Dimanche soir 20 :17…Je quitte mon téléviseur. Sur la 3, la 2, la une : Le Pen, Bayrou, les trois rivaux PS…overdose !

Le téléspectateur que je suis, comme tout le monde, commence à saturer. Encore six mois à tenir avant le second tour de l’élection présidentielle et le JT chauffe.

Chaque écurie vante son étalon (je n'écris pas le féminin de peur d'être suspecté d'antiféminisme) en démolissant celui du voisin. Comment allons nous tenir dans ces conditions ? C’est un peu comme si je voyais un match de foot médiocre pendant six heures d’affilé.

Cette surdose d’informations peut avoir des effets inattendus.

Avec les primaires des socialistes les Français ont eu droit à une véritable campagne électorale télévisée, du jamais vu en démocratie. (Ah bon les élections c’est seulement dans six mois ?)

Comment les autres candidats vont-ils pouvoir rattraper cette aubaine de notoriété du PS ? L’aubaine n’aura-t-elle pas d’effet pervers sur les autres formations y compris sur le PS lui même ? Il ne me semble à priori pas possible d’organiser un tel cirque à l’UMP, il n’y a qu’un candidat déclaré…Pourtant trois fois deux heures de débat plus les commentaires à chaque JT, l’UMP au nom du principe d’équité y aurait droit aussi, non ?

Pendant ce temps cette UMP, la majorité au pouvoir, à laquelle j’appartiens, passe son temps en confection de chausse trappe, en pièges, en fabrication et distillation de poisons en tout genre.

Je quitte ma télé et je me plonge dans Malraux dont je lis l’excellent livre de Jean Louis Jeannelle sorti en mars de cette année : « Malraux mémoire et métamorphose »

C’est littéraire, c’est philosophique, c’est historique, c’est beau et comme tout est dans tout j’y trouve ce passage :

Malraux est alors victime d’une forme d’ostracisme ( de la part des célébres milieux intellectuels de gauche…) dont témoigne jusqu’en 1971 un observateur aussi averti que Claude Mauriac. A la suite d’un dîner avec l’écrivain, ce dernier note, en effet, dans son Journal : « Je regarde ce grand homme que l’on avait oubli酠"Les chênes qu’on oublie", avais je dit à René Clair ( par allusion à son livre sur de Gaulle qui vient de paraître)

Est ce encore vrai ? Plus tout à fait et puis Chirac l’a Panthéonisé, Malraux, alors qu’il était si bien dans son cimetière de Verrière le Buisson …

Mais il y a des cycles et des modes et puis l’Intemporel resurgit et s’impose