Le Centre Européen d'Actions Artistiques contemporaines vers de nouvelles destinées
Par Robert Grossmann le samedi, 9 juin 2007, 08:15 - culture et forum - Lien permanent
Voici la lettre que jai adressée le 6/06/07,à tous ceux qui, au comité dexperts et au conseil dadministration, mont accompagné dans la belle aventure du Centre Européen dActions Artistiques Contemporaines que jai fondé en 1987.
Je tiens à vous faire part personnellement de ma décision de quitter la présidence du CEAAC en nen demandant pas le renouvellement lors de notre prochaine assemblée générale de juin.
Je le fais avec la peine que vous devinez et, comme je souhaite éviter un dérapage trop délicieusement tentant vers le lyrisme le plus mélancolique, jévite ici de mappesantir.
Le temps me manque pour exercer la présidence valable que jassumais lors de la fondation du CEAAC. Cest là toute lexplication et cela fait bien longtemps que le constat de ma faible disponibilité me taraude avec une certaine mauvaise conscience.
Je tiens, par cette lettre, à vous remercier chaleureusement pour votre engagement.
Le CEAAC est une structure unique en France, son esprit militant en faveur de la création contemporaine a été à lorigine de vrais miracles en Alsace.
Je nhésite pas à proclamer avec conviction que cest le CEAAC, ses uvres in situ, ses aides aux artistes, puis son centre dart qui a fait entrer lAlsace dans la contemporanéité artistique. Je ne veux pas mésestimer les belles initiatives un peu isolées qui militaient en faveur de lart contemporain au cours des années 1970 ou 1980, certaines actions audacieuses des musées, le FRAC... Mais à nen pas douter cest le CEAAC qui a élargi la voie, décomplexé les mentalités, donné sa visibilité et son droit de cite à la création daujourdhui.
La chronologie des faits nous le rappelle clairement :
· 1986, avant le CEAAC : aucune uvre contemporaine dans le paysage.
· 1987 Les Arbrorigènes, les dix projets pour lAlsace, puis une série impressionnante duvres aussi bien au Champ du Feu, au Hohwald, que dans la forêt de Haguenau ou à Niederbronn, sans oublier Venet et sa Ligne Indéterminée. Le parc de sculptures de Pourtalès reste une initiative emblématique.
Je nénumère pas mais je constate que nous avons ensemble débloqué la culture en y ajoutant fortement sa dimension « création daujourdhui »
Le miracle, si lon se place en 1987, cest quaujourdhui non seulement les critiques vives de lépoque sont quasi inexistantes, mais encore dans les coins les plus inattendus dAlsace on réclame des uvres au CEAAC.
Il me semble aussi que le CEAAC est devenu incontournable et a atteint un degré de reconnaissance, grâce à ses compétences, comme ce ne fut jamais le cas : à la ville de Strasbourg, rien ne se fait dans le domaine des commandes publiques ou des relations avec les plasticiens de la région sans que le CEAAC ne soit consulté ou impliqué.
Enfin la très belle commande dArte, fruit dun projet que javais initié avec Jérôme Clément, donna lieu à un travail en partenariat dune qualité rare. Le choix de Balkenhohl fut la conclusion de riches et conviviales séances de rencontres avec la direction dArte.
Nous avons rempli une très belle mission quil sagit de poursuivre mieux encore.
Vous en avez été, vous en êtes les artisans. Tout cela nous le devons à votre engagement et à votre amour de lart. Je tiens à vous rendre aujourdhui un chaleureux hommage et, pour notre région, une très vive reconnaissance.
Jai la conviction quavec Gérard Traband, qui a accepté de me succéder, une ère nouvelle, avec des regards nouveaux et une énergie ravivée, soffre au CEAAC pour des heures et des années passionnantes au service de lart.
Je vous adresse mes salutations les plus chaleureuses
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