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Absences culturelles

Or voilà que dans les programmes des candidats en 2010, la place accordée au mot culture est infime

Une vision culturelle, un projet culturel, selon la théorie du « tout est culture » illumineraient l'ensemble de l'édifice. Ils en donneraient une lecture éclairée et tous les actes de la Région Alsace seraient décryptés à la lumière du sens.

En 2010, aucun candidat à la présidence de la Région Alsace n’aura accordé de place visible à la culture alors même que ce concept est doté d’une incompa- rable force symbolique, d’une vraie puissance motrice.

Tout juste, en une curieuse et parfaite symbiose, chacun évoquait-il le bilin- guisme et le projet d’une grande « manifestation culturelle alsacienne ». Voilà donc ce que signifie la culture pour des élus de tout premier plan tous partis confondus: développer le bilinguisme et faire une « grande fête alsacienne ».

LA CULTURE EN ALSACE AUJOURD’HUI.

En cela ils s’inscrivent dans la ligne de tous les héritages et, ayons le courage de le dire, dans un mode passéiste.

Précisons d’emblée que, une fois élu président de la Région, Philippe Richert, devenu ministre, défend avec conviction son grand projet: créer une seule collectivité pour l’Alsace, un Conseil d’Alsace. Il est certes tourné vers l’avenir, mais il concerne la forme de l’Alsace de demain. En suggérant l’union des dépar- tements et de la région, ce qui est sans doute très moderne, on se préoccupe de dessiner un contenant, on fixe des limites et des contours. On n'évoque d'aucune manière le fond ni le sens. De cette entité unique que fera-t-on, quelles missions lui assignera-t-on ? Cette Alsace nouvelle, on la crée pour quoi faire ?