« L’identité sans ouverture n’est pas une bonne chose; l’ouverture sans l’identité ne l’est pas non plus » c’est l’une des phrases fortes que le président de la République a prononcée devant les 25 parlementaires et grands élus d’Alsace qu’il avait réuni à déjeuner en présence de Roger Karoutchi, du directeur de cabinet de François Fillon, Jean-Paul Faugères, de Jérôme Peyrat et de Catherine Pégard du cabinet de la présidence.

Il a fait une introduction tout à fait éblouissante au débat qui traversait le milieu politique alsacien après la nomination de Jean-Marie Bockel au gouvernement. Développant son argumentation à propos de l’ouverture de son gouvernement à des ministres de gauche, le président a dressé un tableau complet et brillant des ses projets et de sa méthode. On pourrait dire en un mot qu’il ne souhaite pas reproduire des procédés qui ont été néfastes et qui ont conduit à des échecs. C’est ainsi qu’il a parlé avec éloquence de Rachida Dati, de Christine Lagarde, des autres femmes qu’il a promu à des postes de responsabilités effectives, en ne se contentant pas d’un affichage féminin gadget. L’économie et les finances, la justice confiées à des femmes constitue un vrai message, un vrai changement.

 

Il est vrai que la nomination d’un membre du PS au gouvernement a traumatisé tous les élus de notre région qui ont contribué à la victoire de Nicolas Sarkozy, puis du succés de nos candidats à l’assemblée nationale.

C’est bien pourquoi le président de la République a tenu à expliquer sa volonté d’ouverture : il veut tenir compte de l’état de la France toute entière et non pas seulement de ses propres partisans.

 

Plusieurs parlementaires ont pris la parole et le premier fut Jean-Luc Reitzer qui de manière mesurée mais très ferme a évoqué le malaise alsacien.

Arlette Grosskost a exposé sa situation personnelle à Mulhouse. Fidèle à elle-même et se définissant comme telle : « elle fait preuve de pêche, elle n’a pas la langue dans sa poche, comme le président ... » (sic) Son propos fut très direct, n’hésitant pas à interrompre le président qui lui répondait.

Celui-ci, de manière claire a revendiqué son choix de nommer le maire de Mulhouse. Il a rappelé à Arlette Grosskost qu’elle était libre des choix futurs qu’elle pourrait être conduite à faire, tout comme lui revendiquait sa propre liberté.

Jean Uberschlag, Philippe Richert, Adrien Zeller François Loos ont tour à tour évoqué leurs préoccupations insistant sur le rôle de l’Alsace …L’Alsace doit être une région pilote en matière de décentralisation (Zeller) Si l’Alsace à si bien voté nous y sommes pour quelque chose, nos collectivités sont bien gérées (Richert). Il y a  des spécificités en Alsace et il faut en tenir compte (Loos)

 

J’ai pris la parole à mon tour en félicitant le président pour les premiers actes si forts de sa présidence et notamment la relance de l’Europe « Mais, ai-je insisté, les membres de votre gouvernement issus du PS devraient produire leur effets et drainer vers notre majorité une partie de l'électorat de gauche, ce qui ne fut pas le cas au deuxième tour des législatives. J’enchaînais en rappelant combien l’Alsace avait besoin de la seconde ligne du TGV et Strasbourg de voir confirmer par le France, très fortement, son statut européen.

Le président a répondu par un long et passionnant développement sur la situation des grandes villes dont il connaît bien les spécificités. Rejoignant mon analyse il a évoqué les votes de Bordeaux, Toulouse, Caen, Tour, Lyon et s’est déclaré décidé à mettre en œuvre une politique de la ville innovante et adaptée aux problèmes des grandes agglomérations.

Quant au TGV sa réponse lui a permis de manifester son étonnement de ce retard de plusieurs décennies dont a souffert l’Alsace.

« L’Alsace n’a pas été bien comprise depuis trop longtemps, c’est une région qui a beaucoup souffert par le passé qui a été victime aussi de délocalisation d’entreprises aujourd’hui, je tiens à me préoccuper personnellement des questions de Strasbourg et de l’Alsace. Et c’est pourquoi je tiendrai un conseil des ministres à Strasbourg à l’automne. Je viendrai la veille, je passerai une nuit en Alsace je veux consacrer du temps à votre région et les ministres me rejoindront le lendemain.

De même, dès que la France présidera l’Europe, au deuxième semestre 2008, j’organiserai une ou plusieurs rencontres européennes à Strasbourg. »

 

Voila des engagements réels et qui démontrent combien l’Alsace tient au cœur de Nicolas Sarkozy. C’est bien ce qu’il a proclamé en me prenant à témoin : « Robert qui me connaît comme un frère, sait que je suis attaché à l’Alsace depuis toujours… »

Fabienne Keller, assise à sa droite,  a eu le mot de fin en remerciant le président pour ses engagements que personne en Alsace n’oubliera.

 

En ce qui concerne Jean-Marie Bockel membre du gouvernement, je suis persuadé qu’il sera loyal à l’égard du Président de la République, engagé en faveur de sa majorité et par conséquent de ses nouveaux partenaires. Il fait maintenant partie de la majorité présidentielle.

A Strasbourg où nous n’avons eu avec Fabienne Keller que de bonnes relations avec lui, nous savons que nous pourrons compter sur lui aujourd’hui tout comme au premier trimestre de l’année 2008 !

 

J’ai trouvé hier un président de la République qui ne s’est pas laissé couper des réalités et qui veux rester proche du peuple. Les ors du palais de l’Elysée ne l’impressionnent pas, il veut sortir le plus souvent possible « voir les gens, voir ses concitoyens… »

Sa réactivité à l’égard de l’Alsace à la suite du malaise qu’il a perçu, est remarquable : invitation à déjeuner sur le champ sans laisser passer de délai, réunion républicaine à Strasbourg lundi 2 juillet, engagement de tenir un conseil des ministres à Strasbourg puis des rencontres européennes. Quel président aurait une telle sollicitude à l’égard de notre région ?

Il a su trouver aussi les mots qui parlent au coeur des alsaciens et cela je ne l’ai plus entendu depuis le fameux « Strasbourg, de toutes les villes de France la plus proche de mon cœur" du Général de Gaulle…  il y a bien longtemps.