L’affaire anticor ne nous regarde pas quant aux décisions à prendre et aux votes à émettre.

C’est une affaire entre socialistes et consorts !

Cependant elle nous concerne fortement en notre qualité d’élus républicains et aussi pour avoir été, nous même, mis en cause par quelques déclarations de ci de là.

J’y viendrais dans un instant.

 

Comme dans chaque assemblée démocratique, notre devoir consiste à représenter les électeurs qui nous ont accordé leur confiance et à contrôler le pouvoir exécutif que vous formez, monsieur le maire, vous et votre équipe municipale.

Mon expérience et ma culture politique me permettent de rappeler une idée simple, si simple qu’elle en est une Lapalissade : une équipe, c’est une équipe ! Quelle qu’elle soit, lorsqu’elle dispute un match ou, à fortiori, lorsqu’elle exerce le pouvoir, elle doit être unie.

C’est vrai ici et maintenant, c’était vrai ici et hier. Je ne développe pas, ce serait prendre mes interlocuteurs pour des inaptes politiques, ce qui n’est le cas d’aucun ici.

Avec Fabienne Keller nous avons hélas connu le jeu perfide des ego, la désolidarisation et les velléités de dissidences de quelques membres de l’équipe que nous avions fait élire.

Nous avions pris nos responsabilités et nous avons dès lors pu observer le déchainement des malveillances, y compris les vôtres à l’époque. Je pourrais être cruel et vous accablez en vous rendant la monnaie de votre pièce. Je ne le ferai pas. Que vous preniez aujourd’hui vos responsabilités nous semble logique et nous n’allons pas vous railler.

Je rappelle d’ailleurs que, vous aussi, vous avez déjà un groupe de dissidents conduit par M. El Hamdani et sa discrétion ne doit pas faire oublier qu’il a manifesté une réelle défiance à votre égard.

En cela votre gouvernance, par ses effets, n’est guère différente de la nôtre malgré les recherches comportementales et stylistiques originales.

 

Si, par conséquent, il n’y a guère de différence entre vous et nous au plan du management d’une équipe, le cas que vous nous soumettez aujourd’hui met en lumière une différence abyssale quant aux causes des dissensions.

 

Deux de vos adjointes, en charge des postes les plus sensibles d’une municipalité, ont donc pris leurs distances avec vous.

Les nôtres, si j’ose dire…étaient motivées par des rivalités de personnes, les vôtres mettent en avant des raisons graves n’hésitant pas à convoquer l’éthique et la morale

Caroline Czcorza, jeune et brillante avocate, qui était responsable de la sécurité juridique de vos affaires, vous a remis sa démission. Or pour refuser d’assurer « la sécurité juridique » il doit y avoir de sérieuses raisons et cela nous a troublé.

Voilà que quelques mois plus tard votre adjointe chargée des marchés publics s’écarte de vous d’une manière étrange en évoquant des raisons d’une extrême gravité.

Elle crée une antenne locale de cette association de lutte contre la corruption qui s’est illustrée à Paris en faisant condamner son ancien maire.

 

Il est donc évident et clair comme de l’eau de source que lorsqu’il y a mise en œuvre d’une lutte contre la corruption c’est qu’il y a corruption.

De surcroit votre adjointe anti corruption a cru nécessaire de proclamer que chaque fois qu’un dossier municipal ne lui semblait pas clair elle s’abstiendrait…et elle s’est abstenu à deux reprises au moins, chaque fois dans des affaires confinant aux marchés publics. Selon elle ces affaires n’étaient donc pas claires.

Il est aujourd’hui de notre devoir de poser officiellement et publiquement la question :

Où se situe la corruption que dénoncent vos adjoints anti corruption ?

De quelle corruption s’agit-il ?

Nous demandons avec force et insistance à vos membres anti corruption de nous révéler ici la nature de ces affaires.

Garder le silence ne peut que jeter la plus vive suspicion sur l’ensemble de l’exécutif socialiste - vert !

Pour tous les Strasbourgeois il faut une réponse !

 

Dans cette affaire je voudrais aussi évoquer la méthode, bien rodée dans des partis groupusculaires, sectaires et à la limite factieux, concernant la dénonciation, la calomnie le lancement de la rumeur.

Car, avant même qu’elle ne s’exprime, cet anticor est, par son existence même, une entreprise de dénonciation publique et de délation, donc de mise en cause. Elle l’incarne aujourd’hui de la pire des manières, celle de l’allusion, de l’insinuation, de la rumeur.

Voilà donc une petite secte qui s’est emparée de la pureté, de l’éthique, de la propreté, de la virginité, de la clarté, de la quasi sainteté en politique.

Son existence signifie « hors d’anticor point d’éthique» et par conséquent « hors d’anti cor, tous pourri » .

Or il y a dans ce pays des institutions qui au sein de notre république sont en charge, officiellement de ce contrôle. La justice joue son rôle, on le voit tous les jours au plan national concernant les implications d’hommes politiques. Il y a le tribunal administratif la chambre des comptes le procureur de la république…

Mais nos exorciseurs autoproclamés, nos inquisiteurs, en faisant main basse sur l’éthique en politique, veulent s’en emparer de manière exclusive pour en faire leur fond de commerce.

 

Ceci est tout simplement une supercherie. En ce sens je rejoins les républicains de quelque bord qu’ils soient qui dénoncent ce hold up.

Jeter ainsi le trouble et le doute sur l’ensemble de la classe politique, à l’exclusion d’eux mêmes, est ignoble.

Je sais que certains ne sont à anticor que par goût obsessionnel des sunlights et des caméras. « Comment puis je faire parler de moi. Comment puis je être sur la photo… » est leur moteur. Sur ce plan anticor est une aubaine médiatique.

Mais si par extraordinaire, en leur accordant le bénéfice du doute, ils étaient totalement inconscients, hyper naïfs et politiquement analphabètes (ce qui poserait d’autres questions) je veux rappeler ce que chaque citoyen attentif à ces affaires a parfaitement compris : anticor sert les plats et nourrit le Front National.

 

Voilà des raisons suffisantes pour que, ayant exercé des responsabilités, n’évoluant pas dans les sphères socialistes dans lesquelles cette affaire s’est développée, je soie conduit en toute conscience à condamner cette association.

De manière collatérale des groupuscules proches de ces nettoyeurs ont cru devoir exposer publiquement que « ceux qui condamnaient anticor auraient quelque chose à se reprocher »

On notera l’insinuation et la rumeur.

 

Tout cela signifie en clair que pour avoir un brevet de bonne conduite et un sauf conduit pour l’exercice de nos mandats nous devrions baiser les sandales des autoproclamés, passer sous leurs fourches caudines et, pourquoi pas, nous présenter tous les mois dans leurs confessionnaux inquisitoriaux.

Enfin je veux dénoncer l’hystérie qui accompagne cette petite affaire. Certains n’ont pas hésité à parler de lynchage. Connaissent-ils le sens des mots ? Savent-t-ils ce qu’est un lynchage ?

On a aussi parlé d’une atteinte à la liberté d’association. Voyons…Personne n’empêche quiconque d’adhérer à une association. Mais, être adjoint du maire et porter les délégations du maire c’est tout à fait autre chose et en être démis n’a rien à voir avec la liberté d’association.

Le pompon revient à ce que j’ai lu dans une lettre qui m’a été adressée ainsi qu’à 39 autres personnalités où l’auteur mettait en perspective cette misérable petite affaire avec, - écoutes bien- je cite, « Strasbourg qui a massacré tous « ses » juifs le 14 février 1349. »

 

Monsieur le maire tout en n’étant pas de votre bord, tout en jouant mon rôle d’opposant, je ne peux que vous donner raison de vouloir une équipe unie et soudée.