Il y a tant de gauchistes extrêmes qui sont aujourd'hui leaders d'Europe Ecologie...
Par Robert Grossmann le vendredi, 12 mars 2010, 07:54 - politique
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Ont ils tellement changé?
Quelle est la part de trotskisme et d'extrémisme qui peut rester dans la conscience d'un gauchiste repenti et ripoliné en Vert?
Je pose ces questions de la manière la plus honnête et la plus sérieuse qui soit car j'ai une réelle sympathie pour ne pas dire une attirance pour l'Écologie. Mais en se rapprochant d'EE n'est on pas embarqué dans des projets de type révolutionnaire version casseurs de mai 68 (n'est ce pas Dany?) ou alter mondialiste version black block?
Vu de loin il me semble qu'il y a le meilleur et le pire à EE et comme toujours le pire peut prendre le dessus.
Les écolos sincères seraient alors de purs otages d'un autre projet.
Mais je reconnais que j'ai encore à me documenter de manière plus sérieuse et plus approfondie.
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Commentaires
Monsieur Grossmann,
vous êtes un homme cultivé, d'une intelligence solide mais penser que Europe Ecologie est un foyer d'extrémistes gauchistes, ayant, qui plus est, un potentiel de dangerosité en termes de tranquilité publique...rassurez-vous. Rassurez-vous, notre pays, ne présente pas de risque en termes de groupes "gauchistes extrêmes" ni chez les Verts, ni même à l'extrême gauche...ce qui est plus dangereux actuellement, c'est l'apparente désaffection de nos concitoyens pour la politique ( et donc pour le "vivre ensemble"), c'est la croyance que plus rien ne pourra entraver la marche inexorable du chômage, que la reproduction sociale des élites est un fait et non un construit social, qu'en somme, on ne peut compter que sur soi-même, voire au détriment des règles et des principes de conduite qui structurent notre Etat. Ici est le danger. Ici est la conséquence du délitement social, de l'affaiblissement de la solidarité, d'une certaine violence dans les rapports sociaux, d'une augmentation de la souffrance au travail voire de l'augmentation de signes détresses psychologiques (développement des troubles de l'anxiété...). Je pense, sincèrement, Monsieur Grossmann, que le fait que vous focalisiez souvent sur l'existence de groupes ou groupuscules gauchistes, de cercles ou de réseaux de dangereux gauchistes est vraiment le résultat d'une emprise idéologique sur votre personne. Je le répète, vous êtes cultivé, vous semblez avoir une intelligence tout à fait respectable...mais pourquoi adhérer à cette idéologie conservatrice qui fait croire que le danger c'est un "gauchisme", qui, franchement, n'est vraiment, par ailleurs, plus du tout répandu sur notre territoire. D'ailleurs, au delà de la question du gauchisme, ne pensez-vous pas que c'est plutôt actuellement l'idéologie ultra-libérale qui est dangereuse pour les individus comme pour les sociétés?
En déclassant, en désaffiliant, en excluant, en faisant croire que c'est "l'économie"qui gouverne et non les élu(e)s du peuple ...?
Enfin, je pense que cette fixation sur le gauchisme vous a également desservi lors de votre mandat en tant que "Maire délégué".
Il me semble que vous avez essayé de connaître à tout prix ou de destructurer des réseaux de "gauchistes ". Mais...quels réseaux? En faisant cela, en visant certaines personnes ( qui d'ailleurs, malgré leur discours, n'appartenaient à aucun groupe...) vous avez par contre créé de nouvelles solidarités et des groupes tout à fait incertains ( catholiques, extrême-gauche, centristes...) qui, par solidarité, ont justement soutenu des personnes et ont combattu votre gouvernance municipale...
Avec mes salutations,
Thibaut,
Merci de m'accorder une "intelligence respectable"...On fait ce qu'on peut.
Je vous ai lu avec intérêt.
Je suis en désaccord total avec votre dernier paragraphe me prêtant des idées et des volontés de chasse aux réseaux d'extrême gauche. e maintiens qu'ils existent tout comme ceux d'extrême droite et sont dangereux pour la démocratie.
Mais, malheureusement je n'ai pas trouvé dans votre texte la moindre réponse aux interrogations précises dont je me faisais l'écho dans mon billet.
Pourriez vous m'en dire un mot?
Monsieur Grossmann,
pour répondre à vos interrogations, il y a lieu de séparer la question d'Europe Ecologie de l'altermondialisme et encore plus l'altermondialisme des Blacks Blocks.
Les mouvements altermondialistes proches d'Europe Ecologie n'ont de révolutionnaires que l'idée qu'un autre monde est possible et que la voie du capitalisme n'est pas un modèle permettant l'épanouissement des personnes, le respect de la Justice sociale, de l'équilibre Nord-Sud.... Les mouvements altermondialistes décroissants pensent par ailleurs que le modèle capitaliste doit être abandonné dans le sens ou croissance = productivité et productivité = pollution, poursuite de l'agriculture intensive, exploitation jusqu'à l'épuisement des ressources naturelles (forêts notamment) donc fin de l'humanité.
En ce qui concerne les "Blacks Blocks" il faudrait par contre tout à fait différencier ce phénomène des mouvements altermondialistes constitués.
Un "Black Block" (bloc noir ou schwarzer block) n'existe pas en tant que tel comme groupe constitué, hiérarchisé et est encore moins piloté de l'extérieur.
Un "Black Block " regroupe durant une manifestation donnée, des individus politisés ou non, qui se font remarquer par des destructions de biens et des échanges violents avec les forces de l'ordre ( mais, à ma connaissance, ces individus ne s'en sont jamais pris à des citoyens lambdas ou à d'autres manifestants).
Il est par ailleurs à signaler que les individus politisés au sein d'un "Black Block" sont souvent débordés par des casseurs apolitiques. Efin, notons la présence de groupuscules d'extrêmes droites dans certains Blacks Blocks.
Donc un "Black Block" n'est autre qu'un phénomène dans une manifestation donnée ( manifestation souvent de type altermondialiste ou autonomiste) d'individus venant d'horizons divers qui se regroupent et protestent par la destruction de biens et par des échanges violents.
Europe Ecologie n'apparaît pas comme prônant la participation à des Blacks Blocks et ses militant(e)s, pour ne pas parler de ses élu(e)s, semblent plutôt, vous en conviendrez, pacifistes. Les catégories socio-professionnelles qui composent EE ne font, pas, qui plus est, peser la balance dans le sens de la présence de personnes broyées par l'existence et qui voudraient exprimer leur rage de manière violente !
Je suis un peu frustré car il est difficile de faire une synthèse sur des questions aussi complexes (il y aurait lieu d'évoquer la question des mouvements autonomes, comme de la gestion des manifestations par les Forces Publiques, notamment en France, à avoir une gestion prioritairement par encerclement qui a pour effet de générer une réaction très animale : la fuite OU LE COMBAT. Cette gestion des manifestations par encerclement est héritée de l'Ancien Régime. Il serait intéressant de relire certains passages de "critique de la raison dialectique" de Sartre qui montre que, sous la Révolution française, les insurgés n'auraient peut être pas continuer leur mouvement si les gardes royaux et leurs alliés n'avaient pas encerclés la ville de Paris...).
En espérant avoir répondu à vos interrogations,
Avec mes salutations,
Thibault Boncousin-Charbonnier
révolution, révolutionnaire : c'est faire un tour complet.
La révolution française correspond précisément à cela : on est au point de départ!
La monarchie dite absolue, pour éviter d'avancer que ce n'étaient que des dictateurs, ne permettait pas de droit au peuple. Le citoyen dont il est dit qu'il est issu de la révolution n'a pas de droit, que des devoirs : où y a-t-il une différence?
Un grand penseur, un économiste, avait écrit « Malheur donc aux peuples qui ne savent pas limiter la sphère d’action de l’Etat. Liberté, activité privée, richesse, bien-être, indépendance, dignité, tout y passera. Enfin, on a inventé le gouvernement représentatif et, à priori on aurait pu croire que le désordre allait cesser par enchantement..."
Où se trouve la liberté et le respect de ce qui est utile localement?
Où se trouve cette indépendance et dignité pour la réunion des conditions permettant cela?
On s'en remet à l'appréciation de chacun si le désordre à cessé, et donc s'il y a effectivement pratique démocratique en France!