Une défaite est aussi une grande douleur, d’autant plus vive et violente qu’elle est publique et qu’elle s’offre à tous les commentaires.

Celle des journalistes qui analysent et celle des « responsables » de la cité qui jugent.

La presse devient une immense chambre d’échos plus ou moins colorée.

Au delà de la douleur la raison doit néanmoins faire valoir ses droits.

Plusieurs réflexions très diverses s’imposent à mon esprit à l’occasion de notre défaite de Strasbourg.

1)    Je ne m’attendais pas à ce que le président du mouvement politique auquel j’appartiens se déchaîne et se défoule. Frapper quelqu’un à terre est banni de toutes les compétitions sportives et sévèrement sanctionné. Dans les combats de rue on dit que certains auraient un code d’honneur et n’agiraient pas de la sorte. Seuls les vrais voyous, inqualifiables et démunis de toutes références à de quelconques valeurs, se comportent de cette manière. La défaite et son cortège de pensées difficiles et cruelles est en elle seule suffisamment formatrice et celui qui sait s’introspecter trouve les clés pour rouvrir les portes. Yves Bur ne s’est jamais investi dans la CUS occupé qu’il était par sa vice présidence de l’Assemblée nationale qu’il a spectaculairement perdue en faisant un score lamentable lorsque poussé par une ambition très éloignée de ses capacités il a voulu être rien moins que président de l’assemblée nationale. Elu dans une circonscription en or pour la droite Yves Bur est tout en arrogances. Je lui suggère de se présenter dans la première circonscription de Strasbourg la prochaine fois cela lui permettra alors de parler en connaissance de cause.

2)    Roland Ries doit cesser de dire des choses approximatives et fausses et devrait chercher à correspondre à cette image de maire idéal dont il a esquissé les traits dimanche soir à la télé en évoquant de manière grande et généreuse un statut de l’opposition et en déclarant que la campagne « républicaine » était maintenant close. Tout d’abord, contrairement à ce qu’il a voulu faire croire, cette campagne n’était pas digne, déclenchée par un texte anonyme fondé exclusivement sur des attaques personnelles. C’est son camp qui a mis en œuvre ces machinations. A aucun moment il n’a condamné ce torchon qui se trouvait partiellement consultable sur son propre site. Ensuite si la campagne est close comme il l’a dit dimanche soir, qu’il y mette lui-même un terme, qu’il cesse de guerroyer en mettant en cause ceux qu’il a vaincus comme ce matin dans les DNA. Sa victoire ne lui suffit-elle donc pas ?

3)    Roland Ries n’a pas le droit de continuer à dire des contre vérités en laissant supposer que nous aurions eu une conception bonapartiste du pouvoir et en ne donnant aucun pouvoir à nos coéquipiers et en premier lieu à nos adjoints.

C’est faux. J’en appelle aux témoignages d’Anne Schumann, Geneviève Werlé, Hugues Geiger, Pascal Mangin, Catherine Zuber, Olivier Arbousse, Pascale Jurdant-Pfeiffer, Henry Bretz, Djemilla Azrou, Catherine Seegmuller, Yves Le Tallec, et à tous nos adjoints de quartier. Quant à Francis Muckensturm il a géré son domaine (présidence de CUS-Habitat, compétence logement) de manière souveraine. Chacun avait pleines et entières délégations et les a exercées. Innombrables ont été nos réunions de concertation et de préparation des grands rendez vous !

4)    Roland Ries n’a pas le droit de dire n’importe quoi ! Contrairement à ce qu’il affirme sans savoir, le parc des expositions a été longuement et murement réfléchi. Oui il y a un concept clair défini par des experts concernant des salons, des foires et ce en synergie avec le « Bureau des congrès » que j’ai créé. Oui Strasbourg, la CUS et la Région ont besoin d’un parc des expositions moderne et adapté à notre siècle. Je redouterai pour notre région une régression telle qu’annoncée par M.Ries. Mais c'est lui le maire et il fera ce qu'il voudra, naturellement.

5)    L’administration municipale et communautaire devra obéir, Je forme le vœu bien pieux que ne se remettent pas en place des mœurs où la carte du parti socialiste était pour certains un sauf conduit. C’était bien le cas avant 2001. Jamais de toute ma carrière d’élu je n’ai demandé à un agent de la ville-CUS de me parler de son appartenance politique, à plus forte raison n’ai-je pas vendu de carte de parti. C’est sur la seule compétence que j’ai jugé mes collaborateurs.

6)    L’audit financier que brandit M.Ries comme une menace en osant parler d’insincérité dans les comptes est une véritable insulte à des hauts fonctionnaires de la CUS qui ont en charge la direction générale et les finances. Leur honneur celui des adjoints, celui du maire et le mien sont gravement en cause dans cette déclaration. Je tiens à assurer nos remarquables collaborateurs de ma parfaite solidarité et je veux dire haut et fort combien leur compétence a été éclatante, notamment dans la gestion financière de nos deux collectivités Faut-il aussi rappeler que la chambre de comptes a vérifié les comptes de la ville et de la CUS ? Elle aussi serait-elle en cause et aurait-(elle cautionnée des comptes « insincères » ?

7)    Il est particulièrement inélégant d’annoncer dans la presse sans en avoir parlé aux intéressés que la direction générale serait changée. Strasbourg a la chance d’avoir un directeur général remarquable des adjoints un DGD exceptionnel et leurs collaborateurs le sont tout autant. Il valait la peine de les rencontrer avec un minimum de respect et d’envisager avec eux leur avenir. Nous avions gardé, en 2001, le DG de Mme Trautmann, M.Chotard, jusqu’à ce que celui ci nous fasse part de son intention de rejoindre le maire PS de Paris.

Oui c’est aussi un problème d’élégance et de respect d’autrui !Elégance !

 

Le mandat de Maire de consensus qui veut respecter l’opposition commence bien mal et l’Alsace sociale démocrate à laquelle il rêve et qui s’engage à Strasbourg par des coups de pieds de l’âne et des menaces embrouillées prend une bien vilaine figure.