Mes amis politiques et les élus français en général, ont-ils encore envie de mener la bataille de Strasbourg?
Par Robert Grossmann le samedi, 10 février 2007, 09:24 - Europe - Lien permanent
Pourquoi le parlement se réunit-il à Bruxelles qui n'est pas sa ville siège? Pourquoi une partie de l'adminsitration du PE ne s'installerait-elle pas à Strasbourg?
Quel est le sens de l'Europe de Bruxelles par rapport à l'Europe de Strasbourg?
Toutes ces questions ont été traitées ici dans la rubrique Europe. Je vous y renvoie.
Sans complexe je tiens à citer un extrait du bloc-notes de Paul Marie Couteaûx!
"Bruxelles, 30 novembre
A Bruxelles, pour une de ces mini cessions qui, exceptionnelles naguère encore, se multiplient au siège Bruxellois, marginalisant lentement mais sûrement le siège "principal" de Strasbourg. Je vois bien que la bataille de Strasbourg n'est même plus menée par les français; tout le monde, et d'abord les fédéralistes français de l'UMPS, se montrent au fond ravis de se ce que toutes les activités parlementaires, y compris les grands votes, soient concentrés dans la ville belge, qui peut ainsi jouer à la capitale du "grand état européen"- ravi, sauf les souverainsites français, qui aiment Strasbourg non seulement parce qu'elle est une ville française, mais encore parce qu'elle témoigne de l'Europe multipolaire des origines.
A cela s'ajoute que Bruxelles capitale d'un état qui vole en éclats est un symbole bien malheureux pour cette pauvre Europe censément unitaire. Et encore ceci: Strasbourg est une ville admirable, amoureuse de ses traditions et chaleureuse, tandis que Bruxelles, qui s'est étourdiement jeté dans la modernité, tournant le dos à son admirable patrimoine s'est modernisé à toute allure et du coup vieillit à vue d'oeil, comme tout ce qui est moderne.
Je ne partage pas le fond de l'analyse de PMC, son souverainisme comporte des excès que je regrette, mais il comprend Strasbourg l'Européenne! Il l'aime et le proclame. Comme j'aimerais que la défense et illustration de Strasbourg soit menée par mes amis en un engagement unanime et convaincu. Que cette bataille soit leur raison d'être, car elle ne concerne pas que la défense d'une ville française mais l'illustration d'une certaine conception de l'Europe...celle du sens!
Certes aujourd'hui chacun peut proclamer que le siège, fixé par les traités, n'est pas en cause, donc, n'en parlons pas. Pourtant c'est au quotidien que les coups sont portés, et sournoisement et sans relache.
La bataille donc est permamente. Je demande à mes amis de s'y engager pour la gagner.
Commentaires
Nos élus qui se son imaginé qu'une vente des IPE "fixerait" le Parlement à Strasbourg. Compte tenu de la qualité des britaniques aux commandes de cette institution, ce fut pour eux un jeu d'enfant de faire croire ce bobard à leurs interlocuteurs.
Le Parlement européen est donc maintenant libre de faire ce que bon lui semble de ses locaux à Strasbourg. Le souci d'économie n'a jamais été la préoccupation réelle de ce genre d'institution, et au besoin, on justifiera toujours le bien fondé économique de l'abandon des 300.000 m2 délaissés à Strasbourg (c'est déjà entammé avec le chiffrage délirant des sessions).
La question qui taraude ces braves gens est que l'activité doit se concentrer à Bruxelles où se trouvent les 20.000 lobbyistes qui dictent leur loi à des institutions qui s'efforcent en dépit de toute évidence, de donner une image démocratique. Mais la plupart des membres de ces institutions, et notamment les 20.000 fonctionnaires de la Commission s'abandonnent au grand confort qui consiste à s'en remettre aux lobbyistes qui préparent les textes et diffusent les kits de prêt à penser qui s'y rapportent.
A preuve, voir ici:
video.google.fr/videoplay...
A Strasbourg, la discretion qui doit entourer l'assiduité des lobbyistes ne peut être assurée: la ville est trop petite et trop pauvre en opportunités de "rencontres" de tous type. De plus il faudrait aussi y transporter les lobbyistes afin que la symbiose profitable puisse s'y exercer aussi bien qu'à Bruxelles, où elle est même favorisée par les problèmes de l'état belge, car le rève de ces braves gens c'est bien la disparition des états.
Donc je fais le pari que le Parlement Européen ne restera pas longtemps encore à Strasbourg, et ce d'autant moins que nos partenaires peuvent constater à la lumière des "débats" actuels, que la ferveur européenne dans notre pays tend vers le zéro absolu, quel que soit le bord politique.
Il n'y a de batailles perdues que celles que l'on ne veut mener. On en a souvent parlé ici, Paris se moque d'une capitale de province, quant aux députés alsaciens, ils préparent retraites ou réélections, alors le siège du Parlement, ils s'en moquent non ?
Je vous rapelle qu'en 1979, lorsque la question du siège du Parlement Européen s'est posée pour Strasbourg (qui luttait déjà contre la concurrence de Luxembourg où il y avait un hémicycle tout prêt et vide depui)s, le maire de Paris (actuellement Président de la République), s'est opposé à la candidature de Strasbourg, au profit de sa ville.
Cette démarche ayant échoué (pour les mêmes raisons qui ont fait échouer le projet à Luxembourg), il se désintéresse depuis de ce qui peut arriver à Strasbourg...
De nombreuses péripéties: sychrotron, et absence de TGV encore à ce jour pour Strasbourg, etc..., prouvent qu'il n'y a rien à attendre de la classe politique fraçaise dans son ensemble.
Pour info, et notamment sur le coût du déménagement, Jospeh Daul, le nouveau pésident du groupe PPE au Parlement européen, a des choses intéressantes à dire dans l'entretien qu'il a accordé au Taurillon:
www.taurillon.org/Joseph-...
et la réaction de Richard Laming, directeur de Federal Union (UK):
www.taurillon.org/Felicit...
N'hésitez pas à lui répondre et à dialoguer avec lui.
Sinon, Robert, vous écrivez "Pourquoi le parlement se réunit-il à Bruxelles qui n'est pas sa ville siège?" Bein parce que le traité prévoit que le Parlement se réunit aussi à Bruxelles pour les sessions plénières extraordinaires et pour les commissions parlementaires, non?
Lors de son procahain passage à Strasbourg, N. Sarkozy pourait avoir la bonne idée de lancer ce grand rassemblement en faveur de Strasbourg lieu unique des sessions et de l'administration du Parlement à Strasbourg.
ça me ferait presque voter pour lui! ;-) Non, je déconne...
Il parait que 2/3 du spectacle de Martin Graff, du 2 au 19 mai à la Choucrouterie, sont consacrés au président de la CUS. Il s'agit de la présentation de sa thèse de doctorat d'Etat sur l'Alsakonerie (voir www.choucrouterie.com).
Il n'y a pas que les souverainistes qui tiennent à ce que STrasbourg reste le siège du Parlement. Il y'a aussi ceux qui pensent que nous ne devons pas centraliser l'Europe à Bruxelles (ni même nulle part ailleurs) et ce pour le bien de l'Europe dans sa globalité et non simplement pour la fierté de la France (qui personellement m'importe peu). Strasbourg n'est pas que le symbole de l'union franco-allemande, elle est aussi le symbole de l'Europe des droits de l'Homme et de l'interculturalité. Bruxelles ressemble bien plus à l'Europe atlantiste. Alors c'est au choix: L'Europe des droits de l'homme ou l'Europe de l'OTAN?