Sommet Européen

Note rapide

Monsieur le Président de la République,

 

Comme vos prédécesseurs, vous avez défendu Strasbourg, siège du parlement européen.

Comme toujours un lobby Bruxellois dispute à la France cette acquis de l’histoire.

Le prochain sommet pourrait évoquer la question du siège du parlement européen.

Nous nous permettons de compter sur votre habituelle grande fermeté dans la défense des intérêts de la France dans cette affaire.

Faire fi des raisons historiques de la désignation de Strasbourg consiste tout simplement à faire fi du sens même de l’Europe. Vouloir oublier les fondements historiques ce serait poursuivre la construction européenne sur du sable !

Certes la paix règne et la distance s’installe entre la fin de la deuxième guerre mondiale et la période contemporaine, mais oublier le sens de la réconciliation franco allemande et la paix sur le Rhin, qui sont l’origine même de la construction puis de la consolidation européennes, serait irresponsable et dangereux pour l’avenir de l’Europe.

Strasbourg est le symbole définitif et décisif de l’Europe. Plus qu’une ville siège, Strasbourg incarne l’idée européenne. Il y a une Europe de Strasbourg, c’est celle qui fertilise et nourrit le sens même de l’Europe.

La nier au bénéfice d’une Europe déracinée de toutes ses significations originelles serait, à terme, mortel pour l’avenir de l’Europe qui dès lors avancerait de manière technique et administrative dans les pires acceptions de ces termes.

Monsieur Juncker a de son coté développé d’autres grandes raisons de maintenir le siège à Strasbourg.

Mais, face aux permanentes et injustes attaques dont Strasbourg fait l’objet nous nous permettons de vous demander de proposer une avancée en faveur de Strasbourg, consistant à installer de manière permanente une partie de l’administration du Parlement dans le ville siège.

Des fonctionnaires aux cotés des parlementaires et une plus fréquente présence de ceux ci à Strasbourg ne peut être qu’un grand facteur de progrès pour l’idée européenne.

L’Europe, à l’évidence, comme Monsieur Juncker l’a fort justement exposé, ne saurait se confondre avec, à Bruxelles, une centralisation préjudiciable.

On ne peut vouloir développer l’idée d’une Europe forte de ses régions en maintenant une centralisation brutale et forcée à Bruxelles de tous les organes décisionnels de l’Union Européenne.

Très respectueusement à vous

 

 

 

Robert Grossmann                                                    Fabienne Keller