En France il faut un islam de France et non pas un islam étranger en France.
Par Robert Grossmann le samedi, 8 septembre 2012, 15:08 - Lien permanent
Depuis plus d’une décennie a germé l’idée d’installer à Strasbourg une faculté de théologie musulmane. Les universitaires, chercheurs, responsables des églises, élus ont développé ce projet avec de très bonnes intentions dont la principale était de mieux intégrer les musulmans en France, voire en Europe. Leur idée consistait à imaginer la nomination des imams à l’instar de la nomination des prêtres, pasteurs ou rabbins, à la suite de diplômes sanctionnant leurs études de théologie. Bref une authentique et bonne intégration en République Française
Pour avoir fréquenté officiellement les mosquées de Strasbourg je puis témoigner que la plupart des imams viennent des pays du Maghreb ou de Turquie en ne connaissant guère la France lors de leur arrivée et en ne maitrisant quasiment pas la langue française.
Or voici que surgit un projet de faculté de théologie privé, « piloté par Ankara, l’union turco-islamique » (Le Monde 1 sept.)
Le diplôme de cette université sera délivré par l’université d’Istanbul. Les cours seront donnés en turc par des enseignants turcs.
Pourquoi la langue française n’est elle pas utilisée en France pour ce type d’enseignements ?
Un maitre de conférence à l’université Marc Bloch, Samin Akgönül, émet des réserves sur ce projet et rappelle qu’il est piloté localement par le COJEP et Saban Kiper, conseiller municipal, soutenu par le maire PS, Roland Ries.
Par ailleurs les DNA (7 sept.) expliquent qu’aucuneentente avec des fidèles issus par exemple du Maghreb n’a pu être trouvée. Ce précédent Turc risque-t-il de susciter demain des facultés pilotées par le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ?
L’article fort bien documenté du journal le Monde (1 sept.) apporte des informations précises qui posent des questions quant à l’esprit de la République.
Quelques réflexions :
En France, à Strasbourg, une faculté de théologie musulmane peut avoir toute sa place.
Elle devrait naturellement concerner l’ensemble des musulmans. C’est l’université française et son ministère qui devraient la piloter et délivrer les diplômes.
Les imams qui y seraient formés devraient être nommés dans les différentes mosquées en toute transparence.
Je vais être plus audacieux : à Strasbourg le concordat ne devrait plus ignorer les musulmans, deuxième religion de France, ses règles, toutes ses règles, devraient leur être appliquées dans le cadre des lois de notre République.
L’initiative d’Ankara relayée par une branche de la diaspora turque en France, notamment M. Saban Kiper et le COJEP, ne me semble pas conforme aux règles et à l’esprit de la République.
Sans aller dire que nous sommes en présence d’un passage en force - car ce serait plutôt en subtilité avec l’accord du PS Strasbourgeois - je ne me résous pas à renoncer à mes convictions républicaines : à Strasbourg comme dans toute la France il faut qu’il y ait une bonne intégration des populations d’origine étrangères pratiquant la religion musulmane.
Chacun doit être considéré comme un citoyen respecté et égal à tous les autres citoyens. Chacun doit s’y employer.
Mais en France il faut un islam de France et non pas un islam étranger en France.
Commentaires
De : Tuncay Cakmak [cakmak_tuncay@yahoo.fr]
> Date d'envoi : mercredi 12 septembre 2012 12:03
> À : GROSSMANN Robert
> Objet : votre texte dans votre blog et COJEP
>
> Monsieur Grossmann,
>
> Depuis l'article publié par Le Monde le 1er septembre dernier concernant
> la Faculté de Théologie Musulmane de Strasbourg, notre association est
> automatiquement citée par tous ceux et toutes celles qui s'expriment sur
> le sujet. C'est aussi votre cas dans le texte que vous avez publié sur
> votre blog.
>
> Tout d'abord sachez que Cojep ne joue ou n'a joué aucun rôle dans ce
> projet de Faculté. Comme vous, nous pensons également que les Imams
> doivent être formés en France, rien de plus.
> Nous avons apporté les réponses nécessaires au journaliste du Monde et
> avons partagé cette réponse avec les autres médias de la région. Dans
> cette réponse, nous informons nos interlocuteurs que le Cojep n'a aucune
> relation privilégiée avec le gouvernement turc et ne poursuit aucun
> objectif "d'organisation de la diaspora" turque en Europe.
>
> Pour en revenir à votre texte, nous regrettons que vos relations
> "complexes" avec M. Kiper soient transposées à notre association. Cojep
> est une organisation qui œuvre depuis de nombreuses années, tant au niveau
> local qu'au niveau européen, pour la participation démocratique des
> populations issues de l'immigration, qui lutte contre le racisme et toutes
> formes de discriminations, et qui appelle au Vivre Ensemble. Nos amis
> communs que sont M. Joseph Daul et M. Jean-Philippe Maurer peuvent en
> témoigner.
> Il n'est donc pas acceptable de laisser dire des choses erronées qui
> influencent l'opinion publique.
>
> Nous vous prions donc de bien vouloir corriger ces éléments de votre
> texte. Nous souhaitons régler cette affaire sans aller jusqu'à une
> déclaration de presse.
> Merci donc de faire le nécessaire.
>
> En attendant, veuillez accepter nos sincères salutations.
>
> Tuncay CAKMAK
> COJEP INTERNATIONAL
UNE LETTRE DU COJEP, JE LA PUBLIE AVEC UN ÉLÉMENT DE MA RÉPONSE.
> 18 rue du Chemin de Fer
> 67200 STRASBOURG
> Tel: + 333 88 84 49 30 Fax: + 333 88 34 75 94
> Gsm: +33 6 95 29 51 64
> tuncay.cakmak@cojep.com<mailto:tuncay.cakmak@cojep.com>
> cakmak_tuncay@yahoo.fr<mailto:cakmak_tuncay@yahoo.fr>
> www.cojep.com<http://www.cojep.com
Bonjour M Grossmann,
Je suis fort bien étonné de votre article.
Vous dites "Mais en France il faut un islam de France et non pas un islam étranger en France."
Je vous rejoins totalement sur ce point là et je dirai même il faut un "islam français" affranchit de toute ingérence étrangère.
Mais ce qui m'étonne beaucoup et que je trouve paradoxal c'est qu'il n'y a pas très longtemps lorsque vous étiez à la direction de la Ville vous avez contribuez à la création d'une grand mosquée alors que vous saviez très bien que les meneurs du projet n'étaient pas d'ardents défenseurs d'un islam de France mais plutôt des adeptes d'un islam étranger et consulaire.
Comprenez que je puisse m'interroger quand à votre raisonnement.
Par ailleurs vous dîtes. "Je vais être plus audacieux : à Strasbourg le concordat ne devrait plus ignorer les musulmans, deuxième religion de France, ses règles, toutes ses règles, devraient leur être appliquées dans le cadre des lois de notre République." et
"Chacun doit être considéré comme un citoyen respecté et égal à tous les autres citoyens"
Mais M. Grossmann comment parler d'égalité entre citoyens si le droit local concernant les cultes reconnus discrimine d'autres appelés cultes non reconnus notamment l'Islam?
Aujourd'hui toutes les dispositions du concordat ne sont pas appliquées aux citoyens musulmans!
Comment demander les mêmes devoirs à des citoyens sans leurs octroyés les mêmes droits?
La solution est très simple : Les élus et les pouvoirs publiques doivent refuser de travailler avec des "étrangers" au services d'intérêts étrangers pour gérer le culte musulman en France.
Pour cela il faut mettre en avant les nouvelles générations de musulmans français.
Dernière chose: Pour ou contre l'extension du concordat à l'Islam?
Bien cordialement .
Bonjour,
Peut-on vous contacter par email ou avoir une entrevue avec vous?
Cordialement.