Monsieur le Premier Ministre, le conseil des ministres ce matin, votre présence cet après midi, constitue une réelle reconnaissance du rôle international de Strasbourg et du statut singulier de cette métropole française sur le Rhin.

Pour parler de la ville dont elle est maire, Fabienne Keller emploie souvent l’heureuse expression :

«  Strasbourg, - l’autre capitale- ».

Elle l’a fortement affirmé, comme une proclamation de foi, ici même en septembre 2001.

Six ans ont passé.

Ensemble, nous avons travaillé.

Ensemble, nous avons agi.

Ensemble, nous avons défendu et illustré la vocation de notre ville à être pleinement européenne.

 

Les investissements réalisés ici atteignent depuis plusieurs années déjà des records historiques.

A l’heure où je vous parle, un million d’euros, - je dis bien un million d’euros, - est investi par jour à Strasbourg et dans la Communauté urbaine.

Un million d’euros qui directement vient irriguer l’économie locale, nos artisans, nos entreprises, créant de l’activité et de l’emploi.

L’investissement, c’est du développement urbain, c’est du développement économique, c’est aussi et surtout du développement humain. 

Alors, nous avons le plaisir de vous accueillir aujourd’hui, Monsieur le Premier Ministre, dans une ville qui va de l’avant, une ville en mouvement, une ville qui construit son avenir.

 

Et ce mouvement, ce dynamisme, cet élan, se manifestent aussi dans notre Foire européenne.

Cette année s’ouvre sa 75e édition et, contrairement à d’autres foires françaises similaires, la nôtre connaît un succès grandissant : l’an passé, plus de 220.000 visiteurs ont rencontré ici plus de 1.100 exposants.

Nous espérons faire bien mieux encore cette année et nous souhaitons qu’Alsaciens et Strasbourgeois viennent nombreux, par exemple au Jardin des Délices, une vitrine de l’art de vivre et de la gastronomie

 

Qu’ils participent à la Rentrée des Sports, un panorama sur la vitalité de Strasbourg qui s’est affirmée ces dernières années comme l’une des villes plus sportives de France

Notre Foire sera, une nouvelle fois encore, tournée vers l’innovation, avec le Concours Lépine.

Elle présentera également aux visiteurs l’une des richesses essentielles de l’Alsace, une richesse humaine : le savoir-faire de ses artisans…de ses agriculteurs aussi.

Et puis, cette année, nous accueillons bien davantage qu’un pays invité.

En effet, instinctivement ici en France et en Alsace nous aimons le Québec.

Bienvenue donc à la Foire européenne de Strasbourg à nos cousins de la Belle Province, à tous nos amis de Montréal, de Trois-Rivières, de Chicoutimi et de Québec.

Une très belle présence et de superbes animations québécoises nous attendent dans le village international…

 

Mesdames, Messieurs, monsieur le premier Ministre,

Je vous demande l’autorisation de permettre au président de la CUS et maire délégué aux cotés de Fabienne Keller de laisser parler sa passion.

 

Ces dernières semaines nous entendons souvent nos concitoyens employer une image qui a une belle force d’évocation :

  • quelqu’un qui a quitté Strasbourg il y a cinq ans et qui revient aujourd’hui - disent-ils- ne reconnait plus sa ville tellement elle s’est transformée.-

C’est d’ailleurs ce que chacun ressent de manière tout à fait objective !

Oui, depuis 2001, Strasbourg a changé…

Nous avons voulu sa métamorphose, elle a réussi.

Faire entrer Strasbourg pleinement dans le XXIème siècle et la hisser au niveau de grande agglomération européenne, tel a été notre but, telle est aujourd’hui le sens de la métamorphose.

Mais elle a aussi pour but, de manière totalement concomitante, de rendre notre ville plus humaine et offrir à nos concitoyens à tous nos concitoyens un mieux vivre auquel ils aspirent de manière légitime.

Notre agglomération a besoin de se développer, elle ne peut rester figée, immobile, muséifiée. Ce serait sa perte.

Mais pour cet indispensable développement économique, qui est avant tout du ressort et de la volonté du secteur privé et de l’entreprise, il faut une capacité d’attraction et d’accompagnement puissantes, qui sont avant tout du ressort de la puissance publique, Etat et collectivités.

Il faut un terreau solide et fertile développant un art de vivre qui crée tout simplement l’envie d’être ici, de s’y implanter, d’y rester.

Le rayonnement culturel, la possibilité de bénéficier d’événements et de spectacles de qualité, compte pour un chef d’entreprise dans le choix de l’implantation de son activité.

Notre environnement culturel est riche.

Nous avons depuis Pierre Pflimlin un grand orchestre philharmonique et un opéra réputé, pour ne citer que ces deux éléments. Nous avons des théâtres, des musées, des écoles d’art …Nous avons des artistes.

Il nous manquait une salle de grande dimension capable d’accueillir des spectacles de dimension internationale. Il n’y en avait pas à Strasbourg alors qu’Amnéville ou Dijon en possédaient.

C’est fait ! Notre Zénith tant attendu, va ouvrir en janvier et accueillera le spectacle des Restos du Cœur, avec les Enfoirés.

 

Demain nous installerons un nouveau parc des expositions, totalement moderne et fonctionnel près du Zénith

 

Avec le Zénith, nous voici à l’ouest de la communauté urbaine, sur cette Viaropa que nous avons dessinée vers l’est, jusqu’au Rhin.

Nous avançons vers la place de la gare transformée à la fois de manière spectaculairement contemporaine et remarquablement humaine avec ses arbres et ses espaces verts qui déjà maintenant sont plébiscités par le public qui les investit.

Nous traversons plus loin, la très célèbre place Kléber, déminéralisée et végétalisée, aux pieds de l’emblématique Aubette rendue à la vie après des années de fatal assoupissement.

 

Le tram nous conduit vers le sud, où le Neuhof n’est plus reconnaissable tellement il ressemble maintenant à un partie de ville comme les autres.

Avec les programmes ANRU nous avons à la fois désenclavé et délabyrinthé le Neuhof.

C’est la première fois qu’une telle mue profonde et positive s’y effectue.

Avant on se figeait la bas dans des postures de renoncement ou dénonciation, aujourd’hui on évolue par des démarches d’engagement et d’approbation.

 

Vers l’Est nous sommes dans la conquête des rives du Rhin avec le parc-jardin des deux rives et sa passerelle- élément emblématique de l’Eurodistrict qu’avec nos amis de l’Ortenau nous avons créé et qui n’existait auparavant qu’à l’état d’incantation.

 

Pour nous l’urbanisme ne peut qu’être inspiré par l’humanisme. S’il ne s’exprime que par une sorte d’effet mécanique et technique qui ne trouve sa sublimation que sur la planche à dessin, il passe à côté de ses objectifs, il est raté.

C’est sur le terrain que se vit l’urbanisme et c’est bien ce que l’on constate aujourd’hui avec le nouveau pont Winston Churchill et son square, avec la Presqu’île André Malraux, la cité de la musique et de la danse, la médiathèque.

 

Monsieur le Premier Ministre, le TGV Est est une réussite inouïe …… mais il en aura fallu de la ténacité, de l’ardeur, de la conviction, de la foi pour y aboutir. Je veux rendre hommage à la ténacité de tous ceux qui ses ont relayés au fil de ces vingt longues années pour l’arracher à Paris, même les convertis récents, mais surtout la président de l’Association TGV Est qui n’a pas relâché ses efforts une seule journée Fabienne Keller, notre maire.

 

Jamais il n’y eut autant de visiteurs attirés par Strasbourg qui est devenue une destination du cœur.

Prendre le TGV pour aller vers l’Est méconnu est devenu un must, le dernier snobisme, au point que depuis juin, chaque train est surbooqué et que le tourisme à Strasbourg a augmenté de près de trente pour cent.

Ils sont venus pour voir nos musées qui décoiffent, nos bateaux mouches qui montrent les charmes de notre ville classée depuis si longtemps patrimoine mondial de l’UNESCO autour de sa cathédrale à nulle autre pareille.

Ils sont allés voir le Rhin et ses jardins et ils rêvent demain d’aller en TGV à Munich et à Budapest.

 

  • Vivre dans des quartiers où, peu à peu, la sécurité publique revient, où l’urbanisme se fait plus humain, où les écoles rénovées sont redevenues des repères républicains, où l’on peut s’adresser à une administration proche et des élus installés dans chaque quartier de la ville : voilà ce qui a changé.

 

  • Avoir un meilleur accès aux livres et à toutes les productions de l’esprit dans les nouvelles médiathèques, dans la future grande bibliothèque médiathèque de la presqu’île Malraux, aussi bien qu’à travers des événements littéraires aussi importants que la « Bibliothèque idéale » qui s’ouvre le 20 septembre prochain : voilà ce qui a changé.

 

  • Voir dans deux mois le nouveau Musée Ungerer, redécouvrir Strasbourg dans le nouveau Musée historique, contempler l’œuvre d’art totale qu’est l’Aubette, voilà ce qui a changé…

 

  • Pouvoir vibrer avec les basketteurs de la SIG, accueillir de grandes manifestations internationales (comme la Coupe Davis les tournois internationaux de basket et de hand ball, ou le grand départ du Tour de France), aller à la nouvelle Patinoire la plus fréquentée de France, ou au nouveau skate parc, au nouveau centre sportif de la rotonde, voilà ce qui a changé. ,

 

Ce modèle strasbourgeois que nous façonnons et que nous souhaitons exemplaire, c’est aussi et surtout un modèle social, un modèle humain, un modèle dans lequel l’école rejoue tout son rôle, où la chaîne des générations (de la petite-enfance à nos aînés) se renoue plus solidement, où la culture et le sport irriguent chaque quartier, où l’environnement et le développement durable sont l’élément déterminant de toute réalisation et de toute action.

Voilà la nouvelle métropole européenne que nous sommes en train de construire, une métropole humaine, dynamique, rayonnante.

 

Si Strasbourg veut tenir son rang, si notre ville veut répondre à pleine mesure à sa mission européenne, alors c’est pour elle une exigence de se hisser à la hauteur de son statut international.

Si, dans notre longue et belle histoire, des générations entières se sont succédé pour lancer vers le ciel une flèche de pierre, point culminant pendant des siècles, de l’Occident chrétien, nous avons aujourd’hui à être à la hauteur de nos devanciers.

Nous avons, ensemble, à espérer pour Strasbourg le meilleur de ce que nous pouvons lui donner. A l’espérer et à le faire.

 

Voilà précisément le sens de la candidature de notre ville au titre de capitale culturelle européenne en 2013.

Europe et culture !

Une longue tradition a fait de Strasbourg une ville de culture. Aujourd’hui, elle reconnue, après Paris, comme la première ville de France pour son engagement culturel.

Un engagement, Monsieur le premier Ministre, qui n’est pas un simple élan de l’esprit, mais aussi un conséquent effort budgétaire.

Quant à l’Europe, nous avons la faiblesse de croire - que Strasbourg apporte un supplément d’âme à sa construction, elle qui n’est pas la ville de la technostructure et des directives, mais celle de la réconciliation franco-allemande, de la réconciliation entre l’Est et l’Ouest, la ville des droits de l’Homme et de la démocratie…En un mot de l’Europe du sens, ce sens trop souvent perdu dans les technoméandres des couloirs du caprice des dieux.

Oui, si comme le président de la République l’a dit ici-même à plusieurs reprises, l’Europe doit à nouveau faire de la politique, alors c’est à Strasbourg qu’elle peut renouer pleinement avec son destin historique.

C’est ce que nous voulons porter avec la candidature de Strasbourg 2013. Nous voulons que notre ville se consacre toute entière, par la culture et la création, le bouillonnement des idées et des réflexions, à l’Europe et à son avenir.

Et c’est dans cette effervescence, qui déjà a rallié à elle la Région, les départements, les villes alsaciennes, l’Eurodistrict, le Bade-Wurtemberg, les métropoles européennes du club de Strasbourg ou encore la ville de Moscou, c’est dans cette effervescence que nous vous invitons aujourd’hui à entrer.