L'Europe...évaluée à l'aune d'une grande petite phrase prononcée il y a quarante ans
Par Robert Grossmann le lundi, 11 décembre 2006, 08:09 - Europe - Lien permanent
Complètement faux aujourd'hui ???
"Je ne crois pas que l'Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l'Allemagne avec ses Allemands, l'Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l'Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n'auraient pas beaucoup servi s'ils avaient été des apatrides et s'ils avaient pensé, écrit en quelque espéranto ou volapük intégrés..."
Commentaires
De Gaulle avait certainement raison en disant cela ( www.ina.fr/archivespourto... ) même si bien penser en volapük n'est déjà pas si mal, mais que dirait-il en voyant nos billets de banque ?
Monnaie de machin !
Nos Mozart, Cervantès, Hydne, Spinoza, Dante, Da Vinci, Goethe, Chateaubriand, ... n'étaient visiblement pas assez consensuels. Certains préférèrent les parpaings, les arcs-boutants et les murs !
Où sont ils nos états-unis d'Europe comme d'autres l'avaient imaginé ?!!!
Une autre citation du général: "L'europe sera notre lévier d'Archimède"
Bien que bcp en déplacement en ce moment, je suis les échanges des uns et des autres. et je relis De Gaulle, Malraux et les autres et me posent la question de la "non pensée" actuelle.
Rien d'extraordinaire dans le monde contemporain.
Alsator, je partage votre analyse sur le forum CAROLUS
Merci à vous, Monsieur le Comte, je relis quant à moi le livre du blogmaster sur Malraux, son rapport à l'Alsace est quasi-karmique, bien mieux que le da vinci code, mais bien plus audacieux aussi.
La phrase de De Gaulle illustre bien le but de l'Europe qui est de construire une identité basée sur la diversité. Ok, mais n'oublions jamais qu'une simple Europe des états-nations n'est pas une réelle évolution. En outre M. Grossman vous semblez ne pas réussir à cacher votre réticence (je suppose que c'est un euphémisme) à l'adhésion de la Turquie dans votre dernière phrase. Ceci vient nuancer votre galvanisme face à "l'Europe de Strasbourg" dans laquelle la Turquie est depuis longtemps intégrée puisqu'elle est membre du Conseil de l'Europe.
Cordialement
Une autre citation du général : "Le fond de l'air est frais."
Une petite pensée pour la Grèce d'aujourd'hui, son peuple, son Premier Ministre actuel. Qui se souvient qu'il a peut-être sauvé l'Union européenne ?
Par Maurice Druon :
Le Figaro - 31/05/2004
En répondant à l'ultimatum mussolinien de 1940 par son fameux: «Okhi, non!», le général Metaxas, pourtant dictateur lui-même, non seulement inscrivit son nom dans l'histoire, mais sauva l'honneur et l'avenir de la Grèce. En répondant par le même «okhi» au référendum sur la cinquième version, épaisse comme un dictionnaire, du plan onusien pour la réunification de leur île, les Chypriotes grecs ont encouru l'opprobre à peine déguisé des conseils de Bruxelles. Et pourtant ils ont probablement sauvé l'Union européenne. La plupart des gens qui s'attachent à régler le sort de Chypre, et M. Kofi Annan comme les autres, ne connaissent rien d'elle. Ils croient faire preuve de savoir en l'appelant en souriant «l'île d'Aphrodite» parce que la mythologie fait surgir des ondes la déesse de l'Amour sur son rivage occidental. A part ce cliché, ils en ignorent à peu près tout. Savent-ils qu'au temps d'Homère, déjà, Chypre avait des rois puissants qui donnent encore audience aux morts dans les clairs tombeaux où ils ont fait placer leur trône ? Savent-ils que, sur ce long radeau ancré à l'est de la Méditerranée, dans le golfe des trois continents du Vieux Monde, toutes les civilisations, de l'Antiquité à la Renaissance, se sont arrimées, ont échangé leurs
connaissances et se sont fécondées les unes les autres? Savent-ils que, dès les IXe-VIIe siècles avant Jésus-Christ, Chypre exportait ses poteries aux décors géométriques dans tout l'univers connu ? L'industrie humaine doit à Chypre la découverte du cuivre et de la fonte des métaux. La philosophie doit à Chypre Zénon de Cition, le fondateur du stoïcisme. Le christianisme doit à Chypre la conversion du premier Romain par saint Paul.
L'Europe enfonce à Chypre ses racines parmi les plus profondes. Tout cela est généralement oublié, sauf des Chypriotes, qui n'ont pas oublié non plus que Byzance accorda à leur chef politique et religieux, l'ethnarque, de signer à l'encre rouge, prérogative des empereurs porphyrogénètes, pas plus qu'ils n'ont oublié leurs siècles les plus florissants, les plus prospères, sous leurs rois français, les Lusignan, et sous les marchands vénitiens, quand leurs vaisseaux parcouraient tout le Mare Nostrum et quand Famagouste comptait autant d'églises qu'il y a de jours dans l'année.
Qu'apportèrent à Chypre les trois cents ans d'occupation ottomane ? Rien. Le déclin et la désolation. Qu'était-elle devenue, la Makaria, la fortunée, la parfumée que chantaient les vieux poètes ? Elle n'avait gardé que la valeur stratégique que lui donnait de toujours sa position de passerelle entre l'Orient et l'Occident. C'est ce que comprit bien Disraeli, lorsque, en gratification du rôle d'«honnête courtier» qu'il avait joué dans la guerre russo-turque, il obtint que Chypre passât sous la souveraineté anglaise.
Voilà ce dont il faut se souvenir quand on se penche sur le problème chypriote. C'est seulement en 1959, après quatre ans d'une lutte menée par le général Grivas et l'archevêque Makarios, que Chypre accéda à une indépendance dont elle n'avait bénéficié qu'une fois, à l'époque d'Alexandre le Grand, pour les services qu'elle lui avait rendus. Le conquérant universel avait de ces magnanimités.
J'ai connu Chypre durant cette indépendance. C'était un pays heureux. La minorité turque y vivait en parfaite symbiose avec la majorité grecque, une symbiose qui allait jusqu'aux mariages mixtes. D'ailleurs, quels étaient-ils, ces Chypriotes turcs ? Des Chypriotes grecs convertis, pour raison de convenance, pendant la domination ottomane, et des familles immigrées du Proche-Orient. Les oppositions d'ordre religieux étaient inexistantes.
Ce bonheur dura peu ; quinze ans. En 1974, le gouvernement des colonels, le plus bête qu'ait eu la Grèce en trois mille ans, aidé par des agents des services secrets américains qui l'égalèrent en stupidité, lancèrent une opération pour renverser l'ethnarque Makarios. Aussitôt, le gouvernement turc, sautant sur l'occasion, envoya son armée envahir Chypre.
Trois puissances, aux termes du traité de Londres de 1959, étaient garantes de l'indépendance de Chypre : la Grèce, la Grande-Bretagne, la Turquie.
Constantin Caramanlis, rappelé d'urgence à Athènes, rattrapa l'énorme bévue des colonels et évita une guerre gréco-turque. La Grande-Bretagne, bien qu'elle eût à Chypre sa plus forte base militaire extérieure, dotée de 8 000 hommes et d'une aviation puissante, ne bougea pas. Juridiquement et humainement, c'était un grand scandale. Mais elle n'avait pas l'appui des Etats-Unis qui, trois ans plus tôt, avaient brutalement obligé la France et l'Angleterre à arrêter l'opération de Suez dont l'état-major se trouvait précisément à Chypre. Quant à la Turquie, elle envoya une deuxième vague de troupes. Elles y sont depuis trente ans.
L'année qui suivit le drame, appelé à clôturer un symposium sur Chypre, je m'avançai à déclarer, dans une intervention dont Jacqueline Romilly veut bien se souvenir et qu'elle appelle le discours de Delphes : «Les nations qui ont une histoire courte ont tendance à ignorer ou à négliger le passé des autres. Elles s'exposent par-là à de lourds mécomptes. Cette ignorance, ou cette négligence, est particulièrement grave quand les nations dont l'histoire est courte sont en position dominante ou hégémonique.» Et j'ajoutai, ce qui me fit accuser de catastrophisme par le journal Le Monde : «Quand on regarde la composition ethnique des nations de cette région du monde, quand on observe leur répartition dans les blocs et les systèmes internationaux, quand on se rappelle que des nostalgies peuvent toujours de réveiller chez des peuples qui furent conquérants, quand on n'omet pas de peser, chez d'autres qui leur font face, le courage atavique et la capacité de résistance à l'oppression, certes il n'est pas difficile d'imaginer ce que pourrait engendrer tout affrontement armé : la dissémination rapide du conflit, la tache d'huile qui devient tache de feu, les Balkans incendiés, la désintégration du flanc oriental de l'Europe, la rupture des équilibres méditerranéens... Puisse l'occupation de Chypre, accomplie dans l'indifférence des États, ne pas apparaître un jour comme un fait aux conséquences comparables à celles de l'Anschluss (1).» Bien que la Pythie fût voisine du théâtre antique où je parlais, je ne délirais pas complètement.
Pour ce qui est de Chypre, la Turquie, après trente ans, entretient toujours, dans la moitié nord, une armée nombreuse ; elle en a chassé deux cent mille habitants d'origine grecque ; elle y a implanté des milliers de colons turcs ; elle a rasé des églises ou les a transformées en mosquées, elle a créé une république chypriote turque qu'elle est seule à reconnaître. L'île est partagée par une ligne de démarcation qui traverse la capitale, Nicosie, comme un autre mur de Berlin, dont les détachements des Nations unies doivent assurer la garde. Et alors que le niveau de vie n'a cessé de baisser dans la partie turque, les Chypriotes grecs ont rétabli, de leur côté, une remarquable prospérité.
On comprend qu'ils aient repoussé un plan dit de réunification qui fabriquait une fédération bicéphale où subsistait un gouvernement turc et laissait en place une partie des troupes turques.
L'affaire chypriote est tristement exemplaire, et nous éclaire sur la réponse qu'il convient de donner à l'insistante candidature de la Turquie à entrer dans l'Union européenne. Il y a des réalités qu'il ne faut pas se masquer. La première tient à la géographie, «la seule composante invariable de l'histoire», disait Bismarck. Ce n'est pas d'avoir conquis Constantinople en 1453 qui a rendu la Turquie européenne, ni le petit bout de Thrace qu'elle possède depuis qui fait équilibre aux 780 000 kilomètres carrés de l'Anatolie. Le Bosphore peut nous faire rêver ; mais la capitale de la Turquie, Ankara, est en Asie. L'Europe géographique, et idéalement politique, va «de l'Atlantique à l'Oural», elle ne va pas de l'Atlantique à l'Euphrate.
En quoi la Turquie a-t-elle participé à la culture européenne, quels apports y a-t-elle faits ? Les armées ottomanes sont allées jusqu'à Vienne. Elles ont maintenu leur domination pendant plusieurs siècles sur le Sud-Est européen. Elles n'ont suscité partout que des réclamations d'indépendance, et n'ont laissé que le chaos balkanique.
Il serait paradoxal, et même dangereux, que la Turquie intégrât l'Union alors que maints peuples des Balkans sont encore incapables d'y être admis. Et il serait scandaleux qu'on envisageât cette entrée alors qu'une partie de Chypre est toujours sous occupation turque.
Le revenu individuel en Turquie est de moitié inférieur à la moyenne européenne. Imagine-t-on l'afflux massif de pauvretés qui déferlerait sur l'Europe si la Turquie jouissait, pour ses soixante millions d'habitants, du bénéfice des accords de libre circulation et de libre installation ? Ce n'est pas dénier aux populations turques leurs qualités et leurs vertus que de constater qu'elles se réfèrent à des valeurs différentes des nôtres.
Les défenseurs de la candidature de la Turquie font valoir que, dans les tensions présentes avec le Proche et le Moyen-Orient, cette dernière pourrait avoir un rôle de tampon apaisant parce qu'elle représente un islam modéré. Mais que cela veut-il dire, un islam modéré ? Demandez aux Kurdes comment ils vivent cette modération. L'Iran aussi, avant Khomeiny, était regardé comme un islam modéré.
L'européanisation et la laïcisation de la Turquie qu'avait entreprises Kemal Atatürk deviennent un souvenir. Le parti au pouvoir se proclame islamique. Le port du voile se répand de nouveau, avec toute sa signification symbolique. Et l'on avance sans être démenti que neuf mille prisonniers politiques peuplent les ergastules.
Il y a des risques à ne pas prendre. Qui souhaite vraiment l'entrée de la Turquie dans l'Union ? Les États-Unis, parce qu'ils y ont les bases orientales de l'Otan. Il y a trente ans qu'un lobby anglo-saxon travaille à Strasbourg en faveur de la Turquie. Les États-Unis et la Grande-Bretagne pour partie voient là le moyen de contrôler l'Europe, de l'empêcher de devenir autre chose qu'un marché, et de la réduire à une sorte d'Otan économique.
L'organisation d'un grand partenariat avec les pays de l'est et du sud de la Méditerranée serait à la fois plus réaliste et plus prudent. Dans le scrutin du 13 juin, dont les Français auraient grand tort de se désintéresser car il est beaucoup plus important pour leur avenir que les élections régionales, la question première à poser aux candidats est celle de leur position, clairement exprimée, sur l'admission de la Turquie. Notre vote devrait être fonction de leur réponse.
????????, kallispera, bonne journée..
La bataille pour les élections européennes se déroule entre les divers candidats potentiels d'une façon impitoyable et il faut le dire plutôt douloureuse pour les contribuables qui paient tout ce cirque, en souffrant parfois gravement de la crise due en partie au même cirque. L’essentiel dans la presse n’est pas dit et, dans ce silence, il faut le faire connaître.
Le poste de député européen est un emploi fictif
Un emploi fictif est un emploi dont le titulaire touche les salaires et avantages divers sans effectuer un travail utile et correspondant à son objet. Après des années de dirigisme forcené en France il y a des milliers peut-être des millions de cas semblables ; cela permettra d’expliquer le lien entre les emplois fictifs et la paupérisation accélérée du pays. Les députés européens ne sont qu’un exemple parmi d’autres.
Nous ne nous étendrons pas sur la richesse sans limite dont bénéficient les heureux titulaires et qui explique les formidables combats pour se loger dans la niche. Le résultat réel de leur activité est totalement nul, malgré le surmenage auxquels certains d’entre eux se soumettent, avec en prime la navette ridicule entre Strasbourg et Bruxelles.
Pour que chacun soit bien informé sur la vanité du prétendu travail fourni par ces gens, voici comment les votes sont enregistrés au parlement européen. Ils ont habituellement lieu à main levée ! Le président annonce le résultat en fonction de ce qu’il constate « au jugé ». En cas de doute, ou sur demande des députés, il peut faire procéder à une vérification électronique, grâce à une machine à voter installée sur le pupitre de chacun des députés. Sur l'ensemble des demandes de vérification initiées par les membres de l'UKIP, un parti britannique, en 2007, un quart a donné un résultat inverse à celui annoncé par le président. C'est à dire qu'un quart des votes sur des sujets parfois très sensibles comme par exemple les normes environnementales sont erronés. Le bureau du parlement alerté a répondu sans rougir : « En moyenne, les résultats reflètent bien la réalité ». En résumé, le cuisinier de la marquise fabrique une salade niçoise avec tous les votes et tout va bien madame la marquise !
Pour compléter le tableau, précisons que les questions sont tellement compliquées que, pour voter, les députés sont obligés de regarder comment vote le président ou la direction de leur groupe et ils sont conduits à voter de même sans donc savoir exactement pourquoi ils votent. Ayant eu l’occasion de voir la salle immense où la « cuisine » a lieu, je peux affirmer qu’il faut une bonne vue pour lever la main quand il le faut. C'est une forme de vote révolutionnaire et les personnes qui prétendent que l’Europe est démocratique en sont pour leurs frais.
En plus, s’ajoute le fait que la quasi totalité des lois européennes est issue de la Commission, c’est-à-dire d’un quarteron de fonctionnaires fort riches dont la raison d’être est d’inonder le continent d’une pluie de directives destructrices de la liberté. En embuscade au Luxembourg, se tient la cour de justice, qui garde le dernier mot.
Devant ces faits, il est raisonnable d’accuser les députés européens d’exercer uu emploi fictif. C’est sans excuse, même si, pour se disculper, ils peuvent citer un nombre immense d’emplois fictifs partout au sein de la « République Fromagère ».
Vers les sommets de l'État, il y a les innombrables cumulards. Un cumulard cumule le salaire et les avantages de plusieurs fonctions, mais n'exerce pas et ne peut d’évidence exercer complètement le travail de chacune d’entre elles, d’autant plus qu’elles sont inévitablement contradictoires ; un cas célèbre est celui de Ségolène Royal, qui bénéficie du statut princier de Présidente de Poitou-Charente, et se balade dans le monde entier pour chercher en 2012 un emploi plus gratifiant à ses yeux que celui de simple présidente de région. Que dirait-on d’un PDG consacrant l’essentiel de son temps à chercher à « vider » quelqu’un d’une autre pédégerie ?
Ne pas oublier aussi les célèbres retraités de fonctions qu’ils n'ont jamais exercées : il y a des exemples de retraite d'ambassadeur touchées par des personnes qui n'ont jamais rempli de métier dans les affaires étrangères et de même des retraites de la Cour des Comptes reçues par des personnes qui n'ont jamais exercé de magistrature rue Cambon ! Il existe des conservateurs des hypothèques qui profitent de la richesse incomparable de la « niche » en question et n’exercent pas véritablement le métier.
Mentionnons aussi les médecins conseils de la sécurité sociale dont le seul travail consiste à donner des coups de tampons sur des demandes d'autorisation préalable : ils ne sont plus ni médecins, ni conseils car de tels métiers demandent une pratique quotidienne pour rester parfaitement compétents. Un joyeux exemple est celui des intermittents du spectacle qui sont si intermittents que certains ne travaillent pas de toute l'année. Ils appartiennent si peu au spectacle que, souvent, ce sont simplement des menuisiers ou ou des électriciens ! L'on connaît aussi les étudiants quasi salariés de l’aide sociale et qui n’étudient pas, certains d'entre eux ne se gênant pas pour détruire physiquement l'université dans laquelle ils sont censés étudiés.
Une nouvelle intéressante vient de nous parvenir par la presse. L'instruction du procès fait à Jacques Chirac et d’autres pour des emplois fictifs de 1983 à 1995 est close ; il est reproché aux intéressés un détournement de fonds publics, 35 membres du cabinet de l’ancien maire de Paris étant présumés avoit travaillé au RPR. Au risque de surprendre, je dirai que c’est une vraie gaminerie et un grain de sable dans l’immense scandale des emplois fictifs. Un point, cependant, différencie ce cas des autres : il serait illégal si les tribunaux le juge comme tel. La marée noire des emplois fictifs que je dénonce est parfaitement légale et sans danger : la loi est fabriquée par les bénéficiaires eux-mêmes en vue de s’enrichir sans vraiment travailler.
Comment peut-on expliquer ce phénomène littéralement immense des emplois fictifs qui gangrènent toute l’économie française ?
Comme dans toutes les activités publiques et comme dans toute autre catastrophe générée par ces activités publiques, l'on retrouve le refus de l’économie de marché : faute de cet indicateur qu’est le marché, ces activités obéissent au bon plaisir de ceux qui momentanément peuvent saisir pour leur profit le pouvoir d'État.
Le refus du marché se traduit par l’absence d'un vrai contrôle : il n’y a jamais de contrôle réel dans les activités publiques et, par nature, il ne peut pas y en avoir.
Finissons maintenant la description en montrant le lien entre les emplois fictifs et la paupérisation de la France telle que nous l'observons.
Il est totalement impossible d’évaluer les milliards et milliards d’euros engloutis par des salaires et avantages distribués à des gens qui ne font pas le travail qu’ils devraient faire. Ces sommes se transforment en impôts et donc en chômage de masse avec ruine en conséquence.
Il faut en plus mentionner, ce qui ne se fait jamais, à savoir l'extraordinaire gaspillage des énergies mal utilisées et donc perdues. Si cette analyse était appliquée à l'emploi fictif de député européen, il serait constaté que le gaspillage des énergies est considérable, car ces gens ont tout de même probablement de la valeur s'ils ne la gaspillait pas dans une voie sans issue.
Un représentant de la CGT a versé récemment des larmes sur le personnel d’une usine licencié par une direction étrangère. Je ne peux que lui donner raison ; en revanche, je ne le suis pas quand il accuse les patrons. Ces derniers sont transparents dans l’affaire et, en obsevant les lois, ils ne font que transférer au personnel le poids insupportable de l’Etat, avec notamment la tribu innombrable des emplois fictifs.
Le tout explique largement pourquoi, dans la compétition universelle que nous connaissons, l’économie française coure avec des semelles de plomb et non des semelles de vent.
Michel de Poncins
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel...