gérer la ville en toute responsabilité
Par Robert Grossmann le lundi, 20 février 2006, 21:27 - Strasbourg - Lien permanent
décembre 2005/janvier 2006 : gérer la ville en pleine responsabilité!
La bibliothèque médiathèque Port Austerlitz est lun des projets qui me tient le plus à cur. Livre, lecture, débats, culture pour le plus grand nombre possible.
Je reviendrai sûrement sur lensemble de ce projet qui a été décidé en 2001 et dont le premier coup de pioche symbolique a été donné en décembre 2005. Quatre années pour pouvoir engager un projet ! Six à sept ans pour le terminer et cest un délai presque court au regard de certaines complications.
Bref, les travaux démarrent, les plans sont quasi achevés et tous les « services » de la CUS travaillent à ce bâtiment et à son exceptionnel environnement sur leau.
Larchitecte Ibos choisi par un jury rigoureux est à pied duvre mais cest un autre maître duvre qui réalise les aménagements extérieurs du môle, superbe presquîle au centre de notre agglomération.
Avec cette médiathèque, enfin digne de Strasbourg, Fabienne Keller et moi, nous construisons le nouveau centre du Strasbourg du XXI ième siècle, celui que Pierre Pflimlin avait pressenti dans les années 1970 en installant là le centre administratif de la Ville et de la Communauté urbaine.
Aujourdhui, avec la cité de la musique et de la danse, avec le projet Etoile et le Ciné Cité quil nous faut bien nous résoudre à adopter, avec les Archives municipales et communautaires, le Vaisseau du Conseil Général plus en arrière, ce site sera lun des plus attirants de lagglomération.
En analysant lévolution globale du projet bibliothèque et de son environnement, dans sa phase opérationnelle, nous nous apercevons que nous navions que peu de renseignements précis sur la manière dont certains aspects de l affaire sont traités et engagés. Nous avons décidés des grandes lignes du projet, certes, mais les détails sont réglés bien logiquement par nos collaborateurs de ladministration.
Notre apprenons alors quun maître duvre a dores et déjà été désigné pour les extérieurs et lenvironnement du môle. Le schoses avancent toujours assez mécaniquement et nous ne somme spas obligatirement informés de chaque étape, cela est bien logique. La procédure de désignation sest effectuée dans les règles de lart, au niveau de ladministration et de la commission dappel doffre. Celui qui est désigné dans le plus strict respects des règles est un spécialiste des routes et ponts. Pourtant nous sommes bien dans la finesse de lesthétique sur un site hyper sensible.
Nous découvrons aussi, lorsque nous avons demandé à être pleinement informés, que les passerelles pour laccès au bâtiment, éléments décisifs pour sa fonctionnalité et pour son allure générale, sont toutes positionnées à larrière de lentrée de la future bibliothèque médiathèque qui se situe sur la façade avant de ce magnifique bâtiment industriel des années 1930. Laccès y serait donc prévu par derrière !
On y accéderait à la dérobée, en longeant les cotés. Les visiteurs de la bibliothèque nauraient à aucun moment la possibilité naturelle de cheminer vers la façade.
Personne naurait donc cette vision majestueuse et le sentiment daccéder à un lieu de culture exceptionnel, qui pour autant nen est pas moins populaire.
Nous nous sommes rendus plusieurs fois sur place et nous avons demandé à voir les croquis des futures passerelles. Elles semblent mécaniques, et fonctionnelles, mais aucune recherche esthétique.
Nous avons exprimé notre avis. Il nous semble que ce sont là des éléments sans doute mineurs par rapport au projet global, mais des erreurs sans nul doute que la fréquentation quotidienne viendrait révéler.
A la suite de notre intervention des passerelles sont maintenant prévues à lavant bibliothèque. Elles seront plus belles que des simples rails mécaniques !
Il me semble quil était nécessaire que nous donnions notre point de vue alors que ce nest pas notre métier. Notre métier est dinstiller du bon sens ...
Les malveillants, naturellement nous feraient à nouveau le procès de pouvoir personnel : " ils veulent soccuper de tout et de tous les détails ! " dirait-on.
Mais que deviendraient ces détails si nous ne nous en occupions pas !
Jai, en cette matière, des souvenirs pénibles de ma position dadjoint de Pierre Pflimlin mais surtout de Marcel Rudloff, il y a un certain temps déjà!.
Jai vécu de près les époques où le maire de Strasbourg, président de la CUS, était en même temps sénateur, président du conseil régional, conseiller général, président de la SERS, président dune fédération de parents délèves et dautres associations encore !
Les cumuls étaient possibles et permis, ils étaient recherchés ! La valeur d'un élu se pesait au nombre de ses mandats!
Dès lors la pratique était totalement perverse car comme l'élu en question, quel qu'il fut, était physiquement, physiologiquement, intellectuellement totalement incapable de conduire personnellement toutes ces collectivités avec leurs projets et leur personnels et de faire face lui même à toutes ces responsabilités, il fallait travailler par délégations non avouées publiquement.
Cétait le directeur général ou le premier vice président qui se trouvait en situation de responsabilité. C 'est lui en réalité qui prenait les décisions après les avoir naturellement soumis au maire respectivement au sénateur ou président du conseil régional. ainsi ficelées, les propositions pouvaient être endossées par le titulaire du mandat.
A la ville pendant les dernières années Pflimlin puis sous Marcel Rudloff les dossiers étaient préparés non sans talent par le secrétaire tout puissant de lépoque, Daniel Adam, et le maire les présentait et les faisait adopter par son conseil.
Grand travailleur, Marcel Rudloff navait pas, néanmoins, la faculté et le temps disponibles pour réfléchir à tous les aspects de ses décisions que ce fut à la ville, à la CUS ou au conseil régional.
Je me suis juré que si jarrivais en situation de grande responsabilité, ce qui est le cas d'un président de Communauté urbaine, je voudrais personnellement connaître les projets que je pourrais soumettre à un conseil, pour en être personnellement responsable. Fabienne Keller, avec une remarquable capacité de travail, intense et suivie, développe la même attention personnelle à ses projets de maire de la ville.
Bref elle comme moi, nous voulons savoir pour quels dossiers, pour quelle politique nous serions approuvé par nos concitoyens et pour lesquels nous serions désavoués. Personnellement je ne serais pas sanctionné positivement ou négativement pour des décisions que je naurais pas prises moi même en toute connaissance, en toute conscience!
Lopinion publique est devenue plus exigeante, plus impatiente et aussi plus versatile qu'il y a vingt ans.
Bref, nous nous appliquons Fabienne Keller et moi, à être informé des grands projets, à les suivre, et, par conséquent à décider et à gérer en connaissance de cause.
Cela nous était reproché par nos oppositions. Que ne nous reprocheraient-elles si nous étions amateurs dilettantes à la tête de la ville et de la CUS.
Nous revendiquons notre droit à la responsabilité des décisions prises par la Ville et la CUS !
Commentaires
Cest vrai quaujourdhui on peut sinterroger sur le pouvoir réel de décision des politiques. Il me semblait que la règle cétait : on fait des élections, le peuple décide et choisit des représentants, charge à eux de mettre en uvre leur programme.
Or, voilà que se pointe dans le débat politique les tribunaux administratifs, qu'on peut saisir comme une envie de pisser Et voici quà Strasbourg celui-ci impose aux politiques de conserver, au titre de la protection du patrimoine, un escalier qui ne mène nulle part. Ceci après avoir arrêter le chantier du tram, générant par là des millions de surcoûts à la charge du contribuable ! Vraiment, ça valait le coup Merci aux associations et au PS. Et heureux de savoir que le tribunal administratif est lautorité compétente en matière dart. Et vive le classement monument historique de lescalier de feu pont Churchill. Avec un peu de chance, ils nous classeront bientôt la FNAC et la Place des Halles.
Mais il y avait ceux qui n'avaient pas de programme, justement. Pas plus d'arguments d'ailleurs pour se justifier de tel ou tel tracet du tram.
Dis-voir JJ, et si Pfimlin n'avait pas détruit la Maison Rouge ?
Clientellisme, quand tu nous tiens !!
Mr Grossmann,lors de la capamgne electorale municipale,vous avez dénoncé haut et fort!!!
Que le Racing d'antan aurait construit des <<loges pour VIP>> sans permis de construire !!
En tant que contribuable ai-je le droit de savoir si cette situation est dans les NORMES depuis votre mandat !!!!
Si oui depuis quand ??
Il est bon que les élus simpliquent comme vous le faite dans la gestion quotidienne des affaires. Cest cela la véritable démocratie de proximité !
Par contre, la gestion de vos prédécesseurs minquiète. Malgré la présence des adjoints au maire, cétait le secrétaire général de la mairie qui gérait la Ville et pourtant ils étaient, pour la plupart, très compétents.
Comment cela se passe-t-il aujourdhui ?
Mr Grossmann,
Peu de temps après votre élection, vous avez souhaitez territorialiser les services administratifs de la CUS. En effet un certain nombre de groupes de travaux se sont constitués, un certain nombre d'agents ont été déplacés dans les quartiers de Strasbourg, ce qui est idéologiquement un très bonne idée.
La réalisation est tout de même largement améliorable... Prenons l'exemple du personnel en charge des services périscolaires. En effet, que des agents à qui nous confions nos enfants soient localisés dans les quartiers de Strasbourg est primordial à la bonne gestion d'un tel service. Malheuresement les locaux ne sont jamais identifiés ni repérés par la population.
D'un autre point de vue, ce personnel était déjà présent dans les écoles avant le projet de territorialisation des services. Le pouvoir des cadres des secteurs ne s'est pas non plus étendu.
Le dernier point le plus surprenant de ce projet vient du fait que le nombre d'agents sur les territoires n'a pas aumgmenté (au contraire) alors quer les agents intervenant dans les services centraux sont de plus en plus nombreux. N'est-ce pas paradoxal?
Malgré tout, il paraît évident que le rapprochement des fonctionnaires territoriaux du public apparaît comme une nécessité. Et cela je ne pourrai le contester.
Merci de votre réponse.
Monsieur Grossmann
Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir mis en place ce lieu d'échanges virtuel, mais ô combien représentatif des différences d'opinions, d'idées et de positions. La démarche ne peut être que saluée !
Je me permets de rebondir -bien tardivement, certes, mais les circonstances expliquent ce délai- sur votre article. En effet, vous dites que "Fabienne et Keller et vous même, vous appliquez à être informés des grands projets, y compris dans certains détails..." : la démarche est parfaitement louable et ne me semble donc pas critiquable. Elle traduit une implication des élus.
Toutefois, je m'étonne que les strasbourgeois ne soient guère informés de l'évolution de certains projets. J'entends par là l'évolution des grands travaux ; tous les matins, ou presque, nous sommes confrontés à des surprises (certes, la vie est faite de surprises, mais tout de même !) : rues fermées, bouchons énormes, absence de signalisation... L'Ours Bruno d'autrefois se serait-il perdu ou aurait-il été intégré dans les forêts vosgiennes ?!
En fait, il manque précisément une information en amont, destinée à renseigner les strasbourgeois de la gestion des travaux, des itinéraires de délestage à emprunter, de la durée des déviations etc.
Je comprends parfaitement que de grands chantiers génèrent des perturbations ; en revanche, je ne m'explique pas cette absence totale d'information (qui se constate aussi bien à la Robertsau, au Neudorf etc). Est-elle liée à la levée soudaine de l'arrêt des travaux par le TA, est-elle liée aux délais imposés aux entreprises, est-elle liée à une précipitation -sorte de débauche de travaux- dans la gestion prévisionnelle des chantiers avant la fin du mandat municipal ou tout simplement à une forme de rétention d'information de la part de vos services ?
Je vous remercie sincèrement pour votre réponse.