Cher monsieur le maire

Je tiens à relayer auprès de vous les inquiétudes d’un grand nombre de nos concitoyens qui nous ont interpellés quant à la dégradation de la démocratie municipale à Strasbourg.

 Au moment de votre élection vous avez déclaré urbi et orbi que vous alliez respecter l’opposition, la traiter mieux et lui conférer un vrai statut. Nous avons enregistré quelques petites avancées matérielles concernant les locaux et les collaborateurs de nos groupes. Dont acte.

Toutefois après 18 mois de fonctionnement de votre municipalité nous constatons que la  démocratie locale s’est dégradée.

Par certains aspects que je vais évoquer elle est même devenue délétère.

En premier lieu, aucune concertation sur aucun grand sujet n’a jamais eu lieu avec votre opposition, ni avec quiconque d’ailleurs, jamais aucune recherche de participation alors même que cela constituait le cœur de votre projet. J’ajoute que votre projet phare de référendum transfrontalier sur l’Eurodistrict a été euthanasié avant d’avoir vu le commencement du jour. En résumé pour ce chapitre : pas la moindre démocratie participative à l’horizon à Strasbourg

 Bien plus grave est la manière dont votre équipe se comporte avec son opposition.

Ce n’est pas la simple absence de respect d’une opinion  différente dont il s’agit, c’est bien plus incroyable !

Au cours des dernières semaines avant les congés, votre majorité n’a cessé d’insulter l’opposition.

M. Hermann m’a traité de voyou

M. Jund de malotru

M. Herrmann à nouveau « d’âne » (coup de pied de l’âne)

M. Jund a traité ma collègue Anne Schumann de menteuse à propos des crédits alloués par le président de la République au port du Rhin, or il est clair que les financements que vous avez demandés pour le PMC ne concernent pas le port du Rhin.

Certains de vos adjoints, en votre nom, insultent et mentent et je n’ai aucun souvenir d’une majorité municipale qui insultait ainsi ses collègues élus de l’opposition.

C’est du jamais vu à Strasbourg.

En revanche nous vous demandons de vous souvenir du tintamarre disproportionné que vous aviez créé à l’occasion d’un incident soulevé par Madame Janot. Vous êtes allés jusqu’au procureur de la république.

Je vois deux causes à ce phénomène de l’injuritude municipale : vos adjoints n’ont ni idées, ni projet set se réfugient par conséquent dans les attaques personnelles.

En second lieu je crois discerner une relative absence de votre part, créant ainsi de facto une sorte de vacuité du pouvoir, un laisser faire de chacun, une absence de ligne directrice.

Beaucoup estiment que le maire est très souvent loin de Strasbourg, en voyage autour du monde ou à Paris, laissant ainsi le champ à une vingtaine de décideurs putatifs. Dès lors entre chacun de vos adjoints et chacun des membres de votre cabinet les expressions ne sont pas toujours concordantes et les validations peuvent en arriver à se neutraliser l’une l’autre. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’administration ne sache plus où donner de la tête pour écouter Jacques, satisfaire Philippe, ne pas fâcher Robert, calmer Eric, ne pas déplaire à Alain, sans oublier Catherine ou Nicole et prendre en compte les désidératas de tous les autres.

 Je tiens donc à attirer votre attention sur la dégradation du climat de la démocratie municipale à Strasbourg  et je vous demande de réagir et de rétablir un minimum de climat de respect de votre opposition avant que les choses ne dégénèrent plus gravement.

L’arrogance et le mépris ne doivent pas servir de règle de gouvernance à vos coéquipiers.

Quant à nous, groupe UMP-Nouveau Centre et Indépendants, nous ne céderons pas à ces provocations et nous ne répliquerons par aucune insulte personnelle.

Nous resterons fidèles à l’esprit républicain qui devrait régir nos relations.

 Je reste bien entendu à votre disposition pour réfléchir avec vous à de meilleures modalités de fonctionnement de notre démocratie municipale.

Bien cordialement à vous

 Robert Grossmann