Au moment où toutes les horloges sont à la décentralisation, le maire PS de Strasbourg en appelle à l’état central pour « régler » les suites de l’aventure farcesque du Grand Contournement Ouest, le célèbre GCO.

Cette annonce de Roland Ries est emblématique et révélatrice de l’impuissance congénitale de l’Alsace et de ses élus à régler leurs problèmes, à prendre des décisions, à trancher.

Voilà plus de trente ans que le désengorgement de l’agglomération strasbourgeoise est une nécessité, voilà trente ans que rien n’est règlé.

Rappelons qu’au préalable les péripéties du TGV refusé à Strasbourg pendant plus de vingt ans puis a été accordé moyennant paiement alsacien.

Or toutes les grandes agglomérations ont su se doter de contournements routiers au cours des années 1980/2000 voyez Bordeaux, Lyon, Lille, Toulouse 

L’Alsace, elle,  s’est disputée sur la conception de son GCO, il y eut les pour et les contre et personne n’a pris de décision.

Ça n’a pourtant pas manqué de députés, de sénateurs, de ministres ou sous ministres alsaciens, détenteurs de pouvoirs. Se sont-ils emparés de cet important dossier ? Sans nul doute. Ont-ils fait entendre leur voix auprès du Président de la République ou du Premier Ministre ? Certes oui mais un tout petit filet de voix et les doigts sur la couture du pantalon.

Aujourd’hui alors que le GCO est quasiment enterré mais nécessite des décisions quant aux suites, l’Alsace ne trouve rien de mieux à proposer que de filer sa patate chaude à Paris.

C’était à la Région Alsace de piloter cette affaire en complète synergie avec la Communauté Urbaine de Strasbourg et le Conseil Général. Où à a CUS en complète synergie avec ses partenaires.

Mais Strasbourg ignore la région qui le lui rend bien et dès lors Paris peut s’amuser, tranquille, avec cette région stérile en pouvoir local.

Le fait d’en appeler à Paris est un acte de démission, un signe d’impuissance qui fera pendant longtemps encore de l’Alsace « une région où les gens sont disciplinée, ardents au travail » comme aiment à nous le répéter avec gourmandise tous les ministres qui viennent inaugure la foirette de Strasbourg. Et nos élus, fascinés par les dorures des salons parisiens, resteront silencieux et bien élevés devant le pouvoir de Paris.