Positivons, positivons! Il y a tant de choses qui marchent, tant de jeunes qui veulent se dépasser
Par Robert Grossmann le lundi, 6 novembre 2006, 20:31 - archives-discours - Lien permanent
"Oui, notre orchestre amateur entièrement animé par des bénévoles est exemplaire et nous avons tous besoin dexemples solides, positifs, stimulants.
Comme jaimerais que les médias soient emplis de ce genre dengagements des citoyens de France.
Et si jen avais le pouvoir je demanderais à toutes les chaînes de télévisions, à chaque bulletin dinformation de présenter trois minutes dinformation concernant des succès et des réussites de jeunes ou de moins jeunes bref des exemples qui peuvent constituer autant de modèles à suivre.
On parlerait ainsi de lanniversaire de notre orchestre d'harmonie, de tel club de sport ou de telle association culturelle, bref de tous ceux qui fabriquent du sens positif dans notre société, au lieu de parler huit jours durant de lanniversaire des émeutes !
Les médias pourraient évoquer ce qui est beau comme la musique produite ici au lieu de ne parler que dagressions et de violences.
On pourrait alors faire la compétition et le championnat des exploits positifs, des réussites et des succés, au lieu de faire le concours des voitures brûlées.
La force de lexemple, cela compte, et nous le savons bien"
Commentaires
Vécu : hier, lundi 6, vers 17 h15 près du bureau de poste de l'Esplanade, une Golf stationne sur la piste cyclable, 2 passagers à l'intérieur. Le trottoir étant encombré par les dizaines de lycéens se rendant à l'arrêt du tram, je mets pied à terre en maugréant.
Retour des courses trois quart-d'heure plus tard : la même Golf est au même endroit et une autre voiture est stationnée sur le trottoir près de la première : il ne reste pas un mètre entre les deux pour les cyclistes et les piétons qui sont légions.
Un monsieur demande poliment au conducteur de la Golf de partir en invoquant la gène occasionnée à tous les passants, sourire méprisant en retour lorsque la fenêtre s'ouvre. Je me permets également d'insister en employant le terme de respect du aux autres, surtout que la gêne dure depuis un bon moment, que le code de la route... .
"Respect, respect, vous parlez de respect alors que vous nous respectez pas en nous parlant comme ça, on attend quelqu'un et nous resteront 3 heures s'il le faut".
Ebahissement de la part de la dizaine de témoins...l'envie d'être violents nous étreint... mais nous nous éloignons.
Il n'y avait rien à ajouter : 2 mondes, 2 codes de vie, 2 lois ne partageant pas le même territoire de la République.
Pourquoi cette anecdote?
Parce que toutes proportions gardées, votre billet m'en rappelle une autre: en mai ou juin 68 (encore !) alors que la France est paralysée par la grève générale, un jeune membre de l'UJP naissante s'adressant à un groupe de contestataires à la fac des Lettres par ces mots "mais contre quoi vous révoltez vous ? On est quand même bien à Strasbourg... on peut même aller dans les Vosges le week-end..."(citation authenthique) s'attira des sourires méprisants suivis de quolibets, le tout sur fond de franche rigolade.
Là aussi 2 mondes mais encore... même Loi et même code de vie.
S'extasier sur la réussite du concert de l'Harmonie Cæcilia, comme de toutes les autres manifestations organisées ces dernières années, apprécier les bénévoles et citer en exemple cette jeunesse qui apprécie les livres et la musique, bien sûr, mais tout ceci relève de la vie sociale normale de toute société.
Par contre, subir des "incivilités" tous les jours ou presque, n'est pas normal et pas tolérable, donc mérite la publicité. En 1968, une partie de la jeunesse était partiellement dans un cocon psychotique auquel l'ordre des adultes a répondu. Aujourd'hui, certains jeunes adultes tentent d'imposer leur ordre à l'ensemble de leurs concitoyens. C'est un comportement psychotique, délirant et le moindre des devoirs des hommes politiques est d'assurer que les citoyens puissent vivre leur vie dans les conditions de normalité assurées par la Loi.
Les cons sont partout. Chez les jeunes comme les anciens. Il ne faut surtout pas généraliser !
Là est l'erreur. Bcp de jeunes sont pleins de bonne volonté, d'autres jeunes ne savent pas ce que c'est. Pareil pour nos aînés.
Et par pitié, arrêtons d'opposer les jeunes aux vieux et inversement.
Il faut une éducation aux valeurs élémentaires. L'école est là pour cela mais aussi les parents. Que peuvent donc les hommes politiques cher Fénelon. Ils sont dépassés par les événements.
l'ordre des responsabilités dans l'éducation est, du moins pour moi, d'abord les parents et après l'école et toutes les associations qui travaillent avec les jeunes
Fénelon,
Il est vrai que ces comportements de plus en plus répandus sont véritablement irritants. Vous pourriez également mentionner ces voitures qui se mettent en double file et qui laissent tourner leur moteur en attendant quun des passagers, parti sapprovisionner à un point de restauration rapide, revienne. Dailleurs vous pourriez également évoquer la tolérance dont font lobjet ces établissements en matière de respect des horaires, des conditions dhygiène, du respect de la chaîne du froid, par rapport à leurs confrères restaurateurs
Pourtant vous faites une erreur un évoquant « 2 mondes, 2 vies, 2 lois ». Ces infractions sont commises par de nombreux usagers et même par la police qui stationne par exemple place Saint Nicolas aux Ondes sur les passages protégés ou sur la nouvelle place réservée aux Handicapés. Elles ne sont en rien le résultat dune fracture ou de je ne sais quelle révolte. Ces incivilités sont le résultat dun manque de civisme généralisé illustré par ces automobilistes qui grillent quotidiennement des feux, ces piétons et ces cyclistes qui passent au rouge, ces cyclistes qui circulent sur les trottoirs, qui roulent sans lumière, ces véhicules (dont de nombreux 4/4 ) qui se garent sur les trottoirs obligeant les piétons à circuler sur la chaussée, Encore plus grave, ces infractions ne sont pas exclusivement luvre de jeunes adultes. Elles sont également commises par des seniors Comme vous êtes sensibilisé par les médias à la question des jeunes vous remarquez davantage leurs petits écarts que ceux de vos semblables
Je mavance peut-être un peu mais, à mon avis, vous confondez manque de civisme et délinquance. Ceux qui brûlent des voitures ou des bus, ceux qui agressent gratuitement des innocents, ceux qui attaquent la Police, ceux qui caillassent les pompiers, ceux qui dégradent voire brûlent des édifices publics, essayent vraisemblablement dimposer leur ordre aux autres citoyens et en cela je partage votre vision de « 2 mondes, 2 vies, 2 lois ». Cest effectivement du devoir des politiques de rétablir des conditions de vie normale dans les zones fréquentées par ces « racailles »
Pour conclure, la tolérance individuelle au comportement dautrui sest considérablement affaiblie ces dernières années. Quil sagisse du bruit, des comportements quotidiens ou de nuisances olfactives tout se prête à la critique ou à la revendication. Par exemple, à la campagne, certains veulent faire taire les coqs et stopper les cloches des Eglises, d'autres veulent interdire lépandage du fumier sur les terres encore agricoles. En ville on veut fermer les bars parce que les clients font du bruit en faisant la fête. Certains construisent à coté dun aéroport et quelques années plus tard demandent la diminution des vols. Dautres sopposent à la création dune route alors quils se rendent tous les jours en voiture à Strasbourg et enfin les plus "intelligents" bloquent la construction dun tramway parce que cela risque dattirer des personnes étrangères à leur rue
Avec cette évolution, ce progrès, il ne sagit plus dincivilités mais dégoïsme. Il ny a pas « 2 mondes, 2 vies, 2 lois », il y a 60 millions de mondes, 60 millions de vies, 60 millions de lois Vive lindividualisme !
Si je vous rejoins sur la force de l'exemplarité, je ne peux m'empêcher de vous rapporter ceci :
- Quand on voit des policiers arrêter des gamins qui circulent sur un cyclomoteur sans casque (Ne risquant d'attenter qu'à leurs existences) et ne pas verbaliser toutes les automobiles en Porsche Cayenne qui se garent en double où triple file pour chercher amoureusement leur progéniture à la sortie des écoles, il y a deux poids deux mesures !
- Quand on voit dans nos rues ou à la télévision des voitures de police rouler à tombeaux ouverts pour poursuivre je ne sais quel gangster, ces policiers font fi tous les jours de lexemple quils sont censés incarner et oublis les enfants, les passants, les cyclistes, les autres automobilistes bref les citoyens quils sont censés protéger.
En parlant du chaos qui deviendrait un « ordre », pourrons-nous longtemps laisser ces bandes de gamins désoeuvrés, sans culture, sans presque aucune éducation arpenter des quartiers dont ils sont devenus les caïds faute de quoi savoir faire de leurs dix doigts ? Nest-il pas de notre responsabilité à tous dinvestir dans leurs avenirs et donc dans le nôtre ? Ces gosses devraient être des composantes essentielles de la France de demain, en devenant les ambassadeurs de notre pays vers les cultures du Maghreb, de lAfrique noire, de lAsie, permettant de valoriser notre culture, de remporter des marchés, créant les entreprises qui compteront dans le futur, permettant ainsi de payer les retraites de nos « seniors vertueux » !
Et pour en revenir aux « valeurs élémentaires » rapportées plus haut, il appartient à chacun dentre nous de les transmettre, de les inculquer, il serait bon darrêter de nous exonérer de ce boulot. Chacun devrait être responsable et létendu de cette responsabilité mériterait à elle seule une réflexion sociétale !
J'aimerais que lurbanité ne soit pas quun vain mot, mais un élément central de lorganisation de notre société !
Monsieur Schick, je ne peux m'empecher de vous rapporter ceci
Quand je vois la police arrêter "tous les matins" des personnes se rendant à leur travail à 30 Km/h, dans les bouchons car elles commettent le crime impardonable de téléphoner alors qu'elles laissent passer des jeunes sans casques
Quand tous les samedis soir, sur un rond point proche de mon domicile, des jeunes font crisser les pneus de voitures, parfois volées et roulent tous feux éteints à 100 Km.h sur la longue route qui les ramene vers leur cité,
Je suis en colère.
Tant que notre société sera fondée sur les Droits en oubliant les Devoir, tant que les bobos l'accuseront de tous les maux, tant que des oeillères idéologiques faussent une vision du monde réel, les élites et penseurs se couperont du peuple et s'exposeront à sa colère.
Recadrage :
Le billet écrit plus haut, à chaud, suite à la lecture de celui de Robert Grossmann et principalement de son titre, se voulait amicalement polémique .
Aussi les deux anectodes choisies situaient les deux "désirs" évoqués par R.G :
- positivons les jeunes qui "rêvent à ce qui peut les élever" et ont envie de se dépasser.
- positivons ces exemples en fantasmant un éventuel pouvoir sur les médias.
Or, pour "positiver", il faut au moins avoir pris la mesure du "négatif". Celui-ci s'exprime principalement, comme le soulignent les interventions des bloggeurs et la première anecdote sur le terrain de la vie quotidienne et de l'urbanité. Mais faut-il placer sur la même marche la délitescence des valeurs civiques de la part d'acteurs sociaux de tous acabits qui relèvent pour la plupart encore de la trangression dont l'exemple vient d'en haut et la véritable idéologie contre notre république qui se met en place ?
D'où ma deuxième anecdote. La référence, même lointaine au mouvement de 68 s'impose car alors aussi une idéologie s'était momentanément imposée qui avait conduit brièvement à la vacance de la représentation démocratique. L'exemple plaisant du jeune UJP fait pendant au "plaisir" de R.G. au constat de tout ce "positif", que nous partageons tous, mais n'en est néanmoins pas complètement décalé dans son immédiateté. Le fantasme de R.G. de rétablir une volonté politique sur les médias (même dans un but parfaitement honorable) procède du même décalage. En juin 68, le général de Gaulle, après s'être assuré de ses arrières politico-militaires, avait fait rouvrir les vannes des stations-services pour que l'indivualisme puisse à nouveau s'épanouir, se plaçant de facto sur le terrain individuel et quotidien pour dépasser le conflit social.
Mon propos n'était nullement de lancer une discussion sur la "sécurité", celle-ci ayant lieu sur "je suis sécuritairement...." mais je vous remercie pour vos fortes contributions qui font plaisir.
A propos plaisir, je signale la magnifique exposition de sculptures de
MICHEL WOHLFAHRT qui "fait de l'Alsace...sienne" à la galerie CHANTAL BAMBERGER, 16 rue du 22 novembre à Strasbourg : beauté, sensualité et humour sont au rendez-vous.
Cher Alsator,
Je ne comprends pas ce que vous nous dites quand vous souhaitez que notre société ne soit pas construite que sur les droits pour y intégrer aussi des devoirs.
Le propre du Devoir nest-il pas d'être une adhésion à un groupe ? Dès lors, comment certaines personnes qui ne maîtrisent ni complètement la langue française et encore moins les notions du bien ou du mal, pourraient-elles adhérer à un rêve commun, à des principes, dont ceux du bien vivre ensemble dans le respect du Droit ?
Si je me suis permis d'apporter un commentaire aux exemples positifs de RG, c'est qu'il me semble important aussi que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire soient irréprochables et exemplaires ! Je reconnais que jaurais pu citer dautres exemples comme celui de ce magistrat varois pas plus inquiété que ça, ou de ce Premier Français encore moins que le précédent !
Je vous rejoins, bien entendu, dans votre critique relative à la multiplication des interdits et leurs cohortes de lois, de directives, de décrets qui bien souvent sont inapplicables ou absurdes. Les citoyens nont pas toujours besoin de ça, leur Liberté non plus !
En ce qui concerne vos imprécations divinatoires, je ne sais trop quen dire sauf que cela me semble un peu manichéen et apocalyptique, non ?
Monsieur Schick, vous laissez à penser qu'il faut rétablir le droit pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, je précisais quant à moi qu'il ne peut y avoir de "droits" sans devoirs, sinon, le droit devient plus "du" que le devoir.
Aujourd'hui justement, le devoir n'est plus le propre de l'adhésion à un groupe, pusique l'on défend d'abord les droits de l'homme avant même d'évoquer ses dévoirs. Il en est de même en société, toute appartenance doit supposer respect des devoirs pour obtenir des "droits" en non acquisition de "droits" et rejet de devoirs. Ce qui est le cas actuellement.
Vous évoquez ensuite des personnes ne maitrisant ni la langue, ni les notions de bien et de mal... Que dire, d'abord existe-t-il un notion universelle de bien et de mal ? Vaste débat qui d'abord se heurte également à des réalités culturelles et cultuelles que vous ne pouvez pas ne pas connaître.
Quant à la langue, comme dirait Ségolène, des mesures revolutionnaires s'imposent donc pour que les enseignants, chargés notamment de sa transmission fassent leur travail et nous expliquent ce qu'ils ont fait ces 30 dernières années.
Je sens que je vais vous heurter avec tout cela. Mais ne faut-il pas aussi, oser remettre à plat un modéle social en panne.
Sur ma conclusion, que dire, si le 21 avril 2002, si le "non" à l'Europe ne vous parle pas, c'est que soit vous 'netendez pas la "vox populi" soit vous en êtes coupé socialement.
Alsator,
Au plaisir de vous déplaire, je vais vous apprendre quelque chose : en France, on a des droits avant d'avoir des devoirs, c'est ainsi que même un nourrisson est protégé alors qu'il n'a aucun devoir !
Autre chose, concernant ce que vous appelez "un notion universelle de bien et de mal" il existe, toujours dans notre beau pays, le code pénal qui essaye de définir assez clairement ce que la société réprouve. Pour le bien, j'avoue que c'est plus flou et que chacun est libre de toute interprétation.
Je ne surenchérirais pas sur la démagogie qui me semble guider les propos de Madame Royale ou de Monsieur Sarkozy quand ils épinglent, les enseignants, les juges ... (à qui le tour ?) ... pour plaire aux franges les plus populistes de notre pays dont vous faite visiblement partie.
Et oui, je m'en contre fou de la "vox populi" et de son ventre encore fécond !
Je vous laisse à vos "réalités culturelles et cultuelles" que vous semblez parfaitement maîtriser !
Exemplaire cet échange de billets entre Julien Schick et Alsator où l'on voit le pulsionnel prendre le pas sur la volonté de convaincre. Choix des mots, tournures de phrases de l'un provoquent sa précipitation radicale dans l'altérité par l'autre. Et ce n'est qu'un échange de textes sur un sujet particulier, où à les relire attentivement on ne distingue qu'une approche un peu différente due à la sensibilité et à l'histoire de chacun.
Cher sage Fénelon,
J'aimerais partager votre point de vue, mais je pense que malheureusement il s'agit de problèmes de fond :
- De ces tenants du non qui ne proposent toujours rien pour construire une Europe unie, forte et libre.
- Du manichéisme et de la démagogie qui semblent redevenir des modèles de plus en plus partagés.
- De ces amalgames multiples : jeunes, voyous, racailles, vieux, libéral, capitaliste, fachos, gauchos, ... que certains utilisent à tors et à travers sans que personne ou presque ne relève ces "imprécisions".
- De la démission d'autres qui ne pensent même pas qu'ils pourraient intervenir dans l'éducation de ceux qu'ils stigmatisent, en rejetant toute responsabilité sur Pierre, Paul ou Jacques.
- De la culture du mérite opposée à celle de légalité encore apposée sur les frontispices de nombreux bâtiments de notre République.
- De lindividualisme qui devient une des composante essentiel de notre société
- Des différences culturelles et cultuelles qui ne devraient pas avoir une place prépondérante dans un débat républicain.
- De ceux qui usent de pseudonymes
Etc, etc,
Cette « approche un peu différente" pour vous est clairement différente pour moi et pourtant jaimerais être magnanime, mais que voulez-vous je suis un enfant radikal de la république !
Julien,
Chacun des thèmes que vous énumérez mériterait débat.
Aussi pour faire court et au risque de vous bousculer quelque peu, je vous dis ma position tout à trac : le seul problème de fond que nous ayons est la Mort. De la conscience de cette certitude-là, l'Homme créa des systèmes de représentation, qui firent son Histoire.
A partir de là, tout devient Histoire de Forme.
Aussi, ce qui m'importe, c'est la compréhension de celle-ci dans son évolution, et ses différentes conjugaisons.
Ainsi, pour ce qui nous préoccupe de la société française contemporaine, je constate des cas de régression inouïs dans la ritualisation de la mort. Cette affaire de la jeune étudiante de Marseille brûlée vive après d'autres cas similaires ces dernières années,les commentaires et les silences assourdissants lus, vus et entendus à cette occasion me donnent à penser que nous pourrions tout aussi bien assister prochainement au lynchage d'un policier brûlé vif, un pneu autour du cou, sans que l'ensemble de la société ne se lève alors même que ses fondements sont délibérément minés.
Au quotidien, ce sont d'innombrables "petites morts" que nous vivons de même à cause du rejet systématique des ritualisations qui ponctuent celui-ci.
Pour le reste, c'est affaire de mots que nous partageons ensemble, que nous agençons selon des niveaux de langage produits par l'histoire de chacun, de gôuts, de choix. Ce "matériel" lexical extrêmement flexible nous parle, exprime la vérité de chacun dans l'instant qui peut être ou non la vérité d'autres, ce qui fait et défait des liens, produit des oppositions ou des complicités, des adhésions ou des répulsions. Ceci toujours dans un jeu du vivant ou le je est roi.
Enfin, il ne vous aura pas échappé que le pseudo que j'ai choisi fait référence à une figure de notre littérature que la postérité associe à une querelle que je me plais à réactualiser sur un autre terrain.
A propos pseudo, je suis désolé que vous écriviez sur ce blog sous le nom du créateur de la remarquable lettre " Strasbourg Culture", qui certes vous appartient mais également à ses lecteurs et contributeurs. Votre vérité exprimée ici va certainement "teinter" la lettre.
Ayant voté oui, et ayant suivi les échanges Schick Alsator, je répondrais au premier qu'il ne faut pas être manichéen. Et qu'à bien y voir, la correction politique de l'un ou de l'autre est amusante.
Je pratique l'un et l'autre mais je ne crois plus à l'égalité lorsque l'on discrimine positivement, je ne crois plus à la fraternité et je l'organise quand d'autre la communautarise, quant à la liberté, n'est-elle pas surveillée...
Ce simple fait justifie aussi l'usage de pseudos, car bon démocrate que vous êtes, je suis presque sur qu'il est des personnes avec qui vous ne discuteriez...
Diabolisation, Fatwas républicaines, n'empêchent-elles pas les débats publics rouverts par les blogs ?
La république intégre-t-elle, la république est-elle intégre. Tous sont et se disent républicains, qu'ils ne s'étonnent pas donc que le peuple ( légitime en démocratie), ne sanctionne l'ensemble, non pas catastrophisme, comme Alsator semble le laisser penser, mais par rejet lorsque la greffe ne prend plus.
Quant au débat cultuel, culturelle, faire comme s'il n'existait pas ne résout rien. Il ne devrait pas, mais il est.... Que fait-on, on ferme les yeux ?
Cher Fénélon,
Javoue que le point de vue est intéressant, même si je ne pense pas comme vous que cela soit notre seul problème. Quelquun je ne sais plus qui avait une relecture de la célèbre phrase de Shakespeare et disait que la virgule était à la mauvaise place. Daprès lui il aurait fallu dire : « To be or not, to be that is the question » ramenant lexistence au premier plan et si je puis me permettre le « comment vivre » !
Et cest dans ce, comment vivre, que la mort a toute sa place.
« Ceci toujours dans un jeu du vivant ou le je est roi. » Ceci serait vrai sans nuance si les gens donnaient pour se faire plaisir, mais je ne crois pas que cela soit le cas et beaucoup donne pour faire plaisir ou pense le faire, ce qui conduit à des jeux perfides et à beaucoup de psychanalyse, non ?
Enfin, je ne vois pas bien en quoi ma signature entraînerait une coloration de Strasbourg-Culture, ce serait bien présomptueux de ma part, jaime à échanger, à donner mon opinion, à lire celle des autres et je trouve important de pouvoir me situer. Toutefois, vous avez raison quand vous affirmez que ce site nest pas mien, il appartient dabord à un conseil dadministration auquel je rends des comptes et bien entendu, à ses lecteurs et contributeurs comme vous le rappelez justement. Cest dailleurs pour cela que je ne mets pas de lien sur mon nom comme le fait Joseph (Sans que je ne trouve rien à y redire).
Joseph Balsamo
Jai bien des défauts mais pas celui de fermer la porte à la discussion, on peut discuter de tout avec nimporte qui, tant que personne nimpose ses vues par la force. Cest le jeu de la démocratie et vous connaissez certainement le mot de Churchill « La démocratie est le pire des régimes politiques... si on fait abstraction de tous les autres. »
Fénelon, si le seul problème de fond que nous ayons, est le fond du trou et que tout est dans la for, for me... formidable..... nous serions tous des artistes de variété.
Pas mal, le raccourci Krutenauer... De l'Univers des Formes à Aznavour, si je ne m'abuse. Mais vous avez raison, nous sommes tous les artistes de notre propre vie ou pour reprendre le déplacement de la virgule cher à Julien, nous devrions faire de notre vie une oeuvre d'art.