La culture s’est évanouie sur les radars municipaux. Quasiment invisible au niveau politique elle semble ne plus compter que par ses froides mais lourdes lignes budgétaires.

On se souvient de la célèbre phrase de Staline : le Vatican, combien de divisions ?

Aujourd’hui les candidats : la culture, combien d’électeurs ?

Mais c’est le Vatican de Jean-Paul II qui a fait tomber le totalitarisme communiste.

C’est la culture qui peut contribuer à faire chuter les maux de nos sociétés.

Il y faut du temps, de la conviction et une farouche volonté politique.

Pourtant les candidats ne songent guère à la culture sinon comme décorum subalterne de leurs programmes et gageons qu’il y aura du décoratif à défaut de conviction.

Au cœur de l’action publique

À Strasbourg à la veille de la campagne électorale, du coté de l’équipe PS : encéphalogramme plat.

À l’UMP, pétitions de principe du style : « J’aime aller à l’Opéra ».

Pour l’UDI : « Il faut en parler mais ça n’intéresse pas les gens ! »

Un candidat a relaté qu’à aucune de ses rencontres avec les électeurs la culture n’apparaissait dans leurs préoccupations :

« On me parle de sécurité, d’urbanisme, de circulation, d’emplois, jamais de culture ». Comme c’est logique. Qui se préoccuperait de culture alors que le chômage est tentaculaire, que l’insécurité galope, que le béton se fait envahissant, que les difficultés de circuler s’accroissent. Les maux de la vie quotidienne sont obsédants.

Mais c’est justement dans les moments difficiles que l’homme a besoin de quête de sens, de rêve et d’évasion. Dans les périodes de désespérance la culture est porteuse d’espoir.

Dès lors un candidat maire ne peut abandonner ce terrain, se contenter d’être derrière ses concitoyens et de les suivre. Il doit aussi devancer l’opinion, indiquer des voies, proposer un destin collectif. C’est pourquoi la culture doit être au cœur de l’action publique, son liant, son ciment.

Ce que l’on a tendance à oublier c’est qu’elle est aussi un facteur d’entrainement économique et social. La culture c’est aussi des emplois, et voilà qu’une étude du ministère de l’économie et de celui de la culture confirme que la culture est source de richesse nationale.

L’objectif obsessionnel de tout responsable politique devrait être de conduire le plus grand nombre et particulièrement les plus déshérités vers les lieux d’expression du sens, théâtres, concerts, opéras, musées, de contribuer à leur révéler la créativité enfouie en eux.

Ouvrir un grand chantier.

Dans une politique culturelle deux impératifs s’imposent, permettre au plus grand nombre d’accéder aux œuvres de la création et, en même temps, assurer le rayonnement et le prestige de la Ville.

À Strasbourg la culture vit sur ses acquis alors que le moment est venu d’ouvrir un grand chantier de réformes et de rénovations. Il faut du courage politique pour l’entreprendre

 

Mais la culture a aussi un sens plus universel car dans une ville tout est culturel et ce sont tous les secteurs d’une action municipale qui devraient être appréhendés à travers le prisme de la culture.

 

·       développer l’urbanisme,

·       agir sur le paysage,

·       dynamiser l’économie,

·       déployer une politique de la ville,

·       favoriser le bien être dans les quartiers,

·       gérer les écoles

·       propager le goût pour le sport,

·       nouer des relations internationales,

·       décider d’une fête,

·       commémorer, se souvenir

·       Tout est culturel…

Ce sont tous ces secteurs qu’il convient de considérer avec un regard culturel.

Dès lors, les élections sont éminemment culturelles.

Je ne suis pas seul à souhaiter que les candidats soient pénétrés de cette conviction en abordant mars 2014.