Le Fonds Régional d'Art Contemporain de Poitou Charentes ou les FRAC et madame Royal
Par Robert Grossmann le dimanche, 20 août 2006, 08:16 - culture et forum - Lien permanent
Certes c'est Jack Lang qui a lancé les FRAC. Rendons lui cette justice là. Mais, en Alsace l'Agence Culturelle en avait réalisé une préfiguration quelques années avant la mise en oeuvre nationale.
En un mot les FRAC, financés à parité par lEtat et les Conseils Régionaux, avaient et ont toujours pour mission de favoriser la diffusion de la création contemporaine en faisant lacquisition duvres, si possible auprès de jeunes artistes. Ils leur apportent ainsi une aide non seulement financière mais aussi en notoriété.
En un peu plus de vingt ans les FRAC se sont imposés et ont largement démontré leur utilité en contribuant à projeter les régions dans la contemporanéité. La passionnante exposition « les FRAC ont vingt ans » en 2003, au quatre coins de la France : Nantes, Avignon, Lille, Strasbourg, a permis de créer un événement unique autour de lart daujourdhui et a ainsi permis de voir la très grande qualité des uvres achetée au cours des ans.
La création daujourdhui doit être encouragée, les artistes soutenus !
Sen prendre à lart contemporain traduit des ressentiments enfouis envers tout ce qui est altérité. Ceux qui s'en prennent à l'art contemporain ne supportent pas ce qui est autre et auquel leur regard nest pas habitué. Lhostilité à légard de lart masque toujours dautres hostilités. Et je ne vais pas, ici, évoquer Entartete Kunst, de l'époque honnie qui vit Gunther Grass, cette immense conscience morale de la gauche, engager ses 17 ans dans la Waffen SS!
Le bruit circulait, depuis les résultats des élections régionales, que madame Royal, en sa qualité de présidente de Poitou Charente, voulait sen prendre au FRAC. Voilà qui était révélateur, voilà qui est confirmé !
Après toute une série de manuvres intimidantes à légard de son FRAC, madame Royal veut maintenant lexiler et le bouter hors d'Angoulême, ville centre, où se situe son siège et son lieu. Elle veut le transférer à Linazay.
Le maire dAngoulême nest pas daccord, le ministre de la culture non plus.
"Si lEtat continue à sopposer (à ma volonté), on fera un FRAC à nous (bonjour le FRAC à nous) et on se passera de lEtat parce que nous avons raison » Un sénateur de la Charente, Henry de Richemond sindigne. « Vous vous taisez ! » réplique la douce Ségolène.
Sources :le livre de Leslie Varenne, ancienne journaliste et Philippe Blanchard collaborateur de France 2: "Ségolène, reine d'un jour, reine de toujours?". Ce livre "n'est pas à charge", est-il précisé....
En l'espèce, la gauche incarnée par Ségolène, semble avoir un problème avec l'art contemporain et... réciproquement.
Après l'armée dans les banlieues, les artistes à la cambrousse!
Cela me conforte dans mes convictions, la culture n'est pas une affaire de gauche-droite mais bien d'individus, d'hommes et de femmes.
A chacun de juger.
Commentaires
La nécessaire existence des FRAC n'a pas à être justifiée : ils sont les successeurs des mécènes d'autrefois devenus trop rares : princes, papes, grands bourgeois et autres commerçants. Que serait notre patrimoine artistique sans eux ?
Q'un FRAC devienne l'enjeu d'une prise de pouvoir partisane en dit long sur la conscience de madame Royal qui s'inspire de l'exemple de son camarade Georges Frêche avec la Maison des Lettres de PACA.
A Fénelon :
Rendons au Septimaniaque ce qui appartient au Septimaniaque.
Vous écrivez..."..Georges Frêche avec la Maison des Lettres de PACA..."
Pardon, mais j'y tiens, il s'agit de la région Languedoc-Roussillon (feue Septimanie, c'est quand même amusant ce français qui voit du feu là où est la mort ! Ouais !) pas Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Merci d'avoir corrigé Rastignac
Cette Ségolène est vraiment une chic fille comme je les aime ! Fille de général, Lorraine comme moi, elle a tout pour plaire ! C'est une très bonne chose de mettre fin aux Fracs, pour les remplacer par des casernes, où nos petits gars pourront avoir la vie de château ! Je lui recommande d'ailleurs, à ma petite Ségolène, de transférer tous les crédits culturels de sa Région sur une politique de Défense digne de ce nom ! Quoi ? Poitou Charente n'a-t-il pas droit à un vrai porte-avion ? Ce n'est pas les artistes qui auront sauter sur Kolvesi quand il le faudra, mais bien nos paras ! Alors, avec Ségo, je vote pour un Poitou Charente sans culture et une France en uniforme ! Rompez !
Monsieur, l'un des membres de mon équipe de campagne chargé de la surveillance et du contrôle de l'Internet (un ancien agent chargé des écoutes téléphoniques que j'ai rencontré à l'époque où je travaillais à l'Elysée dans le bureau d'en face) vient de me prévenir. Vous osez critiquer la décision que j'ai prise de mettre fin aux fracs dans ma Région.
Mais, enfin, Monsieur, les fracs c'est vraiment démodés ! Je comprends qu'il pouvait y en avoir encore du temps où Raffarin présidait la région Charente-Poitou. Mais moi je suis moderne et je pense que le frac appartient à un autre temps.
Excepté quelques chefs d'orchestre, qui porte encore aujourd'hui des fracs ? Dans les cocktails, on privilégie le smocking. C'est la raison pour laquelle la Région Charente-Poitou a décidé de transférer les crédits destinés aux fracs à une ligne budgétaire que nous ouvrons spécialement pour les smocking.
Monsieur, vous voyez bien que, contrairement à ce que disent les journalistes dont vous rapportez les propos, je suis parfaitement en phase avec tout ce qui se fait dans la création contemporaine, notamment dans le domaine du prêt à porter.