Ce soir du 29 octobre, le débat du club des démocrates pour le progrès a tenu ses promesses et même au delà.

Les deux représentants de la France Libre, 85 et 86 ans, le docteur Jean Meyer et M. Bouboska, engagés à l’âge de 17 ans en 1942, ont témoigné. Leurs paroles furent poignantes mais la question qui se dégagea de leur témoignage laissait perplexe par sa véracité même : il ne se développe de sentiment patriotique que dans l’adversités. On ne songe à la Liberté que lorsqu’elle est menacée. Autrement dit il faut un adversaire, un ennemi, une guerre pour que certains songent à s’engager.

 Mais, le monde a changé depuis que nos grands aînés ont combattus pour la liberté et nous l’ont léguée.

Et le débat s’engagea passionnément à ce moment là.

Le conseiller général, Le Tallec avait amicalement accueilli les personnes présentes. Le président du Club Stéphane Boof a rappelé le sens du club des démocrates et la qualité des débats auxquels il tenait : quête de valeurs, recherche de sens, et après le franc succès de la rencontre sur le thème "peopelisation de la vie publique" c’était, ce soir là : « pour quelle cause un jeune de 20 ans sacrifierait-il sa vie aujourd’hui »

 Ce thème avait été suggéré et voulu par Jamila Azeroual, responsable jeunesse et vie étudiante du club. Elle introduisit les débats en posant aux invités et à la salle les questions pertinentes que le thème imposait. « Que faisons nous aujourd’hui de la liberté que vous avez conquise pour nous il y a soixante ans » « que signifie la liberté au juste dans notre société de consommation et …de crise »

 Le débat fut vif, animé, chaleureux. Jamila fit un plaidoyer qui fascina toute l’assemblée tant elle s’exprimait avec talent, intelligence et convictions : « Vous nous dites que l’on ne peut s’engager que contre quelque chose mais ne peut donc s’engager pour ? » lança-t-elle à la salle qui se mit à réfléchir…bonne question ! « Et le drapeau ? Comment se fait-il qu’aux Etas-Unis il soit présent partout et honoré?," nous rappela Axelle Ben Amran, – "en Albanie où j’étais cet été renchérit Jamila, le drapeau est respecté et aimé. Toutes les multiples tensions qui peuvent exister dans un pays comme l’Albanie se sont fédérées autour de ce concept d’Albanie, l’Albanie est une patrie pour les Albanais mais c’est vrai aussi au Maroc ou dans d’autres pays à travers le monde. Chez nous, en France on a l’impression que les gens ont honte de leur drapeau. »

"Que signifie dès lors la patrie" fut un chapitre qui mobilisa tous les participants. La France est-elle encore la patrie pour des jeunes et des moins jeunes aujourd’hui?

Eric Vial fit une intervention pertinente et érudite en partant de l’étymologie du mot patrie qui vient du latin pater, le père, et peut-être au stade de France des jeunes, en but au mal être de leurs banlieues, on-ils sifflés le PATER ? « Rien ne vaut que l’on sacrifie sa vie car la vie est précieuse et pour lutter en faveur des causes qui le méritent il faut rester en vie … La cause suprême c’est bien la VIE»

Avec une belle pédagogie Huguette Dreykaus évoqua les quatre sphères qui requièrent son engagement : notre région, la France, l’Europe naturellement, qui fit toujours partie de son univers et le monde, citoyenne du monde. La liberté expliqua-t-elle avec des exemples n’a pas droit de cité partout, soyons heureux et conscient d’en bénéficier ici.

Mais si la notion de patrie est atteinte en France si elle ne signifie plus ce qu’elle devrait s’il en est de même du drapeau alors pourrait-il y avoir un sentiment patriotique européen ? « On ne m’a jamais bien expliqué ce qu’est l’Europe » lança un participant alors que d’autres firent des plaidoyers en faveur de l’Europe.

L’Europe une patrie ? Et le drapeau européen, lui, serait-il mieux honoré que le tricolore ?

Débat…débat…pas d’unanimité mais débat passionnant

Jamila exprima avec une vraie et grande conviction pour quelles causes elle s’engage : l’humanisme certes mais plus précisément les valeurs exprimées par la République : Liberté-Egalité- Fraternité. Unanimité dans la salle. Unanimité aussi pour rejoindre Jamila : «  le combat en faveur de ces valeurs là n’est jamais acquis une fois pour toutes. C’est tous les matins qu’il faut les soigner »

Eh oui, au club des démocrates un consensus se dégagea alors : notre patrie c’est la République et la République est universelle elle ne s’exprime pas sur un seul territoire géopolitique.

Des débats comme ça on en redemande tant il y eut de sens, tant ils furent riche, tant, aussi, il y eut de talents révélés. Jamila, incontestablement, Axelle, naturellement, Stéphane évidemment, Jean Emmanuel, et aussi Geoffroy, Jérôme et tant d’autres parmi la vingtaine d’intervenants que je ne peux tous citer ici ?

ON EN REDEMANDE !