Il s’agit d’un fait unique dans les annales : le 7 avril nous avons la possibilité de nous exprimer sur le destin de notre Région. Chacune et chacun de nous pourra se prononcer grâce à un bulletin de vote. En lui seul cet événement mérite d’être salué.

Je sais, pour m’en être entretenu avec eux, que des amis Provençaux, Rhône-Alpins, Bretons, d’autres sans doute, nous envient. Ils auraient aimé qu’une telle possibilité leur soit offerte.

Alors parce que nous aurons la possibilité de donner solennellement notre avis, saisissons cette chance et, pour ma part, je dis OUI au référendum !

 Ce qui est perfectible sera perfectionné.

Répondrais-je OUI à la question posée ? Ce n’était pas immédiat. J’y ai beaucoup réfléchi pesant soigneusement le pour et le contre.

On pourrait en effet formuler quelques réserves mais elles concernent des éléments secondaires. Pour l’essentiel le projet est cohérent, il constitue un progrès pour l’Alsace et s’il n’est pas parfait c’est qu’il est perfectible.

Dès lors plutôt que de nous buter et d’ergoter en nous enfermant dans l’aigreur, faisons confiance : ce qui est perfectible sera perfectionné.

Il ne s’agit que de la première étape d’un beau processus en faveur d’une Alsace forte.

Je dis clairement OUI à ce processus.

 Saluons la performance

N’oublions pas, ce n’est que sous des régimes autoritaires, Louis XIV, le Reich de Wilhelm, que l’Alsace se trouvait unie, loin du libre consentement des populations.

Aujourd’hui les Alsaciens ont la possibilité de faire une belle démonstration : additionner leurs dans le respect de chaque personnalité territoriale. Ce sera leur fierté.

Je veux souligner la ténacité et le courage de ceux qui ont réussi à nous conduire vers cette première étape décisive, Philippe Richert, Charles Buttner, Guy Dominique Kennel. Leur accord, que les déclinologues rêvaient de ne jamais voir se réaliser, tient de la performance, reconnaissons le.

Je dis OUI à toutes les potentialités que renferme ce projet : économies d’échelles, simplification administrative, clarification des responsabilités, compétences déléguées par l’état, au total une meilleure proximité. Rien n’est acquis par miracle, il s’agit d’une œuvre humaine, de chantiers à ouvrir, de travaux à entreprendre, mais, le 7 avril, un OUI puissant sera comme un coup de baguette magique pour le départ de la première étape.

 Futile bataille des sièges si loin des préoccupations quotidiennes des Alsaciens

Au regard de ce champ des possibles la bataille des sièges me semble aujourd’hui secondaire. Elle est aussi très éloignée des préoccupations des « vrais gens ».

Strasbourg est tout naturellement capitale. Se disputer avec Colmar ou Mulhouse n’est finalement pas très digne d’autant plus que Strasbourg sera Eurométropole et ce projet tel qu’il est prévu la hisse au premier plan.

On se plait à affirmer cette vérité de base : Strasbourg a besoin de l’Alsace, l’Alsace a besoin de Strasbourg. Exprimer un OUI clair est une magnifique occasion pour Strasbourg et pour ses élus de le démontrer et de réconcilier tous les Alsaciens avec leur capitale.

Le OUI, un accélérateur de la culture en Alsace

Mon oui sera aussi un acte de foi : la Collectivité Territoriale l’Alsace saura faire rayonner ce qui caractérise notre région de manière éminente, la culture.

Dès lors, j’attends aussi que la priorité soit donnée à l’essentiel : le partage de la quête de sens, le « révéler à chacun de la grandeur qu’il ignore en lui *» grâce à la rencontre avec l’art et la création, si riche en Alsace.

Et que personne n’oublie que la culture est un moteur de développement économique.

 

*André Malraux