Le « Mal français » décrit par Alain Peyrefitte, encore plus aigu aujourdhui quil y a trente ans !
Par Robert Grossmann le dimanche, 16 juillet 2006, 22:23 - politique - Lien permanent
Extraits:
« Quel est le mal décrit par Alain Peyrefitte ? Cest un mal qui remonte loin. Et qui a pris des dimensions accablantes. » Les français disait, il y a déjà cinquante ans, Malaparte, cité par Peyrefitte, se considèrent comme un peuple en décadence sinon un peuple fini. »
La France sécroule sous le poids du centralisme politique et administratif. Tout dans lhistoire de France va dans le sens du césarisme technocratique Peyrefitte défend la société de confiance contre la société à irresponsabilité illimitée
Depuis trente ans « le mal sest approfondi »
Cest lensemble de cet article de Jean dOrmesson quil faudrait citer ici mais il constitue une excellente incitation à lire ou à relire le Mal français préfacé par Héléne Carrère dEncausse.
Allons simplement à la conclusion : « Réclamées, proclamées, abandonnées, les réformes nont pas été faites. Elles apparaissent aujourdhui beaucoup plus difficiles à mettre en uvre quil y a trente ans. Et plus nécessaires que jamais. Les temps sapprochent où les décisions qui ne seront pas prises volontairement et par laccord des esprits simposeront brutalement par la force des choses. »
Certes il faudra du courage !
Où sont aujourdhui les hommes politiques courageux ? Pour ma part jen vois bien un, un seul et je ne pense pas être aveuglé
Mais il faut aussi la manière .
Cest tout un art de savoir parler aux français, ce peuple difficile pour ne pas dire impossible, et les convaincre.
Commentaires
Cher Robert Grossmann,
Le mal français est complexe et je nai ni le talent dOrmesson, ni la plume de Peyrefitte pour en parler mieux queux. Ce que je remarque, cest que la France fête Camerone, Dien Ben Phu et que pour un peu, elle voulait faire défiler son équipe de football, pourtant défaite face à lItalie.
Bref, le culte de la défaite est souvent sanctifié et les déclinologues sont finalement des déclinophiles parmi les autres. Reste donc la politique .
Comment les faire, ces réformes, quand une droite, à laquelle vous appartenez, et qui disposait de toutes les majorités (assemblée, sénat) na pas osé le faire sur les sujets dans lesquels on lattendait. Des 35 heures au CPE, on a encore une fois démontré limpuissance française à se réformer.
Quen sera-t-il demain alors que lon sait que les déficits creusent la tombe dun Etat Nation aux abois, que celui-ci sera obliger de faire appel aux collectivités locales, enfin obliger de les racketter pour avec un sans transfert tenter de limiter les dégâts.
La France est un car rempli de vacanciers qui fonce dans un mur certain en chantant un « tout va très bien » que jalouserait Ray Ventura dont les collégiens ne réclamaient pas labrogation du CPE.
Ce mal français peut demain, générer des surprises pour les uns et des cauchemar pour les autres. On se souvient quen France, les réformes se font dans le sang et les larmes 1789, 1968 en témoignent !
Ce mal français peut-il générer un bien, peut-être mais il sera cruel et pourrait, tel un tsunami populaire, balayer bien des certitudes, bien des clivages.
Et lon ne pourra pas dire que personne naura été prévenu . Pendant ce temps, à gauche, on se moque, on promet tout et son contraire et si cela coûtera, on dira simplement que cest la faute aux droites Cela, les moutons de Panurge finissent même par y croire
Alors, reveil, peut-il sortir un bien du "mal français" ?
C'est le début des campagnes présidentielles? Vous défendrez -je suppose- votre ami M. Sarkozy. Ce que je sais sur les réformes, c'est qu'aucun homme politique n'a vraiment reçu la confiance du peuple Francais depuis le général. Aujourd'hui, nous restons sur un clivage politique (le même que vous dénoncez mais que vous entretenez d'une même façon) Gauche/Droite... Or le pays (qui fonce dans le mur), a besoin d'une veritable union pour l'interet général de notre pays.... Quels politiques en seront capables? Certainement pas les extrèmes... Pas non plus les "réacs" de gauche à programme socialo-communiste, peut être la gauche dite "libérale" mais qu'on a muselé par le programme commun... Le centre en est capable, la droite gaulliste est malheuresement en arrêt cardiaque (peut être à cause de notre président ou de notre premier ministre), enfin Sarkozy qui incarne la nouvelle droite (une rupture donc). Je n'adhère pas aux idées de notre ministe d'Etat (du moins souvent sur la forme), mais je ne peux pas dire qu'il n'agit pas, qu'il n'a pas cette ambition de gouverner (aussi bien pour ses ambitions que pour la France).
Je voudrai aussi m'interresser à un nouvel enjeu de ces éléctions : les votes des internautes (ou le Pronétariat comme vous l'avait déjà entendu M. Grossmann) qui grâce à Internet pourra voter en ayant de nouvelles informations, documentations. Aujourd'hui, JE (internaute) peux recupérer les programmes/projets des groupes politiques, lire des interviews, participer activement à la campagne sans me contenter de regarder les 2/3 chaines principales de la télévision qui -malheuresement- ne vont jamais dans le fond du débat. C'est là que se situera UN des enjeux de cette campagne. Elle promet d'être pationnante.
C'est dans l'éditorial du premier numéro de La Lanterne qu'Henri Rochefort écrivait : "La France compte 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement." Je crois que, sur ce point, il avait raison. Le mécontentement est notre sport national. Il comporte dailleurs plusieurs catégories : le yacafocon, la déclinomanie et la réforme.
La réforme, c'est mieux qu'un sport en France. C'est une religion civile : il est assez intéressant de se pencher sur létymologie de ce mot qui est directement tiré du lexique religieux.
Réformer, cest rétablir un ordre religieux ou un culte dans sa forme primitive. Le Robert (le petit) est éclairant, qui cite Chateaubriand : « Labbé de Rancé introduisait la réforme dans son abbaye. »
En politique, réformer, cela ne marche pas (on ne ressuscitera jamais, par exemple, les inspirations initiales de la Ve République pour la bonne raison que les temps ont changé et que Chirac nest pas de Gaulle ) Et sauf à se complaire dans la posture du laudatores temporis acti, cela ne mène pas à grand chose.
Si en politique « réformer » ne vaut rien sinon que des promesses et des désillusions, en revanche « reformer » me paraît essentiel. Reformer, cest former de nouveau, refaire ce qui était défait. On reforme, par exemple, une armée en déroute (merci Robert, le petit)
On peut dailleurs relever que réformer et reformer soppose régulièrement dans lhistoire de France. Prenons les années 1780 et voyons Louis XVI semployer à réformer le pays (et des réformes excellentes : suppression de la peine de mort, etc.) alors quil ne demandait quà être reformer
Comment reformer la France aujourdhui ? Cest la seule question qui compte et la réponse ne se tient pas dans la réforme
Bonjour,
Il me semble bien que réformer c'est construire de beaux batiments sur la souffrance des gens, c'est faire qu'il ont juste assez d'argent pour se loger, se nourrir, se reposer pendant les vacances et remettre toutes leurs forces dans un travail qui leur permet de continuer ainsi et encore en déployant des trésors d'ingéniosité pour essayer de ne pas se prendre trop de rateaux ou de se faire virer et y arriver avec son salaire. Et en plus faudrait être content, heureux de vivre, confiant dans l'avenir (privatisation d'Edf, démantellement de la sécurité sociale....)
Quand vous faites des efforts c'est pour des lendemains meilleurs, pour que vos enfants aient une vie meilleure par exemple. Actuellement les droits, le niveau de vie vont en diminuant et ce qu'on sait c'est que ça va continuer comme ça, de façon insidieuse en faisant passer des lois l'été ou à Noel, en organisant des feux d'artifices au 14 juillet ou en instaurant des congés en mai, périodes de soulevements, pour détourner l'attention populaire. Vastes supercheries....Mais sur le papier, y aura marqué que des choses sont faites pour les gens, ça fait bien. Hélas souvent rien de tangible. Les français sont peut être un peuple difficile, mais si on leur expliquait en quoi leurs efforts peuvent être justifiés, autre chose que la grandeur de la France ou quelque autre mot pompeux, il seraient peut être moins râleurs. S'ils pouvaient sentir que demain sera meilleur de façon tangible, ils râleraint surement moins.
Carmen