Triomphe de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg
Par Robert Grossmann le jeudi, 31 mai 2007, 21:17 - culture et forum - Lien permanent
Marc Albrecht avait un défi à relever. Quelques mauvaises critiques concernant la prestation de son orchestre dans la fosse de l'opéra à Strasbourg ont créé un certain trouble.
L'Orchestre aurait-il régressé? Pourquoi ces critiques si négatives notamment dans Le Monde?
Marc Albrecht avait à coeur de démontrer la réalité et le vrai niveau de son orchestre.
Avec une magistrale interpétation de la version concertante de Salomé de Strauss ce fut fait, d'abord à Strasbourg au Palais e la Musique, puis à Paris.
J'étais assez angoissé en début de concert, crispé sur mon fauteuil à côté du maire et de nos invités, en me demandant comment ce public de mélomanes exigeants allait accueillir notre ochestre.
Difficile, Strauss, il faut y entrer! L'incroyable intrigue de Salomé qui obtint la tête de Saint Jean Baptiste capta les attentions au fur et à mesure du déroulement de l'oeuvre. La danse (des sept voiles) qui permit à l'orchestre de donner toute sa mesure, fit merveille.
Et ce fut un vrai triomphe. Le "bravos" sonores fusèrent, les vivas se transformèrent en ovation. Près de cinq minutes d'applaudisements ininterrompus ont donc ponctué cette si belle prestation. Marc, l'orchestre et les chanteurs furent ravis.
L'OPS a conquis Paris. Je suis heureux, apaisé et rassuré pour l'avenir de notre "Philar" et de la culture à Strasbourg!
Commentaires
Robert Grossmann, comme l'offre culturelle proposée à Strasbourg me manque! J'ai lu la critique du Monde; je n'ai pas eu le bonheur de me rendre à Paris pour écouter et voir par moi-même, mais je vous crois sur parole. Les critiques culturels du Monde concurrencent Télérama dans un parisianisme caricatural qui n'est sans doute même pas majoritaire dans le public parisien.
Petite suggestion: à quand l'alter-ego des Folles Journées de Nantes à Strasbourg?
Sans vouloir tout ramener à la politique, en particulier les sublimes pages de Richard Strauss, on ne peut manquer de méditer sur la sombre vision des rapports hommes-femmes que véhicule l'épisode biblique : deux femmes fatales, Hérodiade et Salomé, se transmettant par filiation directe leur pouvoir de mort, et deux hommes condamnés, l'un, Hérode, par son péché aveugle, l'autre, Jean-Baptiste, par son innocente lucidité. A l'heure de la parité républicaine, nous avons fort heureusement une approche plus optimiste de la synergie des deux moitiés du peuple citoyen !
Difficile de rentrer dans Strauss, sans aucun doute, difficile de rentrer dans Salomé encore plus. Lhistoire, dabord, doit nous emmener au début de lère chrétienne. Cela ne serait pas hélas la première fois où une femme fait perdre la tête à un homme sauf que là, cest le prophète Jean Baptiste (Jochanaan) qui en fera les frais.
Comment, avant la musique, ne pas penser à Oscar Wilde et à Hérodias, des contes de Flaubert que je conseille aux amateurs.
Jai en tête une version de Solti qui memmena jusquau Palais dHérode. Là Strauss est dans la lignée de Wagner, mais peut-être est-ce Solti qui relie lun à lautre (enfin dans mon esprit). Lunivers straussien est fort et fin à la fois et bien entendu, on en retient la danse des 7 voiles !
Je me félicite de la critique de lOPS, critique que javais entendu à Strasbourg à loccasion de lOr du Rhin Javais alors écouté lopéra au fond de mon siège. Je me souviens des filles du Rhin et dun excellent Loge !
Bravo à lOPS
PS : L'un des commentaires précédent évoque la Bible, cela me permet un lien avec une anecdote que l'on m'a raconté, il y a longtemps. Nous sommes en février 1952, alors que l'évèque de la ville visite le collège épiscopal Saint-Etienne, un élève, brillant orateur, le félicite . Aux compliments de l'éleve, l'éveque répondit par des conseils paternels et des consignes d'action. Le nom de l'élève, Brialy, Jean Claude Brialy !
A E.G. Sledziewski :
Vous écrivez :
"A l'heure de la parité républicaine, nous avons fort heureusement une approche plus optimiste de la synergie des deux moitiés du peuple citoyen !"
Oui, je suis optimiste aussi. Cependant, remarquez que récemment a été créé un numéro d'appel téléphonique d'urgence : le 3919 (intitulé "urgence femmes battues"). J'en approuve le pricipe mais n'aurait-il pas été plus subtile de le dénommer "urgence violences conjugales" ? Certain(e)s y ont vu un aveu : 50% de l'humanité serait violente (les hommes).
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Madame Valérie Pecresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
Le Monde, le 26 mars 2007.
"Toutes les victimes de violences, et pas seulement les femmes, doivent être protégées par la loi."
"Je suis opposée à une loi-cadre, même si je sais qu'en France, la loi du plus fort joue encore en faveur des hommes, notamment dans les couples, où les femmes sont trop souvent victimes de la violence des hommes. Sur ce terrain, nous n'avons pas encore fait tout le chemin, y compris le chemin législatif. C'est pour cette raison que je me suis battue, à l'Assemblée nationale, contre les mariages forcés et pour l'éloignement des conjoints violents du domicile conjugal."
"Mais je suis réticente à l'idée d'une loi-cadre car notre objectif doit être de lutter contre toutes les violences, et non pas seulement contre celles qui visent les femmes. Certes, elles sont plus souvent victimes que les hommes mais je crois qu'il y a, en France, beaucoup de personnes vulnérables qui subissent elles aussi des violences. En matière de prostitution, par exemple, il n'y a pas que des femmes, mais aussi de jeunes hommes, parfois mineurs, qui ont, eux aussi, besoin de la protection de la loi. En matière de violences conjugales, il y a, même s'ils sont minoritaires, des hommes victimes. En matière de harcèlement, il ne faut pas oublier les personnes âgées, qui sont parfois - c'est le cas dans ma circonscription - terrorisées par des groupes de dealers qui les empêchent de sortir dans la cage d'escalier. Ces prostitués mineurs, ces hommes victimes de la violence au sein du couple, ces personnes âgées, il ne faut pas les oublier."
"Je suis républicaine et je ne veux avoir une vision ni manichéenne ni communautariste de la réalité : toutes les victimes de violences, et pas seulement les femmes, doivent être protégées par la loi."
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Dans notre pays, rien est fait (les lois existent pourtant) pour condamner les violences psychologiques conjugales...j'en sais quelque chose car je milite pour que ces lois-là soient aussi appliquées et je ne doute pas qu'il ne s'agit là que d'un retard de notre pays qui sera vite comblé par une sérieuse prise en compte de ces violences-là aussi.
Comme au Canada, par exemple.
Que de dégâts humains n'entraînent-ils pas ! Que de destructions de personnalités en sont la conséquence !
Que d'enfants souffrent d'un parent pervers narcissique !
Nos juges ne semblent pas bien formés au dépistage de ces symptômes et sont souvent dupés.
forum.doctissimo.fr/psych...
groups.msn.com/Violenceps...
Eh bien !
S'il ne vous faut que ça pour être rassuré sur "la culture à Strasbourg"...
(sans pour autant critiquer un spectacle auquel je n'ai pas assisté et qui devait être tout à fait bon)
Pas la peine d'aller jusqu'à Paris. J'ai été à ce concert au PMC (sans Janice BAIRD mais avec une superbe Nadja MICHAEL). Devant l'excellence de l'orchestre, des cuivres et des vents en particulier,(un peu fort quand même et les voix étaient écrasées) une question s'est imposée à mon esprit : pourquoi cet orchestre était-il aussi mauvais il y a deux mois dans la fosse de l'opéra pour Rheingold ? Pourquoi ces cuivres poussifs, toujours en retard, qui ne savent pas attaquer une note comme il faut ? Comme il est impossible que l'OPS ait fait de tels progrès en quelques semaines, l'évidence s'impose : c'est du sabotage délibéré. Ce n'est pas admissible. Espérons que M. ALBRECHT, qui n'est pas non plus très enthousiaste à l'idée de rejoindre cette fosse, saura quand même remettre quelques pendules à l'heure.
Il n'y a pas une mais des cultures à Strasbourg. Certains partagent les unes et détestent les autres. Je crois pour ma par qu'il est utile et nécessaire de permettre autant à des cultures populaires que moins d'être offertes.
Concernant l'Opéra, hors le prix, quoique ! Je suis sûr que les strasbourgeois seraient fiers de voir ce qu'il s'y passe !
Arno, ne soyez donc pas si critique !
On dirait que lorsque vous entendez le mot "culture" vous sortez votre révolver pour tirer sur une droite qui ne le mérite pas forcément !
On m'a aussi dit que la première ne fut pas une réussite ! Je vous assure qu'il n'en fut pas de même tout le long et que l'or du rhin que j'ai vu à Strasbourg tenait la comparaison avec d'autres vus au Chatelet à Paris !
Je pourrais mentionner aussi Oedipe roi, mais là, c'était l'Orchestre de Mulhouse !
Maintenant, dans les faits, il peut y avoir des mauvais soirs. Humanité oblige.