Digressions à propos dune interview de Régis Debray et Edgar Morin, Paris-Match avril 2006
Par Robert Grossmann le dimanche, 16 avril 2006, 10:10 - mon journal, mes humeurs - Lien permanent
Extraits :
Edgar Morin
( ) la volonté de classer (gauche droite) règne sur notre temps. Je nai jamais utilisé lexpression « la gauche » au singulier.( ) je me sens de gauche, parce que jaspire à la fraternité et que jessaie de résister à la barbarie humaine.Commentaire
: moi aussi jaspire à un monde de fraternité et je suis contre toute barbarie. Dois je être de gauche pour autant ou alors, parce que je ne me revendique pas de gauche, la fraternité et la lutte contre la barbarie me seraient-elles interdites ? Serait-ce le monopole, la chasse gardée de la gauche ? Régis Debray : dans la vie on nest pas « ceci ou cela » mais « ceci et cela ». ( ) Ce qui ne tient plus la route depuis que la gauche officielle a épousé le capitalisme libéral, cest le complexe de supériorité, lidentification à la morale, au camps du bien, à la vérité. Le scientifique et le généreux contre le rapiat et le superstitieux : ce manichéisme peut maintenant faire sourire.( ) surtout quand ceux qui vous traitent de réactionnaire ont incorporé les valeurs du marché et de lindividualisme le plus rapace.Commentaire
: Bien vu, on sattend maintenant à ce que dans ce débat la notion sanctuarisée de « gauche » soit réellement désacralisée et que lon accepte l'idée certes trop élémentaire et terre à terre pour de grands intellectuels que nous marchons tous sur deux pieds. Jadis, dans certain milieu alors partagé par la nation tout entière, cétait même au rythme « de gauche-droite », pas cadencé !Les deux, Régis Debray et Edgar Morin
: je me sens toujours de gauche.Commentaire
: Ah bon ! Moi aussi, à cette sauce là. Pourtant rien ne colle plus aujourd'hui, ni les classements gauche droite, ni les valeurs du XIXième siècle et de Zola, les temps ont changé, les contextes aussi. Le constat est établi, mais pas question dêtre autre chose que de gauche ! Curieuse conclusion au débatDécidément, peut-on encore être autre chose que gauche?
Les valeurs classiques de la droite, honorables et présentables, seraient maintenant revendiquées et portées par la gauche. Et, à les entendre tous, la pensée, lintelligence, la culture seraient définitivement confisquées, otages dintellectuels qui, (par TOC?), ne peuvent être ailleurs quà gauche.
Mais, foin dhypocrisie : tout cela n'est qu'une pure question de sémantique
Des décennies de militantisme intellectuel et journalistique devrait-on dire de terrorisme intellectuel ? - ont réussi à créer en France la "bien-pensance-unique" qui nest autre chose que leur « sémantiquement correct ».
Il reste ce mot de Régis Debray qui atténue le raisonnement général et qui a failli me consoler : Dans la vie on est ceci et cela, pas ceci ou cela.
Mais, la bien-pensance me rattrape, je fais pénitence et je rectifie : on peut-être ceci de gauche ou cela de gauche , mais difficilement autre chose que de gauche ! Voilà qui serait correct, politiquement correct !
Post Scriptum et soulagement définitif : A Strasbourg où je l'ai rencontré l'année dernière Régis m'a confirmé qu'il était avant tout gaulliste. Je recommande d'ailleurs la lecture de son superbe "A demain de Gaulle". Donc c'est bien "ceci et cela" qu'il faut retenir de tout cela et de tout ceci!
Commentaires
Mais vous le savez trop bien, être de droite, c'est un vice, une tare un défaut que certains assument par défi et finalement aujourd'hui "rebellion". Autant pour être rebelle, fallait-il être de gauche hier, autant finalement peut-on s'assumer de droite aujourd'hui pour porter haut un habit à la fois révolutionnaire et conservateur.
J'ai déjà évoqué, sur d'autres débats, le poids du politiquement correct sur le débat politique français et même alsacien. La droite serait le camp du mal et la gauche celui du bien et des lendemains chantants.
Un homme de droite, qui serait cultivé, qui s'ouvrirait à l'art, resterait dans le secret de l'isoloir, un homme de "droite" avec tout ce que cela veut dire et dieu sait que certains ont du l'expérimenter.
C'est d'ailleurs depuis 1968 et même avant, la force de la gauche que d'avoir imposer ses marqueurs idéologiques à la société. Sarkozy karcherise : facho, Restrictions budgétaire : censure, contrôle de police : dictature ... Je ne prends là que les plus caricaturaux.
Mais voilà, et l'exemple local n'en est pas le moindre. La camp de droite dispose de tous les pouvoirs mais il cède idéologiquement et politiquement aux valeurs de la gauche, devenues références.
Dans ce référentiel, il n'est donc pas étonnant de percevoir les contresauts de l'échange Morin/Debray. Il en va de même pour les aspects fondateurs de l'après guerre, on en oublie les resistants droitiers au totalitarisme.
Moralité : comment peut-on être de droite ? Tout simplement en s'assumant, en allant au delà des idées reçues, en osant le dire dans les endroits où l'on cause et en ne sanctifiant pas à une bonne conscience orientée pour faire plaisir à vos hôtes.
Encore faut-il définir la notion de droite, voire des droites en France et là encore assumer sa famille en entier, sans cautionner, mais en assumant.
Enocre faut-il oser mener une politique de droite, ce qui est un autre débat.
Vieux débats que certains voudraient enterrer. Il est curieux de constater que ce sont les gens classés plutôt à droite (gaullistes par exemple) qui disent vaillament "mais nous avons aussi une gauche, une sensibilité de gauche, etc...). Je n'ai jamais, au grand jamais entendu quelqu'un de gauche dire "j'ai aussi une sensibilité de droite".
Ce qui m'amène à penser qu'à force de s'excuser d'être de droite, on finit par diluer son essence. Et je pense aussi que constamment ce sont les gens de gauche qui me renvoie mon identité d'homme de droite à la figure, avec une certaine dose de mépris ou de condescendance. Dont acte...et sachons nous en souvenir dans nos combats d'idées et politiques ; il y a des marqueurs indélébiles, dans les deux camps, c'est ainsi, pourquoi le récuser ? Et pour nous, la Droite strasbourgeoise, ces clivages sont souvent irréductibles. René Rémond l'a récemment encore prouvé avec son livre "Les droites aujourd'hui".
Un indécrottable socialiste ne votera JAMAIS pour un UMP, un RPR, un MPF ou que sais-je (sauf en cas de danger extrêmiste...et là il nous le reprochera, comme cela a été le cas lors des manifestations anti-CPE : "nous avons voté Chirac mais nous ne lui avons pas donné un blanc seing").
Prenons l'exemple de la culture qui vous est cher. Aimer les Hussards et une certaine littérature du XXe siècle (Roger Nimier, Paul Morand, Antoine Blondin, Kléber Haedens, avec les grands ancêtres que sont Céline, Brasillach, Drieu La Rochelle, Bernanos) vous classe indéfectiblement à droite voire à l'extrême droite. Pourquoi ? Parce que cinquante années de terrorisme intellectuel de la gauche ont fait qu'il est plus valeureux d'aimer Albert Camus et Jean-Paul Sartre que les auteurs précités. Curieux... mais personnellement cela ne m'empêche pas d'aimer Camus et Sartre. N'oubliez pas la phrase "il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Raymond Aron" pour comprendre mieux ce propos...
Donc je conclus méchamment : pourquoi tendre la main aux gens de gauche, si c'est pour qu'ils nous crachent dessus après ?
Robert Grossmann et ICARE ne forment-ils qu'un, ou alors M. Grossmann a-t-il oublié de citer sa source?
Patrick Devedjian, parlant de Coton-tige suite à l'affaire de Bir Zeit, disait ceci: "Jospin a cette épouvantable conviction que la gauche a raison, toujours, et que la droite a tort, toujours, qu'il est porteur du droit, de la vérité et de la justice. D'où sa lecture de l'Histoire, en France, en Israel, en Palestine, partout. A droite, nous sommes à tout jamais les descendants des "blancs", une droite antisémite et esclavagiste. Allez donc lui expliquer, à Jospin, que nous ne sommes pas concernés par cette typologie absurde, et que nous sommes les héritiers des "bleus", qui, avant de combattre les "rouges", ont dû se débarrasser des "blancs". Nous avons le bonnet phrygien sur notre plaque autant que lui".
Le social étant au coeur de notre société actuellement, y prêter attention n'est pas forcément un signe de l'appartenance à la gauche. La droite fait aussi attention au social, et nul n'a le monopole de l'inexpérience ou de la maladresse dans ce domaine.
Mais on pense beaucoup au temps béni de la création de la Sécu et autres protections sociales, le Général de Gaulle n'étant jamais loin, et elles sont de plus en plus abandonnées, et ça fait peur évidemment... Les politiques de gauche se remobilisent là dessus, et retrouvent une consistance, seulement parce qu'il y a la droite qui efface l'histoire. Les vases communiquants...
Hier encore, jexpliquais que notre société avait besoin de repères et que Nicolas Sarkozy pouvait répondre à cette attente en suscitant le débat.
Quest-ce être de droite ou de gauche ? La droite Strasbourgeoise démontre bien que des militants de gauche n'avoueront jamais partager une idée dun politique de droite mais que des militants de droite nont aucun remords à reconnaître avoir une part de social en eux.
Est-ce des remords ? Est-ce une repentance ? Je ne le pense pas. La gauche (plurielle) est nettement plus sectaire et intolérante que la droite surtout parmi les militants verts. Les individus qui ne pensent pas comme elle sont forcément contre elle. Les mots fascistes ou racistes sont banalisés et privés de leur signification originelle. Ils sont notamment utilisés pour qualifier un ministre de lintérieur qui fait correctement son travail.
Ségolène Royale risque dêtre, elles aussi, handicapé par cette étiquette en revendiquant une part de Blairisme. Elle va éprouver les pires difficultés pour obtenir linvestiture de son parti, Tony Blair étant considéré, à juste titre, comme plus à droite que le gouvernement Français actuel. Lionel Jospin a, quant à lui, payé chèrement sa proclamation : « ma politique nest pas de gauche ».
Les hommes de droites sont, à mon avis, plus tolérants même sil est vrai quune part de repentance les anime. La société poste 1968 a laissé des séquelles. Le formatage de la jeunesse par léducation Nationale a contribué fortement à ce lavage des cerveaux, les rendant réceptifs à la pensée unique. Les déclinologues navaient plus quà profiter de cette perméabilité intellectuelle pour terminer le travail.
Pour autant et me concernant, je me revendique plutôt à droite mais habité par des idées sociales. Est-ce une honte que de partager des idées de la droite mais aussi de la gauche ? Suis-je victime de ce formatage des esprits ? Je ne le pense pas. La réalité du terrain fait régulièrement évoluer mes idées. Je considère aussi que construire une route, une liaison TGV, un pont, assurer la sécurité des Français ou protéger notre patrimoine nest ni une politique de gauche ni une politique de droite. Cela relève du bon sens. Lorsque ces sujets sont récupérés politiquement les choses dérapent. Cest peut-être cela qui caractérise le mieux les gaullistes ; le bon sens ! Après tout, le général disait bien qu « Il n'y a plus la gauche et la droite. Il y a les gens qui sont en haut et qui veulent voir les grands horizons parce qu'ils ont une très lourde, difficile et lointaine tâche à accomplir. Il y a les gens qui sont en bas et qui s'agitent dans les marécages »
Les véritables frontières entre la gauche et la droite se manifestent pour des sujets de société comme le mariage des homosexuelles ou ladoption, lavortement, limmigration, Ces débats passionnés et passionnants sont régulièrement dominés par la pensée de gauche. La droite redoutant dêtre qualifiée de raciste ou fasciste. A elle de se rendre audible sur ces questions et dassumer ses convictions !
Je suis heureux de pouvoir lire ici même la droite Strasbourgeoise ou plutôt devrais-je dire Dante. Ce dernier se revendique régulièrement être un homme de droite. Il nhésite pas à dispenser ses bons conseils aux uns et aux autres. Chers amis blogueurs, saluons la présence parmi nous de lambassadeur officiel du «y a quà ». Arrivé et enfermé dans un bureau qui surplombe la ville de Strasbourg, coupé de la réalité du terrain, plume obscure pour quelques conseillers, il nous gratifie régulièrement de sa bonne parole. Il distribue les bons points et les bonnets dâne. Je linvite donc à passer de la théorie à la pratique et rejoindre la troupe sur le front. Aller à la rencontre des habitants, constater les difficultés quotidiennes de certains, sinvestir dans le monde associatif, lui permettront de tempérer son jugement et de sapercevoir que la « vraie vie » est parfois moins tranchée quil ny paraît.
Vous en avez de bonnes relations monsieur Halité pour juger ainsi les gens ou dénicher qui est qui, qui travaille où , à quel étage et bureau.Et je ne vais pas être plus royaliste qu'un ....... autre.
Je peux partager une partie de vos propos emprunts d'ailleurs d'un souveranisme détaché, mais je peux aussi douter que la politique du spectacle appliquée par Mme Royal et Mr Sarkozy.
Quand aux "y'a ka" je crois justement que ces derniers sont sans doute présidents des pôles droitiers et gauchers du club.
Sur le fait que la droite devrait assumer, c'est limpide et c'est bien le reproche qui lui est fait.
Céline, Brasillach (et non Brasillac, Ô Zorro au fouet vif mais peu précis) Trois têtes appartenant à la terrible hydre fasciste. Fuyons ! Sortons les épées et tranchons ces appendices répugnants, dangereux pour la démocratie. Aaaargl Quelle caricature ! Est-ce encore possible en 2006 de lire certains auteurs et, parfois, dapprécier leur plume sans gober, tel de placides batraciens, toutes leurs idées et de faire siens leurs combats ? Est-il tout simplement encore possible davoir un point de vue critique ? Bien sûr, vous préféreriez que ces auteurs soient jetés aux poubelles de lhistoire. Tellement plus simple de ne pas éditer leurs écrits, de les faire disparaître des bibliothèques que de comprendre, de se faire son jugement soi-même. Dérisoire société de la facilité où lon juge sans lire. Oui, jai lu Céline, Drieu et Brasillach. Ce nest pas pour autant que je partage leurs idées, ce nest pas pour autant que je me range à lextrême droite. Jai aussi lu Sartre ou Calus et je nai jamais pris ma carte au PC. Se livrer à de telles assimilations est terrible
Brûlons les livres et les ordinateurs aussi ... Zorro pointé !
Vous fustigez ainsi l'un ou l'autre auteur pour son passé. Alors, que dire, que faire. L'itinéraire des hommes reste humain. Va-t-on faire le procès de Cioran, Eliade et Ionesco et de leurs tentations suspectes, vu d'aujourd'hui ...
Va-t-on incendier Houllebecq, Muray, Nabe, et tant d'autres.
Va-t-on à l'inverse dénoncer, par symétrie, ceux qui se laissèrent aller à d'autres tentations.
J'ai pour ma part une notion plus large du débat d'idées et je me pose la questioneternelle : qui suis je pour juger sans connaître ?
Plutôt daccord avec les arguments avancés par Johnny.
Cher Alsator,
Dans les « y a quà » vous auriez pu rajouter François Bayrou, champion nationale de ce sport.
Pour Sarkozy, je vous trouve injuste. Depuis son ministère de lintérieur, il a déjà beaucoup fait. La délinquance semble baisser en France, y compris à Strasbourg ! Pour son action au ministère de lEconomie et des Finances, il faut être indulgent. Il na habité Bercy que quelques mois mais a tout de même lancé le mouvement de la baisse des prix dans les Hyper. Il me semble que cette politique se poursuit depuis son départ
Pour la droite Strasbourgeoise, je fréquente occasionnellement son site (il me semble avoir déjà eu le plaisir dy lire une de vos interventions cher Alsator). Je dois reconnaître quil est clairement encré à droite mais queffectivement elle dispense régulièrement ses bons conseils. Personnellement, je me garderai bien démettre un jugement sur ses « y a quà » puisque je peux me considérer comme en faisant partie mais je peux aussi comprendre que cela devienne agaçant pour certains (je ne donne pas de nom pour ne pas être coupé )
Cher Zorro, (en réalité, Cher Henri Salvador mais là je vais me faire couper)
Tout comme vous, ces références littéraires minterpellent !
salü bisàmme !
Bon maintenant je peux le dire, je ne suis pas Raymond en vrai ! En fait je suis Mickey Mouse. Mais bon, je demande quand même le respect.
Je trouve le clivage "droite-gauche" désuet... et je dirais même dangereux par les temps qui courent...
Aujourd'hui, par lui, on oppose... je préférerais qu'on compose !
Je suis d'accord avec Zorro, Johnny et Porthos. je rajouterais : on peut être un grand écrivain et con à la fois ! Et puis il y a tellement de chefs-d'oeuvre dans la littérature pour qu'on ne nous serve pas ces trois-là ensemble ... ça paraît louche...
Je dirais que c'est l'homme (ou la femme) qui compte, pas son étiquette politique (sauf extrêmes, désolé Alsator). Après tout, ne dit-on pas que l'élection présidentielle française, c'est la rencontre d'un homme avec le peuple ?
Je peux comprendre que lon puisse lire Louis Ferdinand Céline ou Drieu la Rochelle et même apprécier leur style. Ils ont certes été à un moment de leur vie sur la tangente mais qui ne la jamais été ? Il me semble que pour se forger une opinion, il faut être capable de souvrir sur des lectures ou des cultures dont on ne partage pas forcément les idées.
La référence à Brasilliach était en trop. Je la trouve réellement déplacée. Pour cet auteur, les écrits mais surtout les actes ne méritent pas le souvenir même si ses pères ont tenté de lui sauver la vie. Ceci dit, il reste un excellent exemple à ne pas suivre
Ce qui est surtout pénible dans ce débat (outre les dénonciations rappelant la belle époque de Vichy, n'est-ce pas M. Halité...), c'est qu'il se tient sur des auteurs que visiblement certains ici, n'ont pas lus ; et qu'ils fustigent quand même. Il est facile de dire que Brasillach était un infâme personnage ; il a d'abord été un grand auteur (voir "Notre avant guerre") puis un martyr de l'épuration, quoique l'on puisse penser de lui. Il est facile de dire que Céline est un antisémite ; il est plus dur de lire ses pamphlets et d'y découvrir d'étonnantes inventions stylistiques et un souffle, celui du cavalier de l'Apocalypse. Quant à Drieu La Rochelle, rappelons que le dernier compagnon à suivre son cercueil lors de son enterrement fut... André Malraux et que son "Gilles" est un grand roman, celui des errements de l'entre deux guerres.
Le réflexe stupidement pavlovien de dire que ces trois là étaient des fascistes ou des collaborateurs a fait long feu : lisez les avant de juger ; vous serez stupéfaits par les qualités de certains de leurs textes.
Drieu, Céline, Brasillach étaient des salauds. Chacun, dailleurs, à sa manière. Les deux derniers ont rivalisé dans la trahison de la patrie quand celle-ci sombrait, poussant la collaboration au-delà de ses limites, justifiant les crimes de lennemi, les appelant même en plus grand nombre. Céline et Brasillach se revendiquaient eux-mêmes « antijuifs et prohitlériens ».
Ce qui est proprement révulsant chez tous les célinôlatres, cest leur refus de voir les faits, leur refus obstiné de se poser une question pourtant essentielle : comment un grand écrivain (et Céline en est assurément un : Voyage au bout de la nuit est sans conteste lun des livres qui, paradoxalement, a le plus influencé la jeune littérature israélienne au cours des dernières décennies) peut être, dans le même temps, la pire ordure morale et politique.
Quon ne raconte pas que cest ici une histoire de droite et de gauche : Céline et Brasillach sont en dehors de léchiquier politique. Non pas quils soient inclassables, mais on ne peut pas se rouler dans la fange morale et être ailleurs en même temps.
Quant à Drieu, antisémite patenté avant guerre, il se tient « relativement bien » pendant lOccupation, comme lécrit Pierre-André Taguieff. Il ne participe pas au fanatisme antijuif. Au même titre que Jouhandeau, il reste en retrait et « se contente » dêtre un collabo grand teint.
Ce qui est « intéressant » chez Drieu, cest que son « idéologie politique » est à géométrie relativement variable : entre Hitler et Staline, son cur a longtemps balancé. Il refuse les idées de « démocratie » et de « nation », au nom dune esthétique de la force et de lhonneur ; et il voit dans le fascisme une incarnation de ce quil recherche : la virilité et lhéroïsme.
Drieu nest pas uniquement l« homme trompé » dont il écrit le Journal. Cest un homme qui se trompe. Et il y aura toujours plus de virilité et dhéroïsme dans le groupe Manoukian que dans la soldatesque à chemise brune benoîtement admirée par Drieu. Il y aura toujours plus de mâles accents dans le Chant des partisans, murmuré sur le plateau de Glières que dans les élucubrations pseudo-romantiques dun peine-à-jouir politique.
Etre de « droite » nimplique pas que lon admire Drieu, Céline et Brasillach. Ils nont pas été condamnés parce quils étaient de droite. Ils ont été condamnés à lindignité nationale parce quils avaient trahi leur pays !
Dailleurs, il est stupéfiant de loger Drieu, Céline et Brasillach à la même enseigne ! Il est un fait que Drieu La Rochelle et Céline aient été de grands écrivains (dans le sens où leurs uvres ont modifié le cours de la littérature française et influencé les écrivains qui les ont suivis). Mais, franchement, Brasillach ! Qui parlerait encore de lui si précisément il navait pas été le pire des salauds, sil ne sétait pas distingué en étant le rédacteur en chef de Je suis partout
Qui parlerait de lui sil nétait pas devenu, non plus, le cadavre dans le placard de la littérature française pendant lOccupation, celui que lon ressort pour dédouaner lintelligentsia nationale, une manière de camera obscura qui nous permet de prendre conscience que, de tous les écrivains français, seuls trois refusèrent de publier une seule ligne tant que la France ne serait pas libérée : Malraux, Char, Guéhenno
Si la littérature comme le théâtre sont des arts éminemment politiques (on le sait depuis Aristote : ils mettent en scène les passions politiques), ni la littérature ni le théâtre ne peuvent appartenir au jeu des clivages et des justifications politiques.
Relisons ce quécrivait Aragon en 1948 : « Sil faut choisir, je me dirais barrésien. » Depuis 1921 et le « procès Barrès » quorganisèrent les Surréalistes, Aragon ne dissimule pas son admiration pour lauteur des Déracinés. Est-ce que cela fait dAragon un homme de droite ? On voit que cela na guère de sens.
Il est outrecuidant de penser que la lecture est un vote politique. Il est encore plus outrecuidant daffirmer que des options politiques doivent dicter des admirations littéraires.
Jexpliquais un peu plus haut que la gauche classe et range très facilement les individus qui ne pensent pas comme elle dans la catégorie fasciste ou raciste. Elle le fait, soit directement soit à travers des allusions qui rappellent la collaboration et ses pires pratiques notamment la délation. Encore aujourdhui, un individu qui renseigne la police sur lidentité dun délinquant sera automatiquement qualifié de collaborateur par une certaine gauche.
Cette dernière accepte très rarement la critique et considère quelle a toujours raison. Se tromper ne serait pas de gauche comme impossible nest pas Français
Elle apprécie encore moins lorsque lattaque est bien sentie et latteint directement. Sa riposte sera alors au niveau des caniveaux. Et bien évidemment le « y à quà » constitue sa marque de fabrique .
Dante,
Touché, comme le dirait Porthos. Vous voyez, vous avez quelque chose en vous de gauche
Dante, vous aimez fréquenter lEnfer dans les bibliothèques. Ouvrez y plutôt les livres ! Drieu souhaitait, dans son testament, quAndré Malraux et Jean Bernier assistent à ses obsèques. Or, si Bernier (le journaliste communiste, qui apparaît sous les traits de Grégoire Lorin dans le roman Gilles) a bien assisté à lenterrement (au bras de Léautaud et au milieu de femmes en pleurs), jamais Malraux en revanche ny participa, puisquil combattait au même moment à la tête de la Brigade Alsace-Lorraine !
La précision que japporte ne vise aucunement à remettre en cause les liens damitié qui liaient les deux écrivains. Simplement à démontrer quà force dapproximations, cest la falsification que lon trouve au bout du chemin.
Vous ne pouvez pas écrire, en effet, que Brasillach fut « un martyr de lépuration », encore moins présenter Céline comme un « chevalier de lApocalypse ». Tous deux ont passé lOccupation entière à inciter leurs lecteurs à dénoncer les juifs, à les traquer, à les exterminer ! Il sagit de vies humaines, pas de glorioles littéraires ! Réveillez-vous un peu ou troquez votre pseudonyme contre celui de Don Quichotte, pour lequel les romans valaient mieux que la vie.
Et au moins, vous qui vous prétendez de droite, souvenez-vous que celle-ci peut s'enorgueillir d'avoir compter en son sein des hommes tels que Georges Mandel, patriote, conservateur et anti-nazi ! Qui dautres que les amis miliciens de Brasillach ont assassiné Mandel, dans la forêt de Fontainebleau, au début de lété 1944 ? Réservez donc le nom sublime de « martyr » à ceux qui vraiment lont été.
"Je hais vos idées, mais je me ferai tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer." disait Voltaire. Je suis Voltairien et je persiste. Mes grands parents m'ont appris, malgré les aléas du XXème siècle, à comprendre et à accepter la différence.
Raymond, vous dites que c'est l'homme qui compte, sauf pour les extrêmes .... Je ne me ferais pas l'avocat du diable, Vergès est plus juriste que moi, mais quel statut octroyez vous alors à ces gens et qu'en fait-on ??? On les .....
Sont-ils marqués à vie du sceau de l'infamie ou du moins jusqu'à ce que quelqu'un les blanchisse ou les affranchisse. Que penser alors de ceux que l'on traite de fachos parce qu'ils veulent karcheriser les banlieues.
Plus sérieusement, Johnny, le karcher, comme la lecture d'auteurs maudits, permet donc de classer dans un camp virtuel et là encore, c'est la gauche qui donne les "labels" ...
Donc, je repose ma question en songeant à l'excellent ouvrage sur les maitres censeurs ... Que fait-on de Cioran, Eliade et Ionesco, que fait-on de Celine, et de ceux qui le lisent.
Que penser donc de l'auteur de Charmes, de Barrès donc, un des adversaires les plus actifs du capitaine Dreyfus.... Député nancéen et boulangiste.
Au fait, que fait-on de Trotsky, Mao, et d'autres.
Que faire, léninienne question ?
Il y a la gauche, la droite et la vie... Quand je lis, je ne pense pas forcément à la gauche et à la droite... de même quand je prends ma fourchette, je ne me dis pas que c'est une gauchiste...
Je ne peux mempêcher de penser, à la lecture des textes de ces derniers jours que certains voudraient changer les choses sans y toucher. Personne na, effectivement, de solutions miracles, , pour, dun coup de communiqué (qui ne serait peut-être pas repris par la presse), créer les conditions dun renouveau politique, mettre fin au désamour des électeurs envers leurs élus et mettre à mal les pensées déclinophiles.
Il faut regarder ce qui existe, ce qui fonctionne et ce qui mérite changement. Cest en ce sens que je pense que le renouvellement ne viendra pas de quotas, de femmes, de jeunes, douvriers, de chômeurs, de minorités visibles et invisibles, de fumeurs, de non-fumeurs et pour faire plaisir aux rédacteurs du blog dun certain Dr Plock (que personne nempêche aussi de sortir de leur tour et dy voir) les amateurs ou non de Melfor.
Le renouveau viendra-t-il des partis. Jen doute surtout si lidée dun bipartisme renforcé continue son chemin. On assistera là à une concentration des pouvoirs renforçant le vote blanc et les votes extrêmes qui pourront alors décliner un « tous pareils, tous p . ». Il est vrai quil est plus simple de manifester son opposition que de devenir force de proposition, mais cette mutation est aussi celle qui intègrerait le plus.
LItalie le prouve et par exemple lUmp na aucun souci à siéger, au Parlement Européen avec lAlleanza Nationale, ancêtre du MSI néo-fasciste, du moins si mes informations sont bonnes. Lorsque le populiste Gianfranco Fini, lancien fasciste, invite Nicolas Sarkozy, personne ne bouge. Manifestement, il ne considère plus désormais que « Mussolini était le plus grand homme politique du XXe siècle » comme se plaisant à le rappeler certains journaux (Libération 05.04.2006).
Il faut se dire que lItalie est sans doute un pays où le débat intellectuel pour sortir des brumes sombres des deux totalitarismes du 20ème siècle est sans doute allé le plus loin, renforcé étonnement par le fait que des partis se réclamant et descendant directement deux existaient bien après la fin de la guerre froide.
On a donc vu un Berlusconi sallier avec une Alessandra Mussolini, Député européen à Strasbourg, Petite fille de son grand-père et nièce de Sofia Loren. Vous me direz que lon a vu en France, des anciens dOccident, mouvement peu pacifiste des années 68, devenir Ministres de la République, comme la rappelé Fréderic Charpier dans son livre « Génération Occident » (1) et que lun dentre eux, lorrain et futur président du Parti Républicain, aurait même rédigé le premier programme du FN.
De lautre côté, lappartenance à lextrême gauche est souvent un signe de grande valeur. Les premières armes faites dans la « forcément humaniste » extrême gauche valent décoration et honneurs. En fait, elles assurent surtout un réseau car lorsquelle a un pouvoir, la gauche joue alors de sa pluralité et de sa solidarité comme un atout. Elle agit politiquement et aide des structures agir idéologiquement sur le terrain et simplifiera-t-on, sempare dun pouvoir culturel fort. Je suis sûr que si lon analysait une partie des subventions versées à certaines époques, la marge entre subvention et subversion serait alors très fine, mais sans aucun doute habilement amenée ou argumentée par de fines plumes bien-pensantes.
Là, je peux rejoindre certaines pensées qui affirment que la présence associative militante démontre aussi que peu de militants droitiers sont capables dassumer un engagement dans la durée. Réalité cruelle : combien de militants de droite sont capables dêtre là, à même niveau dengagement, 20 ans après leurs débuts (je ne parle pas ici de notre blogmestre). A gauche, la réalité est autre
La prise en main dun centre socioculturel et surtout son animation nécessitent, par delà la foi laïque de lidéologie, un sacerdoce respectable. Au tissu démocrate chrétien et droitier des années 50.60, sest donc lentement substitué un tissu plus « orienté » dira-t-on et lon en paye les fruits aujourdhui.
Mais où est limplication dextriste, y compris dans son aspect social et associatif ? Ne soyons là pas naïf pour dire que la politique na pas sa place dans la vie associative ou alors allons sagement chercher des ufs au Pourtalés
En conclusion, comme la droite abandonne des pans de présence, notamment pour préférer parfois ceux de léconomie, la gauche, elle, a développé un gagne-terrain logique. Elle y impose ses marqueurs idéologiques. Reste alors à la droite de sy soumettre ou non. Elle a en grande partie choisi et le réveil amer des blocages type CPE lui fait prendre conscience de cela. La douleur peut sans doute lui rendre la vue, totalement ou partiellement.
Et concernant les extrêmes. Que De Villiers (qui tient pourtant le Conseil Général de Vendée grâce à lUMP) Que les Le Pen (père et filles, excès compris), que les régionalistes alsaciens (localisme oblige) soient montrés du doigt en raison de leur classement sur une échelle de valeurs est une chose que je peux comprendre.
Par contre, je nai toujours pas entendu la Droite critiquer les fréquentations douteuses de certains, les manifestations communes et organisées de la gauche, de ses extrêmes et jattends tjs la condamnation des crimes de tous les totalitarismes. Ceux qui, selon Guy Hocquenghem(2) sont passés du Col Mao au Rotary, ont néanmoins conservé une belle mémoire idéologique.
En conclusion, qui ne dit mot consent dit un adage, ici, consentir, cest se soumettre un peu. Ne faudrait-il pas simplement « être et oser » mais aussi faire voler en éclats les vieux clivages.
1 Génération Occident : De l'extrême droite à la droite (HC Essais) Lire aussi Histoire de l'extrême gauche trotskiste, de 1929 à nos jours Editions Numéro 1
2 - Editions Agone, coll. « Contre-feux », Marseille, 2003 (réédition)
Le problème Dante c'est, comme l'a déjà dit Raymond, qu'on peut être con et savoir bien écrire... François Miclos le dit autrement. Votre Sainte trinité littéraire n'est qu'un ramassis de salauds.
Des gens qui ont incité à la dénonciation des juifs ne méritent pas d'être lu, quand bien même ils écrivent bien. Non monsieur, Brasillach n'a pas été avant tout un grand auteur ! C'était avant tout une ordure ! on ne peut pas défendre l'indéfendable.
Ne lisez pas Brasillach, il a souillé la France, il a souillé l'humanité
Rachelle,
Vous parlez de Sainte Trinité, mais qui a dit que Dante était croyant ou pratiquant. Avant de le lapider à coups de pavets numériques, acceptons un peu de ne pas toujours juger rapidement.
Comme je l'ai dit, si l'on se lance dans ce jeu là, on épure à son tour, et la liste sera longue. Je citais Cioran, Eliade, on continue avec donc Celine, Brasillach, on piochera à droite à gauche et même le Commandant Cousteau à cause de son frêre et l'Abbé Pierre pour certains dérapages.
Donnons nous rendez vous devant les librairies de Strasbourg et à la lueur de notre "bon vouloir", épurons ....
Delacroix, Gongourt, Jules Renard et même Shakespeare ... Encore faudrait-il que nous puissions les interroger
Je sais, je reste Voltairien, mais on peut l'épurer aussi, d'ailleurs
Alsator, ma référence à la trinité ne visait pas les croyances de Dante. Chacun les siennes. C'est l'éloge de Brasillach qui coince.
Voyez vous monsieur, il est des sujets sensibles.
Je ne suis pas voltairienne moi, je suis humaine et libre et si je suis libre c'est grâce à ceux qui ont combattu les nazis. Brasillach lui a trouvé plus intellectuellement correct de s'en faire des amis (des nazis). Peut-être même qu'il nous aurait dit : je suis voltairien... pour s'expliquer !
Cher Robert Grossmann,
Je ne connaissais pas votre blog et c'est avec bonheur que je découvre aujourd'hui ce forum de libre discussion.
La première note qui m'allèche concerne une interview croisée de Régis Debray et d'Edgar Morin. Tous deux s'affirment de "gauche" et cela vous incite à développer une brève réflexion sur la "droite" et la "gauche". Disons d'emblée que Debray depuis longtemps converti à la théologie gaullienne de l'histoire, se réclame dans son dernier livre d'une "gauche tragique". "Cette gauche quand même, dopée au pessimisme le plus roboratif, je la ferais volontiers mienne", écrit-il dans "Supplique aux nouveaux progressistes du XXI e siècle" (Gallimard, 2006). Le syntagme d'une "gauche" tragique outrepasse l'oxymore. Quoi de plus contraire en effet à la gauche installée que cette affirmation du tragique qui suppose une anthropologie pessimiste que ses croyances les plus fondamentales contredisent. Si Regis Debray est assurément dans le camp du tragique, il est douteux qu'il soit demeuré à "gauche" à moins que cette "gauche" ne ressemble au couteau de Lichtenberg, sans manche et dépourvu de lame.
Il y a d'ailleurs quelque chose de poignant à considérer comment les uns et les autres, et contre vents et marées, s'arc-boutent au binôme "droite"-"gauche" et maintiennent sous perfusion une polarité moribonde.
On peut comprendre à la rigueur le conservatisme lexical de la "gauche" divine qui a remporté depuis longtemps la bataille des symboles. Pourquoi se départir d'une étiquette si avantageuse quand le référent "gauche" est devenu l'équivalent sémantique du Bien?
Mais la "droite"? Elle semble toujours porter son nom de baptême comme on se couvre de la tunique de Nessos, honteuse de son patronyme, complexée face à une "gauche" hégémonique même quand elle minoritaire en suffrages. Longtemps, au moins jusque dans les années quatre-vingt, la "droite" affichait le complexe de son appartenance et refusait d'être appelée par son nom. L'épithète évoquait, parait-il, la période honnie de Vichy et renvoyait, parcontamination, à la collaboration et aux crimes du nazisme.
Etrange situation à vrai dire. En 1940, en France, alors que le Parti Communiste, interdit pour cause de défaitisme révolutionnaire, négociait avec la Kommandantur la reparution de l'Humanité, les premiers résistants à l'occupation allemande furent pour l'essentiel des militaires traditionalistes et des sympathisants d'extrême-droite issus de la Cagoule et de l'Action Française.
Quant à l'homme du 18 juin, chacun connaît son enracinement intellectuel. Mais la "droite" s'est laissée déposséder de son passé héroïque, réquisitionné par le Parti Communiste ("le parti des 75000 fusillés") puis par la "gauche" toute entière alors que tant de ses notables plastronnaient à Vichy (comme ceux de la "droite" parlementaire d'ailleurs). Tout cela est bien connu des historiens, mais la connaissance est de bien peu de poids face aux slogans manichéens, surtout quand ces slogans sont véhiculés sans entraves tant par les médiatiques que par des bataillons d'associatifs et d'enseignants. La "gauche" a remporté dans ce domaine une bataille inaugurale dont on a pas fini de mesurer les effets. Elle est sans remords ni complexes ( et c'est d'ailleurs cela qui la rend potentiellement dangereuse). Ayant réussi son OPA sur l'anti-fascisme et sur ses multiples sous-produits (anti-colonialisme, anti-racisme), elle est devenue, comme l'écrit Jean Baudrillard "une pure juridiction morale,
incarnation des valeurs universelles, championne du règne de la Vertu et tenancière des valeurs muséales du Bien et du Vrai, juridiction qui peut demander des comptes à tout le monde sans avoir à en rendre à personne". ("De l'exorcisme en politique ou la conjuration des imbéciles". Libération, 7 mai 1997).
Confrontée au sinistrisme ambiant qui hallucine tant d'esprits, que fait la "droite"? Il faut hélas le reconnaître, le plus souvent elle s'incline et se soumet au chantage moralisateur, comme si elle avait un cadavre dans le placard à se faire pardonner.
Face au soupçon qui la vise, face aux multiples comités d'épuration que la vigilance a partout disséminés, elle ne songe qu'à s'exonérer de la redoutable accusation d'avoir parti lié avec l'Immonde. Quand il faudrait rétorquer par un éclat de rire salvateur (Philippe Muray nous manque déjà) ou mobiliser les ressources de l'intelligence critique, elle ne répond que par une pitoyable couardise. Une couardise qui ne peut que renforcer l'intolérance des certitudinaires, fortifier le climat de paranoïa soupçonneuse et consolider cette atmosphère de tyrannie sans massacre où nous accule la correctitude à sens unique. Cela n'est pas sans conséquence.
Tandis que la "droite" surveille scrupuleusement ses marges de peur de prêter le flanc aux inquisiteurs pullulants dont elle assure d'ailleurs la rémunération à travers une myriade d'associations subventionnées, comment se comporte la "gauche"?
La "gauche", elle, n'hésite pas à s'étendre jusqu'au PCF, dont le modèle longtemps idolâtré s'est soldé, outre les crimes génocidaires que l'on sait, par une gestion calamiteuse de la pénurie. Et jusqu'à l'extrême gauche trotskiste aussi, un trotskisme dont les semences totalitaires sont demeurées inchangées depuis le massacre des marins libertaires de Cronstadt. Et même, ces
jours-ci, jusqu'au dénommé Cesare Battisti, ci-devant pistolero prolétarien, promu icône et martyr de la justice bourgeoise.
Quand les éléphants socialistes défilent avec Marie-George Buffet et Alain Krivine, quand la "vieille maison" s'acoquine avec les fantômes de feue la troisième internationale et les activistes de la quatrième, c'est un espace sinon homogène, du moins cohérent qui s'affiche avec des différences de degré, certes, mais pas de différences de nature. Du moins pour la galerie.
La "gauche" annexe donc sans scrupule ses "extrêmes" comme elle "comprend" les motivations des casseurs d'avril quand bien même elle en condamne les agissements. De la même manière oblique, des sociologues tout acquis à ses présupposés prêtent une voix contestatrice et en tous les cas audible aux incendiaires nihilistes de novembre. Ne sont-ce pas d'abord des victimes?
Une "gauche" ductile incorpore ses marges les plus remuantes quand une droite précautionneuse les exclut sans rémission.
Ainsi publiez-vous, cher Robert Grossmann, une charte de bonne conduite de votre blog. Toutes les contributions y sont les bienvenues écrivez-vous, à l'exclusion de celles qui se réclament de l'extrême "gauche" et de l'extrême "droite". Louable et compréhensible intention de se prémunir des fanatiques, des obsessionnels et des provocateurs. Soit. Bien qu'il soit parfois dommage pour un esprit attentif de se priver de telle ou telle pensée réputée d'extrême "droite" ou d'extrême "gauche". Mais admettons la règle qui veut que l'unanimisme conforme donne le la du concert "républicain", bien qu'à cette aune il n'y aurait pas d'esprit "républicain" et nous serions toujours, vous et moi, les sujets d'un monarque absolu de droit divin...
Le problème est donc celui des limites et leurs définitions varient avec les époques et les rapports de force. Où commence l'extrémisme? est-ce une question d'idée ou de comportement? Problème d'autant plus délicat à "droite" que ce n'est pas la "droite" qui fixe les limites en question. La "gauche", est-il nécessaire d'y insister, dispose du monopole du discours performateur, celui qui définit ce qui peut être inclus dans la norme républicaine, et ce qui doit en être banni. C'est la raison pour laquelle à "gauche" le champ du politiquement correct s'étend jusqu'à Cesare Battisti, tandis qu'à "droite" une loi non écrite des suspects multiplie les contrôles et harcèle les cas douteux. En bref, la "droite" n'est pas libre de définir son propre espace et elle vit sous la tutelle de gardes-chiourme suspicieux qui décident pour elle des limites du licites et de l'illicite. Autant les frontières de la "gauche" républicaine
sont perméables autant celles de la "droite" doivent demeurer étanches. Et gare aux récalcitrants. Ici pas de pardon pour les contrebandiers et les sans-papiers. Les frontières de l'idéologie sont sacrées à la différence des autres, legs d'un passé révolu et bien entendu criminel. Tout cela pour dire que dans ce pays c'est la "gauche", institutrice du genre humain, qui définit souverainement qui est fréquentable et qui ne l'est pas.
Circonscrire le débat aux seules opinions républicaines donc et prohiber les extrêmes. Invalider l'extrême "droite" comme l'extrême "gauche". Belle symétrie, mais c'est la symétrie des fausses fenêtres et elle fonctionne, dans les faits, comme un trompe-l'oeil. Car si l'extrême "droite" est bien contrainte à l'exil intérieur, ce dont elle tire d'ailleurs certains avantages, il n'en va pas de même pour l'extrême "gauche" intégrée à l'arc républicain grâce au parrainage de la gauche de gouvernement. Et cette fausse symétrie ne fonctionne pas pour les seules commodité de la "gauche". Quand il faut se résoudre, par exemple, à sortir du psychodrame du CPE, votre parti, l'UMP, négocie avec des associations et des syndicats dont certains sont les caches-sexe de l'extrême "gauche" en question. Il en va de même pour les collectivités territoriales gérées par la "droite" quand sous la pression des mêmes il leur faut trouver dans l'urgence de quoi loger des clandestins contrevenants par ailleurs aux lois de la république. On pourrait multiplier les exemples. Tous rendent boiteux l'impeccable raisonnement sur l'équivalente condamnation des totalitarismes.
Les soi-disant héritiers de l'un font l'objet d'une exclusion bien réelle, les présumés épigones de l'autre sont de facto insérés dans le jeu politique ordinaire. Il y aurait d'ailleurs beaucoup à redire sur cette manière paresseuse de désigner polémiquement l'extrême "droite" comme l'héritière du fascisme ou l'extrême "gauche" comme la légataire du bolchevisme tant ce raccourci racoleur fait litière des changements intervenus dans les dernières décennies. Ce qui est certain, en revanche, c'est que dans la "mémoire" les comptes de l'un ont été soldés sur les champs de bataille et que personne ne s'en dispute l'héritage tandis que l'autre demeure largement soustrait au jugement de l'histoire par la générosité proclamée de ses intentions. La partie, là aussi n'est pas égale.
C'est vrai, il est arrivé localement, dans telle ou telle région, que la "droite" refuse de confier la collectivité territoriale à une gauche minoritaire et rompe le carcan du "pacte républicain" en faisant alliance, sous les huées, avec le parti lepéniste.. Triviale affaire. Des caciques se refusaient à briser une carrière et allaient au Front comme les bourgeois de jadis allaient voir les "filles". Leurs dénégations moites et leurs explications pâteuses montraient à quel point ils avaient assimilé, malgré tout, l'interdit. Un interdit dont seule la "gauche" manipule le code. Ils furent en général punis. non pas, certes d'avoir fricoté avec le Malin, mais d'avoir fait la preuve de leur hypocrite lâcheté.
François Mitterrand n'avait pas ces scrupules de fausses vierge. Quand en 1981 il faisait entrer au gouvernement des communistes encore inféodés à Moscou, il savait qu'il ne les embrassait que pour mieux les étouffer. Mais lui, authentique souverain, ne se préoccupait pas des cris d'orfraie de la "réaction". Quelques années plus tard, il lançait Jean-Marie Le Pen aux basques de la "droite" et inventait simultanément SOS-Racisme. Le cercle de fer fonctionne à merveille, aujourd'hui encore.
La "gauche" n'a jamais pris ses leçons de morale dans le bréviaire de la "droite". Bien au contraire elle se nourrit de l'activisme de ses extrêmes et y trouve des supplétifs utiles à ses manoeuvres. La "droite", élève docile d'un règlement qui n'existe que pour le bénéfice de ses adversaires, a beau s'interdire de tels expédients, elle n'en demeure pas moins suspectée des pires intentions. On l'a vu encore ces jours ci quand pour quelques mots d'une évidente banalité notre ministre de l'Intérieur fut accusé d'aller "braconner" sur des terres maudites.
Notre entendement est parasité par la corruption des mots et le brouillage des référents. Sur le terreau de cette confusion prospère un antifascisme de comédie assez impérieux tout de même pour imposer ses contraintes. Il aimante comme une limaille tout un ensemble
de problématiques politiques contemporaines qu'il leste de servitudes burlesques. Sur l'immigration par exemple, il est pratiquement devenu impossible de raisonner logiquement sans risquer le lynchage médiatique. Quel rapport avec les lois de Nuremberg? Aucun,
mais le pli est pris et il s'est incrusté dans les consciences conduisant à un "laisser faire, laisser passer" qui est l'expression même du libéralisme le plus débridé. Le débat est cadenassé et la "droite" qui a contribué à ce verrouillage par son anémie théorique, se retrouve paralysée. Seules les opinions que ses adversaires lui concèdent lui sont permises. C'est pourquoi son discours dans certains registres donne si souvent l'impression de paraphraser celui de la "gauche". Cette obédience a bien des inconvénients. Une parole prisonnière, tout d'abord, n'est jamais enthousiasmante. L'alignement qu'elle trahit renforce l'intuition que tout cela c'est du pareil au même, ce qui fait le jeu des options radicales que l'on voudrait réduire. Elle éloigne par ailleurs les élites gouvernantes des préoccupations populaires et aggrave la crise de la représentation. Et cela d'autant plus qu'au nom du "démocratisme" une singulière perversion de la démocratie exclut de l'Assemblée Nationale une portion significative de l'opinion française. Comment, dans ces conditions, éviter que ne s'installe dans les têtes l'idée d'une sécession entre la nouvelle roture de la France d'en bas et l'oligarchie sûre d'elle même de la France d'en haut?
Déconcertante tentation de la pensée vassalisée dont le réflexe se laisse également découvrir dans l'étrange polémique à propos de Brasillach, Céline et Drieu. Dante, que l'on imagine volontiers en juvénile hussard de "La droite strasbourgeoise", s'avance ici en terrain
miné sans trop de précaution. Peut-être est-il trop jeune pour s'être parfaitement imprégné du pharisaïsme moralisateur que la "gauche" nous sermonne. Bref, il ne bat pas sa coulpe et brandit ses écrivains. Car ce sont d'abord des écrivains et il n'est pas opportun de les soumettre en priorité à la toise du jugement moral et politique. Une morale avec laquelle, chacun le sait, on ne fait pas la meilleure littérature. C'était, là encore, le sentiment de Mitterrand qui préférait certainement Paul Morand ou Jacques Chardonne à Marguerite Duras.
L'un était Charentais, certes, mais tous les deux furent des "collaborateurs". Quant à de Gaulle, désolé de vous décevoir, mais il avait semble-t-il, plus de révérence pour le style de Bainville (heureusement mort avant la guerre) que pour celui de Malraux.
Soit la littérature est "libre"de ses passions soit elle est dans "la ligne du parti". Le principe du libéralisme classique est celui de la liberté avec ses risques, pas celui du catéchisme et de la censure.
Face à ce qui peut paraître comme une provocation "dantesque" intervient François Miclo. Un peu père fouettard tout de même. Il fustige les embardées de "La droite strasbourgeoise" et n'épargne aucun des trois auteurs. Soit. Mais pourquoi ne le fait-il qu'au seul regard de
l'antisémitisme de la période de l'Occupation? Ne trahit-il pas ce faisant à quel point nous vivons de manière parodique sous l'emprise de la seconde guerre mondiale et de son interprétation mémorielle. Une interprétation, faut-il le souligner, qui fait tant de place à l'émotion, qu'il ne reste plus pour la réflexion que la portion congrue. Une interprétation qui, de plus, est devenue l'arme privilégiée de la "gauche" pour sceller toute parole intempestive. Ce qui surprend, en effet, dans cette envolée, ce n'est pas tant la virulence d'un antifascisme posthume et conventionnel que l'alignement de l'argumentaire sur les poncifs les plus ressassés de la "gauche". Il y a bien des manières de récuser le fascisme mais ce qui parait certain c'est que la posture morale ne permet pas d'arracher son secret à l'horreur. L'antifascisme qui se débite ici est celui, canonique et approximatif, que des intellectuels organiques ont cuisiné à la Libération dans les marmites du PCF.
De toute évidence la modestie et la frilosité de la "droite" dans le débat théorique ont permis que s'impose cette désolante vulgate.
L'antifascisme de "gauche" est devenu notre doxa.
Ces trois écrivains furent évidemment antisémites et parfois rageusement, mais à ce compte c'est presque toute la littérature européenne
qui mérite l'anathème, sans oublier les Pères de l'Eglise... Entreprise dont on mesure immédiatement la vanité mais qui participe, hélas, d'une fièvre "présentiste" qui consiste à criminaliser l'ensemble de notre histoire. Au point qu'à l'arrivée, la "révolution culturelle" ayant fait ses ravages, il ne reste plus d'assise où planter les fondations d'un possible renouveau.
L'arrogance moderne juge, hors contexte, tous les épisodes du passé. Contextualiser ce n'est pas excuser, mais c'est la seule possibilité qui nous soit donnée de comprendre. C'est sans doute le grand défaut de la "mémoire" et du culte qui lui est rendu de rendre cette compréhension toujours plus suspecte. Faire son sort à l'ignominie implique-t-il le simplisme ? Cette guerre, et cette guerre là en particulier, a exacerbé toutes les tensions et précipité les idées dans les pires excès, mais c'était il y a plus de soixante ans et tout se passe comme si nous étions toujours surplombés par ses enjeux. Et que dire de l'apologie du groupe Manouchian? Sans taire là encore le contexte mais au risque de fracasser une image d'Epinal il faut bien avouer que sa geste héroïque n'empêche pas ce constat qui fut aussi celui d'Anna Arendt. Les militants de la MOI furent des résistants au nazisme sans pour autant cesser d'être des totalitaires.
Cette fixation psychotique sur le seconde guerre mondiale et le nazisme transparaît également, cher Robert Grossmann, dans le portrait à charge que vous dressez de Jean-Marie Le Pen. Vous stigmatisez exclusivement ses saillies judéophobes et sa fréquentation d'anciens waffen SS. Cela ne laisse-t-il pas à penser que purgé de ses obsessions loufoques le discours lepéniste pourrait devenir audible?
C'est le pari que semble avoir fait le malicieux Philippe de Villiers. En proposant à nos concitoyens un lepénisme débarrassé de ses remugles il se taille un succès bien réel, et jusque dans les rangs de la communauté juive qui n'a pas manqué d'applaudir sa présence lors de la cérémonie organisée à la mémoire du jeune Ilan Halimi.
Plutôt que de faire à Le Pen le sempiternel hommage de l'insolence, ne serait-il pas plus utile de se demander pourquoi un leader vieillissant dont le parti, amorphe, est devenu un fan-club pathétique, réunit sur son nom, à en croire des sondages convergents, une partie
non négligeable des Français, et ceci, malgré (ou à cause?) trente années d'oukases antifascistes et d'hystérie "citoyenne"?
Pour tenter de répondre à cette question, et à bien d'autres, il conviendrait sans doute que la "droite" veuille bien briser le sortilège qui la retient à des explications de "gauche" et qu'elle refuse de se laisser ahurir plus longtemps par le magistère moral en carton-pâte de ses adversaires.
Le peut-elle?
Peut-elle en un mot revenir dans le réel, ce réel tragique dont la "gauche" Paris-plage nous serine qu'il est le Mal lui-même?
Coclés
Cher Coclès (Horatius),
Relisez un peu ce que j'ai écrit avant de me prêter des intentions qui ne sont pas miennes. Je ne lis pas l'histoire de la deuxième guerre mondiale sous le prisme que vous décrivez.
Je dis simplement qu'il y avait, à l'époque, ceux qui avaient des couilles et ceux qui n'en avaient pas. Ce n'est pas une question de pharisianisme moral et pubidond.
Ce que je dis de votre Brasillach, c'est que ça se mettait à genoux chaque fois que ça voyait un nazi passer. Ce n'est ni de l'héroïsme ni de la grandeur, juste un vilain défaut qui confine à la perversité. Chacun ses admirations.
Je persiste à croire que la littérature n'est pas un sauf-conduit qu'on délivre aux salopards ! La littérature n'excuse rien. Et à vos littérateurs, je préfère mon ouvrier de grand-père, quittant sa famille et son métier pour rejoindre la France Libre. Et je préfère ma grand-mère, une Alsacienne d'Epinal torturée par la Gestapo quand vos braves nazis s'aperçurent qu'elle protégeait juifs et réfractaires au STO. Je préfère à tous vos collabos mon grand-oncle Gaston, un paysan vosgien, homme de peu, élevé dans le culte de son oncle Barrès et de la France, auquel les SS crurent bon de couper la langue. Il avait dix-huit berges.
Alors foutez-moi la paix avec votre Brasillach à deux balles : il reste de la merde sans bas de soie, un pénible littérateur comme on en trouve dix mille semblables à l'époque et dont le nom n'est passé à la postérité que pour les crimes auxquels il a incité.
Je vous abandonne donc à votre Brasillach. Laissez-moi avec Gary, Stephane, Druon, Simone Weil et Malraux, et penser avec eux que jamais on ne défend sa patrie à genoux !
Je pense que François répond de façon un peu courte à un argumentaire à décrypter plus longuement. Coclès, que je découvre ce soir, ne me semble pas faire montre d'un soutien aux totalitarisme ... Il pose des questions, assez pointues et je vais relire son texte
Coclés,
Pour la droite Strasbourgeoise, vous me permettrez davoir une opinion divergente de al vôtre. Certes, lintervention du « jeune hussard » était plutôt bien sentie même si lactualité du moment le fait mentir puisque la candidate socialiste, qui se dit socialiste, avoue partager certaines idées de la droite (on avance..)
Avant le début de la polémique liée à ses lectures, javais préféré intérioriser mes regrets (vous me rétorquerez que je me suis bien rattrapé depuis et cest vrai !) que dautres nont pas pu sempêcher de mettre en ligne.
Pour Drieu et Céline passons. Pour Brasillach, je nen démords pas. Ses lettres à une provinciale sont terrifiantes. La jeunesse du lecteur ne doit pas tout excuser. La culture littéraire et artistique du hussard ne doit pas cautionner ces dérives.
Par ailleurs, lutilisation du terme Hussard me semble de plus en plus courante et malheureuse. Nous en avons un illustre au sommet de lEtat. Ses résultats sont édifiants ! Cela promet pour son homologue local
Pour la question du nazisme et de lantisémitisme, il est normal de vouloir se situer par rapport à ces années. La guerre contre les fascistes et leurs idées a été dune violence extrême. Elle a traumatisé lEurope entière. Par contre les ravages du communisme a été indolore pour lEurope occidentale, la guerre étant toujours restée froide. Les conséquences mortelles nont concerné que les populations dépendantes de ce régime. Voilà pourquoi en France, il est plus difficile de mobiliser contre la gauche extrême que contre la droite extrême. Le communisme na pas fait de victime sur notre sol, il na pas détruit notre économie ni affamé notre population alors que le nazisme, oui !
Cette guerre et les idées qui lont animé marquent un tournant pour notre Histoire. Nombreux sont les jeunes à se questionner « et moi quest que jaurai fait ? » La majorité des Français a subi loccupation. Une infime partie sest investie dans la résistance ou la collaboration. Pourtant, en 2006, nombreux sont ceux qui affirment avoir eu des résistants dans la famille. Nombreux sont ceux qui affirment haut et fort que si cela se reproduisait, il nhésiterait pas un instant à résister.
Moi, je ne sais pas. Mes grands-parents ont fait ce quils avaient à faire mais les circonstances ont guidé leurs choix. Ce que dont je suis certain, cest que je préfère me battre au quotidien pour éviter que lHistoire ne se reproduise plutôt que de minterroger sur mon éventuel courage. Voilà pourquoi, je suis horrifié de voir apparaître Brasillach comme maître à penser de la droite Française. Nous avons tout de même mieux comme auteurs !
Avec de telles références, ces jeunes hussards peuvent rivaliser avec la gauche branchouillarde et sectaire. Mais cette droite et cette gauche bien pensantes correspondent-elles aux attentes des Strasbourgeois et des Français ? Jen doute
Quaurait fait Horatius fasse à cette émancipation de la pensée ? Ne laurait-il pas combattue ?
PS : Je reste admiratif devant les 2 interventions de François Miclo. Quel talent! Quelle justesse dans ses propos!
Cher François Miclo,
vous bottez en touche en reprenant à bon compte votre antienne sur Brasillach, un écrivain mineur, je vous l'accorde volontiers, et qui ne fait de ma part l'objet d'aucune fixation. Le problème ce n'est ni Brasillach, ni Drieu, ni Céline ni d'ailleurs votre arbre généalogique aussi honnorable soit-il. Le problème aujourd'hui, c'est de s'émanciper d'un antifascisme fabriqué et
instrumentalisé par la "gauche" afin de se donner la possibilité de penser de manière autonome
et libre certains des défis qui assaillent notre sociètè. Quant à Johnny, qu'il soit amplement rassuré. L'histoire ne se reproduit pas, ou plus exactement, comme le soulignait Marx, s'il elle se produit une première fois sous forme de tragédie, elle ne se reproduit ensuite que sous forme de farce. Nous sommes en 2006; la "droite" peut elle sortir de la farce réchauffée du fascisme? C'est une question marxienne.
Coclés.
Décidément, lintervention « bien sentie » du jeune « Hussard » nen finit pas dagiter ce blog. On peut remarquer une fracture importante entre les sensibilités gaullistes et la droite décomplexée...
Dante a donc trouvé des défenseurs à moins quil ne fasse quun avec Coclés ? ? ?
La droite Républicaine locale minquiète réellement. Ses jeunes sont-ils tous aussi « prometteurs» que Dante ? Avec une telle vitrine, les défaites risquent dêtre amer et les victoires improbables
Mon cher Porthos,
Des jeunes, il y en a des bons. Il ny a pas que des spécialistes des cocktails et des dîners mondains
La droite Strasbourgeoise ne représente quelle même. Elle ne reflète ni la réalité ni lidéologie des militants. Bref, elle ne représente rien.
Pire, ses membres nont aucune légitimité du terrain. Ce sont des inconnus pour les Strasbourgeois !
Par contre là où je vous rejoins, cest que ces individus ne risquent pas de nous faire gagner la moindre voix à Strasbourg mais pourraient en faire perdre des précieuses. De mémoire, lors des dernières législatives les victoires se sont jouées à une centaine de voix.
Roméo, qui a la mémoire des chiffres, nous communiquera, je lespère, les écarts exacts
Que de bruits pour rien .... et dire qu'en plus, le camp de ceux qui entendent des voix s'amusent à lire ces échanges. Les blogs sont des lieux de débats. Porthos, Johnny ou François ou d'autre, ou moi, à moins que nous ne fassions qu'un, sachons en admettre les lois.
Quant à la notion de représentativité des uns ou des autres, comment la mesure-t-on ? La bouteille de "champ" éclusée est-elle l'étalon ? Le dîner branchouille ? ou la manif ?
Si c'est la 3ème, alors, il n'y a pas plus de droite strasbourgeoise que de jeunesse de droite, fut-elle populaire. Ces dernières semaines, je n'ai vu que MJS, JCR et anars dans les rues de Strasbourg. De droite, pas la moindre ombre, sauf lors de la choucroute conviviale .... Acte militant, s'il en est !
Johnny nous dit dans un cri du coeur : " la droite strasbourgeoise ne représente qu'elle même ... elle ne représente rien ". On sait désormais que JH fait donc partie des initiés.
Quant à gagner des voix ou en perdre .... Sans vouloi sourire, l'analyse chiffrée des dernières élections ( municipales et législatives) parle en effet, mais pas forcement dans le sens voulu ici.
On peut pleurer pour quelques voix, surtout lorsque l'on en rejette d'autres ou que des "amis de 30 ans" reglent leurs comptes.
Un fois encore, la droite s'écharpe ....La gauche rit, en s'unissant des franges centristes aux limes anarchistes.
Leur talent militant s'exprimera autant cette apres-midi qu'il s'exprimera électoralement demain. Les amateurs de crise de foi et les joueurs de l'égo seront alors chocolat !
A force de voir parler de nous, je commence à me demander de quoi il est question ici. De réglements de compte ou de débats ? Les deux derniers messages des dénommés Johnny H et Porthos du Vallon veulent dire quoi ? Que savent-ils exactement et quelle méchante petite vision ont-ils de tout cela ? Le but est-il de critiquer notre blog, La Droite strasbourgeoise ? je ne vois pas en quoi notre blog ferait perdre des voix, je ne vois pas en quoi nous ne sommes pas légitimes : nous sommes peu nombreux mais savons sûrement mieux que certains ce que le terrain, entre autres des idées (mais aussi les réunions militantes, les actions de terrain...)veut dire.
S'il a existé des écarts de voix, c'est peut-être qu'au lieu de taper sur des éventuels partenaires comme nous, vous feriez mieux de viser les véritables adversaires. Mais cela est plus dur, n'est-ce-pas, quand on a des amis dans ce camp, quand on collabore avec ce camp. Ce qui n'est pas notre cas...
Depuis trop longtemps, la Droite a laissé le débat intellectuel, le débat culturel aux mains d'une Gauche qui s'en sert comme d'une ligne de front pour son combat politique. A Strasbourg, c'est patent. Alors Messieurs, attaquez-vous à la Maison des Associations, au MJS, au Club de la Presse, aux DNA, nids à progressistes frelatés mais laissez nous tranquilles. Ou rejoignez-nous. En juin 2005, nous avons lancé notre blog, personne d'autre ne se revendiquait de droite sur la blogosphère strasbourgeoise. Donc...C'est la seule légitimité que nous voulons : les épées sont sorties des fourreaux : nous ne serons pas les derniers à nous en servir...Pour les mauvais esprits, "Les épées" est un titre de Roger Nimier...la boucle est bouclée, le débat devra se clôre.
Bravo à François MICLO pour cette intervention non dénuée de "couilles"....
Je ne peux qu'abonder dans son sens, si vous ne parliez pas autant de ce pourri d'auteur nazillon, nous ne tournerions pas en rond inutilement ou alors aucun de vous n'a compris le sens du blog de Robert Grossmann. N'en disons plus un mot, c'est en continuant d'en parler que nous lui donnons trop d'importance. François MICLO, au plaisir un jour d'évoquer notre passé familial qui de votre côté semble encore plus riche que le mien même si de mon nom il ne reste que peu de représentants dans le monde à cause de tout cette barbarie. Nombreux sont les exemples et je vous avoue que votre message m'a touché. Merci à vous et le débat est clos sur cet auteur si vous en êtes tous d'accord!
Décidément, nous aurons les Hussards à toutes les sauces !
Pour la maison des associations et le club de la presse, sauf méprise de ma part, elles sont présidées ou financées par la Ville de Strasbourg. Vous estimez donc que notre blogmaster est trop mou à lencontre de ces structures ? Cest étonnant que vous nayez pas mentionné les centres socioculturels
Pour le MJS, je ne vois pas ce quils viennent faire ici. Il sagit dun parti politique clairement identifié. Vous auriez du nous citer lUNEF ou lUNL pour être cohérent !
Avoir des amis de Gooooche serait donc interdit ? Plus grave, cela serait un indice de collaboration ? Je me revendique donc Collabo !
Pour les DNA, quest-ce qui vous empêche décrire votre propre journal ? Qui vous contraint à les lire ? Etes-vous obligé de croire lintégralité de leurs propos ? Lorsque je regarde France 3 Alsace, ce nest guère mieux et je ne vous parle pas de radio bleue Pourtant, cela na pas empêché la majorité municipale de remporter les élections municipales en mars 2001...
Pour le reste, je rejoins Alsacien dadoption. Cette polémique doit à présent prendre fin à moins que Porthos nai encore quelque chose à rajouter ? Merci à lui, de ne pas faire référence au vainqueur potentiel de la coupe du monde
PS : Dante, on ne sort une arme que pour sen servir. Rengainer donc votre épée et prenez votre plume et du papier. Vous me copierez 300 fois « Je ne dois pas me battre avec mes petits camarades»
Il est probalment temps, en effet, que cesse ce débat qui ne reflète rien d'autre que "la droite la plus bête du monde", et l'offre publiquement en patûre à ces ennemis du monde entier. Aussi dans cette histoire pourriez vous tous copier 300 fois "je réfléchis aux conséquences de ce que je vais écrire avant de l'écrire". Mois aussi d'ailluers en écrivant ça...
Toutefois, ce débat passioné à fait émerger une question pertinente qui offre une excellente possibilité de rebond. Elle vient de Johnny : "Avec de telles références, ces jeunes hussards peuvent rivaliser avec la gauche branchouillarde et sectaire. Mais cette droite et cette gauche bien pensantes correspondent-elles aux attentes des Strasbourgeois et des Français ? Jen doute."
Possibilité de décodage (vous n'hésiterez pas à rectifier M. Halité, car j'éspère me tromper) : ne nous basons pas sur des références capables d'alimenter un argumentaire politique (qu'il soit de droite ou de gauche). Prétexte : l'électorat potentiel s'en moque, et lui préfère un pragmatisme "plus simple". Ce raisonnement pousse nécessairement vers un nivellement par le bas.
J'ai cru comprendre que le bolg de Robert Grossmann ne mange pas de ce pain là, et nous invite à relire les auteurs qui ont fait l'histoire de France, dans le respect (de la mémoire) de ceux qui se sont battus pour ses valeurs fondamentales. Indépendamment des attentes de tout un chacun, ces lectures importent et éclairent. Il est à mon avis de bon augure de les mettre en avant, et, comme à gauche, de renvendiquer la filiation des idées qui composent la droite d'aujourd'hui, quoi qu'en pensent les électeurs strasbourgeois. Dans ce cadre, il convient également de distinguer ce qui relève des idées politiques, et ce qui relève de la littérature, les deux n'ayant parfois rien à voir...
Johnny,
Cher Jean-Philippe,
La semaine dernière vous maviez écrit ces quelques lignes qui constitueront ma réponse mais surtout ma conclusion. Je ne pensais pas que vous aviez un tel talent de prédiction !
Pour le CARDEK, je constate dans la presse daujourdhui que, plus ils tirent contre la Ville plus les relations sont bonnes Quen pense la droite Strasbourgeoise ? (Je suis certain que nous serons au moins daccord sur cette question)
Quant au Racing vous connaissez la réponse depuis dimanche !
« Mon Cher Porthos,
Laissez donc les « adorateurs » de cet « illustre » auteur en paix ! Votre persévérance, risque dêtre perçue comme un zest de gauchisme dans votre personnage. Jentends déjà les bien-pensants de la DS proclamer publiquement, « PORTHOS, Vous êtes de Goooooche » ou « PORTHOS est un SO CIA LISTE, SO CIA LISTE !»
Le tribunal intellectuel de ce collectif condamnera fermement votre engagement. « Soit vous pensez comme nous, soit vous être contre nous ». Le verdict tombé, il mettra en ligne son jugement et conclura son intervention par « Avec Porthos, Y A QUA »
Les jours suivants, un bulletin dAdhésion du CARDEK vous parviendra accompagné dun courrier de son président déclarant
« Cher Porthos,
Cher Camarade,
Vous naimez pas Brasillach, nous allons vous apprendre à découvrir Marx et les mémoires de Staline. Rejoignez-nous du coté rouge de la Force !
Pour les loisirs, nous avons un splendide sauna. Si vous aimez le naturisme, sachez que nous aussi ! »
La DS semparera alors immédiatement de linfo et vous condamnera une nouvelle fois mais pour récidive.
Je ne vais pas vous mentir Porthos, il va falloir être courageux mais « VOUS ÊTE FINI, CAR BO NI SE ! »
Les intellectuels, les bien-pensants de la droite comme de la gauche, dominent actuellement le débat. Ils ont la sagesse, la culture, lintelligence pour eux. Nous sommes des ignorants, des mécréants, des païens de la politique. Seul notre Blogmaster a encore le courage de nous accueillir et de publier nos propos. Il encourt lui aussi, le risque de devoir se justifier devant ce tribunal populaire.
Mon cher Mousquetaire, Faites comme Moi, ne les lisez plus, ne les évoquez plus, ne les critiquez plus car comme la rappelé si bien Roméo, éminent spécialiste de Talleyrand (et dYves Bur apparemment) « Tout ce qui est excessif est insignifiant »
Revenons ensemble au débat didées, aux sujets importants pour Strasbourg, Alors qui sera lentraîneur du Racing la saison prochaine ? »
Burlesque, oui burlesque Voilà comment on pourrait qualifier ce que je viens de lire De vagues réminiscences du village gaulois dAsterix où Gaullix donne un coup sur la tronche à Cryptofascix qui lui-même na guère daffection pour Droitdelhommix quil juge trop proche de Gauchix. Est-ce cela la droite ? On sent le délicieux parfum du règlement de comptes. Des chapelles qui sortent leur épée quand elles entendent le mot culture ? Battez-vous, battez-vous, il en restera toujours quelque chose pour la gauche. Je ne ferai pas ici étalage de mon histoire familiale (et pourtant ), ni de mes préférences littéraires. Regardez quel spectacle vous donnez : la gauche (strasbourgeoise) rit et vous ne risquez, montrant vos divisions, que de perdre pied. Haut les curs, pour gagner on ne peut être quunis. Ne soyez pas comme la Belgique, pays ubuesque qui a pour devise : « Lunion fait la force » Ce qui fait rire tout le monde.