Mettons nous à la place des membres du comité interministériel qui vont être filmés ce matin et dont les débats et le travail vont donc être livrés au public à la manière de loft story.

« Si c’est un succès on recommencera » ai-je entendu à la radio ce matin. Cela signifie sans doute : si le public suit, on continue.

Voici donc le premier ministre entrain de consacrer ce qu’il y a de plus exécrable pour la qualité de la télévision : l’audimat. La recherche d’audience au détriment de la qualité.

En effet qui "audimaterait" en faveur une émission littéraire d’une pièce de théâtre classique ou encore d’un film sur le musée du Louvre…par rapport aux jeux « distrayants » et imbéciles ou aux séries américaines qui règnent sur les chaînes de 19 : à 23 :

C’est bien la démagogie qui a les faveurs de l’audimat…démagogie = faire plaisir.

Par conséquent les travaux ministériels filmés n’échapperont pas à la tentation : faire plaisir pour ceux qui vont regarder…être beau pour être admiré…sourions nous sommes filmés…caressons dans le sens du poil pour être aimés.

C’est la loi du genre….Eh bien j’ai une autre conception du sens de l’Etat et du service de l’intérêt général !

La recherche de solutions en faveur de l’intérêt général, au plus haut niveau de l’état, au sein d’un conseil des ministres ou d’un conseil spécialisé, me semble incompatible avec l’obsession de plaire.

Entre la nécessité de transparence, indispensable en démocratie, et la vidéo surveillance ministérielle il y a une limite démagogique et populiste à ne pas franchir.

Car après tout ce qui nous intéresse c’est le résultat, c’est la qualité de la décision prise plutôt que les minauderie et les cabotinages de comédiens de circonstance.

C’est le parler vrai que l’on attend, c’est le courage dans les prises de parole et de décision dont la France a besoin.

Loft Story à Matignon…je crains le pire.