Un service civique obligatoire..?
Par Robert Grossmann le dimanche, 16 juillet 2006, 22:38 - politique - Lien permanent
L'idée me semble excellente. Et nous sommes nombreux à penser que le service obligatoire serait aujourd'hui bienvenu.
Quelques 500 députés ont signé la pétition de "La Vie" et pas moins de 10 propositions de loi ont été déposées.
Pour en savoir plus www.amisdelavie.org.
Qu'est ce qu'on attend pour en faire un grand débat national, à l'instar de ce que fait cet hebo, et, surtout, pour mettre en oeuvre cette excellente idée qui, à n'en pas douter, permettrait de résoudre bien des problèmes concernant "le mal vivre" des jeunes, particulèrement dans nos banlieues.
Commentaires
C'est le service militaire qu'il n'aurait pas fallu supprimer. Vaste idée communicante de la Chiraquie, le service militaire et pourquoi pas civilisé, avait le mérite de brasser des jeunes, des cultures sociales et de permettre aussi la transmission du civisme et d'un respect elementaire.
PS : à propos de patriotisme, il y a eu moins de drapeaux pour le 14 Juillet que pour la 1/2 Finale, tout un symbole
De ce que j'en sais l'UDF (le parti que je connais le plus) souhaite également revenir sur un service civique obligatoire... Pas forcement dans l'armée (l'armée faisant parti du choix) mais également des domaines associatifs, d'aides à la population etc... Un service civique au lieu d'être militaire. Ayant (bientôt) 18 ans, je reste persuadé que c'est une bonne idée : cela permet de voir le "terrain", de brasser les differents milieux etc...
ce que je ne comprends pas c'est que parmi la génération de ceux qui n'ont pas eu à faire leur service militaire, il y a un bon gros paquet de gens, pour ne pas dire la majorité, qui sont totalement intégrés à la société, qui ne sont pas tombés dans la délinquance, qui sont respectueux des lois et qui sont polis et serviables même parfois. le problème ne vient donc pas de l'absence d'un service, militaire ou civil. De plus, qui parmi ceux qui l'ont effectué peuvent dire qu'ils se sont "mélangés" aux autres, qu'ils s'y sont fait des amis durables ?
A Thiébaut.
Ouf ! Merci. Je croyais que la bien-pensance avait submergé l'Alsace. Je confirme ce que vous dites et j'ajoute que j'ai un filleul qui a fait son service militaire en 1985 et qui se plaignait de la présence de la violence, de la drogue et du racket (sans jeu de mot sur les missiles) à l'Armée pendant son service ! Par ailleurs mon fils n'a pas eu à faire son service militaire et a pu travailler immédiatement dès l'obtention de son BACCALAUREAT PROFESSIONNEL ! Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Que mon fils a commencer à travailler le lendemain de l'obtention de son BAC ? Et alors ? C'est interdit ?
Je suis d'accord avec Alsator : la suppression du service national représente la pensée chiraquienne à son apogée.
Cependant, il ne faut pas ce faire une fausse idée ce que fut le service militaire : l'unité nationale ne s'est jamais faite en France dans les casernes. Le patriotisme n'a jamais été transmis par des juteux chefs. Le Chant du Départ, c'est : "Sachons vaincre ou sachons périr." Cela n'a jamais été : "Corvée de pluches ou corvée de chiottes." L'unité nationale s'est faite, en France, sur les champs de bataille. La différence n'est pas légère !
Vaste question que celle du service national. Davance je mexcuse pour la longueur de mon intervention mais ce sujet me rappelle tant de souvenirs Je me revois quitter mon Alsace natale pour 10 mois dans une ville que je ne connaissais pas. Jignorais alors quil allait sagir des mois les plus riches de ma courte vie. Jacques Chirac avait pourtant déjà suspendu le service mais javais alors fait volontairement le choix de leffectuer.
Un «senior » sur lequel javais déjà trop cogné avait alors profité de lopportunité pour méloigner au maximum de la Région. Après un mois de classes à Metz, jaurais du prendre la destination de Lille. Au grand regret de mon « bienfaiteur », les recruteurs de lépoque ont préféré me conserver en Lorraine. Jai rapidement été encouragé à faire des stages et autres formations avant de prendre mes fonctions, prolongeant ainsi mes classes de plus dun mois. Je vous épargnerai le détail de mes activités, mais mon service, qui initialement devait durer 10 mois, a finalement était de 2 belles années. Jai découvert ce que signifiait concrètement la méritocratie en étant rapidement promu et financièrement augmenté. Mon nouveau statut ma alors dispensé des éternelles «corvées» appelées aussi Travaux dIntérêt Général. Avoir des bâtiments propres ainsi que des douches est tout de même un minimum
Ces deux années mont permis dapprendre à me dépasser notamment physiquement en effectuant de nombreuse sorties « terrains » ou marches, y compris sous la neige. Mes responsabilités mont aussi amenées à diriger du personnel (y compris d'active) et à prendre des initiatives
A la grande fierté de mon grand-père, mon évolution ma permis dêtre gratifié dun uniforme autre que le vulgaire treillis, la tenue terre de France (TDF) nettement plus séduisante pour le public. Cest vêtu de mon nouvel habit de lumière que jai assisté quelques mois plus tard à ses funérailles. Cest revêtu de ce même uniforme que jai appris lors de mon retour à Strasbourg que ma petite amie de lépoque ( Adeline ) me quittait Je vous lavais dit, il sagit de deux années très riches dont je ne garde pourtant quun délicieux souvenir.
Mon premier responsable a été une femme capitaine, dun dévouement total pour ses fonctions et son pays. Jai ensuite était amené à travailler directement avec le chef de corps, chef de mon régiment. Nous avions 8 compagnies toutes dispersées dans le Nord de la France, soit environ 1 200 hommes, appelés inclus. Ma mission consistait à vérifier la bonne exécution de ses ordres auprès des 8 commandants dunités. Daprès mon colonel, seul un appelé pouvait remplir efficacement cette mission en toute neutralité mais surtout en nétant pas menacé par déventuelles représailles dans une évolution de carrière. Par chance, ma personne et mon caractère correspondaient parfaitement au profil quil recherchait.
En deux ans, deux cadres de larmée mont fait confiance et mont confié des responsabilités, chose inimaginable lors de mon arrivée à Metz. Jai été récompensé par une décoration obtenue grâce à mes résultats aux épreuves physiques et aux stages. Jai également eu le plaisir de bénéficier dune lettre de félicitations pour mon travail. Je conserve aussi précieusement mes notations mais surtout les observations manuscrites de mes chefs. En ce temps là, je me sentais apprécié à ma juste valeur alors quaujourdhui je suis bon à rien pour certains ou capable de tout pour dautres
Je constate que je me suis éloigné du sujet, revenons-en à la question du service nationale.
Il avait à mes yeux plusieurs vertus. Tout dabord, il permettait aux appelés les moins instruits de se remettre à jour en profitant des cours dispensés par les appelés les plus diplômés. Ces derniers profitaient de loccasion pour mettre enfin en pratique ce savoir, acquis aux frais de la collectivité. Le service était aussi loccasion pour les plus pauvres de passer leur permis de conduire gratuitement. Aujourdhui, nombreux sont les jeunes à ne pas avoir les moyens de se payer un permis pourtant indispensable pour obtenir un emploi. Malheureusement pour eux larmée noffre plus cette possibilité.
Le service national était également loccasion dassister à une véritable mixité sociale, régionale ou ethnique. Et effectivement, lépreuve du terrain rapproche les hommes... Larmée était aussi loccasion pour certains dapprendre la Marseillaise, de découvrir lordre et la discipline ou tout simplement la vie de groupe.
Malgré ces qualités, il ne faut pas oublier que le service national constituait pour dautres 10 mois difficiles occupés par des tours de garde, du nettoyage ou autres services ingrats. Les «heureux » appelés connaissaient tous dans leur entourage des personnes qui y avait échappé en poursuivant des études ou en faisant jouer des relations Pour dautres, le service intervenait alors quils venaient dobtenir un nouvel emploi.
Dun point de vue opérationnel, il est aujourdhui inconcevable denvoyer des jeunes appelés sur le théâtre des opérations. Un mort pourrait bouleverser lopinion et compromettre une opération.
En 2006, les militaires ont dautres missions plus urgentes et importantes que celle dencadrer des appelés. Lactualité du moment est là pour nous le rappeler. Les Français sont présents en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Cote dIvoire, à Djibouti, sur les mers, et depuis peu au Liban
Mon sentiment sur cette question va peut-être vous paraître surprenant car je suis opposé à un rétablissement du service National pour « encadrer » les jeunes les plus difficiles Apprendre le combat et le maniement des armes nest pas forcément quelque chose dutile pour le Pays. Je suis aussi opposé à un rétablissement du service obligatoire pour tous mais quoiquil advienne, larmée na plus les effectifs ainsi que les biens immobiliers nécessaires à la conscription.
Le service civil est intéressant mais pour quoi faire? Intégrer des centres socioculturels ou des associations ? Est-ce réellement utile à la société ?
Qui encadrera ces jeunes ? Des responsables comme ceux du CARDEK
Qui les indemnisera, les logera ou les nourrira? LEtat ? Les collectivités locales ?
En ces temps pénibles du «cétait mieux avant », il est de bon ton de flatter la nostalgie de nos aînées en prônant un rétablissement dun service national qui en réalité représente plus un fardeau à porter pour la nation quun avantage. Malgré mon vécu, je pense que la jeunesse actuelle, comme larmée ou la société civile, nont aucun intérêt à reperdre ces 10 mois. Sil sagit dune question dordre ou de discipline, sauf erreur de ma part cela passe par le foyer familial et par lécole. Ce nest pas à larmée et aux associatifs de reprendre le relais après labandon de lautorité parentale. Ce nest pas à larmée et aux associatifs de palier à la faillite du système scolaire.
Sil sagit dune question de transmission de valeurs, cest à lécole de les transmettre dans ces cours déducations civiques. Que les parents redeviennent des parents et des les profs des enseignants !
Pour conclure, je suis favorable à un service miliaire (y compris dans la gendarmerie Nationale et dans la Police Nationale) ou civil, mixte mais uniquement sur la base du volontariat.
"Quelques 500 députés ont signé la pétition". Avant d'apprendre le civisme à la jeunesse, on devrait réapprendre l'orthographe aux vieux croulants.
Le service National ? Un souvenir fort. Au bout de trois semaines de "classes" écourtées, nous, les "bleus", avons eu droit au salut du général Massu (quatre étoiles siouplaît !).
Krustofski,
Votre remarque relative à la Grammaire et à lOrthographe est intéressante. Vous privilégiez donc la forme au fond, le paraître à lêtre. Comme Ségolène, vous affectionnez les discours creux, mous, passe-partout à ceux plus profonds, plus créateurs, plus engagés.
La forme vous a donc été enseignée mais apparemment la politesse ne faisait pas parti de loffre. Le respect de lautre ne semble pas être davantage une de vos priorités.
Pour vous rattraper, vous pouvez toujours nous faire partager votre position fasse au service civil obligatoire mais en avez vous une ?
PS : Je profite de loccasion pour mexcuser de mes nombreuses fautes Promis, je vais essayer de relire mon intervention avant de la faire paraître
Qu'est ce que les pieds nickelés foutent sur ce site, ce sont des flibustiers. Ils feraient bien de faire eux même leur service, et dans la gendarmerie.
Connaissez-vous la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) ?
C'est elle notamment qui a obligé le code civil à mettre sur un pied d'égalité les enfants légitimes et ceux nés hors mariage dans les successions, contre la volonté de Méhaignerie de défendre les bonnes vieilles "valeurs familiales" (Mazurek contre France). C'est aussi elle qui a contraint le code de procédure pénale à supprimer la mise en état (Papon contre France, entre autres).
On peut parier que si le législateur français se risquait à voter l'instauration d'une forme de travail forcé comme ce service civique obligatoire, la CEDH saurait y mettre bon ordre.
Krustotofskiki, il y a des fautes d'orthographes qui sont plus légères que des fautes de tact !
étant jeune, parfaitement intégré et respectueux des lois, je ne voit pas pourquoi on me condamnerai à 6 mois fermes de travaux forcés parce que la "racaille" fout le bazard et n'essaye pas de s'intégrer! Pour moi ça ferai l'effet d'une "punition collective" et cela ne ferait qu'aggraver les tensions, voire rendre ouvertement révoltés une bonne partie des jeunes qui ont un comportement normal et qui ne comprennent pas pourquoi on s'en prend ainsi à eux, alors qu'ils sont déjà dans des situations ou ils doivent réellement lutter pour s'en sortir, trouver un travail correct...
Bref encore une fois on veut sanctionner tout le monde à cause du comportement d'une minorité, c'est navrant.
Voici que 500 de nos élus de tous bords viennent à regretter le temps de la conscription.
Je m'interroge alors et je ne vois que deux raisons possibles à cela :
- Il s'agit d'une constatation selon laquelle la jeunesse de ce pays a perdu toute valeur et qu'il faut urgemment "rétablir un lien avec la République" (citation de DSK). A demi-mot et suite aux émeutes d'automne 2005, il s'agit d'éduquer nos "sauvageons" des banlieues et de leur donner justement quelques valeurs.
- Ou alors il s'agit plus prosaïquement de récupérer une main dâ??Å?uvre bon marché au service d'un Etat un peu défaillant. Mais je n'ose pas imaginer qu'il s'agit d'une si vile manÅ?uvre
Permettez moi, M.le Député, de décrire en quelques lignes un exemple d'un jeune homme que je connais bien : ma petite personne. Sans être de classe privilégiée, je ne connais pas de délinquants dans mon entourage et aucun de mes amis et camarades ne brûle de voitures. Doit-on pour autant passer sous les fourches caudines d'un service obligatoire et en cela payer les fautes de quelques imbéciles juvéniles?
Par ailleurs, jâ??ai étudié et désormais je travaille :croyez bien que la perspective d'abandonner ce travail durement obtenu pour un service obligatoire à peine défrayé m'enchante peu.
Je referme là la page personnelle - pour y englober je pense - l'ensemble de ma génération : qui veut vraiment abandonner une carrière, qui veut perdre un an de sa vie, qui veut avoir des ennuis de crédits à rembourser, parce que nos élus ont décidé de changer les règles du jeu en cours de route et de revenir sur ce qui semblait être un fait acquis.
Comme vous le dites si bien, s'il s'agit de résoudre bien des problèmes concernant "le mal vivre" des jeunes, particulièrement dans nos banlieues, alors laissez le champ ouvert au volontariat. Car si vous pensez résoudre certains problèmes, je peux vous assurer que vous allez en créer d'autres auprès de nous, et certainement pas améliorer notre "mal de vivre". Et entre parenthèse, je vais très bien, merci, je changez rien.
En regardant ici et là , je vois bien peu de "jeunes" qui soutiennent cet impôt sur l'âge. Attention, ne vous mettez pas la jeunesse à dos en rendant obligatoire cette mesure. Rappelez-vous que cette jeunesse de France avant même d'entrer dans la vie active à beaucoup de dettes et de responsabilités. Contrairement à nos parents et grands parents, de mai 68 ou d'après-guerre, nous savons que demain ne sera pas forcément meilleur, à commencer par payer vos dettes et vos retraites.
Pour nous l'ascenseur social ne marchera plus, et pour la première fois une génération sait que sa vie sera moins facile que celle de ses aînés. Combien de jeunes adultes peuvent vraiment faire des projets, lorsque le chômage, l'emploi précaire ou le coût exorbitant des logements sont devenus la norme ? Alors s'il vous plaît, ne vous trompez pas de combat et ne venez pas hypothéquer plus encore plus les projets et l'avenir de toute une classe d'âge.
Jacques Chirac il y a maintenant plus de dix ans avait compris que l'avenir n'était plus à cette forme moderne de servitude.