celle langue « du plaisir », de l’intimité, de la familiarité ?

On expliqua qu’à juste titre la forme écrite de l’alsacien c’était l’allemand qui lui n’avait jamais été pratiqué au quotidien. Et hop il faut donc enseigner l’allemand à haute dose.

Sans entrer dans des détails trop fastidieux on peut constater que pour toutes les générations d’après guerre, et ça en fait un sacré nombre, l’allemand est aujourd’hui la langue de notre voisin, outre Rhin. Aucun de ceux qui sont nés en 1950, 60, jusqu’aux années 2000 et suivantes n’a jamais vécu l’allemand comme sa propre langue, contrairement à ceux qui étaient nés, comme René Schickelé, Albert Schweitzer et leurs contemporains, entre 1870 et 1914 alors que l’Alsace était allemande.

La seule mesure qu’avec bonheur les élus ont pu mettre en œuvre pour honorer l’alsacien était d’apposer des panneaux à l’entrée de leurs villes ou villages, de mettre les noms de leurs rues en alsacien. Il ne serait venu à l’esprit d’aucun de les transcrire en Hochdeutsch. 

C’est ainsi qu’avec beaucoup de plaisir on peut lire :

Mulhouse : Mìlhüsa et non pas Mülhausen. Mais aussi, à titre d’exemple,

Pfulgriesheim : Fülgriese, Masevaux : Màsmìnschter, Sainte-Marie-aux-Mines : Màrkìrich, Ernolsheim : Arelse, Duttlennheim : Dìttle, Kaysersberg : Kaisersbari

 

À Strasbourg aussi les panneaux des rues ont été doublés avec leur appellation traditionnelle en alsacien. Il est vrai que quelques farouches partisans d’une Alsace bilingue dans l’esprit de 1870 à 1914 (je n’évoque pas 1940 à 45…) militent avec ténacité et vigueur pour un bilinguisme allemand.

J’ai vécu un de ces épisodes éloquent, le 24 octobre 2013, au sein de la commission de dénomination des rues mise en place depuis des décennies par le maire de Strasbourg. On nous proposa une longue liste de rues et nous devions proposer, après débat, une appellation en alsacien.

L’un des membres alors récemment introduit par le maire souhaitait que tout soit en hochdeutsch. Exemple Place Kléber, Kleberplatz ! Place Gutenberg, Gutenbergplatz, route de Brumath, Brumather Stross

Pour chaque alsacien Kléber c’est et ça a toujours été Klewer, Gutenberg, Guteberri, Brumath, Brumth. Donc Klewerplatz, Gueteberriplatz, Brumtherstross. Évidemment il y faut la prononciation. À une très grande majorité c’est la dénomination alsacienne qui fut adoptée. Un débat annexe eut lieu où certains évoquèrent le nom de Strasbourg. Strossburi obtint la majorité.

En effet quel autre but veut-on atteindre avec ces plaques de rues bilingues sinon renouer avec la tradition du passé des strasbourgeois, célébrer leur langue.

La question pour Strasbourg est de savoir si ce qui s’applique pour les rues est valable pour le panneau indicateur de la capitale de l’Europe. Au regard de l’objectif à atteindre et pour rester dans la tradition, il faudrait inscrire Strossburi.

Si le maire a un autre objectif c’est son affaire. Mais que penseraient tous ceux venant vers notre ville s’ils voyaient Strassburg ? À n’en pas douter ils se croiraient en Allemagne comme beaucoup le formulent déjà.

Après tout ne vaudrait-il pas mieux laisser le panneau Strasbourg en l'état?

mercredi, 4 mars 2015

Sur le Blog de la Robertsau [Reportage vidéo ] Donation Mélanie de Pourtalès : Robert le romantique

Dans les salons feutrés de l’hôtel de ville, la Ville de Strasbourg a organisé une cérémonie pour la remise officielle de documents sur Mélanie de Pourtalès. Robert Grossmann, le donateur, confirme son amour pour le romantisme.

mélanie_grossmann 19

Comme un poisson dans l’eau. Le temps d’une soirée, l’ancienne résidence comtale des Hanau-Lichtenberg a retrouvé les accents des soirées romantiques de l’époque, avec comédien, musicien et beau monde. Une soirée qui a visiblement touché Robert Grossmann, l’ancien président de la CUS, qui remettait officiellement aux archives de Strasbourg les documents sur Mélanie de Pourtalès.

mélanie_grossmann 6

On connait sa passion pour Mélanie de Pourtalès. Ce fut encore une fois l’occasion de l’évoquer dans le magnifique salon d’honneur de l’hôtel de ville. Le piano a résonné des airs de Liszt et de Rachmaninov interprétés avec virtuosité par Rémy Tournier et la correspondance de Mélanie de Pourtalès a été lue avec passion par le comédien Martin Adamiec.

On est entre personnes du beau monde, tout est rondeur, et à fleurets mouchetés. On a bien senti quelles piques politiques, deux grosses ficelles de tentative de récupération (dont on ne fera pas de dentelle) mais c’est passé par pertes et profits. C’est de Mélanie et Robert dont il est question… tous les deux sur un petit nuage.

Ces lettres à Mélanie constituent des témoignages d’une séquence significative de l’histoire de l’Europe.

Avec cette cérémonie de remise, nous nous situons donc un peu hors du temps et de l’actualité, loin de ses tribulations, nous sommes bien dans l’Histoire avec un grand H.

Ces documents viendront désormais enrichir notre patrimoine public et je suis heureux que d’autres passionnés que moi puissent les étudier dans le très fonctionnel bâtiment de nos archives municipales.

Surprise pour Robert Grossmann, une lettre « inédite » où la Comtesse le remercie de lui avoir rendu sa place dans l’histoire. Une correspondance imaginaire, écrite dans le style de l’époque, qui figurera en bonne place dans les archives… de Robert Grossmann.

mélanie_grossmann 16

Martin Aldaviec remet la lettre « inédite » de Mélanie de Pourtalès

Nous vous proposons ci dessous notre reportage vidéo : 

bandeaureportage


Donation de documents sur Mélanie de Pourtalès… par blogrobertsau

 Reportage photo / Cliquer sur une photo pour l’agrandir

ensavoirplus

Sur le Blog de la Robertsau : 

[Reportage vidéo ] Donation Mélanie de Pourtalès : Robert le romantique

Dans les salons feutrés de l’hôtel de ville, la Ville de Strasbourg a organisé une cérémonie pour la remise officielle de documents sur Mélanie de Pourtalès. Robert Grossmann, le donateur, confirme son amour pour le romantisme.

mélanie_grossmann 19

Comme un poisson dans l’eau. Le temps d’une soirée, l’ancienne résidence comtale des Hanau-Lichtenberg a retrouvé les accents des soirées romantiques de l’époque, avec comédien, musicien et beau monde. Une soirée qui a visiblement touché Robert Grossmann, l’ancien président de la CUS, qui remettait officiellement aux archives de Strasbourg les documents sur Mélanie de Pourtalès.

mélanie_grossmann 6

On connait sa passion pour Mélanie de Pourtalès. Ce fut encore une fois l’occasion de l’évoquer dans le magnifique salon d’honneur de l’hôtel de ville. Le piano a résonné des airs de Liszt et de Rachmaninov interprétés avec virtuosité par Rémy Tournier et la correspondance de Mélanie de Pourtalès a été lue avec passion par le comédien Martin Adamiec.

On est entre personnes du beau monde, tout est rondeur, et à fleurets mouchetés. On a bien senti quelles piques politiques, deux grosses ficelles de tentative de récupération (dont on ne fera pas de dentelle) mais c’est passé par pertes et profits. C’est de Mélanie et Robert dont il est question… tous les deux sur un petit nuage.

Ces lettres à Mélanie constituent des témoignages d’une séquence significative de l’histoire de l’Europe.

Avec cette cérémonie de remise, nous nous situons donc un peu hors du temps et de l’actualité, loin de ses tribulations, nous sommes bien dans l’Histoire avec un grand H.

Ces documents viendront désormais enrichir notre patrimoine public et je suis heureux que d’autres passionnés que moi puissent les étudier dans le très fonctionnel bâtiment de nos archives municipales.

Surprise pour Robert Grossmann, une lettre « inédite » où la Comtesse le remercie de lui avoir rendu sa place dans l’histoire. Une correspondance imaginaire, écrite dans le style de l’époque, qui figurera en bonne place dans les archives… de Robert Grossmann.

mélanie_grossmann 16

Martin Aldaviec remet la lettre « inédite » de Mélanie de Pourtalès

Nous vous proposons ci dessous notre reportage vidéo : 

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Donation de documents sur Mélanie de Pourtalès… par blogrobertsau

 Reportage photo / Cliquer sur une photo pour l’agrandir

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Sur le Blog de la Robertsau : 

mardi, 3 mars 2015

"La correspondance de Mélanie de Pourtalès versée aux archives" par claude Keiflin sur son blog.http://claudekeiflin.blog.lemonde.fr

La correspondance de Mélanie de Pourtalès versée aux archives

Roland Ries et Robert Grossmann, adversaires politiques, mais amateurs de disputatio intellectuelle

Roland Ries et Robert Grossmann, adversaires politiques, mais amateurs de disputatio intellectuelle

Il aurait pu les remettre en vente. Robert Grossmann a préféré faire don de la correspondance de la comtesse Mélanie de Pourtalès aux archives de la Ville de Strasbourg. La cérémonie de remise des lettres a eu lieu lundi soir à l'hôtel de Ville, agrémentée par des intermèdes au piano et la lecture de quelques-unes des lettres.

Robert Grossmann a raconté la genèse de l'acquisition des 112 documents qui étaient en sa possession jusqu'à lundi. Le 21 septembre 1983, le journaliste Roger Kiehl racontait dans les DNA avoir appris fortuitement la dispersion imminente de la correspondance de la comtesse Mélanie à l'hôtel des ventes Drouot à Paris. Trop tard pour que l'administration municipale puisse se retourner et tenter de faire entrer ces lettres dans le patrimoine de la ville. Robert Grossmann, depuis longtemps « envoûté par le parc et le château de Pourtalès et déjà captivé par Mélanie », saute alors dans un avion pour se rendre à Drouot.

L'un des documents remis par Robert Grossmann à la Ville

L'un des documents remis par Robert Grossmann à la Ville

Confronté à d'autres enchérisseurs et malgré des moyens financiers limités, il réussit néanmoins à acquérir 13 des 20 lots mis aux enchères. Aucune lettre de la main de la comtesse elle-même mais des missives reçues du prince Louis Napoléon, de la reine Eléonore de Bulgarie, du Comte de Paris, du grand duc Wladimir de Russie, de Stéphanie Wedel, de Marie-Immaculée de Bourbon, petite-fille du dernier roi de Naples, de la baronne Renouard de Bussière, la mère de Mélanie, de Charlotte Iltis, préceptrice à la cour du tsar de Russie et de bien d'autres représentants de l'aristocratie européenne.

Une ambassadrice de Strasbourg et de l'Alsace

De ces « témoignages vivants d'une époque où l'aristocratie européenne ne connaît pas de frontières et est à son aise tant en Autriche, en Allemagne, en Italie et en France, préfigurant une sorte de culture européenne avant l'heure », comme l'a relevé le maire Roland Ries, Robert Grossmann a tiré un ouvrage passionnant et documenté sur la comtesse de Pourtalès (éd. de la Nuée Bleue). « On ne le sait pas assez, mais derrière l'homme politique, le tribun, le bretteur, le gouailleur parfois, il y a un homme de culture, un homme de lettres, sensible à l'art et au mouvement des idées, un homme sensible tout court, et donc poète à ses heures », a ajouté Roland Ries qui ne cache pas qu'il prenait souvent davantage de plaisir à manier l'art de la disputatio au conseil municipal avec un tel adversaire qu'à débattre avec ses propres camarades de parti...

Une lettre du Prince Louis Napoléon à la comtesse de Pourtalès.

Une lettre du Prince Louis Napoléon III à la comtesse de Pourtalès.

Pour le maire actuel de Strasbourg, Mélanie de Pourtalès était aussi une «extraordinaire ambassadrice de notre région, car elle a fait venir dans son château les grands de ce monde. En confiant ces témoignages aux archives, vous permettez à notre ville de conserver les traces d'un temps disparu où les plaisirs épistolaires se nourrissaient encore, je vous cite, de l'érotisme de la plume, caressant son papier ».

 

Robert Grossmann remet le carton contenant les documents à la directrice des archives Laurence Perry, devant un portrait de  la comtesse en tenue de chasse.

Robert Grossmann remet le carton contenant les documents à la directrice des archives Laurence Perry, devant un portrait de la comtesse en tenue de chasse.

En effet, reconnaît Robert Grossmann, le meilleur sort à réserver à ces 112 documents, « témoignages saisissants sur une période de bouleversements historiques d'une extraordinaire amplitude », était de les confier à la Ville, afin que d'autres que lui puissent les consulter et les étudier. Une époque où se succédèrent deux empires, trois monarchies, deux républiques, trois révolutions, et on peut en effet se demander, comme le fait Roland Ries, si Grossmann n'aurait pas été le plus heureux des hommes dans les turbulences de ce XIXe siècle si mouvementé ! Peut-être même aurait-on retrouvé, plus d'un siècle plus tard, une lettre enamourée de lui à la belle comtesse, qui sait ?

C.K.

samedi, 31 janvier 2015

Une critique littéraire (et politique) par Marie Marty sur Rue89Strasbourg

Robert Grossmann réécrit l’histoire de sa Robertsau perdue

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Ma Robertsau - Edition de la Nuée Bleue

Ma Robertsau – Edition de la Nuée Bleue

Après la rudesse politicienne, la douce nostalgie des souvenirs revisités. « Ma Robertsau », petit livre de 170 pages édité à la Nuée Bleue en novembre 2014, n’est ni un testament politique, ni un historique exhaustif de la vie de l’ancien quartier maraîcher de Strasbourg. Longtemps conseiller général du Laüch (poireau), surnom donné à la Robertsau en référence à son « légume fétiche du terroir » (p. 99), Robert Grossmann rend hommage dans cet opus au quartier qu’il a contribué à moderniser durant 40 ans, tout en militant pour la sauvegarde de quelques-uns de ses marqueurs forts.

Au fil des pages, et dans un ordre semi-chronologique, le lecteur prend connaissance des premiers émois du petit Robert, enfant de Bischheim qui découvrait la Robertsau à bicyclette les jours d’été, rêvant d’aventures indiennes dans la forêt du Rhin, toute de lianes et de ponts de bois, jetés sur les nombreux bras de l’Ill et du fleuve. L’on découvre encore la naissance d’une passion d’adolescent, puis d’une quête d’adulte, celle de Robert l’historien pour la belle Mélanie, châtelaine de Pourtalès sous le Second Empire, puis le Reich de Guillaume II.

La Robertsau, 1er canton socialiste de Strasbourg

Pour les observateurs de la vie politique strasbourgeoise, « Ma Robertsau » délivre quelques anecdotes intéressantes. Et notamment celle de l’élection d’un conseiller général socialiste, Marc Brunschweiller, à la Robertsau, quartier « confirmé à gauche et premier canton que le Parti socialiste [a] conquis à Strasbourg » (p. 30). Si l’on considère l’information à l’aune des résultats électoraux robertsauviens de ces 30 dernières années, tous favorables à la droite (RPR, puis UMP) quand le reste de Strasbourg est plutôt marquée à gauche, elle est particulièrement truculente. Et trahit un bouleversement sociologique important subi (ou choisi ?) par le quartier, celui de son embourgeoisement continu, du fait de sa « mutation » (p. 14) économique et urbanistique.

Cette transformation, Robert Grossmann la déplore par nostalgie, mais l’accepte globalement sur le fond. La disparition du maraîchage est actée par l’auteur « lorsqu’au début des années 1980, le maire Pierre Pflimlin mit en œuvre le futur Plan d’occupation des sols (POS) » (p. 104-105). Robert Grossmann raconte :

« Au cours d’une réunion avec la trentaine de maraîchers qui subsistaient, je défendais avec naïveté la protection des terres agricoles. Pourtant, à l’ère de l’agriculture industrielle, qui voulait, qui pouvait encore se consacrer au travail de la terre […] ? Leur disparition, eux qui étaient écolos pratiquants avant la mode, eux qui incarnaient le « bio » et les « circuits courts » sans la vogue publicitaire d’aujourd’hui, sera l’un de mes profonds regrets. »

Et de saluer des initiatives récentes, telle l’installation d’une libre cueillette de fraises derrière le parc de Pourtalès.

Auto-panégyrique touchant

Comme attendu, le livre dresse un auto-panégyrique que l’on savoure, amusé(e). Ainsi, le politicien robertsauvien a cru avant les autres à la fusion des clubs de football et de handball, créant la désormais incontournable ASL Robertsau. C’est lui encore qui est allé chercher le champion de handball Branko Karabatic pour faire grimper son ASL dans les tableaux français. C’est lui toujours qui a sauvé le château de Pourtalès de la destruction puis, plus tard, favorisé l’installation de sculptures contemporaines dans le parc, lui qui a milité contre le comblement du canal des Français, lui encore qui a poussé à la création de l’ASSER (association de sauvegarde de l’environnement de la Robertsau), présidée pendant 20 ans par Yves Le Tallec, son successeur au Conseil général, tandis que l’ADIR (association pour la défense des intérêts de la Robertsau) restait un repère d’hommes de gauche, etc.

S’il ne revient pas sur sa présidence de la CUS, son engagement gaulliste, ses mandats départementaux et régionaux, ou – encore moins – sur ses échecs à la députation comme à l’investiture pour briguer la mairie de Strasbourg, ce « monument » de la vie politique strasbourgeoise, comme le qualifient certains ses anciens camarades ou adversaires politiques, signe un livre touchant tant il transpire l’attachement profond pour ce quartier. Son dernier mot est « résistance » (p. 171). Résistance à ces projets (telle la destruction du foyer Saint-Louis) qui pourraient, plus encore aujourd’hui qu’hier – mais est-ce vraiment possible ? – dénaturer ce qui reste du « village ».

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