Document aux éditions du Rocher

L’Appel du Gaullisme

 

De Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy 1958-2007

 

Robert Grossmann

 

Parution en librairie dès le 19 mars 2008

 

Robert Grossmann parle de Mai 68 vécu de l’autre coté des barricades

 

Etonnants entretiens historiques entre De Gaulle et celui qui, cinquante ans plus jeune que lui, lui promit de veiller à l’héritage

 

Comment Nicolas Sarkozy fit son entrée en politique. S’est-il réellement fait tout seul ? Ses premiers discours, sa première télé, évoqués par celui qui le découvrit et le lança.

 

Sarkozy est-il gaulliste ? La réponse était claire au moment où Robert Grossmann en retraça le parcours.

 

La fidélité peut-elle exister en politique ?

Oui, les jeunes gaullistes l’ont démontré  avec l’arrivée au pouvoir, en 2007, de Nicolas Sarkozy, qui fut révélé trente ans plus tôt à l’UDR Jeune, à la suite de l’UJP (Union des Jeunes pour le Progrès), le premier grand mouvement de jeunes fondé, en juin 1965, par Robert Grossmann.

 

Robert Grossmann, l’actuel Président de la communauté urbaine de Strasbourg, n’a lui-même que vingt-cinq ans quand il décide de fonder l’UJP. L’idée est de renforcer la mobilisation gaulliste aux côtés des grands partis créés sous la houlette du Général de Gaulle : le RPF (Rassemblement du Peuple français) ou l’UNR (Union pour la Nouvelle République) en s’appuyant sur les forces vives de la nation, c’est-à-dire les moins de trente-cinq ans.

Pari réussi : l’UJP passe de 2 000 à près de 70 000 adhérents entre 1965 et 1975.

Force de mobilisation déterminante, très présente au sein des universités, l’UJP assumera aussi la vocation d’une véritable école des cadres, d’où sortiront des figures politiques centrales à gauche comme à droite tels Michel Barnier, Michel Cazenave, Jean-Louis Bourlanges, Alain Carignon, Patrick Ollier.

 

Mais comment peut-on être gaulliste à l’âge de vingt-cinq ans ? Car Robert Grossmann et ses militants n’ont pu connaître l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle ailleurs que dans les livres d’histoire. Sur quoi repose le gaullisme des plus jeunes ? S’agit-il d’une mystique révérant la figure paternelle du héros de la Libération face à l’incertitude de l’avenir ?  

C’est précisément l’idée contraire qu’impose Robert Grossmann  dans son célèbre discours aux Assises de l’UDR à Lille, en novembre 1967, en démontrant la force visionnaire du gaullisme : « Nous sommes pour de Gaulle parce qu’il a instauré la Vème République et qu’il est le promoteur d’une pensée et d’une action que nous estimons adaptée à notre siècle et à son mouvement. »

En effet, le Général de Gaulle n’incarne-t-il pas  à lui seul l’audace des ruptures qu’il illustre par des actes d’éclat comme le droit de vote accordée aux femmes, la décolonisation, la paix en Algérie ou encore son célèbre « vive le Québec libre » ?

Robert Grossmann ne soupçonne pas à quel point sa propre vision d’une politique enfin ouverte aux jeunes est prémonitoire. Car la révolution de mai 1968 ouvre bientôt la brèche de l’immobilisme dont souffre la France. Qui est lui-même largement entretenu par la guerre des partis, mal bien français qui fait prévaloir les ambitions individuelles sur l’intérêt général.

Spectacle détonnant, les jeunes gaullistes de Robert Grossmann font alors la démonstration de leur totale fidélité au Général de Gaulle, de leur véritable autodétermination, en osant le slogan : « La révolution avec le Général de Gaulle. »

La contre-manifestation qu’ils organisent sept jours après la mobilisation du 13 mai rassemble près d’un million de participants.

Robert Grossmann raconte ainsi l’itinéraire du gaullisme depuis l’avant-poste de l’UJP à travers plus de quarante ans d’histoire politique, évoquant les crises et les moments forts du mouvement. Le départ du Général de Gaulle, provoqué par l’appel de Valéry Giscard d’Estaing à voter non lors du référendum d’avril 1969 fait place à une nouvelle génération de gaullistes autoproclamés après l’intermède Pompidou. Jacques Chirac fera des jeunes gaullistes l’instrument médiatique de sa montée en puissance : « la juventomanie politique ». En cohabitant avec la gauche, il enterrera définitivement le panache du gaullisme.

 

Qu’en est-il du rêve gaulliste aujourd’hui ? La volonté de rupture si chère à Nicolas Sarkozy, dont Robert Grossmann remarque le charisme et la force de détermination dès ses premiers pas en politique est-elle un gage de renouveau de la société française, est-elle un gage de renaissance du gaullisme ?

 

 

 

Pierre Guillaume de Roux, des éditions du Rocher, donne son appréciation sur le livre :

J'ai été particulièrement sensible à cette manière que vous avez de raconter la fidélité au général de Gaulle dans les grands et petits moments du militantisme politique, qui compose cinquante ans d'histoire. J'ai été touché par le souffle épique de certains passages, où vous faites revivre la grandeur du Général et puisez à son inspiration mythique : ce sont des pages où vous vous révélez vous-même comme un véritable écrivain. Le portrait que vous livrez de Nicolas Sarkozy est lui aussi très étonnant et enthousiasmant: vous faites preuve d'une grande intuition et tout cela est raconté si naturellement. Mais l'intérêt profond de votre récit réside bien dans cette complexité que revêt le combat politique, éternellement tiraillé entre ambitions et désir d'absolu. Très belle contre-autopsie également des événements de Mai 68 que vous aviez vus venir depuis longtemps.

 

Pierre Guillaume de Roux, éditions du Rocher