Texte collectif :
Marie-Laure Beaujean, Jacques
Gratecos, Robert Grossmann, René Hampé, Marc Hoffsess, Bernard Irrmann, Emmanuel
Jacob, Philippe Leonelli, Jean-Claude Luttmann, Anne Schumann, Claude Schwartz
Immergé au sein du point 9 de l’ordre du
jour du conseil municipal, le paragraphe 2 mérite une attention particulière.
Il est loin d’être anodin et concerne bien davantage qu’une simple « vente
de biens paroissiaux ». C’est le cœur de la Robertsau qui est en cause.
Nous tenons à prendre position.
Ne pas détruire le Foyer
Saint Louis !
Faut-il
éradiquer jusqu’aux dernières les traces de l’histoire patrimoniale des
quartiers de notre ville ? À cette question La Robertsau offre hélas une
réponse tristement exemplaire. Le village de maraichers a presque intégralement
disparu et c’est un urbanisme anonyme qui lui a été substitué en grande partie.
Il n’est donc
pas étonnant que devant cette banalisation rampante, souvent peu réfléchie,
parfois anarchique, face à cette extraction des racines du quartier, ses
habitants soient dépités et se mobilisent.
Au cœur de la
Robertsau, jouxtant la place du corps de garde, non loin de l’historique
cimetière, se situe un lieu de vie et d’animation emblématique, le Foyer Saint
Louis.
Ce lieu est
chargé de l’histoire sociale, culturelle et religieuse de la Robertsau. Les
échos de plus d’un siècle d’animation bruissent dans ses murs. Combien de
rencontres scoutes, de spectacles
divers, de Gärtner Owe, combien d’assemblées générales de toutes natures,
combien de fêtes diverses y ont eu lieu !
Nos concitoyens
le trouvent nécessaire à leurs activités, et nos responsables politiques de
tous bords y font venir régulièrement leurs leaders nationaux. Quant aux
réunions électorales on les imagine difficilement ailleurs qu’au foyer Saint
Louis.
Sa destruction serait une erreur majeure
:
Ce bâtiment,
construit en 1910 par Eugène SIGRIST, un des grands architectes robertsauvien
du début du XXème siècle, est un témoin intéressant de l'architecture de cette
époque, en particulier par sa grande salle aux volumes remarquablement
proportionnés et à la finesse de ses lignes.
Alors, faut-il
voir disparaître un autre élément remarquable de l'histoire du quartier, au
moment même où une demande de protection pour le Foyer Saint Louis a été déposé
au titre des Monuments Historiques ?
Éviter une sur-densification
urbanistique.
Situé au centre de la Robertsau, là où bat
son cœur, ce lieu est menacé de disparition. Son propriétaire juridique, la
paroisse, compte lui substituer une opération immobilière dense : quarante
deux logements. On imagine dès lors les importantes difficultés de circulation
et de stationnement qu’un tel apport de population nouvelle engendrerait dans
ce secteur sensible en particulier sur la Rue des jardiniers déjà totalement
saturée.
La disparition
du Foyer en tant que telle créerait un vide sociétal grave, Strasbourg n’est
pas trop riche en salles d’animation sociale et culturelle.
C'est tout le
paysage qui s'en trouverait défait et son vivant futur que l'on enverrait tout
simplement paître ailleurs.
La paroisse
compte créer un nouveau foyer, envisagé à côté de l’église, en lieu et place de son jardin
qui fait partie lui aussi du patrimoine de la Robertsau. On ne sait rien de
précis à ce sujet, aucune concertaion n’a été organisée. Il sera certainement
plus réduit que l’actuel foyer Saint Louis et, de ce fait, ses missions seront
plus retreintes.
Certains d’être
les portes paroles d’une grande majorité de Robertsauviens et de
Strasbourgeois, nous estimons que le Foyer Saint Louis ne peut disparaître.
La Ville face à ses responsabilités
Si la paroisse rencontre réellement des
difficultés insurmontables pour en conserver la gestion, ce que nous pourrions
comprendre, d’autres solutions que la destruction sont possibles. Le foyer
Saint-Louis, lieu patrimonial, doit être considéré comme un lieu public,
appartenant à tous.
On aura compris qu’il ne s’agit pas simplement
de nostalgie, de culte de la mémoire, ce lieu est indispensable pour répondre à
des besoins actuels.
Il incombe aux élus de notre conseil municipal
qui ont placé le « vivre ensemble » au cœur de leur projet, de le sauver.
Nous demandons
par conséquent un moratoire.
À part un communiqué de juin 2014, ce projet
n’est porté à la connaissance du public que par la délibération du Conseil
Municipal du 26 janvier, il semble indispensable de réserver un temps à la
concertation et à une réflexion publique approfondie. Le monde associatif doit
être associé.
La ville en partenariat avec les autres collectivités
territoriales peut envisager d’aider la paroisse en la dotant d’aides adaptées.
Elle peut aussi se porter acquéreuse du Foyer en le préemptant au nom de
l’intérêt public.
Commentaires
Ayant découvert ce lieu il y a quelques année, ce serait une absurdité de démolir ce bâtiment ayant une possibilité d'accueillir moult manifestations culturelles.
A fond avec toi !