Pour moi maintenant cest définitif: cest Obama!
Par Robert Grossmann le samedi, 1 novembre 2008, 18:44 - général - Lien permanent
Je nai aucune antipathie pour le GOP, (le Grand Old Party), le parti républicain.
Reagan malgré des détracteurs obligés fut un grand président.
Mac Cain est très respectable. Jai donc eu du mal à vivre avec ma petite mais réelle sympathie pour Obama et après tout, me suis je dit en permanence, cest le problème des Etats Unis même si ce choix aura une influence sur le destin de la planète, moi je ne vote pas.
Donc, réelle petite sympathie pour Obama en ma qualité d'observateur lointain.
Les enjeux de ce scrutin sont importants: guerre en Irak, menace de guerre envers d'autres pays arabes. Crise économique mondiale partie des USA et dont ce grand pays est responsable. Le monde entier en souffre et on attend du prochain président des actes d'apaisement et de résolution de la crise économique et financière. Il me semblait que Obama était mieux armé pour rassurer par des actes intelligents et des solutions novatrices et adaptées.
Mais voici que dans cette campagne si importante une autre idole entre en scène, voici que le super héros de la gonflette, des salles de muscu et des podiums de monsieur Apollon, devenu creveur décrans et immense rival de Sylvester Stalone, puis honorable gouverneur de la Californie, se met à sortir des arguments définitifs pour Mac Cain.
Attention, nous sommes en plein débat didées, au coeur du culte des valeurs humanistes, et de lesquisse dune vision des affaires du monde.
Attention, voici l'intelligence politique en marche: Schwarzenegger, Schwarzi pour les dames, sest écrié sous les rires hystériques de 18.000 républicains réunis:
Obama devrait se muscler, fréquenter les salles de musculation car il des jambes grêles!" Fermez le ban, la messe est dite, il ny a plus darguments à opposer à cette bombe intellectuelle. Seul le silence est grand.
Schwarzi a fait mouche: je suis maintenant à fond et avec une vigueur de conviction sans failles pour Obama.
Car franchement, nous sommes là dans le degré zéro de la politique.
Cela me fait peur pour les Etats Unis et pour le reste du monde.
Les attaques ad hominem sont détestables... à proscrire, à condamner sans autre forme de procès.
A lidée que des gens de cet acabit puissent diriger le monde me fait frémir.
Je continue à conserver ma vive admiration pour la manière dont cet autrichien exilé aux USA a réussi à cultiver ses muscles et à crever les écrans.
Jadmire la carrière de héros militaire de Mac Cain, mais pour le progrès des idées, pour une rupture humaniste salutaire: Vive Obama
Commentaires
HILLARY FOR EVER .
OBAMA / MAC CAIN , l'Amérique des contraires ; sortis vainqueurs des primaires ( qui aurait misé un kopek sur ces deux là ?), la campagne a vu s'affronter deux visions politiques , aux programmes très peu différents .
Crise économique , protection sociale , instabilité mondiale , les sujets sont sensiblement les mêmes depuis la ré-élection du Président BUSCH en 2004 , et les solutions supposées, tout droit sorties des programmes politiques d'alors .
Annoncé par les sondages et autres opinions médiatiques , l'Amérique s'attend à connaitre son " grand soir " . Qu'en sera t-il ?
Vu de ce coté ci de l'atlantique , OBAMA obtient les faveurs d'une opinion publique aveuglée par le rêve américain et MAC CAIN , la disgrace de cette même opinion parce que soldat d'une Amérique impérialiste . Bien triste ...
Au delà du résultat final , le nessécaire engagement des Etats Unis dans les affaires du monde est d'une cruelle évidence et le prochain résident de la maison blanche a du soucis à se faire .
Dans ce monde devenu complexe , la France aux cotés des Américains , prend désormais toute sa place sous l'impulsion d'une diplomatie pragmatique et réaliste .
Eliminée lors des primaires démocrates , Hillary CLINTON a été la grande absente de cette présidentielle .
Flanquée d'un AL GORE (vice Président de Bill CLINTON ), ce duo aurait donné une tonalité démocrate à cette campagne et aurait porté une ambition progressiste nouvelle sur la politique nationale et internationale US .
Nouvel ordre économique mondial , défit énergétique , conflits géostratégiques , alliance transatlantique , les Etats Unis vont devoir jouer collectif , au risque de voir les crises s'aggravées et s'amplifiées .
Cordialement.(fh)
Au delà du talent de l'un ou de l'autre des candidats, il est fort probable qu'après huit années avec Bush, les américains choisissent l'alternance. L'éternel balancier. J'avoue pour ma part un faible intérêt pour cette élection même si j'aurais aimé en savoir plus sur les autres candidats. Mac Cain ou Obama, un ami américain me dit que l'état se ressere et me raconte que l'un des premières décisions que pourrait être amené à prendre Obama serait l'expulsion de sa tant kenyane qui vit en situation irrégulière aux Etats-Unis.
Le tropisme américain du moment ne doit pas nous cacher la cruelle réalité qui touche l'Europe et son corrolaire, une crise économique pue autant par la peur que par les effets de la crise financière.
Obama ou Mac Cain, soit chacun choisit, mais, comme l'élection reste le "job" des américains, qui votent d'abord pour eux et sans le moindre regard vers la vieille europe.
Je suis content de savoir que Monsieur Grossmann se prononce en faveur du même candidat que j'aurais voté si j'étais citoyen américain. Pour moi il n'y a pas photo non plus !
Le cas d'Arnold Schwarzenegger est assez édifiant et démontre à lui seul le côté obscur de la pipolisation de la vie politique. La Californie est d'ailleurs assez paradoxale électoralement parlant : ses habitants élisent un gouverneur républicain mais votent très souvent (toujours ?) pour le candidat démocrate lors des élections présidentielles. C'est l'Etat le plus peuplé des USA et donc celui qui compte les plus de grands électeurs.
Je suis absolument d'accord avec la note rédigée par Robert Grossmann, à une exception près peut-être : je ne suis pas du tout certain qu'il existe à l'heure actuelle des menaces de guerre contre d'autres pays arabes de la part des Etats-Unis. On parle de l'Iran depuis longtemps, certes, et d'ailleurs ce pays ne fait rien pour calmer le jeu et ne cesse pas les provocations (la preuve : aujourd'hui encore, de façon tout à fait officielle, on a fêté le 29ème anniversaire de la prise d'otage dans l'ambassade américaine à Téhéran). Il y a des rumeurs de guerre contre la république islamique d'Iran, c'est vrai, mais concernant des pays arabes, je ne vois pas.
Pour approfondir cette discussion, je propose aux lecteurs la lecture de trois articles de la presse étrangère, ci-dessous.
Voici un article publié dans the Guardian et écrit par Jonathan Freedland :
« Jai déjà ressenti cette impression. Cétait il y a huit ans et, à nouveau, il y a quatre ans : un poids sur lestomac. Cest une sorte de pessimisme physique qui me sussure : « Voilà que ça recommence. Les démocrates sont sur le point de perdre une élection quils devraient théoriquement gagner et dont lenjeu est pourtant crucial. »
Dans ma vie, je ne minquiète pas autant pour Obama que je me suis inquiété pour John Kerry en 2004 ou pour Al Gore en 2000. Obama est un meilleur candidat que ces deux-là réunis, et tous les signes montrent que les chances des démocrates sont plus grandes cette année quelles ne lont jamais été depuis 1976. Et pourtant, je narrive pas à me débarrasser de ce poids sur lestomac.
Si Sarah Palin fait mentir ladage selon lequel lissue dune élection est déterminée par la seule tête daffiche du ticket présidentiel, et quelle parvienne dune façon ou dune autre à faire gagner celle-ci à Mc Cain, quelles seront les réactions aux Etats-Unis ?
Dabord, lAmérique démocrate prendra une nouvelle fois le deuil et se sentira exclue de son propre pays. Une génération entière de jeunes Américains qui se sont largement rangés derrière Obama sombrera dans le cynisme après avoir conclu que la politique, décidément, ne mène à rien. Enfin, et cest le plus déprimant, de nombreux Africains-Américains décréteront que, si même Obama nest pas parvenu à lemporter, alors aucun Noir ne deviendra jamais président des Etats-Unis.
Mais quelle sera la réaction du reste du monde ? Cest celle-là qui mangoisse le plus. Car Obama a suscité dans le monde entier un engouement que, de mémoire dhomme, aucun politicien américain navait jamais provoqué. Si lélection du 4 novembre se déroulait à léchelle mondiale, Obama lemporterait haut la main. Les 200 000 personnes qui sont allées écouter son discours à Berlin, en juillet dernier, ne lont pas seulement fait en raison de son charisme, mais parce quelles savaient que, à linstar de la majorité de la population mondiale, Obama sest opposé à la guerre en Irak. Mc Cain, lui, la soutenue et a colporté le mensonge selon lequel Saddam Hussein était lié aux attentats du 11 septembre 2001. Les non-Américains savent quObama ne traitera pas avec désinvolture et brutalité le système international et quil respectera les traités et les institutions mondiales, contrairement à Mc Cain, qui voudrait contourner les Nations unies au profit dune Ligue des démocraties soumise aux intérêts américains. Mc Cain a beau avoir pris une position correcte sur le changement climatique, lun des slogans quon a le plus souvent entendus lors de la convention républicaine était : « Drill, baby, drill ! », comme si la solution du réchauffement mondial ne passait pas par une redéfinition radicale de tout le système énergétique américain, mais par une multiplication des forages ossfhore.
Si les Américains choisissent Mc Cain, ils tourneront le dos au reste du monde et, avec un doigt dhonneur, ils lui signifieront que nous sommes repartis pour quatre années supplémentaires à la sauce Bush, Cheney and Co.
Jusquà présent, lantiaméricanisme a été exagéré et très mal compris : en dehors dun noyau dur de gauche, il exprimait avant tout un sentiment anti-Bush, un rejet de la seule administration actuelle. Or, si Mc Cain lemporte en novembre, cela pourrait changer. Les Européens et les autres pourraient alors en conclure que leur désaccord ne se limite pas à la clique actuellement au pouvoir, mais sétend aux Américains dans leur ensemble. Car ce ne seront pas les politiciens, mais bien le peuple américain lui-même qui aura laissé passer loccasion de ce nouveau départ que le monde espère.
La manière dont les Américains feront leur choix aura également de limportance. Sil apparaît que lissue de lélection a été déterminée par un préjugé racial, alors le verdict du monde sera extrêmement sévère. Dans ces conditions, comme la écrit récemment Jacob Weisberg dans le magazine Slate, lopinion internationale conclura que « les Etats-Unis ont eu leur chance, mais quau bout du compte ils nont pas su faire passer leur propre intérêt avant leur position insensée et irrationnelle sur la question raciale ».
Même si ce nest pas le préjugé ethnique, mais un autre aspect de la guerre culturelle qui se révèle avoir été décisif, la conclusion restera la même. Imaginer que lAmérique décide que la présence à la Maison-Blanche dune « hockey mom » aux idées arrêtées est ce quelle souhaite le plus traduirait un tel manque de sérieux et une telle fuite devant la réalité que cela ne pourrait être que la marque dun pays entré dans un « déclin historique », pour reprendre une autre formule de Weisberg. Noublions pas que le directeur de campagne de Mc Cain clame à qui veut lentendre que cette élection « ne se joue pas sur les problèmes du jour ».
Bien entendu, je sais que le seul fait de mentionner le soutien dont bénéficie Obama dans le, monde lui porte tort. Mais que nous enseigne sur lAmérique daujourdhui le fait que jouir de lestime du monde ny est pas bien vu ? Si les Américains rejetaient Obama, ils enverraient ainsi au reste de la planète un message extrêmement clair. Et ils peuvent être sûrs que ce message sera entendu. »
Article rédigé par M. Boris kagarlitski, paru dans le quotidien économique moscovite Vzgliad :
« Au tout début de la campagne, on a pu croire que la politique extérieure serait au cur des débats, mais, à mesure que le temps a passé, les divergences sur les questions internationales ont été reléguées au second plan. Les discussions ont cessé de tourner autour de lIrak, où la situation militaire sest un peu améliorée. En Afghanistan, au contraire, les choses se dégradent, mais le patriotisme des candidats et de leurs supporters ne leur permet pas de prendre la véritable mesure des difficultés à venir. Le Pakistan va très mal, mais lAméricain moyen ne sait pas exactement où se trouve ce pays. En revanche, un nouveau refrain est apparu, celui de la lutte contre lexpansionnisme russe ; cependant, comme les candidats sont daccord sur ce thème, il nengendre pas de débats.
Quand on aborde léconomie, cest la débandade. On ne peut pas parler de consensus entre Obama et Mc Cain, mais ils sont aussi impuissants et indécis lun que lautre, même si le premier le cache mieux que le second. Pour autant, Obama aurait du mal à se faire passer pour un spécialiste de léconomie. Il lui faudrait au moins énoncer quelques recettes ; or la crise que traverse lAmérique na pas de précédent. La dernière de ce genre remonte à 1929, mais, si on y regarde de plus près, la Grande Dépression nétait pas aussi générale. Au final, cest donc la guerre des valeurs qui est venue occuper les premières loges. Ce fossé culturel, qui na jamais été aussi profond, a commencé à se creuser avec lapparition de Bush junior sur la scène politique.
Obama est soutenu par les habitants des grandes villes, des pôles universitaires et culturels des côtes est et ouest, par la population multiculturelle et multiethnique de New York et de San Francisco, par les élites universitaires de Boston, Berkeley ou New Haven. Mc Cain, lui, flatte les habitants des petites villes, celles qui comptent 5000 âmes en incluant les vaches, les Anglo-Saxons protestants blancs, les chrétiens convaincus qui ne souhaitent pas que leurs enfants apprennent à lécole la théorie de lévolution de Darwin, quils jugent suspecte. Ces électeurs ne voyagent jamais à létranger. Ils nont jamais vu la mer et ne sortent parfois même pas des limites de leur Etat. Cest tout juste sils ne croient pas que la Terre est plate. Ces gens-là ne veulent pour rien au monde voir un président noir à la Maison-Blanche, mais ce nest pas parce quils sont racistes. Ils ont simplement limpression que, si un individu qui ne leur ressemble pas siégeait à Washington, ce serait une inconcevable violation des règles les plus évidentes, un bouleversement de lordre du monde.
Les citadins des côtes est et ouest qualifient avec mépris ces gens de rednecks, « cous rouges », à cause de lempreinte que le soleil laisse sur leur peau pendant quils travaillent la terre. Les rednecks, eux, évoquent avec haine lélite du nord-est et de la côte Pacifique. Elite qui nest pas incarnée pour eux par les gens qui exercent le pouvoir, mais par ceux qui lisent des livres, connaissent des mots étrangers et ont fait leurs études dans de bonnes universités.
Ce choc des cultures a atteint son apogée avec lapparition de Sarah Palin. Elle est la parfaite incarnation des valeurs et des idées redneck. Elle abhorre lavortement et adore la peine de mort. Cest une femme qui a bâti sa carrière seule et qui méprise les féministes. Lannonce de sa nomination comme colistière de Mc Cain a laissé perplexes de nombreux observateurs, car, après tout, si les républicains voulaient vraiment une femme (afin de séduire les supportrices déçues de Hillary Clinton), ils avaient lembarras du choix. Mais non, Mc Cain a opté pour Sarah, avec son accent provincial ridicule, ses fautes de grammaire et sa formidable capacité à sattirer lhostilité des journalistes. Ce choix ne relève absolument pas du hasard et nest pas une erreur. Cest une décision mûrement réfléchie, quoique risquée.
Sarah Palin peut souder les électeurs rednecks en agitant la menace de limminence dune bataille décisive avec une autre Amérique que ceux-ci détestent, une Amérique antipatriotique, urbaine et multiculturelle. Cela dit, Sarah Palin a aussi soudé les électeurs de lautre bord, et les critiques dont ils labreuvent sont souvent aussi répugnantes que la démagogie « plébéienne » des républicains. Les démocrates tournent son accent en dérision, se gaussent de ses origines prolétaires, dans la lignée des blagues soviétiques sur la ménagère de Lénine qui aurait pu diriger lEtat. Ces attaques ont quelque chose de profondément antidémocratique, dévoilant lhypocrisie de ce libéralisme américain qui exhorte à aider les défavorisés mais ne cache pas son dédain pour tous ceux qui sécartent des critères de Yale et de Harvard.
Lélection montrera lequel des deux camps (laquelle des deux Amériques) pèse le plus lourd. Mais le principal problème est que la boîte de Pandore de laffrontement culturel a été ouverte et quil sera difficile de la refermer. Quels que soient les vainqueurs, les perdants se sentiront non seulement battus, mais profondément humiliés, à tel point quils ne chercheront pas à dissimuler quils ne se reconnaissent pas dans le pays sorti des urnes. La fameuse loyauté des Américains envers leur patrie et leur Constitution sera mise à mal. Et si le milieu cosmopolite des grandes villes est déjà habitué à traiter le patriotisme et les valeurs nationales avec une bonne dose dironie, ce nest pas le cas des rednecks, qui subiraient un vrai traumatisme. Une occasion en or pour les organisations dextrême droite et la résurgence de théories fascistes.
Pendant ce temps, la crise économique ne va pas disparaître. Le futur président, quel quil soit, ne tardera pas à découvrir quil est impuissant face au cataclysme qui se profile. Et ce sera bien plus grave quun problème de fossé culturel. Toutefois, il ne faut pas oublier que celui-ci nest pas dangereux en lui-même, mais quil le deviendra dans un contexte de difficultés économiques et politiques. Les perdants, quels quils soient, tenteront vite de prendre leur revanche, et il nest pas du tout certain quils respecteront les procédures habituelles, conformes à lesprit de la bonne vieille Constitution américaine. »
Article écrit par Alexandre Ianov pour le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta :
« En découvrant Sarah Palin, les républicains ont été saisis dun « ravissement immédiat », comme aurait dit Tolstoï. A linverse, les démocrates ont semblé quelque peu décontenancés. On sentait quils navaient jamais été confrontés à quoi que ce soit de ce genre. The New York Times a estimé que « le langage de Palin serait plus à sa place dans un supermarché », et The New Republic a trouvé quelle rappelait « une vendeuse du rayon maquillage de chez Macys ». Il faut sans doute être né en URSS et avoir avalé avec le lait maternel lensemble des clichés de la propagande bolchévique pour retrouver le prototype exact de Sarah Palin : toutes les expressions de son visage, sa gestuelle, sans parler de son langage, évoquent irrésistiblement la fameuse « cuisinière » qui, conformément à laffirmation de Lénine, était prête à diriger lEtat. Une ménagère avec cinq enfants, installée par la révolution dans un appartement bourgeois et fermement décidée à montrer de quel bois elle se chauffe à la sale clique dintellectuels qui sest gobergée sur le dos du peuple laborieux.
Plus sérieusement, Mc Cain, en endossant le costume du professeur Higgins dans Pygmalion, la célèbre comédie de Bernard Shaw, a déclenché une vraie révolution aux Etats-Unis. Sans être, évidemment, une révolution socialiste, elle nen semble pas moins radicale. Cest la révolution des petites villes. « Je représente la véritable Amérique » : cette affirmation ne quitte pas la bouche de Palin. Il sagit en quelque sorte de la révolte de lAmérique au ras du sol contre les mégalopoles géantes où nichent les intellectuels libéraux quelle déteste.
On saperçoit aujourdhui que les huit années de présidence Bush ont eu une véritable influence sur lAmérique : elles lont habituée à lidée que les intellectuels étaient des libéraux et que les libéraux étaient des capitulards anti-patriotiques. Sarah na fait que révéler cette substance du « bushisme » ; a elle a tiré, à partir du négatif, le portrait photographique de ce quelle considère comme « lAmérique véritable ». « Vous nentendrez jamais cet homme prononcer le mot victoire ! », sexclame-t-elle, dénonçant Obama. Et elle sindigne : « Il accepte de discuter avec nos pires ennemis, ceux qui sont prêts à nous anéantir ! » Certes, elle ne reprend pas encore le vocabulaire de lépoque du maccarthysme et de la « chasse aux sorcières », elle nappelle pas à créer une nouvelle « commission des activités antiaméricaines », mais cest pourtant ce que les délégués de la convention ont semblé entendre dans son propos, et cest pour cela quils lui ont fait une si bruyante ovation.
Ne pouvant prédire lavenir, je ne puis que me référer à mes impressions, pour ne pas dire à mes intuitions, et elles me soufflent quelque chose en quoi je ne veux pas croire et en quoi personne ne voudra croire à moins dêtre né en Russie et davoir soigneusement étudié lhistoire de ce pays. Et donc lHistoire a parfois la détestable manie de se répéter aux moments où lon sy attend le moins. Lune des conséquences imprévues dune victoire de Mc Cain pourrait être le retour, en plein XXIème siècle, de la honte et de linfamie de lAmérique des années 50 : le maccarthysme.
Rappelons que Mc Cain, 72 ans, souffre dun mélanome, quil vient de subir le stress intense dune impitoyable campagne présidentielle, qui aurait sans doute été également durement ressentie par un candidat plus jeune et en meilleure santé. Pour toutes ces raisons, le choix de sa colistière est dangereux pour lAmérique et pour le monde entier. Le problème nest pas la vulgarité provocante de Sarah Palin, ni sa bigoterie intransigeante. Ce nest même pas quelle na pas la moindre notion de politique intérieure, encore moins de politique étrangère. Le problème, cest quun jour de malheur elle pourrait fort bien se retrouver commandant en chef de la plus puissante armée du monde.
Lénine avait raison. Des cuisinières prêtes à diriger lEtat, il y en a à profusion, partout. Reste à savoir ce que devient lEtat quelles dirigent. Ne sommes-nous pas bien placés pour limaginer ? »
Les ferrailleurs-recycleurs et les artistes-soudeurs s'intéressent aussi à Obama. Et nous, aux Ateliers de l'Eclipse, nous remercions George (eh oui !) d'avoir permis qu'un non-blanc accède à la présidence. On a même été jusqu'à publier ces remerciements dans les journaux... (en plus, on a signé "robert")
OBAMA.
Dans quelques semaines sa couleur s'estompera progressivement dans l'esprit des gens et c'est G.W. Bush qui deviendra noir, noir, noir.
Plus sérieusement.
Avec, à 10h00 heure française, 52% (58 886 128) des voix indirectes pour Obama et 47% (53 105 789) pour McCain cela donne 349 (68%) grands électeurs désignés pour Obama et 159 (32%) pour McCain.
Sans oublier que le taux de participation a été de 68% environ.
En écoutant les medias on dirait un raz-de-marée......
Sortons de l'émotionnel. L'important c'est ce que va pouvoir faire cette nouvelle équipe.
Bonjour monsieur Grossmann,
vous étiez pour Obama, alors je vous adresse mes félicitations car vous avez su soutenir le bon candidat.
En ce qui me concerne, j'ai été très partagé. Je soutiens McCain pour ses valeurs conservatrices, je soutiens Obama pour ses valeurs sociales.
Finalement, ce n'est que le matin de l'élection que je me suis décidé pour McCain sans grande conviction.
Quand à Schwarzenegger, moi non plus je ne l'apprécie pas trop. En plus, c'est un RINO (Republican in name only).
Salutations,
David
Trois semaines après l'élection présidentielle aux Etats-Unis et la victoire du candidat démocrate, je vous propose d'approfondir le sujet avec la lecture d'un article écrit par Jay Mc Inervey, pour The Independent, de Londres :
« La dernière fois quun inconnu ma serré dans ses bras en pleine rue, cétait le 11 septembre 2001. Cette fois, linconnue car cétait une femme ne pleurait pas, mais était tout sourire. « Vous vous rendez compte ? ma-t-elle lancé. Jai eu peur ce matin en me réveillant de mapercevoir que ça navait été quun rêve. Il était 8 h 30 ce mercredi matin, et nous étions devant le même kiosque à journaux, à la recherche du New York Times. Presque tous les kiosques et épiceries-journaux de Greenwich Village avaient été dévalisés. La dernière fois que javais eu autant de mal à trouver le Times, cétait le 12 septembre 2001.
A bien des égards, le moment que nous vivons est le contraire même de ce terrible lendemain. Et il en émane comme un parfum de revanche pour ceux dentre nous qui estiment que notre pays avait perdu ses repères peu après. Après huit longues années obscures, nous avons le sentiment que lHistoire est de nouveau avec nous, que lAmérique est de nouveau avec nous. Ce nétait un secret pour personne que New York allait voter démocrate. John Mc Cain lui-même avait identifié ses ennemis dans une interview à NBC. Assis à côté de Sarah Palin, il avait déclaré, avec un sourire inquiétant, que New York et Washington étaient des repères délitistes. Manifestement, il simaginait que le reste du pays allait acquiescer en souriant dédaigneusement. Mc Cain, ce prétendu franc-tireur, simaginait que la méthode George Bush Karl Rove diviser pour régner allait le conduire à la Maison-Blanche. Diaboliser les New-Yorkais, les gays, les immigrants, Hollywood et même les héros de guerre, cela a bien profité aux républicains ces dernières années.
Pendant que nous fêtions la victoire à New York, nous aurions dû lever nos verres aux électeurs de Virginie, de Floride et de lOhio, parce que ce sont eux qui ont changé leur fusil dépaule et ont fait la différence. Nous devrions nous réjouir de les avoir de nouveau avec nous. Après tout, une élite progressiste ne peut pas diriger seule une démocratie. Ces électeurs ont peut-être voté Obama à cause des menaces sur léconomie, mais la nouvelle équipe au pouvoir serait bien inspirée de les traiter mieux que ne lont fait ses prédecesseurs.
Dans la nuit de mardi à mercredi, jai reçu un appel de mon ami Jim, un cynique notoire. Il y a quarante ans, Jim avait participé à la campagne de Robert Kennedy, mais il a perdu la foi après la fin tragique de son candidat et la disparition de lidéalisme dalors. Nous nous étions disputés dans un restaurant il y a quatre ans, en pleine campagne de John Kerry, lorsquil avait dit que la victoire de lun ou lautre candidat ne changerait rien parce quil ny avait aucune différence entre les partis. La nuit dernière, quand il ma appelé, il était pris de vertige. « Javais peut-être tort à propos de Kerry, ma-t-il dit. Mais là, cest différent. Ma génération a tout gâché. On na pas pu aller au bout de nos engagements. Là, on sent que cest un nouveau départ. »
Comme un rire nerveux, les vivats et les cris de victoire masquent une profonde anxiété à propos de notre avenir. Nous avons peine à croire quun simple mortel puisse nous guider hors de la sombre forêt où nous nous trouvons. Mais, apparemment, Barack Obama est le mieux à même de le faire, et, pour le moment, nous voulons y croire. »