L'election municipale, une affaire de Strasbourgeois
Par Robert Grossmann le vendredi, 11 janvier 2008, 21:48 - Strasbourg - Lien permanent
La date des élections municipales approche et chacun aura compris que je suis plus intensément dans le temps de laction.
Ecrire sur mon blog est désormais un acte à plus haute responsabilité.
Je suis donc économe de propos qui, en cette période, peuvent être chargés de plus lourdes significations. Quant à ce que jaffectionne : parler art ou littérature, le loisir men est moins accordé.
Cest en ce sens que je tiens ici à répéter un propos qui nest que le reflet de la plus élémentaire vérité : lélection municipale consiste à doter la ville dun maire et dune équipe qui en assureront la responsabilité pendant six années.
Cest ce maire et cette équipe qui seront avec les strasbourgeois en assumant leurs responsabilités et en rendant des comptes réguliers.
Dès lors la politisation nationale de cette élection est une lourde erreur qui ne peut procéder que dune volonté manipulatrice de la part de leaders politiques parisiens, quils soient du PS ou de lUMP.
Y a-t-il une « attitude » PS ou UMP pour créer un Zénith, un Rhénus sport, une patinoire, une cité de la musique, une gare TGV ?
Non, bien évidememnt.
Cest une question de personnalité et de caractère, de volonté et de capacité à décider et non pas une question détiquette politique.
Ah certes il y a forte différence entre gauche et droite concernant lattitude face à la délinquance. D'un côté laxisme, coupable tolérance de l'autre volonté d'assurer le respect des lois républicaines, donc de réprimer et de gérer fortement la prévention.
Cest clairement une question de volonté politique, mais qui résulte d'avantage de la personnalité du maire et de sa force de caractère.
Sur ce plan il vaut mieux faire le choix dune femme et dun homme de caractère plutôt que celui de la gentillesse.
Gérer une grande ville nécessite une vraie personnalité et une volonté forte.
Dès le lendemain des 9 ou 16 mars les strasbourgeois auront un maire et la comptabilité nationale des partis sera totalement dépassée et retournera à létat de pure illusion.
Cest aussi pour cette raison que nous ne souhaitons pas de réunion publique ou conférence de presse avec des leaders parisiens.
Au lendemain de leurs rencontres de bienfaisance avec Strasbourg ils sen retourneraient à Paris et les strasbourgeois se retrouveraient face à leurs candidats et leur futur maire qui sera bien obligé de faire face seul à ses responsabilités.
Nous faisons aussi le choix de la volonté franche et de laction engagée.
Ce nest pour autant que nous naimons pas passionnément notre ville et tous nos concitoyens.
Commentaires
Allons Robert: si Sarko et Fillon ne considéraient pas Strasbourg comme perdu ils seraient venus te soutenir et tu n'aurais pas refusé au nom de la non dimension nationale des élections locales.
Cher Robert Grossmann,
Certes, les élections municipales sont des élections municipales. Certes les Strasbourgeois sont assez grands pour parcourir tout seuls l'exigeant chemin de débats et de confrontations qui mène à l'échéance de mars 2008. Est-ce à dire que ces débats et confrontations seront, comme vous l'annoncez, apolitiques, personnalisés et strasbourgo-strasbourgeois ? Vous imaginez bien que non. D'une part parce que certains choix, même à l'échelle municipale, sont politiquement marqués (comme vous êtes honnête, vous concédez vous-même qu'en matière sécuritaire, par exemple, le clivage droite-gauche différencie très concrètement les politiques). D'autre part, parce que le destin d'une grande ville n'est pas la seule chose qui compte pour elle, et qu'il ne compte pas que pour elle. Comment n'y aurait-il pas une synergie politique forte entre les enjeux nationaux et locaux, quand le local en question est Strasbourg ? En ramenant l'intérêt des leaders nationaux pour la capitale alsacienne à une "volonté manipulatrice" et en qualifiant leur éventuelle assistance de "béquille parisienne", vous montrez sans doute que la "gentillesse", jugée par vous incompatible avec la "force de caractère", n'est pas votre fait. A bon entendeur UMP, salut ! Mais ce bénéfice psychologique, somme toute minime, vaut-il vraiment que vous réactiviez un antagonisme dépassé entre édiles locaux responsables et état-major parigot-tête-de veau machiavélique, voire condescendant ? Les Parisiens en seront blessés et les Strasbourgeois n'y gagneront rien, loin de là. En totale synergie, au contraire, je vous souhaite quant à moi une bonne campagne et un succès mérité pour mars 2008. E G S
Vous avez raison et ce n'est pas parce qu'on a inauguré le tgv qu'il faudrait que toutes les divas viennent se faire mousser en Alsace. L'élection municipale est une rencontre entre une équipe, un programme et une population. Un flirt, un mariage, un divorce, vox populi, vox déi. Pas besoin donc de deus ex-machina.
Localiser la campagne est aussi un message. Comment ne pas évoquer aussi certains traitements parisiens de l'information strasbourgeoise ( des numéros spéciaux), déstinés à vendre plus et qui donne une vision datée, dépassée de la réalité strasbourgeoise présente.
On perçoit ainsi, dans les plumes des journalistes parisiens, l'envie de mettre le feu, de faire monter des maillonnaises médiatiques.
Permettez-moi de préférer le melfor, le raifort et la moutarde d'Alsace aux expédiants parisiens.
Vous faites un choix symbolique, l'histoire jugera mais on est pas bien entre nous, là, décontractés, à parler de Strasbourg, cette ville pour laquelle se déchireront candidates et candidats.
Que le meilleur projet l'emporte.
Chère Elisabeth,
Vous ouvrez un débat passionnant qui mériterait un prolongement important. Je regrette de nen avoir pas la possibilité ici.
Quelques mises au point.
Non Pas parigot tête de veau ! Si linterprétation était celle la je ferais acte de contrition. A la réflexion et par commodité je nai pas trouvé de meilleur terme pour qualifier les décideurs des ministères parisiens, souvent les techniciens et experts (pardon) parfois les ministres qui entérinent. Ce nest pas la population parisienne qui fait problème, évidemment. Ce sont les auteurs de projets élaborés de manière technocratique, éloignée des réalités en régions.
Prenons le dernier exemple en date : la gestion de la sélection des villes françaises candidates au titre de capitale culturelle 2013
Il suffisait de nous dire que lon veut une ville du sud : Marseille et nous naurions pas proposé de candidature. Alors que selon des renseignements convergents la qualité de notre dossier nétait pas en cause.
Mais, comme semble le penser le jury et le ministère, Strasbourg est déjà capitale de lEurope et a tous les équipements culturels dont on peut rêver.
Il suffisait de nous le dire
Mais que- à quelques semaines de élections municipales, on élimine Strasbourg et dautres villes au premier tour, sans justification à ce jour, est bien parigo-parisien.
Je peux évoquer la manière dont en 2003 « Paris » a rayé dun trait de plume la ligne budgétaire des subventions destinées au transport communs en site propre, reniant ses engagements et laissant aux communautés urbaines de France une ardoise de 450 millions dEuros, environ
Beaucoup plus grave : On a vu quel sort « Paris » a réservé au TGV Est Européen depuis 25 ans. Cest une honte absolue doublée dune lourde erreur au regard de lEurope et la seule ville française siège dinstitutions européennes à part Paris.
Je ne remonte pas jusquà linoubliable synchrotron
Je reviens sur le fond : les élections municipales.
Pourquoi voulez vous que le bilan dune équipe municipale qui a beaucoup travaillé et son projet pour demain, soient pollués par des considérations suscitées par des leaders nationaux ?
Hollande veut un test national, Ségolène aussi une revanche sur Sarko- ?
Et maintenant Sarkozy lui-même veut politiser ! Une revanche sur le deuxième tour des législatives ?
Les Strasbourgeois devraient-ils élire un maire sur la côte de popularité du chef de létat ou des leaders des oppositions ?
Comment un maire peut-il, par exemple, agir sur le « pouvoir dachat », grand débat national ? Sur la visite de Kadhafi ? Sur les conflits au moyen orient ? Sur les génocides en Afrique, sinon par des déclarations platoniques ou des engagements minimes au regard des problèmes ?
Il y a des élections présidentielles et des élections législatives dont le but est « la politique nationale »
Laissons aux habitants des communes le soin de faire leurs choix en fonction de leur perception de la commune et de ses gestionnaires.
Ce nest ni Sarkozy, ni Hollande qui vont gérer la ville pour six ans.
Cest, chez nous, je lespère et le souhaite, Fabienne Keller.
La réputation du tandem au niveau national n'est, semble t-il, plus à faire si j'en crois mes amis UMP. Je comprends donc le principe de précaution mis en oeuvre par Robert Grossmann qui préfère refuser au préalable toute proposition de soutien qui de toute façon n'aurait pas été faite..
Monsieur GROSSMANN,
Monsieur Patrick Devedjian, secrétaire général de lUMP, a indiqué à la tribune du Conseil National de lUMP de Paris (12/01/08) quil fallait « politiser » la campagne municipale, se disant « convaincu » que le scrutin de mars « aura une résonance politique nationale considérable ». Que pensez-vous de ces propos ?
La venue inédite, depuis son élection, de notre de chef de lEtat devant les cadres de son parti, montre sa volonté de sengager en première ligne dans cette campagne à laquelle il a déjà dit vouloir donner une résonance nationale
Pensez-vous vraiment que la « politisation nationale de cette élection est une lourde erreur » ? Quil sagit vraiment que dune « volonté manipulatrice de la part de leaders politiques parisiens » ? (Leaders qui vous ont investi Madame KELLER )
Merci pour votre réponse.
Sincères salutations,
Sébastien W.
Complètement d'accord avec vous, politiser au niveau national des élections locales n'a aucun sens. Ca participe d'ailleurs d'un courant trop présent en France qui consiste à confondre toutes les élections. Un référendum sur l'Europe ce n'est pas savoir si M. Raffarin doit rester à Matignon; et les municipales c'est se choisir un maire et une équipe, pas donner un satisfecit ou un soufflet au président de la République ou son gouvernement. Surtout que je ne crois pas une minute qu'on aille jusqu'au bout de la logique annoncée par M. Devedjian. Ca changerait le gouvernement ou la politique promise et mise en place par M. Sarkozy si l'UMP perdait Bordeaux? Et si dans le même temps l'UMP gagne Nantes ou Lyon, conserve Strasbourg ou Marseille? C'est un casse-tête chinois annoncé! Aucun sens. Surtout dans le cadre d'un gouvernement d'ouverture. Surtout dans le cadre, comme à Strasbourg, où il n'y a pas de liste UMP, mais une liste ouverte. Aucun sens. Que les caciques parisiens s'occupent du national, et que Mme Keller et vous-même vous occupiez de Strasbourg et la logique sera sauve. S'ils veulent faire campagne, qu'ils s'occupent de Paris où Mme de Panafieu en a besoin, ou qu'ils se présentent chez eux, mais qu'on laisse les Strasbourgeois trancher les questions strasbourgeoises entre eux.
J'espère que la future liste que vous avez constituée ensemble, sera une liste d'ouverture, c'est à dire une liste de personnes présentes dans les quartiers tout au long de l'année;
Il ne s'agit pas que d'avoir des "gens du spectacle" sur la liste pour faire vivre une ville, ou pour redynamiser certains quartiers, il faut une présence journalière dans les quartiers de ces futurs élus, y vivre pour en parler!
Les décisions des élus doivent, c'est sur etre prises ensemble et non seulement sur le papier sans regarder le quotidien d'une ville
Strasbourg mérite de quelques améliorations dans le cadre de vie. Monsieur GROSSMANN, n'aviez vous pas promis lors de réunion publique en 2003, vouloir libérer la Place de la Cathédrale de Strasbourg,de ce parking à voitures, qui de plus est nuisible et dommageable à notre Batiment historique : la CATHEDRALE
Pourquoi n'écouter que les acteurs des commerces concernés pour prendre des décissions? Se sont 'ils plaints ce mois de décembre , lorsque le parking de la Place du Chateau n'étaient plus un parking à voiture, de baisse de leur chiffre d'affaire? et eux memes, le reste de l'année, utilisent'ils les transports en communs ou "squattent" ils sur ce parking ?
L'animation de la ville de Strasbourg, encore un sujet à améliorer. Chaque quartier de la ville de Strasbourg devrait étre doté d'un méme budget identique pour les animations de l'été
Notre quartier bénéficie d'une bonne fréquentation lors des animations de fin d'été...
Les élus de la future liste devraient s'impliquer personnellement dans la vie et l'animation de leur quartier
Enfin, et je terminerais par une autre proposition:
que les futures élus ne " chapotent" plus 36 postes afin de mieux travailler pour et dans leur quartier dans lequel ils auront la compétance
Mon dernier rève, on peut toujours rèver avant les élections, permettre aux Strasbourgeoises et Strasbourgeois de se déplacer dans les transports en communs de la ville gratuitement , ceci chaque Samedi soir à partir de 19 h jusqu'au Dimanche soir 19h 00
Notre ville de STRASBOURG retrouverait un second souffle d'oxygène
Bonne chance au tandem
Je vous soutiens pour votre victoire
AAAAAAhaaa.....?
...TCHOUM!
Merci, cher Robert, pour votre longue réponse dont je rejoins du reste de nombreux points. Mais justement : qui vise au fond votre mauvaise humeur ? qui donc aurait l'idée de vous contredire, quand vous affirmez que les élections locales ne sauraient se jouer sur la cote de popularité du chef de l'Etat ou des leaders de l'opposition ? C'est une évidence, à Strasbourg comme ailleurs, et nul ne pense que "politiser les élections municipales" signifie qu'il faille réduire chaque scrutin local à un test national à distance, censé valider ou invalider la politique gouvernementale et arbitrer les conflits des appareils partisans. Qui serait assez irréaliste pour ignorer la prévalence concrète et immédiate de l'enjeu local ?
Mais qui serait aussi assez irréaliste pour nier la part de l'enjeu national dans une telle consultation ? Cette part sera importante en mars prochain, a) pour des raisons structurelles, b) pour des raisons conjoncturelles : a) la médiatisation permanente de la vie politique impose désormais aux électeurs une perfusion d'informations, d'analyses, d'images majoritairement formatées à l'échelle nationale, dont l'effet compte de plus en plus dans la perception des enjeux locaux; b) dix mois après le début du quinquennat présidentiel, il est inévitable qu'une élection, quelle qu'elle soit, se charge d'un enjeu politique national et soit l'occasion pour les électeurs de faire passer des messages, surtout là où ils ont affaire à des listes politiquement identifiables et investies par les grands partis. La "lourde erreur", donc, ce serait de traiter ces réalités par le déni. L'UMP a raison de vouloir au contraire en tenir compte, et c'est plutôt bon signe -un signe de courage et même d'optimisme- que le président de la République soit prêt à assumer ce moment de vérité. Ceux qui peuvent répondre d'un bilan municipal fructueux, comme c'est votre cas à Strasbourg, et qui portent les couleurs de la majorité présidentielle, ne sont-ils pas justement les mieux placés pour porter aussi, et très clairement, ses espoirs ?
que pensez vousdes autres communes de la cus
Vous avez raison, au niveau local on vote pour une personnalité plutôt que pour un parti...
Par contre, il serait temps d'arrêter de jouer les anti-parigots comme ça !
Car dès que vous en avez l'occasion, vous ne loupez jamais la capitale (la vraie). Strasbourg s'isole avec cette mentalité ultra-minimalo-régionaliste, alors qu'en même temps elle clame un statut de "capitale" à toutes les sauces (capitale de l'Europe, capitale du verre, capitale de la culture Off, capitale de Noël...)
Ne mélangez pas tout. Il est normal que les partis politiques basés à Paris s'enquierent des résultats nationaux, surtout en ce moment.
Votre discours s'éloigne par contre un peu du message à transmettre.
Bonjour, le débat est très intéressant ! il se pose, je crois dans toutes les communes. Dans les petites communes, je pense que la politique de parti n'a que bien peu d'influence. C'est intéressant de voir ce qui se fait dans d'autres régions françaises!
Arrêtez de critiquer les Parisiens s'il vous plaît.
En grand nombre, nos grands hommes politiques ne sont pas Parisiens, vous voulez le détail des origines de chacun, ce n'est pas le but. Mais prenez Le Président de la République, les Ministres, le Président du Sénat ou de l'Assemblée Nationale sont-ils tous Parisiens ? Imaginez vous que Monsieur Yves Bur qui aurait eu la Présidence de l'Assemblée Nationale, attaché à sa ville et à sa région, aurait accepté sans arrêt d'être le Parisien de Lingolsheim sans rien dire ?
Beaucoup de gens font l'amalgame entre la politique que doit mener la France et la politique qui doit être mener dans les villes de France.
Afin d'expliquer tout ça aux Strasbourgeois, ne serait-il pas bon d'expliquer la politique avec les mots que les gens comprennent comme l'a fait Le Président de La République.
Si mes informations sont bonnes, l'UMP soutient la candidature de Madame Keller qui se présente sous l'UPS "Union Pour Strasbourg".
J'entends bien qu'il faut au niveau local, plus une personne ou un tandem qu'un parti. Je conçois qu'il faut de l'ouverture afin d'avancer, de partager et de construire. Mais ce que je ne comprends pas c'est que des noms vont être mis sur des listes, alors que ces gens ne représentent pas les habitants d'une commune ou d'une grande ville... ils sont de la ville d'à côté...
Je dois reconnaître que votre bilan est positif, Strasbourg a réellement changé ces dernières années. Infrastructures, intermodalités des transports, embellissement de certains quartiers.
Mais n'oubliez pas que c'est les Strasbourgeois qui votent en mars et non les Parisiens...