Ma lettre aux maires et aux collègues: 11mars

Permettez moi d’évoquer la situation de notre Conseil de CUS au vu de ses évolutions récentes.

            Un rappel : nous sommes la seule communauté urbaine de France à ne pas être constituée en groupes politiques, or, faire partie d’un groupe présente de vrais avantages.

            Ainsi le code des collectivités territoriales permet à un groupe d’obtenir des locaux, de bénéficier de collaborateurs, d’une tribune dans CUS Magazine et aussi de la possibilité de participer à une « conférence des présidents de groupes » avec le président afin d’évoquer l’ordre du jour des séances de notre conseil.

            Nous avions déjà évoqué l’idée de créer un groupe il y a près de trois ans. Sans doute les esprits n’étaient-ils pas mûrs, mais depuis l’ambiance au conseil de CUS a considérablement évolué. Elle s’est politisée et ce de la responsabilité du président. Elle s’est aussi tendue à cause de sa manière de présider.

·      Combien de fois a-t-il mis en cause personnellement des collègues qui intervenaient, (attaques ad hominem).

·      Combien de fois lui et des vices présidents ont-ils interpellé certains de nos collègues par leur appartenance politique (A. Reichard = président de l’UMP), ou pour leur fonction de conseillers généraux, alors qu’ils siègent en qualité de maires et conseillers de la CUS

·      Combien de fois le président et ses V.P. ont ils attaqué le gouvernement ou l’UMP, alors que nous sommes une assemblée locale ?

·      Combien de fois a-t-il refusé la parole à des collègues qui la demandaient ?

·      Combien de fois a-t-il coupé les micros des intervenants qui ne lui convenaient pas ?

·      Combien de fois a-t-il refusé d’inscrire une question d’actualité ou une motion à l’ordre du jour ?

·      Sa dernière vilénie a consisté en un viol manifeste du règlement intérieur qualifiant in extremis une interpellation de question orale, refusant ainsi tout débat.

            Tout cela, mes chers collègues, j’en atteste, ne s’est jamais vu depuis que la CUS existe!

            Il faut que cesse cette escalade néfaste qui tient à la manière de présider notre assemblée.

 

            La création d’un ou de plusieurs groupes permet d’aller vers ce changement en  obligeant le président à un dialogue et à rendre des comptes, ce qui n’existe pas aujourd’hui. Un groupe permet aussi de rompre un certain isolement des uns et des autres et d’échanger des expériences et des projets.

            A ce propos je voudrais faire un sort à l’argument qui consiste pour le président à s’abriter derrière les maires.

            Avec tout le respect que je dois aux maires et que j’ai toujours démontré lors de ma présidence (1), je me permets de rappeler que jouer les maires contre Strasbourg ou vice versa est la négation même de la CUS qui est une entité propre et une communauté au sens premier de ce terme.

            Certes les Strasbourgeois ont leurs problèmes, tout comme Illkirch, Schiltigheim, Lampertheim, Niederhausbergen et toutes les autres communes.

            Certes il y a de grandes communes et des petites mais la CUS est une entité en elle même qui doit avoir sa propre vie et son identité. Au risque d’en choquer certains je dirai que la CUS n’est pas simplement une addition de communes. Elle est plus…

            Certes beaucoup de points du Conseil concernent Strasbourg, mais la plupart nous concernent tous collectivement: la VLIO, l’urbanisation, les logements sociaux, la circulation (le 30 à l’heure à Strasbourg qui ne concerne évidemment pas que les habitants de Strasbourg),  l’implantation d’entreprises, le hall des sports d’Offenburg, l’Eurodistrict, le tram à Kehl, celui qui manque à l’Ouest  etc.

            Par ailleurs permettez moi aussi d‘éclairer la manière dont on nous dit trop souvent « la réunion des maires a estimé que… »

            La réunion des maires a été instaurée dans sa régularité mensuelle sous ma présidence, alors qu’avant elle se réunissait de manière épisodique. C’est dire que je la connais et la respecte.

            Pourtant elle ne saurait en aucun cas être un « conseil de CUS bis » qui prendrait le pas, lorsque ça arrange le président, sur le Conseil de CUS.

            Dès lors l’argument du président mettant en avant « les maires »  me semble être une vraie fragilisation de l’esprit communautaire, car à côté des 27 maires il y 62 autres élus, 13 des communes hors Strasbourg et 50 de Strasbourg, dont son maire

            J’aimerais aussi rappeler que c’est Strasbourg, qu’on le veuille ou non, qui constitue et forme la CUS : si la gauche gagne à Strasbourg la CUS est présidée par la gauche. Si c’est l’UMP-Nouveau Centre qui l’emporte, la CUS sera présidée par l’UMP- Nouveau Centre. Il ne sert donc à rien, de la part du président, de diaboliser les Strasbourgeois, le destin de la CUS dépend d’eux.

            C’est donc parce que nos destins sont liés qu’une bonne concertation entre nous permettrait des progrès au sein de la CUS.

            Je sais fort bien que chacun d’entre nous est pris par de nombreuses obligations et certains ont des responsabilités importantes à coté de leur mandat d’élus de la CUS, je comprends donc que le temps peut-être rare et précieux. Mais à attendre sans cesse des jours meilleurs le temps passe et l’occasion d’améliorer notre fonctionnement aussi.

            C’est la raison pour laquelle mes amis du groupe UMP-Nouveau Centre-Indépendants de Strasbourg et moi même avons pris la décision d’avancer et de mettre en route le processus.

            Nous avons officiellement créé un groupe « Majorité Alsacienne » et nous souhaitons très vivement que cette démarche puisse vous intéresser et vous convenir.

            Notre seul objectif est d’améliorer l’ambiance ainsi que les conditions de notre travail. Or le moment est maintenant venu d’exiger plus de dialogue et de participation de la part du président.

            À nos yeux toutes les modalités d’adaptation de ce groupe sont possibles afin que chacun puisse s’y sentir à l’aise. Si notre démarche ne convenait pas à certains, ce que je regretterais, je les invite à créer leur groupe et nous pouvons alors parfaitement nous concerter au sein d’un inter groupe.

            Je m’en suis entretenu notamment avec le député Yves Bur et nous serions heureux de pouvoir en discuter ensemble tout prochainement.

Nous restons à votre disposition dans le but d’améliorer le fonctionnement et l’ambiance de notre Conseil.

avec mes plus cordiales salutations

(1)( je veux rappeler que j’ai refusé que mon ami UMP, Philippe Tretz, leader de l’opposition Illkirchoise de l’époque, soit vice président de la CUS et donc assis « en haut »  par rapport à son maire assis « en bas »  et ce par respect pour sa fonction de maire. Ceci n’est qu’un exemple, alors que j’ai aussi été le premier président de la CUS a me rendre systématiquement dans chaque commune à l’étonnement de certains (Eckwersheim) qui n’en avaient jamais vu chez eux)