La forfaiture…Le tandem Bigot-Ries casse une délibération de ses prédécesseurs et plante la progression de Strasbourg.

J’interviens en conseil de CUS :

C’est une décision négative que vous nous soumettez aujourd’hui: Casser ce qui a été démocratiquement décidé hier…

A mes yeux, cela constitue une double forfaiture, à l’égard du développement économique de notre agglomération, à l’égard de son développement urbanistique.

Et vous présentez cela sous le camouflage et le maquillage d’une soi disante « nouvelle stratégie d’accueil de la rencontre économique »

Bizarre sémantique !

Et dans cette présentation travestie vous évoquez longuement le PMC.

Pour justifier vos fins vous utiliser un seul argument central : la proximité du PMC avec le Parc des expositions du Wacken.

Vous avez ajouté, en guise de profession de foi économique : « il faut coller au marché ».

Quelle erreur, quelle politique de boutiquiers !

Premièrement c’est totalement méconnaître le fait que le marché peut évoluer et il évolue en permanence.

En second lieu cela constitue la marque d’une vision étriquée, d’un total manque d’ambition, que celle qui consiste à attendre que le marché, auquel on veut coller, accepte de s’intéresser à vous.

C’est « la visite de la vieille dame » ou « en attendant Godot »

Alors qu’il nous faudrait « la conquête de l’espoir »

On est dans l’exact contraire du volontarisme et cette phrase (coller au marché) qui a été prononcée en commission plénière constitue pour moi la caractéristique d’une politique de l’immobilisme… au fil de l’eau.

Et si le marché évolue d’ici quelques années vous resterez collé…au marché du passé, vous serez dépassés.

J’en reviens à l’argument de la proximité avec le PMC

Je ne pense pas que votre raisonnement et votre stratégie, si on peut vous créditer d’une stratégie, soient indigentes au point de confondre un congrès avec un salon ou une foire.

En effet, rares sont les utilisateurs ou les clients qui ont besoin, simultanément, des deux infrastructures, PMC/PEX.

Une foire est une foire, un salon est un salon et un congrès reste un congrès.

A mes yeux votre argument est spécieux.

D’ailleurs, parlons proximité. Avec deux stations supplémentaires du tram, avec un échangeur et la future VLIO dont nous attendons la "réanimation" par le Conseil General depuis plus de trois ans, qui peut dire sérieusement que Hautepierre-Eckbolsheim est loin du centre ville, loin du PMC, au Far West ?

En second lieu la synergie entre le Zénith, à salle modulable, et un parc des expositions moderne me semble plus porteuse, et plus attractive que celle avec le PMC.

Personnellement je réfute donc votre argument qui me semble ou bien tout à fait mauvais ou bien de toute mauvaise foi.

Je maintiens qu’à l’ouest de l’agglomération se situe une magnifique opportunité de développer la communauté urbaine de Strasbourg, d’aller vraiment vers un grand Strasbourg et de réaliser un projet urbanistique digne du XXI ième siècle.

De plus votre négation d’Eckbolsheim prive le site du Wacken, dégagé pour un beau projet du stade, enrichi par le tram, d’un très beau projet d’urbanisme digne du Parlement Européen

 

En commission plénière on a dit le Palais de la Musique et des congrès « vieillissant », comme si on voulait le discréditer.

Qu’il faille imaginer une extension me semble tout à fait intéressant. Cela faisait partie de nos projets aussi.

Mais le dénigrer, alors que son réaménagement a été réalisé à très grands frais, me semble indigne : nous avons installé la climatisation qui lui manquait, des équipements vidéo dans chaque salle, une remise en peinture, la première depuis sa création, des deux salles, Erasme et Schweitzer. Bref un vrai lifting réussi.

Alors dénigrer le PMC n’est pas convenable et ne correspond pas à la réalité.

Enfin je rappelle qu’il y a le mot musique dans son intitulé.

Et peut-être savez vous qu’il ya un problème sérieux d’inconfort de notre Orchestre.

Quelle est votre projet, quelles sont vos ambitions pour l’orchestre qui a son siège dans ce palais mais qui ne peut y répéter dans les conditions du concert car il est en permanente concurrence avec des congrès…

 Je réaffirme que créer un parc moderne, fonctionnel,  constitue un signal très fort d’une volonté !

Une volonté politique  de dynamiser notre ambition économique.

C’est aussi un acte de foi en l’avenir.

Ce n’est pas simplement « d’accueil » qu’il s’agit, comme le dit votre rapport, mais de prospection accélérée et amplifiée, de recherche, et je le répète, de volonté de hisser notre agglomération au niveau de ses grandes compétitrices rhénane notamment.

Vous prenez l’exemple de Bâle. Il s‘agit de bâtiments anciens et qui ne nécessitaient pas de réhabilitation lourde, contrairement à Strasbourg dont aujourd’hui les halls 9/10/11 sont à l’extrême limite de l’insécurité. Et à Bâle il ya des parkings attenant à très grande capacité

Et puis si vous prenez exemple sur Bâle, imitez là en tout et prenez les mesures pour développer à Strasbourg une foire d’art contemporain internationale comme celle de Bâle, la plus importante au monde sans doute.

Mais vous ne parlez pas de Karlsruhe, de Cologne, de Stuttgart qui ont réalisé des parc d’Expositions sur des terrains nouveaux pas exactement au centre ville. Certes, à l’exception de Karlsruhe, la taille de Strasbourg et le nombre de ses habitants ne sont pas du même gabarit.

La question est de savoir si nous voulons végéter, faire du sur place et faire du bricoli-bricola, sans ambition, ou avancer.

Chaque fois que nous avons créé, dans le scepticisme généralisé de nos adversaires, de nouvelles structures, de nouveaux bâtiments, ils ont été couronnés de succès spectaculaires. Jadis le centre sportif de la Roberstau, hier le Rhénus sport, la patinoire, la médiathèque, pour ne prendre que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.

Il y a dans cette volonté politique et économique, traduite dans l’investissement, une formidable attractivité et ce serait le cas d’un PEX à Eckbolsheim qui ferait office de moteur économique et je fais le pari que de nombreux nouveaux salons y viendraient, attirés par la modernité de la fonctionnalité.

Un PEX à Hautepierre Eckbolsheim est aussi le signe d’une intention urbanistique forte de développer une importante porte ouest pour notre agglomération.

C’est bien de regarder toujours vers Kehl, c’est bien aussi de songer au développement de l’Ouest.

A ce propos vous nous direz, s’il vous plait, où en est le site olympique permanent de monsieur Oehler, cela nous intéresse fortement.

 Monsieur le président, je me bats ici pour des idées, des projets et je développe des arguments.

Je vous demande de bien vouloir les entendre.

Et surtout, je vous demande de mettre en œuvre une réelle concertation, un vrai débat, selon les canons de vos bréviaires et de votre éthique.

Je dis bien les vôtres, qui découlent de toutes vos proclamations d’adeptes de la démocratie participative.

Je vous demande, avant de casser la délibération du PEX à Eckbolsheim, de consulter le monde économique, les artisans, les commerçants les riverains concernés par vos annonces dans la presse.

Il faut une concertation et des débats participatifs sur les alternatives Wacken/Eckbolsheim et non pas Wacken/Wacken…

 J’ai eu une longue conversation avec ma collègue Martine Caldéroli, hélas empêchée d’être présente. Elle m’a demandé de vous dire combien elle était scandalisée, en tant qu’habitante du quartier Wacken Tivoli, d’avoir tout découvert dans la presse et de n’avoir, ni elle ni ses voisins, été conviée à la moindre réunion de concertation.

 Messieurs du tandem gouvernant la CUS, permettez moi de vous inviter à rester fidèles à votre parole et à vos engagements :

Dans votre programme cher Roland Ries il est marqué en toutes lettres : 

« Une nouvelle organisation démocratique privilégiera la transparence (ça, pour l’instant c’est raté), le partage de l’information (c’est encore raté), la prise en compte et le respect de tous les acteurs appliqués dans les décisions de politique publique (complètement raté) ».

 Et à la page 115 du livre de précampagne de Roland Ries, en haut de page, j’ai lu une chose tout à fait intéressante que je vais paraphraser si vous le permettez : « Craignez vous de continuer l’œuvre de vos prédécesseurs dont le péché originel de « n’être pas de gauche » est évidemment à vos yeux rédhibitoire. »

Messieurs les responsables de la CUS mettez en œuvre votre méthode « participative » et ne gâchez pas une vraie chance pour la Communauté Urbaine de Strasbourg

Je vous remercie.