Depuis plus d’une décennie a germé l’idée d’installer à Strasbourg une faculté de théologie musulmane. Les universitaires, chercheurs, responsables des églises, élus ont développé ce projet avec de très bonnes intentions dont la principale était de mieux intégrer les musulmans en France, voire en Europe. Leur idée consistait à imaginer la nomination des imams à l’instar de la nomination des prêtres, pasteurs ou rabbins, à la suite de diplômes sanctionnant leurs études de théologie. Bref une authentique et bonne intégration en République Française

Pour avoir fréquenté officiellement les mosquées de Strasbourg je puis témoigner que la plupart des imams viennent des pays du Maghreb ou de Turquie en ne connaissant guère la France lors de leur arrivée et en ne maitrisant quasiment pas la langue française.

Or voici que surgit un projet de faculté de théologie privé, « piloté par Ankara, l’union turco-islamique » (Le Monde 1 sept.)

Le diplôme de cette université sera délivré par l’université d’Istanbul. Les cours seront donnés en turc par des enseignants turcs.

Pourquoi la langue française n’est elle pas utilisée en France pour ce type d’enseignements ?

Un maitre de conférence à l’université Marc Bloch, Samin Akgönül, émet des réserves sur ce projet et rappelle qu’il est piloté localement par le COJEP et Saban Kiper, conseiller municipal, soutenu par le maire PS, Roland Ries.

Par ailleurs les DNA (7 sept.) expliquent qu’aucuneentente avec des fidèles issus par exemple du Maghreb n’a pu être trouvée. Ce précédent Turc risque-t-il de susciter demain des facultés pilotées par le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ?

L’article fort bien documenté du journal le Monde (1 sept.) apporte des informations précises qui posent des questions quant à l’esprit de la République.

Quelques réflexions :

En France, à Strasbourg, une faculté de théologie musulmane peut avoir toute sa place.

Elle devrait naturellement concerner l’ensemble des musulmans. C’est l’université française et son ministère qui devraient la piloter et délivrer les diplômes.

Les imams qui y seraient formés devraient être nommés dans les différentes mosquées en toute transparence.

Je vais être plus audacieux : à Strasbourg le concordat ne devrait plus ignorer les musulmans, deuxième religion de France, ses règles, toutes ses règles, devraient leur être appliquées dans le cadre des lois de notre République.

L’initiative d’Ankara relayée par une branche de la diaspora turque en France, notamment M. Saban Kiper et le COJEP, ne me semble pas conforme aux règles et à l’esprit de la République.

Sans aller dire que nous sommes en présence d’un passage en force - car ce serait plutôt en subtilité avec l’accord du PS Strasbourgeois -  je ne me résous pas à renoncer à mes convictions républicaines : à Strasbourg comme dans toute la France il faut qu’il y ait une bonne intégration des populations d’origine étrangères pratiquant la religion musulmane.

Chacun doit être considéré comme un citoyen respecté et égal à tous les autres citoyens. Chacun doit s’y employer.

Mais en France il faut un islam de France et non pas un islam étranger en France.