Au sénat :«Le gaullisme une solution pour demain »
Par Robert Grossmann le lundi, 14 janvier 2013, 17:58 - Lien permanent
harakiri ?
Il y a quelques mois l’amicale gaulliste du sénat a présenté un ouvrage, « Le gaullisme une solution pour demain », rédigé par une vingtaine de sénateurs.
Une question malicieuse me vient à l’esprit : ces trois termes, amicale, gaullisme, sénat, sont-ils compatibles?
Célébrer l’amitié est toujours louable surtout dans des milieux politiques où elle a tant de sens multiples et cachés. Se retrouver par affinité pour boire une bonne bière ne peut que favoriser l’épanouissement des amicales. Mais pour évoquer le « gaullisme solution d’avenir » est-ce bien une amicale qui convient…au sénat de surcroit !
Je veux voir dans cette amicale une vraie volonté d’honorer l’esprit gaulliste, je connais les initiateurs de ce cénacle qui étaient tous des gaullistes militants, c’étaient aussi des amis. (1) Mais je ne peux m’empêcher de déceler dans cette initiative une de leur précieuse qualité dissimulée : un puissant esprit facétieux et je salue l’humour subliminal de leur démarche.
En effet, le dernier acte fort du général de Gaulle était contenu dans son projet de référendum d’avril 1969. Régionalisation avancée de la France et …suppression du Sénat !
Quelques jours avant la fatale échéance il m’avait fait l’honneur de me recevoir en son bureau de l’Elysée. Il me confiait la nécessité de mettre en œuvre « la participation » et notamment la régionalisation. Dans la foulée nous allions démontrer de manière spectaculaire au cours des historiques assises de l’UJP, avec Malraux, Pompidou, Couve de Murville l’attachement de nos générations au message de de Gaulle !
La participation, la régionalisation, la suppression du Sénat étaient des projets prémonitoires et on veut bien convenir aujourd’hui que leur rejet a fait perdre quarante ans à la France en fragilisant toujours davantage au fil des années une décentralisation authentique, forte et nécessaire. Quant au super fromage de la République, le sénat, dont le cout exorbitant est inversement proportionnel a l’utilité (348 millions d’euros) il faudra peut-être dans ce pays hautement conservateur une vraie révolution pour y mettre fin.
Nul doute que l’amicale gaulliste du sénat contribuera puissamment à réaliser cet élément essentiel de la pensée gaulliste qu’elle a pour l’instant réservé à un avenir calendaire.
Çà c’était pour saluer la facétie.
La profession de foi de l’amicale s’exprime dans un ouvrage dont le titre ne peut laisser insensible : « le gaullisme, une solution pour demain »
Les contributions des signataires sont toutes intéressantes avec le mérite non évident d’évoquer la célèbre et actuelle crise !
Comme les auteurs je me réjouis de voir combien le gaullisme est évoqué par tous les temps, sur tous les espaces du cadran de la rose des vents politique. Entre l’évocation, l’incantation et les actes il y a, chacun l’aura remarqué, une permanente distance.
Oublions les sénateurs et constatons qu’il y a aussi des usurpateurs dans le paysage. Prenons un seul exemple : la constitution voulue par de Gaulle faisait du président de la République la clé de voute des institutions. Il lui fallait hauteur, distance, recul par rapport aux assemblées. C’était le sens du septennat. À titre d’exemple et parmi bien d’autres entendre Villepin se proclamer gaulliste qui a milité pour le quinquennat auprès de Chirac est piquant. Le même, apôtre et maitre d’œuvre de la pratique chiraquienne, a sans doute vu dans ses songes Charles de gaulle cohabiter avec François Mitterrand pour mettre en place ce système purement politicien, aux antipodes du gaullisme, la cohabitation.
De Gaulle, et pour cause, souhaitait ne pas dépendre des partis et pouvoir se mettre toujours en situation d’arbitre. Serait-ce dès lors au nom du gaullisme que Chirac a créé le RPR pour en prendre la tête , suivi en cela par Sarkozy?
L’entrée de la France dans l’OTAN, contrairement à une certaine doctrine n’a visiblement pas permis à la France d’infléchir le cours des choses en Afghanistan ou en Irak. Aujourd’hui où est l’OTAN au MALI ?
Décidément gaullisme est un mot porteur bien commode pour masquer bien des turpitudes.
(1) Gérard LARCHER , - Roger KAROUTCHI - Jacques LEGENDRE , - Jean BIZET ,
Commentaires
......Bonjour Robert .......... Ces gens Gaulliste ??!!!! je pouf de rire... prétendre est toujours facile ,et tellement à la mode ; le démontrer en est une autre .Quand à Chirac ,Il est radical Valloisien et Pompidolien ; pour ma part . les résultats positifs , ( la promesse tenue à mon égard " étant son chauffeur" la veille de sa première élection) " aller au congrès Américain pour l'obtention d'une intervention" ; la suite vous connaissez ...) ( le président de l'époque, comme à son habitude égal à lui même, incapable de comprendre qu'un peuple peu refuser d'être en soumission ), puis l’Irak .., pour le reste ???!!! Sarko lui est tout ce qui l'arrange ...la France n'est pas leur problème . Alors ils reste ," les petites soupes dans les petits pots,pour des petites gens" ,et petit club.... ( Philippe Séguin, dernier Gaulliste en action Sarko ou le deux chamailleurs pufff ...), voila pourquoi j'ai rejoint DLR ... La FRANCE il faut la respirer, la respecter,la vivre pour l'AIMER , ce n'est pas le cas de ces minables ....bien à toi Robert
Cher Compagnon,
Le 20 septembre 1988 j'ai eu la chance inestimable de rencontrer Chaban, l'un des trésors de ma vie...Biographe de Raymond Mondon (1914-1970) "maire de Metz et ministre de la nouvelle société" j'ai pu vérifier les prémices de l'exécution de Chaban par les manoeuvres dilatoires des chiraquiens. Chaban et le gaullisme me manquent. Dans l'attente du plaisir de vous lire et de dialoguer. Bien à vous
Ravi de tomber sur cet article....J'ai repris l'UJP à Lyon quand les locaux se vidaient sous les pavés en avril /mai 68, fait campagne pour Chaban, demandé à Sanguinetti l'exclusion de Chirac....
Tous cela est loin, mais les idées restent les mêmes!