En Alsace la campagne interne à l’UMP pour l’élection de son président démarre en puissance.

Premier acte, fortissimo, l’ancien premier ministre Fillon passe une journée à Strasbourg.

L’opération de type Blitzkrieg, pilotée par Philippe Richert, est construite par strates, fondée sur une certaine hiérarchie.

De fait on érige un rang de préséance peut-être logique mais très convenu : les élus nationaux, et régionaux, départementaux sont au haut de l’échelle. Ils ont donc le privilège d’être invités à déjeuner avec le candidat. Responsable du groupe d’élus municipaux de Strasbourg je n’ai pas été convié. Les conseillers municipaux UMP de la capitale de l’Alsace, en tant que tels, ne sont donc pas reconnus.

Puis viennent les cadres du mouvement UMP, les besogneux, ceux qui font fonctionner l’UMP. Ils sont invités à un café où ils côtoieront la nomenklatura. J’y étais et j’étais surpris que les responsables locaux, cette fois ci tous ensemble, étaient destinés à jouer les figurants de seconde zone. Certes il y eu le mot de bienvenue du président de l’UMP 67 puis une prise de parole de Philippe Richert. Mais le parterre face aux caméras était composé de notables parisien et nationaux. C’est eux qui étaient visibles : Vauquiez encore plus sur de lui, Ciotti dressé sur ses ergots, Jouanno pleine de charme, Pecresse très en vue,

Ceux là que passionnaient les caméras ne s’intéressaient guère aux « cadres » de l’UMP67, disséminés et un peu perdus dans la petite foule.

Fillon s’est exprimé en présidentiable. Les mots de sympathie qu’il a eu à mon égard étaient-ils tardifs et de circonstance ? Je ne veux pas le croire. Les amis parisiens qui venaient vers moi chaleureusement évoquer mes exploits passés peuvent-ils me faire pencher vers leur champion ? Trot tôt ou trop tard. Je prendrai ma décision après avoir entendu les autres candidats et analysé leurs projets.

 

Enfin, le soir, dernière strate, la foule des militants sensée soutenir le candidat Fillon au cours d’une classique réunion publique ou semi publique. Je n’y étais pas ayant vu et entendu suffisamment l’après midi mais je sais que ce fut un succès en terme de fréquentaion et de qualité du discours de Fillon .

 

Il n’empêche, le constat est que le président de la région Alsace, suivi par le président départemental de l’UMP 67 a déclenché une campagne officielle pour l’un des candidats au détriment des autres. Fillon sera le candidat officiel de la région Alsace, un peu comme il existe parfois, dans d’autres domaines, un art officiel… (c’est comme ça qu’il faut peindre/c’est comme ça qu’il faut voter, le président aime ça)

 

Or voilà que face à cette haute manœuvre stratégique le député UMP Schneider met lui aussi son poids dans la balance mais en faveur de Copé.

Un autre député UMP, Herth, organise les choses en faveur de Lemaire qui tiendra une réunion à Sélestat.

On ne sait encore si d’autres candidats vont se manifester, NKM, Estrosi, Bertrand…

En tout état de cause il y aura déséquilibre.

La Région Alsace, avec toute la puissance politique de cette institution, roule pour l’un d’eux. L’appareil de l’UMP, avec son président, semble lui emboiter le pas.

 

Y a t il eu un débat interne pour valider cette ligne officielle ? Que nenni !

 

N’aurait-il pas mieux valu que le bureau politique se réunisse avant toute décision et discute de la ligne à suivre, quitte à préconiser une liberté d’engagement de chacun ? Oh que oui !

 

La démocratie interne est malmenée, c’est clair. Ce n’est là qu’un constat, pas un jugement de valeurs.

 

PS

1) J’ai une grande sympathie pour Fillon dont j’ai rappelé publiquement la filiation qui me plaisait encore hier : de Gaulle-Pompidou-Seguin-Fillon ! Ce papier ne le met pas en cause. C’est de méthode qu’il s’agit.

2) Quant aux bruits sur de grands élus qui ne seraient pas à jour de cotisation avec toutes les conséquences que cela impliquerait pour cette élection, je ne développerais pas ici, l’appareil de l’UMP est à même de faire respecter ses règles

3) demain j'irai à Séletat écouter Bruno Lemaire