Si j'avais 20 ans quel homme politique aurait pu susciter mon engagement ? C'est une question que je ne cesse de me poser en songeant aux jeunes d'aujourd'hui et à la pauvreté de l'offre politique, à l'indigence idéologique qui marque l'époque.

Il y a certes Nicolas Sarkozy qui ne laisse personne indiffèrent mais ma réponse à toujours été de citer le gaulliste social à la réflexion juste, profonde et originale, avec son éloquence unique et sa voix de stentor, Philippe Seguin. 

Philippe était un orateur hors pair, un écrivain et un historien de grand talent. Son "Louis Napoléon le grand" qui réhabilite avec intelligence et d'irréfutables arguments la figure de Napoléon III m'a beaucoup inspiré au moment où j'écrivais "Comtesse de Pourtalès". 

C'est Philippe qui m'avait fait l'honneur de préfacer mon livre avec le talent qu'on lui connaissait.

Philippe était aussi un homme de réflexion et de propositions.

Dans ce monde marqué par trop de pensée unique, par trop de soft idéologie, il en dérangeait beaucoup et l'on disait alors que cet homme de caractère avait mauvais caractère alors que, précisément, aujourd'hui, on manque de "caractères".

Son parcours a été marqué par la plus scrupuleuse honnêteté intellectuelle. Il m'avait honoré de son amitié et nous correspondions souvent ensemble.

C'est dire s'il nous manque, c'est dire s'il manque à la France!