J'étais sur la place du Panthéon ce 19 décembre 1964.  Un vent glacial rendait encore plus irréelle l'ambiance fantastique qui se dégageait des phrases que Malraux déclamait avec cette éloquence singulière qui lui appartenait, à lui seul. En face de la tribune où il parlait de Gaulle, figure hiératique, immobile et déja figé dans la légende, semblait gagné par la magie du verbe malrucien comme tous ceux qui se trouvaient là, conscients de vivre un moment historique.

Chaque fois que j'écoute ce discours les mêmes frissons surgissent, les mêmes images se dessinent dans mon esprit et l'idéal humaniste qui s'exprima de manière si forte et si tragique par la Résistance justifie pleinement mon engagement derrière le héros de la résistance, fondateur de la cinquième République.

Oui, j'aime sans modération.

© INA. Avec l'aimable autorisation de l'INA. Discours publié dans « André Malraux, discours majeurs », collection « INA mémoire vive » (IMVO28), distribué par Abeille Musique. Repris dans « André Malraux, grands discours 1946-1973 », publié par l'INA et les éditions Frémeaux et associés.