Le 6 mars un courrier des lecteurs dans les DNA d'un M.Metzger mettait cause ma saisine du Tribunal administratif pour obtenir la liberté d'expression

Ma réponse après celle d'Anne Schumann

 

            Je veux remercier M. Metzger de m’avoir mis en cause dans son courrier des lecteurs du 6 mars 2011. Il me donne ainsi l’occasion de répondre en présentant plus clairement ma position.

            Je veux d’abord croire en sa toute bonne foi lorsqu’il proteste contre ma saisine du Tribunal administratif. Pourtant je ne l’a jamais entendu protester de 2001 à 2008 contre les saisines systématiques des tribunaux par le PS, les Verts et les associations qui leur étaient associées, pour mettre en péril la plupart des projets d’urbanisme que nos conseils municipaux ou de communauté urbaine votaient à une très large majorité.

            Je ne rappellerai que le Zénith, la Gare, le Tram. Ce tram voté par les élus souverains a été annulé par le Tribunal administratif bloquant la ville pendant 15 mois, au prix d’une bagatelle estimée à un minimum de 5 millions d’euros pour le contribuable. La justice est bien entrée dans l’hémicycle et dans toute la cité. Selon la démonstration de M. Metzger elle aurait du s’en abstenir au nom du « fonctionnement harmonieux des institutions de la République »

            En ce qui me concerne je ne me suis pas inscrit dans la ligne des bloqueurs de projets pénalisants pour mes concitoyens et pour les finances publiques.

            J’ai agi pour défendre la Liberté d’expression des élus que j’estime être une liberté fondamentale.

            Un élu représente le peuple. En le privant de parole c’est le peuple que l’on musèle.

            Avec mes collègues nous avons utilisé tous les moyens internes pour nous exprimer. La présidence Bigot nous empêche de le faire pleinement et nous place devant un autoritarisme sans précédent.

            Depuis que le conseil de communauté urbaine de Strasbourg existe il n’y eut jamais pareilles atteintes à la liberté d’expression, donc à la démocratie.

·      Jamais aucun président n’avait coupé les micros des intervenants, refusé la parole lorsqu’elle est demandée, refusé d’inscrire une motion aux débats.

·      Jamais aucun président ne rétorquait à un élu qui le questionnait : « je ne répondrai pas » (sous entendu : allez vous faire voir)

·      Jamais non plus un président n’avait recours à des mises en cause personnelles, des attaques ad hominem, alors que certains de ses vices présidents manient l’insulte.

           

Enfin, cerise pourrie sur un gâteau avarié, ce président viole les textes et triche.

            Que faire face à une telle attitude? Nous sommes dans tout sauf dans ce que M. Metzger qualifie de « fonctionnement harmonieux » d’une assemblée. Et ce que M. Metzger qualifie de « vaines et stériles querelles » c’est tout simplement le débat contradictoire, l’essence même de la démocratie

            A vrai dire je ne comprends pas son raisonnement sauf en ce qu’il me met en cause.

            Pour les besoins de son argumentation M. Metzger rappelle aussi « le mouvement de protestation de juges » et « la séparation des pouvoirs ». Sa démonstration signifierait implicitement qu’un élu ne doit pas oublier la grève des juges … et explicitement qu’un élu ne peut saisir la justice ni la justice s’occuper d’un élu.

 

            Faut-il que le climat au conseil de CUS soit catastrophique pour que l’on soit contraint de saisir le tribunal. Et si la procédure du « Référé-Liberté » a  été rejeté parce qu’elle n’était pas adaptée à cause de son extrême rareté et de son aspect de réelle urgence, faut-il laisser le comportement de M. Bigot se perpétuer ?

            Au fond les raisonnements qui consistent s’ériger contre toute volonté de sauver la liberté d’expression pourraient aller à leur terme. Pourquoi M. Metzger ne proposerait-il pas la suppression de l’opposition au conseil de CUS, voire le Conseil tout entier, ce serait plus commode pour un président qui ne supporte pas l’expression différente.