André Malraux, discours à l'occasion du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon
Par Robert Grossmann le lundi, 17 avril 2006, 14:34 - j'aime... - Lien permanent
J'étais sur la place du Panthéon ce 19 décembre 1964. Un vent glacial rendait encore plus irréelle l'ambiance fantastique qui se dégageait des phrases que Malraux déclamait avec cette éloquence singulière qui lui appartenait, à lui seul. En face de la tribune où il parlait de Gaulle, figure hiératique, immobile et déja figé dans la légende, semblait gagné par la magie du verbe malrucien comme tous ceux qui se trouvaient là, conscients de vivre un moment historique.
Chaque fois que j'écoute ce discours les mêmes frissons surgissent, les mêmes images se dessinent dans mon esprit et l'idéal humaniste qui s'exprima de manière si forte et si tragique par la Résistance justifie pleinement mon engagement derrière le héros de la résistance, fondateur de la cinquième République.
Oui, j'aime sans modération.
© INA. Avec l'aimable autorisation de l'INA. Discours publié dans « André Malraux, discours majeurs », collection « INA mémoire vive » (IMVO28), distribué par Abeille Musique. Repris dans « André Malraux, grands discours 1946-1973 », publié par l'INA et les éditions Frémeaux et associés.
Commentaires
ça, c'est un beau cadeau de Pâques !
sacré Malraux
"On ne gagne la guerre qu'avec des chansons... Il faut un chant qui ait l'air de venir des maquis ", dit Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Initiant sans doute la rédaction d'un tel chant ...
Pourquoi la droite ne chante-t-elle plus ? Voilà une autre débat que m'inspire l'ensemble de mes reflexions lunaires ( lundi etant le jour de la lune)
C'est bien d'avoir réglé la question des droits ;o) Ce discours donne des frissons, c'est clair !
Tout simplement sublime. Malheureusement il n'y a que les guerres et les moments ou une nation est en danger de mort que de tels effets se produisent. Les hommes se surpassent quelquefois et deviennent alors de vrais références historiques. Bravo De Gaulle, bravo Malraux.
Croire aux mots, c'est croire à l'action et croire à l'histoire. Tout simplement subliment, Malraux !
Je suis jaloux de Grossmann ! Il y était !
Quelqu'un m'a dit que vous avez rencontré Malraux... je suis encore plus jaloux !!! Il faisait quel effet en vrai ?
De tels discours prononcés par de tels hommes (et de Gaulle en fait naturellement partie) ne peuvent que faire l'unanimité et dépasser largement les clivages politiques traditionnels...
Je conseille en complément à cela de lire ou d'écouter "Six entretiens avec André Malraux sur des écrivains de son temps (1959-1975" Tout aussi fort en fait !
Le malheur, M. Grossmann, est que le génial Malraux, lorsque ses cendres furent transférées au Panthéon en 1996, eut droit à un calamiteux discours prononcé par le chef de l'Etat... Pourquoi ne pas l'avoir laissé en paix, avec Louise de Vilmorin qu'il avait tant aimée, à Verrières-le-Buisson ?... Un homme, même quand il est grand, reste bien peu de chose...
M Grossmann, tout d'abord félicitation pour ce blog que je trouve remarquable tant dans sa réalisation technique que dans son contenu. Bravo. Ne le prenez pas mal, mais vous êtes un des derniers politique vrai (ce n'est pas une attaque sur votre âge, c'est plutôt une marque d'admiration). Strasbourg peut être fière de pouvoir compter sur votre engagement. Cordialement.