C’est le cœur serré que nous sommes réunis autour de la mémoire de Branko Karabatik…

 J’aurais eu tellement voulu pouvoir dire : nous sommes réunis autour de Branko, lui qui était si fidèle à l’Eurotournoi…

 Pour nous, la mémoire de Branko…

est tout entière dans ce lieu, dans cette salle, dans ce club, et c’est pour la perpétuerque nous avons souhaité que son nom soit inscrit sur ces murs

 La mémoire…

C’était en 1984, je n’arrive pas à croire que c’était il y a 27 ans déjà… Hubert Barth alors président de la section de hand ball de ce grand club omni sport qui venait de s’installer à Strasbourg…Hubert Barth et moi avec les autres, nous avions de grandes ambitions pour notre club parce que nous étions, nous sommes, des amoureux passionnés de cette petite balle que nous avons dans la peau !

 

Nous avions décidé de frapper un grand coup en cherchant LE joueur d’exception qui manquait à notre belle équipe. Et nous sommes allés dans le pays où le Hand était roi : la Yougoslavie, à Nis qui avait alors une grande équipe et grâce à nos relations nous avons rendu visite aux dirigeant de son club. L’accueil fut plus que chaleureux et nous avons assisté à plusieurs matchs et entrainements.

Nous avons gravé dans nos esprits, l’image de ce gardien qui arrêtait tout. C’est lui qu’il nous fallait!

Branko est venu à la Robertsau suivi bientôt par son épouse et son petit garçon.

Ce fut alors le début d’une grande aventure, ce furent les années glorieuses de l’ASL Robertsau. Grâce à lui il y eut un titre de champion de France en Nationale 2, conquis à Giens.

Puis en 1985 la marche vers la conquête de la nationale 1

 Il y eut alors un match de barrage épique et électrique. Deux moments homériques que personne n’oubliera, deux matchs contre le rival strasbourgeois le Racing club de Strasbourg où Branko fit merveille avec une équipe formidable.

Comme dans les tragédies grecques les méchants dieux s’en mêlèrent et nous furent défavorables…d’un petit but sur les deux matchs.

Je ne me souviens plus de la couleur de l’uniforme des dieux sombres…

 La fatalité sait être terrible ! Et, après cette défaite dont on parla longtemps, le sort fut moins souriant à la Robertsau…comme c’est toujours le cas après les défaites.

 Mais Branko, développa de manière exceptionnelle une école de Hand impliquant tous les établissements scolaires du quartier. Ce fut une des écoles de Hand les plus remarquables de Strasbourg grâce aux talents de pédagogue de Branko, grâce à son charisme.

 Nous n’avions pas renoncé à nos ambitions pour le Hand Ball et nous avons réussi à réaliser un de nos rêves : créer un grand tournoi international de Hand ici, à Strasbourg. Ce fut fait en 1994 en association avec l’ASS et grâce à l’engagement de Christian, Vincent Narducci et de leurs nombreux amis

 En saluant ici Lala, ses deux fils Nicolas et Luka je veux leur redire que j’ai fixé dans ma mémoire la figure et le visage de Branko, ce grand sportif, son regard franc d’où n’était pas exempt la malice, son imperturbabilité, sa maitrise, son sourire, sa force et sa volonté.

 Faut-il rappeler qu’il fut champion de Yougoslavie, Vice champion d’Europe, 46 fois international, participant aux jeux olympiques de Moscou.

 Pour nous, Branko était inoxydable, immuable.

Aussi ai-je été atterré à l’annonce de sa mort si prématurée que Christian Carl m’a apprise.

Je ne savais pas.

Ses proches savaient que ce mal inexorable l’avait agrippé pour le terrasser.

 Branko restera immuable dans les mémoires.

 Pour nous tous ici il correspondait à la plus belle image que l’on peut se faire d’un sportif exemplaire 

 Après 5 ans passés à la Robertsau Branko est allé vers son destin

 Sa plus belle réussite ne fut-elle pas dès lors l’épanouissement et le triomphe de ses fils, Nikolas qui gambadait jusqu’à ses 6 ans ici dans les travées de cette salle où il respira le Hand Ball jusqu’à devenir le meilleur joueur du monde, véritable Rock Star et phénomène unique non seulement pour ses incroyables qualités sportives, sa combativité à nulle autre pareille, mais aussi pour son indéfectible gentillesse et sa densité humaine.

Et son petit frère Luka, champion de tennis qui devint aussi champion de Hand Ball jusqu’à rejoindre les rangs de l’équipe de France mais surtout, permettez moi ce chauvinisme…né à la Robertsau !

 Si nous avions vibré lors des matchs historiques, ici, à la Robertsau combien avons nous exulté aux exploits de l’actuelle équipe de France. Nous n’avons loupé aucun match à la télé pour admirer Nikola et ses coéquipiers.

Par delà les admirables victoires, quelle joie de voir une équipe de France heureuse, simple dans la gloire et pleine de cette santé morale dont nous avions tant besoin après d’autres avatars.

 Branko avait une paternité dans tout cela.

Pour tout ce que nous lui devons, l’idée de perpétuer sa mémoire et d’inscrire son nom sur cette salle nous est venue tout naturellement.

Cette plaque rappellera toujours la figure d’un grand sportif exemplaire.

 

 

 

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