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Blog-Notes Robert Grossmann

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"La correspondance de Mélanie de Pourtalès versée aux archives" par claude Keiflin sur son blog.http://claudekeiflin.blog.lemonde.fr

La correspondance de Mélanie de Pourtalès versée aux archives

Roland Ries et Robert Grossmann, adversaires politiques, mais amateurs de disputatio intellectuelle

Roland Ries et Robert Grossmann, adversaires politiques, mais amateurs de disputatio intellectuelle

Il aurait pu les remettre en vente. Robert Grossmann a préféré faire don de la correspondance de la comtesse Mélanie de Pourtalès aux archives de la Ville de Strasbourg. La cérémonie de remise des lettres a eu lieu lundi soir à l'hôtel de Ville, agrémentée par des intermèdes au piano et la lecture de quelques-unes des lettres.

Robert Grossmann a raconté la genèse de l'acquisition des 112 documents qui étaient en sa possession jusqu'à lundi. Le 21 septembre 1983, le journaliste Roger Kiehl racontait dans les DNA avoir appris fortuitement la dispersion imminente de la correspondance de la comtesse Mélanie à l'hôtel des ventes Drouot à Paris. Trop tard pour que l'administration municipale puisse se retourner et tenter de faire entrer ces lettres dans le patrimoine de la ville. Robert Grossmann, depuis longtemps « envoûté par le parc et le château de Pourtalès et déjà captivé par Mélanie », saute alors dans un avion pour se rendre à Drouot.

L'un des documents remis par Robert Grossmann à la Ville

L'un des documents remis par Robert Grossmann à la Ville

Confronté à d'autres enchérisseurs et malgré des moyens financiers limités, il réussit néanmoins à acquérir 13 des 20 lots mis aux enchères. Aucune lettre de la main de la comtesse elle-même mais des missives reçues du prince Louis Napoléon, de la reine Eléonore de Bulgarie, du Comte de Paris, du grand duc Wladimir de Russie, de Stéphanie Wedel, de Marie-Immaculée de Bourbon, petite-fille du dernier roi de Naples, de la baronne Renouard de Bussière, la mère de Mélanie, de Charlotte Iltis, préceptrice à la cour du tsar de Russie et de bien d'autres représentants de l'aristocratie européenne.

Une ambassadrice de Strasbourg et de l'Alsace

De ces « témoignages vivants d'une époque où l'aristocratie européenne ne connaît pas de frontières et est à son aise tant en Autriche, en Allemagne, en Italie et en France, préfigurant une sorte de culture européenne avant l'heure », comme l'a relevé le maire Roland Ries, Robert Grossmann a tiré un ouvrage passionnant et documenté sur la comtesse de Pourtalès (éd. de la Nuée Bleue). « On ne le sait pas assez, mais derrière l'homme politique, le tribun, le bretteur, le gouailleur parfois, il y a un homme de culture, un homme de lettres, sensible à l'art et au mouvement des idées, un homme sensible tout court, et donc poète à ses heures », a ajouté Roland Ries qui ne cache pas qu'il prenait souvent davantage de plaisir à manier l'art de la disputatio au conseil municipal avec un tel adversaire qu'à débattre avec ses propres camarades de parti...

Une lettre du Prince Louis Napoléon à la comtesse de Pourtalès.

Une lettre du Prince Louis Napoléon III à la comtesse de Pourtalès.

Pour le maire actuel de Strasbourg, Mélanie de Pourtalès était aussi une «extraordinaire ambassadrice de notre région, car elle a fait venir dans son château les grands de ce monde. En confiant ces témoignages aux archives, vous permettez à notre ville de conserver les traces d'un temps disparu où les plaisirs épistolaires se nourrissaient encore, je vous cite, de l'érotisme de la plume, caressant son papier ».

 

Robert Grossmann remet le carton contenant les documents à la directrice des archives Laurence Perry, devant un portrait de  la comtesse en tenue de chasse.

Robert Grossmann remet le carton contenant les documents à la directrice des archives Laurence Perry, devant un portrait de la comtesse en tenue de chasse.

En effet, reconnaît Robert Grossmann, le meilleur sort à réserver à ces 112 documents, « témoignages saisissants sur une période de bouleversements historiques d'une extraordinaire amplitude », était de les confier à la Ville, afin que d'autres que lui puissent les consulter et les étudier. Une époque où se succédèrent deux empires, trois monarchies, deux républiques, trois révolutions, et on peut en effet se demander, comme le fait Roland Ries, si Grossmann n'aurait pas été le plus heureux des hommes dans les turbulences de ce XIXe siècle si mouvementé ! Peut-être même aurait-on retrouvé, plus d'un siècle plus tard, une lettre enamourée de lui à la belle comtesse, qui sait ?

C.K.

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