Monsieur Dreyfus s’invente des étudiants imaginaires, donne des leçons et professe. Est-il à la hauteur ?

Il traite Hans Arp d’artiste local, cela qualifie ses compétences dans le domaine dans lequel il vient interférer. Hans Arp est un artiste majeur du XXième siècle, un acteur essentiel de l’histoire de l’art. Sa notoriété et sa côte ne cessent de grimper.

En 2004, nos musées ont réussi à acheter une de ses œuvre, miraculeusement disponible sur le marché. Son prix a atteint 1,3 millions d’euros et l’Etat y a investi 1 millions d’euros.

La ville restaure les salons de l’Aubette du même Hans Arp et les experts du monde entier s’accordent pour estimer que cette restauration livrera au public un chef d’œuvre de l’art moderne des années 1928.

Pendant cette période, fertile pour la notoriété de Hans Arp, un agent de la ville constate, vers le 10 mai, la disparition d’une de ses œuvres importantes installée à l’Esplanade en 1965. Le service municipal chargé de la culture porte plainte le 11 mai. Il a fait son devoir, il a bien fait. Je ne suis moi même averti de la disparition de l’œuvre que le 19 mai. Après réflexion je décide, le 22 mai, de rendre publique cette disparition.

Il aura fallu attendre la publication par les DNA de la disparition de l’œuvre pour que M.Blech sorte du bois, téléphone à la mairie de quartier et signale qu’elle est chez lui. Il tient à son interlocuteur étonné des propos inquiétants ( il veut garder cette œuvre, il doit augmenter la couverture de son assurance, il veut la vendre, elle lui appartient…) Il qualifiera plus tard ces propos « de plaisanteries »

La police et le procureur qui étaient saisis ont fait leur devoir. Ce qui est qualifié de garde à vue est la suite logique et judiciaire du déroulement des événements.

Questions à monsieur Dreyfus :

  • Selon vous, si un président d’association constate la dégradation d’une œuvre de grande valeur située sur l’espace public, tombée au bas de son socle, peut-il l’emporter, la mettre « à l’abri » chez lui sans en avertir quiconque jusqu’au moment où l’affaire est révélée au grand jour ?
  • Quelles étaient les raisons de cette « mise à l’abri » privée et discrète ? L’auteur de ces faits connaissait-il l’importance du Torse des Pyrénées, lui qui se vantait de l’avoir nettoyée au kaercher ? (Un bronze doit vieillir avec la patine naturelle du temps !)
  • Quelles étaient les intentions de ce président qui ne signale à personne la détérioration de l’œuvre mais qui la détient chez lui ?

J’affirme quant à moi que le seul comportement que doit avoir un citoyen responsable dans une telle situation c’est d’avertir les services compétents de la ville et de déposer plainte pour atteinte à l’œuvre.

M. Dreyfus, vous cherchez des conventions et des documents écrits, vous évoquez de manière curieuse une éventuelle prescription. Où voulez vous en venir ?

La ville a acheté cette œuvre par l’intermédiaire de la SERS. Elle en est propriétaire. Suggérez vous que l’on pourrait la soustraire à la collectivité publique pour la privatiser ? Pour la négocier peut-être ? Encourageriez vous un dessaisissement de la collectivité ?

Cette œuvre appartient aux strasbourgeois et je ne comprends pas les intentions de ceux qui argumentent contre une telle évidence.

Monsieur Dreyfus, on ne joue pas de manière politicienne avec le bien public. On respecte les œuvres d’art tout comme on respecte le mobilier urbain dans son ensemble.

Les étranges questions de votre tribune dans les DNA de dimanche pourraient ouvrir la voie à n’importe quel acte délictuel. Pourquoi, selon vous, ne pas « mettre à l’abri» chez soi des bancs publics égratignés, des bacs à fleurs abîmés, des arbres dans leur présentoirs, des lampadaires rayés ou, pour la caricature, la statue place Saint Etienne du Meiselocker taguée ?

Par votre questionnement mettant en cause la ville qui a défendu l’intérêt général, vous semblez excuser des actes à tout le moins anormaux, ouvrant ainsi la boite de pandore de tous les délits.

Oui, vous embrassez une bien mauvaise cause, il fallait que vos étudiants de première année de droit le sachent. S’ils existaient ils seraient, avec vous, en de bien mauvaises mains !