Mercredi 8/02/06 : miroir

Je déjeune à Paris, avec un partenaire culturel de la ville.

Nous parlons d’un certain passé commun. Nous nous étions connus il y a longtemps. Il évoque son parcours, nous discutons de projets à venir.

Il avait la galanterie, dès mon arrivée au restaurant, de me proposer la banquette, face à la salle. Place d’honneur amicale.

J’étais sensible à son geste.

Je l’étais toujours lorsque je finis par ressentir une sensation curieuse qui inscrivit peu à peu dans mon esprit une explication moins poétique à sa politesse.

Assis en face de moi il parlait, racontait, souriait et curieusement ne semblait pas s’adresser à moi. Il ne me regardait guère. Son regard visait quelques centimètres à coté de mon visage, comme si j’avais un voisin et moi j’écoutais et je parlais à quelqu’un qui semblait écouter et parler à l’autre.

Je constatais soudain que dans mon dos les murs du restaurant étaient d’immenses miroirs.