Monsieur le Ministre chargé des collectivités locales, il y a trois jours notre quotidien régional a dressé de vous un portrait flatteur mettant surtout en exergue vos attaches auvergnates.

C’est de bon augure ! Un auvergnat, élu local de poids est parfaitement à même, au moins aussi bien qu’un ministre parisien, de comprendre les difficultés d’élus locaux alsaciens et leur grand intérêt à calculer leurs dépenses domestiques de manière optimale; en comptant sur l’aide du gouvernement…

Donc et par conséquent :

Elle est à toi cette chanson

Toi, l'Auvergnat qui sans façon

M'as donné quatre bouts d’budget

Pour que Strasbourg soit aux sommet…

Mais je sais que vous avez encore bien plus d’autres qualités que celles, éminentes, des Auvergnats.

Vous êtes un homme politique de grande stature et je gage qu’à l’avenir nous entendrons parler de vous plus fortement encore et nous aurons alors été fiers de vous avoir accueilli pour inaugurer l’édition 2006 de notre foire européenne.

Mesdames et messieurs,

Nous voici donc réunis pour le grand rendez-vous de la rentrée 2006.

Depuis des décennies, en effet, la foire européenne de Strasbourg, - un véritable mythe dans l’imaginaire de tous nos concitoyens alsaciens des campagnes ou des villes, - ponctue notre rentrée économique, politique, sociale, culturelle, sportive.

Et notamment, monsieur le ministre à travers cette cérémonie d’inauguration

Strasbourg, carrefour des routes depuis les romains, avant de devenir, en 2007, avec cette célérité que l’on reconnaît au pouvoir central lorsqu’il s’agit des affaires d’Alsace, un intéressant carrefour des TGV européens, Strasbourg a toujours été une grande ville de foires commerciales...

Elle est, sur le plan des voies de communications, comme au plan marchand, une porte entre l’ouest et l’est européen, entre les Flandres et l’Italie, entre le Nord et le grand Sud.

Notre foire, fondée en 1926, s’inscrit dans la grande tradition des rencontres marchandes qui ont façonné l'Europe à travers les siècles.

Elle a toujours été, elle est, et elle restera, la plus importante manifestation commerciale grand public de l’Est de la France, avec plus de 200 000 visiteurs et de 1 000 exposants.

Cette année, nous avons l’honneur d’accueillir un grand pays.

Un pays grand par son histoire, par sa littérature et par son rayonnement international, la Russie.

Même si Tolstoï en a fait l’un des héros de Guerre et Paix, même s’il fut étudiant dans le Strasbourg des Lumières, à la même époque que le prince Metternich, je n’aurai pas l’outrecuidance du maréchal Koutouzov pour gloser sur la Russie, son âme et son caractère, qui existent dans l’imaginaire de chacun d’entre nous et qui ont leur place dans notre cœur.

Nous savons, monsieur l’ambassadeur Orloff, monsieur le consul général Korotkov qu’il y a une vraie et belle histoire entre la Russie et Strasbourg.

Strasbourg est russe le temps d'une foire, la Russie est strasbourgeoise pour onze jours.

Outre la Russie qui a investi le Hall 2, l'édition 2006 de la Foire européenne présente également son pavillon international, un autre réservé aux institutions, sans compter le Jardin des délices, beaucoup plus proche des infernales tentations que celui d’Herrade de Landsberg…On me dit même que la foire sera placée, en ce Jardin, sous le signe de la gourmandise !

Je crains donc que la rédemption ne soit guère possible ici...

Nous aurons aussi une belle opportunité de découvrir la vitalité et le dynamisme du sport à Strasbourg, dans le superbe Rhénus-Sport.

Je tiens également à saluer le concours Lépine, aussi fidèle qu'il est surprenant.

Enfin, nos 1 000 exposants offriront à nos visiteurs une occasion unique de faire de beaux achats pendant onze jours.

L'édition 2006 de la Foire européenne de Strasbourg, comme ses précédentes, s’inscrit dans une ville en mouvement.

Et la ténacité des chantiers, que nous brûlons de voir aboutir, nous rappelle chaque jour que Rome ne s’est pas faite en un seul jour.

Mais, au bout du compte, quelle réussite, Rome !

 

Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs,

Avec Fabienne Keller, nous avons entrepris de grands chantiers d’amélioration, d’embellissement et d’enrichissement social et culturel de notre ville.

Nous aimons notre ville et nous voulons pour elle la meilleure place.

  • celle que l’histoire aussi bien que la géographie lui ont assignée,

  • celle de la capitale de l’Europe de la paix, qu’elle est, de l’Europe Unie dont la voix compte a travers le monde,

  • celle de l’Europe des Droits de l’Homme.

Le concept d’Europe de Strasbourg est une réalité que nous cultivons ici avec une réelle piété

Nous voulons aussi, naturellement, que nos concitoyens strasbourgeois et tous ceux que nous accueillons, y trouvent toutes les raisons d'y vivre en harmonie.

Et quand je dis « nous voulons », je veux dire qu’avec Fabienne Keller et notre équipe tout entière, « nous faisons, nous y travaillons, nous agissons »

Les chantiers que nous avons entrepris depuis cinq ans, ce sont les chantiers de la modernité.

Ce sont les chantiers de l'avenir.

La grande compétition mondiale dans laquelle nous sommes engagés bouscule bien des schémas et des acquis. C'est valable pour le monde économique et pour les entreprises c'est valable aussi pour nos collectivités publiques.

Ceux qui n’avancent pas, ceux qui ne vont pas de l'avant, sont voués à la stagnation et, pire, parfois, au recul.

En ce qui nous concerne, nous avons de l’ambition pour Strasbourg et pour notre agglomération!

Après notre Palais des sports

après le Jardin des deux rives,

après l’Iceberg, la plus grande et la plus fréquentée patinoire de France (la plus belle aussi),

après la Cité de la Musique et de la danse,

après l'engagement des chantiers du tram, de la nouvelle Bibliothèque, de la place de la Gare et de notre si symbolique place Kléber, nous avons entrepris de renouveler une Foire européenne qui date de 1926.

Il y a quatre-vingts ans, elle naissait ici-même.

Quatre-vingts ans plus tard, nous la retrouvons au même endroit.

Tout a changé alentour.

Les institutions européennes sont sorties de terre, les unes après les autres. Le Parlement européen a lancé sa magnifique silhouette dans le ciel.

Mais le terrain des expositions de notre Foire est resté, quant à lui, figé, imperturbable, incontestablement vieilli pour ne pas dire obsolète.

A l'ombre du Parlement européen, le site du Wacken compte aujourd'hui parmi les plus beaux et les plus convoités de Strasbourg, avec celui de l’Etoile et de la grande voie vers le Rhin, qu’avec Fabienne Keller nous aimons beaucoup appeler la voie vers l’Europe, Viaropa, !

Mais, hélas ! les projets urbains ne se réalisent jamais au tempo d'un claquement de doigts.

Il faut du temps, il faut franchir des étapes, il faut éviter autant de Charybdes que de Scyllas.

Il faut toute la matière grise des meilleurs architectes, urbanistes, ingénieurs, haut fonctionnaires territoriaux. Mais cela ne suffit plus…il faut aussi, depuis quelques années, nous l’avons expérimenté, croyez nous sur parole, des escouades de juristes et d’avocats, et les meilleurs !

Et puis, survient la période ingrate des chantiers, dont nous savons maintenant qu'ils peuvent être interrompus, non seulement par des intempéries mais pour des raisons tout à fait extérieures à leur propre fonctionnement...

Mais ce nouveau quartier européen, nous le ferons, ici. Dans le même temps nous créerons un nouveau Parc des expositions, capable d'accueillir la Foire européenne et tous les salons.

Un équipement adapté aux exigences des temps actuels, à celles des exposants comme à celles du public, verra le jour au cours des prochaines années.

Nous avons choisi son site d'implantation : ce sera l'entrée Ouest de la Communauté urbaine.

Ce nouveau Parc des expositions constituera un atout considérable d’expansion économique.

Bien plus qu’une simple vitrine, il sera un outil performant pour l’attractivité de notre agglomération et de notre région toute entière. C'est là un enjeu de taille, un défi économique, un défi de développement.

Ce défi, nous le relèverons avec l'ensemble des acteurs institutionnels du monde économique.

Plus que jamais, Strasbourg et sa région ont besoin d'une profonde synergie entre toutes celles et ceux qui la font vivre, qui la font progresser et aller de l'avant.

Cette unité, nous avons voulu la marquer symboliquement aujourd'hui.

C’est ainsi que Messieurs les présidents des chambres de Commerce et d’Industrie, des métiers, et de l’agriculture, tous trois acteurs importants de la vie économique régionale, ont accepté de prendre la parole après moi.

Je les en remercie et tout particulièrement Jean-Louis Hoerlé, auquel se joignent ses collègues, Bernard Stalter et Eugène Schaeffer à cette inauguration.

Chacun des défis qui se posent à nous pourront être relevés, dès lors que l’ensemble des acteurs sociaux et économiques, les entreprises, les organismes consulaires ou professionnels et, bien entendu, les collectivités locales seront fédérées autour d’objectifs communs.

Toutes les force vives de Strasbourg et de sa région doivent jouer collectif! C’est leur intérêt individuel, c’est leur intérêt collectif.

La Ville et la Communauté urbaine de Strasbourg ne sont, d’ailleurs, pas en reste, avec, cette année des investissements publics s’élevant à 403 millions d’euros ! Pratiquement un demi-milliard !

Du jamais vu !

De quoi stimuler positivement et en profondeur, par un évident effet de levier, non seulement l’activité économique mais également l’attractivité de notre agglomération et de notre région.

La perspective de l’arrivée du TGV en gare de Strasbourg est, en ce sens, un exemple parlant : plus de 150 acteurs économiques, universitaires, culturels ou institutionnels ont réfléchi et travaillé ensemble à Strasbourg à cette étape majeure du développement économique de notre agglomération, un développement que nous souhaitons.

Je veux souligner particulièrement à ce propos l’engagement de notre Maire, Fabienne Keller.

Sans elle, je le dis pour l’avoir vécu et pour le vivre, nous n’en serions pas là.

Cela me donne l’occasion de saluer sa volonté et tout son talent, au service de sa ville, de notre ville.

Et si demain lors de l’arrivée du TGV, beaucoup de reconnaissances en paternité se déclareront, ce TGV et cette gare TGV de Strasbourg, je le proclame, n’auront qu’une seule maman, Fabienne Keller !

Monsieur le Ministre,

Nous attendons à chaque rentrée beaucoup de notre gouvernement. Vous en êtes aujourd’hui l’éminent porte-parole.

Je sais que vous n’êtes pas un adepte de la langue de bois et vous nous direz donc amicalement, franchement, et avec conviction, que nous pourrons compter sur nos gouvernements, actuels et à venir, pour prolonger la ligne à grande vitesse jusqu’à Strasbourg.

Vous nous direz aussi, amicalement et franchement, que les parlementaires européens se verront mettre à disposition par l’Etat, tous les moyens qu’il peut leur offrir afin qu’ils se sentent encore mieux, en France, à Strasbourg…Qu’il s’agisse de l’accessibilité ou de la qualité du travail, dans leurs immeubles acquis au juste prix !

Certes, la France connaît, aujourd'hui, des difficultés budgétaires. Mais elle est en a depuis Philippe Le Bel. C'est à dire depuis qu'il existe dans le pays des finances publiques !

Alors, ne discutons pas l'engagement européen de Strasbourg, son rayonnement, son statut de métropole française et européenne au bord du Rhin.

Il s’agit clairement d’une grande cause nationale !

Monsieur le ministre, la nation a des devoirs particulier à l’égard de Strasbourg, qui ne peuvent être comparés à ceux d’aucune autre ville.

L’Etat, au cours des années 60 et 70, avait décidé de mettre le paquet sur le sud ouest avec un grand monsieur qui s’appelait Philippe Lamour.

On a mis le paquet, et de quelle manière, sur l’Ouest avec un grand monsieur qui s’appelait Olivier Guichard.

Il faut, maintenant, mettre vraiment le paquet sur l’Est, la voie vers l’Europe, avec cette grande dame qui s’appelle Fabienne Keller !