Où donc serait le scandale immobilier du Parlement Européen?
Par Robert Grossmann le vendredi, 9 juin 2006, 14:04 - Europe - Lien permanent
Bruxelles
Six millions deuros pour des bureaux vides
La Cour des Comptes Européenne sonne lalerte : le Parlement Européen a dilapidé des millions deuros dargent public pour des bureaux inutiles à Bruxelles cest ce que relève un document confidentiel que STERN.de a pu se procurer de manière exclusive .
Le Parlement Européen fait à nouveau lobjet dune polémique en raison dun gaspillage qui sélève à des millions deuros pour le nombre de ses complexes immobiliers en constante croissance. Tandis que le paiement de loyers apparemment surélevés pour le bâtiment du PE à Strasbourg nest toujours pas complètement clarifié, la Cour des Comptes Européenne se prend maintenant au Parlement pour une éventuelle mauvaise gestion du site bruxellois.
Cest ce que relève un échange de courrier confidentiel entre le membre de la Cour des Comptes Européenne Morten Levysohn et ladministration du Parlement Européen dont Stern.de est en possession. Selon ce document, les contribuables européens ont payé, entre 1998 et mi 2004, six millions deuros par an pour la location dun bâtiment bruxellois qui na absolument pas été utilisé durant cette période.
Nouveaux locataires seulement après six mois
Le loyer a été payé pour un bâtiment vide, accuse la Cour des Comptes. Contexte : le Parlement avait déjà quitté le bâtiment « Belliard » pour sinstaller dans la nouvelle construction appelée en interne « D1/D2/D3 » du promoteur-constructeur SEL (Société Espace Léopold) bien que lancien bail était toujours en vigueur. Cest seulement en juillet 2004 que le Comité des Régions, nouveau locataire des lieux, sest installé dans le complexe « Belliard » qui, entre temps, a été rénové.
Ladministration du Parlement Européen se défend en arguant que le Comité des Régions a payé le loyer dès décembre 1998 mais ces versements ont eux aussi été financés par le contribuable européen.
La construction du nouveau Parlement Européen également plus chère
La construction dun nouveau bâtiment du Parlement Européen à Bruxelles, dénommé « D4/D5 » et censé accueillir les députés des nouveaux Etats membres ayant adhéré en 2004, se révèle également beaucoup plus chère que prévu pour les contribuables européens. Pendant que cette construction, également réalisée par SEL, a été vendue à lopinion publique grâce à un coût, en apparence faible, de 96,5 millions deuros, le Parlement Européen sest mis daccord avec le promoteur sur un prix qui « serait plus que le double », selon Cour des Comptes.
Bureau anti-corruption : lenquêteur européen et son ami suspect
Corruption à Bruxelles : à propos de quelquun qui na pas dit non
Extra : euro-visions, ce que lEurope devra accomplir
Ladministration du PE répond aux accusations quil faut désormais payer pour des compléments de bâtiment ouverts au public sans lesquels lEtat belge naurait pas délivré de permis de construire. Mais la Cour des Comptes lui reproche également que la SEL a obtenu pour les charges un pourcentage exceptionnellement élevé dune hauteur de 28,1% des coûts de construction somme qui comprend le taux de profit de lentreprise.
Le pourcentage était plus élevé que pour le complexe « D1/D2/D3 » qui se chiffrait à 25,3%, critique la Cour des comptes. Le Parlement se défend en arguant que le projet « D4/D5 » était beaucoup plus petit ce qui serait la raison pour un quota plus élevé des charges.
Pas dappel doffre public
La position du Parlement pour la négociation était éventuellement aussi affaiblie par le fait quil ny a pas eu, pour la construction du « D4/D5 », dappel doffre public le Parlement a conclu un contrat avec le maître de louvrage SEL parce quil possédait déjà la main mise exclusive sur le terrain limitrophe des bâtiments actuels du PE.
De surcroît, le PE doit faire face à des coûts supplémentaires qui se chiffrent en millions pour léquipement audiovisuel du nouveau bâtiment dextension. Raison : le Parlement Européen navait pas défini, selon la Cour des Comptes, ses besoins en matière daudiovisuel lors de la passation du contrat. Cest pourquoi la nouvelle construction après finalisation en 2008 devra probablement être réaménagée aux frais supplémentaires que le promoteur évalue à 60 millions deuros.
Les reproches de la Cour des Comptes sont aussi piquants parce que Pierre Parthoens, chef de division responsable pour les bâtiments du Parlement au sein de ladministration, na été suspendu officiellement de sa fonction quen novembre 2005, comme la révélé STERN en janvier. Parthoens avait passé sous silence que la justice belge enquêtait sur lui en raison de soupçons de corruption qui remontent à lépoque où il était manager dans lindustrie immobilière belge. L'Office Européen de lutte anti-fraude (Olaf) avait lui aussi enquêté sur ce haut fonctionnaire parlementaire en raison du soupçon davoir favorisé la SEL. Olaf a néanmoins suspendu lenquête parce quaucun reproche navait été fait au fonctionnaire pour la période où il était au Parlement Européen.
La question toujours ouverte du siège contribue au passif
La politique immobilière du Parlement Européen est également très chère en raison de la question toujours ouverte du siège du Parlement Européen. Il a bien formellement son siège principal à Strasbourg. La plupart des sessions se déroulent en revanche dans la capitale belge à Bruxelles. Le siège de ladministration parlementaire est ni à Strasbourg, ni à Bruxelles mais à Luxembourg. Dans les trois villes, lAssemblée utilise des constructions immobilières coûteuses.
Récemment des rapports ont provoqués une grande polémique, selon lesquels le Parlement avait versé année après année un million trop de loyer à la Ville de Strasbourg pour le bâtiment quil y occupe. La récente critique de la Cour des Comptes prouve cependant, daprès le député européen et expert en gestion Markus Ferber (CSU) que « les plus grandes saloperies ont été fait sur le dos du contribuable européen non pas à Strasbourg mais à Bruxelles »
Commentaires
Eh bien ! A quand le premier assassinat crapuleux ? On se croirait dans un film de Dino Risi.
Eh bien eh bien! Que cela fait chaud au coeur de lire cet article après le torrent d'attaques contre Strasbourg. Non que cela me fasse plaisir mais finalement il semblerait qu'il y ait une volonté de déstabiliser l'Europe (non plus à coup de referendum mais à coup de scandales politico financiers) au moment où elle a le plus besoin de soutien.
Peut-être à Bruxelles y a t-il un équivalent de Catherine T. ou de Robert H.(ou R. au choix)ou encore de Jean-Claude P pour réaliser des montages douteux et s'en plaindre ensuite? Déplaçons définitivement le Parlement à Strasbourg et arrêtons de polémiquer. Il n' y a peut être pas de frites et de carbonnades dans notre belle Alsace mais il y a de la choucroute, de la bière et oh mon dieu mes préférées, les knacks!
Ps: et aussi le Melfor, clin d'oeil à Plock qui nous fait tant rire....
Jen ai rêvé, Stern la fait !
Demandons à notre parlementaire Européenne, madame T, de passer le maire de Bruxelles à la question ! Quil sexplique lui aussi devant une commission sur ces dépenses litigieuses Nous voulons voir des documents justificatifs, nous voulons que toute la lumière soit faite sur cette affaire, les européens on le droit de savoir !
Si le maire de Bruxelles nest pas la personne compétente, que les responsables politiques locaux, en charge de cette question, sexpliquent !
Que les DNA, France 3 et tous les autres donnent autant déchos à ce papier contre Bruxelles quaux précédents, défavorables à Strasbourg !
Que les verts et leurs amis enquêtent comme ils lont fait pour Strasbourg !
Si le traitement de cette information diffère de celui qui a été fait pour Strasbourg, nous aurons confirmation quil sagissait bien dune manipulation contre la municipalité actuelle orchestrée par ses oppositions
Je sais je ne suis pas très original, mais récapitulons. En 1949 décision est prise d'installer une "Maison de l'Europe" à Strasbourg, sur proposition de Ernest Bevin, alors ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne, immédiatement acceptée par la France. Le Conseil de l'Europe est né. Le 28 janvier 1977 inauguration du "Palais de l'Europe". Décembre 1999 inauguration de l'Institution parlementaire des Communautés européennes.
Mais également.
1979 : premières élections des députés européens.
1989 : chute du Mur de Berlin et levée progressive mais partielle du Rideau de fer.
1990 : réunification allemande
1991 : début des guerres en Ex-Yougoslavie
1993 : fin de l'empire soviétique
2000 : traité de Nice obtenu au "forceps"
2005 : résultats que l'on connaît aux referendums français, néerlandais, luxembourgeois sur le projet de traité constitutionnel européen.
On serait malade pour moins que cela !
Voilà où sont les explications de l'instabilité de la "chose" européenne (je n'emploierai pas le mot "machin", encore que ....!).
Strasbourg n'a donc rien à se reprocher mais a tout à perdre et je me réjouis d'apprendre que notre actuel Ministre de l'Intérieur soutienne Strasbourg. Mais cela n'est pas suffisant. Il faut convaincre à l'intérieur (les Strasbourgeois) et à l'extérieur (les autres Européens). Hercule a été chargé de douze travaux, mais là, il en aurait vingt-cinq !
Soutenir Strasbourg comme la corde soutient le pendu n'a aujourd'hui aucun sens. Je persiste et signe !
a - Osons organiser une manifestation populaire et transpartis prouvant le soutien et l'attachement des alsaciens à la capitale européenne
b - Exigeons un engagement des élus français à oeuvrer pour l'Alsace et la France au PE
c - par delà le plan triennal - osons demander à ce que Strasbourg soit une capitale facilement accessible ( et pas à des prix exhorbitants) des grandes villes de France ( PLM, Toulouse, Nantes, Lyon,nICE)
d - osons créer un logo mariant les couleurs alsaciennes au PE, faisons en un autoccollants massivement apposés sur les automobiles qui vont parcourir L'europe d'ici cet été
la position des eurodéputés socialistes est scandaleuse. Mme trautmann en tête. à croire que pour elle, Strasbourg ne se défend que quand la mairie est à gauche !
Maintenant que meme la Presse allemande commence a effleurer la serie des scandales divers lies aux gaspillages inutiles pour encore plus de bureaux luxueux et superflus en Bruxelles pour le Parlement europeen tandis que ses sessions plenieres hebdomadaires se tiennent depuis toujours a Strasbourg, (v. pex. www.stern.de/politik/ausl... )
le moment arrive ou ce qui s est passe lors de la date-carrefour du 5 avril 2001, qui tient le noeud, le pivot de toutes les basses manoeuvres louches, parfois frisant le criminel, commencera a etre revelé...
C etait ce jour la que certains, (mefaisante mixture entre saboteurs de Strasbourg et d une Europe bien developpee, revanchards-mauvais perdants a courte vue, et certains anxieux de cacher d autres mefaits), ont decide encore plus de gaspillages immobilieres au beton de Bruxelles, tout en empietant contre l efficacite du fonctionnement democratique du Parlement europeen, voire contre des Libertes democratiques elles-memes.. En concluant un louche travail de sape des annees 1999-2000, contre les potentialites de l Europe a Strasbourg.
Ce qui a provoque, entre plusieurs autres, aussi, pour la 1ere fois dans l histoire, les abstentions majoritaires des citoyens europeens aux elections du Parlement de l UE en 1999 et 2004, preludes des referendums negatifs en France et Pays-Bas en 2005. ..
(Comp. pex. nos contributions ici, a : www.robert-grossmann.com/... , aux DNA, etc.).
Les aspects nobles du combat pour l Europe a Strasbourg ont a la fois des potentialites et des enjeux beaucoup plus grands et d importance exceptionelle dans l Histoire, qu on n y pense d habitude...
Bon courage, solidarite active et action perspicace !
autre fait qui mérite réflexion:
Le PE vient d'attribuer le contrat relatif à la téléphonie des bâtiments D4-D5 (1000 téléphones). Il n'aurait reçu pour cela qu'une seule offre de la part d'un constructeur américain, aucun équipementier européen (Alcatel, Matra, Siemens,...) n'aurait répondu à l'appel d'offre. Le montant du contrat cadre s'élève à 25.000.000 d'euros...
Cette information si elle est vérifiée appelle au moins deux commentaires :
1- les équipementiers européens sont-ils aussi mauvais que cela pour ne pas répondre à un appel d'offre de 25 millions d'euros ?
2- on impose aux collectivités locales de faire des appels d'offre européens... Ne peut-on pas imposer à l'Union européenne de s'appliquer à elle-même les règles qu'elle impose aux autres ?
j'aime bien ta réaction william. Digne d'intéret.