Voitures brûlées, les chiffres officiels. Mais une seule serait une de trop!
Par Robert Grossmann le mardi, 1 janvier 2013, 18:45 - Strasbourg - Lien permanent
Le ministre de l’intérieur a commis une erreur politique et stratégique significative en annonçant depuis Strasbourg une communication transparente sur le nombre de voitures brûlées.
Une telle annonce ne pouvait qu’exacerber les délinquants en mal de compétitions.
Aujourd’hui il s’agit de dire la vérité même si elle est contrariante pour le pouvoir.
En ce sens il est permis d’avoir des doutes sur les chiffres officiels communiqués par les autorités notamment à Strasbourg : 46+13 propagations soit 59 à Strasbourg selon le préfet. Mais d’autres chiffres plus importants circulent.
Rappelons qu’en 2010 on évoquait 50 à 55, en 2011 pas de communication et selon source journalistes : plus d’une dizaine.
En tout état de cause, s’il n’y avait qu’une seule voiture de brûlée à Strasbourg ce serait une voiture de trop.
Mais plusieurs questions se posent à propos des chiffres officiels.
1) Quel est le périmètre pris en compte, ville, CUS, circonscriptions de police ou de gendarmerie ?
2) De quelle heure à quelle heure les chiffres sont-il pris en compte? Ont-ils commencé à minuit, se sont-ils arrêtés à 5 heures du matin ?
3) Les voitures détruites par feu propagé sont-elles réellement comptabilisées partout?
4) Quels sont les chiffres des jours précédant la saint Sylvestre ?
5) Les pompiers ont-ils les mêmes chiffres que le préfet ?
6) Quels autres délits graves ont-ils été commis ? (agressions sur des personnes, sur des installations ou immeubles publics)
7)
Je sais par expérience que les ministres de l’intérieur, de quelque bord politique qu’ils soient, minimisent les chiffres des délits commis la nuit de la Saint Sylvestre.
En ma qualité de président de la CUS en fonction de 2001 à 2008, j’ai vécu des minimisations de chiffres par des ministres de l’intérieur proches de ma sensibilité politique. J’avais réagi en demandant la vérité.
Alors que notre équipe municipale avait réussi à calmer la situation en quelques années d’effort constant avec des mesures spécifiques dédiées à la lutte contre ces phénomènes, alors que les chiffres avaient sensiblement baissé de 2001 à 2008 à Strasbourg, voilà une recrudescence que personne ne souhaitait. (Quelque 577 voitures ont brûlé dans la Communauté urbaine de Strasbourg sur l'ensemble de l'année 2011, contre 1389 en 2001).
La bataille des chiffres pourrait être dérisoire si elle ne traduisait un mal profond qui s’exprime tout au long de l’année, avec comme point d’orgue le nouvel an.
Cela démontre que la gauche réussit sans doute moins bien que la droite à s’attaquer contre ces phénomènes, à guérir les maux de nos quartiers et de ceux qui y sont marginaux, qui souffrent, qui dealent et ne disposent, culturellement, que du seul moyen d’expression qui est le leur : la violence.
L’actuel gouvernement à la tête de l’état doit faire du mal des banlieues une priorité absolue, autrement plus urgente que le mariage gay.
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