12Le principe de précaution est une formule dont la mise en application signifie la nécessité, l'utilité ou tout simplement l'opportunité de ne faire courir aucun risque ; il concerne des personnes en situation de responsabilité, chefs d'entreprises, haut fonctionnaires, élus locaux. .

Il peut se traduire par la «  non action »: ne pas prendre d’initiative, fermer des équipements publics, interdire des manifestations et ,comme le dit l’opinion publique, « ouvrir le parapluie », se couvrir de tous les côtés.

C’est ainsi que les réglementeurs des ministères pondent des tonnes de textes, énonçant les mesures de protection.

Et après chaque malheureux drame de nouvelles règles de plus en plus restrictives sont lancées. Il ne s’agit pas ici de nier l’horreur et l’ampleur des drames : stade du Heizel, stade de Bastia, centre du cheval dans les Alpes, tunnel du Mont Blanc etc etc.

Les commissions de sécurité fortes des textes des règlementeurs les appliquent trop souvent de manière maximale et jouent avec les « interdit ! » et les « prohibé ! » et les « refusé ! » et les « fermés » Ces règlements peuvent-ils empêcher définitivement tout drame ? Le mot fatalité doit-il être interdit de vocabulaire ?

En tous les cas, les élus responsables de salles, de sites, de lieux ou de manifestations publiques se déroulant sur leur territoire, sont, au bout de la chaîne les vrais responsables.

Que doivent-ils, que peuvent-ils faire ?  Ou bien ils ferment, interdisent, refusent, et, au total, se réfugient dans la non action et par conséquent dans l’anéantissement de toute initiative ... ou bien ils prennent tous les risques … et acceptent de facto d’être considérés comme coupables  en cas d'accident!

 

Les DNA de ce lundi 2 avril 2007 rapportent des réactions de lecteurs page 8 du cahier politique. J’en extrais le chapitre  Ne plus prendre de risque.

Pour beaucoup (de lecteurs) en tous cas on est passé du « pas assez » au « trop » (…) Certains lecteurs dénoncent aussi «  le tout sécuritaire » qui s’est emparé de notre société. Les défenseurs des alertes, eux, comprennent tout à fait le souci des autorités.

La condamnation de la ville de Strasbourg à la suite de la catastrophe de Pourtalès est trop fraiche dans les mémoires (Bernard Bechtel, Mothern)

A force de culpabiliser les autorités en cas de problème, celles ci, tout naturellement, cherchent à se protéger d’éventuels recours judiciaires.

 Certains lecteurs, comme Yves Barjain de Saint Louis, vont plus loin. Ils estiment la judiciarisation outrancière (Jean-Paul Belzung, Horbourg Wihr) et le condamnation systématique des « responsables » de manifestations vont décourager le bénévolat et vont accréditer l’idée du « ne plus rien entreprendre pour ne pas prendre de risques » (Charles Frey de Hoenheim, Serge Jund de Strasbourg, JJE de Bischheim, Vincent Wagner, Holtzheim ou Jean Luc Dieblot Hohengoeft)

« De nos jours, estiment Edgar Ledig de Mertzwiller, on demande aux responsables politiques non seulement d’éliminer les risques, mais également de prévoir l’inimaginable parce que notre société n’accepte plus la fatalité. »

 

Nietszche avait proclamé la mort de Dieu, voici donc la mise à mort de la fatalité.