En lisant les déclarations du député Armand Jung dans les DNA du 29 mars nous étions d’abord persuadés qu’il avait bien joué.

Prenant tout le monde de court, avec 3 jours d’avance, il avait créé un énorme poisson d’avril.

Ah Armand, boute en train, Armand humoriste !

Nous avons ri de bon cœur : mettre en cause des fonctionnaires municipaux, le directeur général, l’adjoint chargé de la sécurité, le maire lui même…la police, faire passer le délinquant pour victime « en danger »…développer comme dans les mauvais polars ou les séries B, la thèse du complot, justifier indirectement l’ivrognerie sur la voie publique, l’incendie de poubelles et de bâches de chantier…Enfin la thèse consistant à dire s’il n’ y avait pas eu les caméras M.Elkouby aurait pu tranquillement continuer à mettre le feu un peu partout …Pas vu, pas pris…

Tout cela est d’un drôle absolu venant d’un élu de la nation.

Mais,non, il a bien fallu que nous nous rendions aux réalités et les réalités nous indiquent qu'Armand Jung ne fait jamais dans l'humour. Armand Jung est toujours grave, il n’était donc ni dans la plaisanterie, ni dans le deuxième degré. Il était sérieux avec sa thèse du complot et du délinquant-victime.

Sous cet éclairage la position du député est totalement inacceptable et scandaleuse. On est en droit de se poser la question qui vient immédiatement à l’esprit : que cherche-t-il au juste, quelles sont ses arrières pensées ?

 

Après la condamnation en correctionnelle par une justice particulièrement clémente à l’endroit de son suppléant, M. Elkouby, il n’y avait qu’une chose à faire : se taire, faire profil bas et respecter la décision de justice, en même temps que tous ses électeurs. Bref attendre que les choses se calment et à la limite que tout s’oublie.

Il nous a déjà semblé très imprudent de la part du maire de lui avoir, séance tenante, rendu toutes ses délégations, car quelle autorité peut avoir un condamné en correctionnelle face aux commerçants, aux gérants de bars et de restaurants ou aux quartiers sensibles qui relèvent de lui ?

Quelle autorité peut avoir un adjoint au maire qui perd tout contrôle des ses facultés à cause de l’alcool ingurgité abusivement pour un accès de « tristesse », à la Saint Valentin ?

Un adjoint qui a reconnu ses actes de délinquance, qui a reconnu aussi « avoir pété un câble », n’est pas à la merci d’un réitérance d’autant plus que l’expert psychiatre qui l’a examiné l’a dit « obsédé par sa vie professionnelle au point d’avoir une vie privée quasi inexistante… »

Tout cela est de mauvais augure pour l’exercice de ses fonctions d’adjoint, car M.Elkouby se met ainsi en situation de danger quasi permanent.

Mais le fait d’avoir fait rebondir l’affaire Elkouby que chacun ne demandait qu’à oublier, jette un tout autre éclairage sur la soirée de la saint Valentin. M.Jung introduit des éléments et des suspicions nouvelles qui ne peuvent demeurer à l’état de soupçons.

Toute la lumière doit donc être faite sur les révélations suggérées par le député.

Nous demandons à monsieur le procureur de la République d’interjeter appel afin de permettre à toute la vérité de se faire jour.

Par ailleurs nous demandons au maire de Strasbourg de retirer définitivement les dangereuses délégations que M.Elkouby, si fragilisé, est sensé exercer.

La thèse du complot évoquée par le député Jung signifie que les règlements de comptes au sein du PS municipal ne vont pas en rester là et les comploteurs, qui veulent du mal à son suppléant, poursuivront leurs tentatives à l’encontre de leur proie.

C’est pourquoi nous demandons aussi au maire d’inscrire à l’ordre du jour du prochain conseil municipal un point concernant le fonctionnement de la vidéo surveillances et son rôle en cas de détection d’un délinquant sur la voie publique