Certes c'est Jack Lang qui a lancé les FRAC. Rendons lui cette justice là. Mais, en Alsace l'Agence Culturelle en avait réalisé une préfiguration quelques années avant la mise en oeuvre nationale.

En un mot les FRAC, financés à parité par l’Etat et les Conseils Régionaux, avaient et ont toujours pour mission de favoriser la diffusion de la création contemporaine en faisant l’acquisition d’œuvres, si possible auprès de jeunes artistes. Ils leur apportent ainsi une aide non seulement financière mais aussi en notoriété.

En un peu plus de vingt ans les FRAC se sont imposés et ont largement démontré leur utilité en contribuant à projeter les régions dans la contemporanéité. La passionnante exposition « les FRAC ont vingt ans » en 2003, au quatre coins de la France : Nantes, Avignon, Lille, Strasbourg, a permis de créer un événement unique autour de l’art d’aujourd’hui et a ainsi permis de voir la très grande qualité des œuvres achetée au cours des ans.

La création d’aujourd’hui doit être encouragée, les artistes soutenus !

S’en prendre à l’art contemporain traduit des ressentiments enfouis envers tout ce qui est altérité. Ceux qui s'en prennent à l'art contemporain ne supportent pas ce qui est autre et auquel leur regard n’est pas habitué. L’hostilité à l’égard de l’art masque toujours d’autres hostilités. Et je ne vais pas, ici, évoquer Entartete Kunst, de l'époque honnie qui vit Gunther Grass, cette immense conscience morale de la gauche, engager ses 17 ans dans la Waffen SS!

Le bruit circulait, depuis les résultats des élections régionales, que madame Royal, en sa qualité de présidente de Poitou Charente, voulait s’en prendre au FRAC. Voilà qui était révélateur, voilà qui est confirmé !

Après toute une série de manœuvres intimidantes à l’égard de son FRAC, madame Royal veut maintenant l’exiler et le bouter hors d'Angoulême, ville centre, où se situe son siège et son lieu. Elle veut le transférer à Linazay.

Le maire d’Angoulême n’est pas d’accord, le ministre de la culture non plus.

"Si l’Etat continue à s’opposer (à ma volonté), on fera un FRAC à nous (bonjour le FRAC à nous) et on se passera de l’Etat parce que nous avons raison… » Un sénateur de la Charente, Henry de Richemond s’indigne. « Vous vous taisez ! » réplique la douce Ségolène.

Sources :le livre de Leslie Varenne, ancienne journaliste et Philippe Blanchard collaborateur de France 2: "Ségolène, reine d'un jour, reine de toujours?". Ce livre "n'est pas à charge", est-il précisé....

En l'espèce, la gauche incarnée par Ségolène, semble avoir un problème avec l'art contemporain et... réciproquement.

Après l'armée dans les banlieues, les artistes à la cambrousse!

Cela me conforte dans mes convictions, la culture n'est pas une affaire de gauche-droite mais bien d'individus, d'hommes et de femmes.

A chacun de juger.