L’aveu de Michel Houellebecq confirme l’analyse pertinente qui est à l’origine du Club des Démocrates!

Au moment de créer le Club nous posions une question qui nous semble essentielle aujourd’hui: Y a-t-il encore des citoyens en France (en Europe?) N’y aurait-il pas plutôt que des consommateurs? J’ajoutais en présentant mon livre l’Appel du gaullisme : “Il faut réenchanter la citoyenneté”.

Il me semble que nous sommes plus que jamais au coeur d’un sujet de fond pour nos sociétés occidentales et j’ai la faiblesse de croire que mon mot d’ordre “réenchanter la citoyenneté” est d’une brûlante actualité.

C’est bien ce thème que nous aborderons indirectement lors de notre soirée débat avec le président des Français Libres le docteur Jean Meyer le 29 octobre au foyer Saint Louis à la Robertsau.

Dans ce passionnant livre Ennemis publics qui, évidemment, suscite polémique et déchaîne les critiques -( comment pourrait-il en être autrement avec BHL et Houellebecq? ) - Houellebecq passe aux aveux sur bien des points. Evoquant sa domiciliation en Irlande il parle du droit de vote des étrangers dont il ne bénéficie pas en Irlande où il paye très peu d'impôts. Citons quelques brefs extraits:

”tout ceci apaise, ne donne pas l’impression de participer vraiment, évite en tous cas de se poser des questions; tout ceci, en un mot dépolitise (...) Par rapport à la France(...) je ne me sens pas ( ne me suis jamais au fond senti et me sentirai de moins en moins) comme un citoyen, mais, plus banalement, comme un usager. Voilà, c’est dit. C’est un peu triste, c’est une appartenance qui s’effondre, qui s’avilit. Mais on en est à dire plus ou moins la vérité, n’est-ce pas?”

 

Puis plus loin et toujours aussi tristement lucide il avoue qu’il rejoindrait, en cas de guerre et après qu’il eut échangé quelques coups de feu, “la vaste troupe (...) de ceux qu’indiffère le destin de la démocratie, de la France libre, de la Tchétchénie ou du pays basque; de ceux qui cèdent, de Gaulle avait bien raison, à l’hypnotisme du “vide effrayant du renoncement”Je suis de ces gens là. De ceux que rien de général et d’universel ( ni de particulier, ni de local) ne peut réellement mouvoir. Cette vaste troupe qui subit l’histoire, ne s’intéressant qu’à ce qui la touche directement, elle et ses proches.”

Pourrait-on rêver meilleure introduction à notre débat? Meilleure justification à la création de notre club qui veut aborder des problèmes de fond, dépasser le quotidien pour mieux l’appréhender et renouer avec les valeurs humanistes que nous ne devrions jamais perdre de vue?

Notre objectif est ambitieux et en lisant Houellebecq on pourrait se demander s’il n’est pas désespéré. Il consiste à réduire la vaste troupe de ceux qui cèdent au vide effrayant du renoncement, à les réveiller et à les mobiliser en faveur de la citoyenneté. Reconstruire des citoyens conscients...